Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Il en faut glisser un mot légèrement, de peur de confusion exprès et

de surprise 1.

XXIII

SAINT-SIMON AU MARÉCHAL DUC DE BERWICK 2.

9 septembre 1720.

..... Son Altesse Royale vous estime et vous considère. Elle a un très grand besoin de celui qui commande, et vous êtes le seul en situation de commander une armée, s'il arrive une guerre d'où je conclus que, si vous voulez bien joindre la fermeté angloise et la hauteur d'un général nécessaire au respect et à l'attachement, en écrivant à Son Altesse Royale, vous parerez cette dispute et l'éteindrez dès sa naissance. Mais il ne faut pas vous flatter de n'avoir qu'une ou deux lettres à écrire à Son Altesse Royale.....

M. le maréchal de Villeroy, malgré les nuages passés, fait à peu près ce qu'il veut avec Son Altesse Royale, et lui-même fait aussi à peu près tout ce que M. de Luxembourg desire de lui. Ce secours vous seroit d'un grand usage. A mon égard, croyez, Monsieur, que je vous dis vrai quand je vous assure que je serai celui de tous qui ferai le moins d'impression sur Son Altesse Royale; elle ne me craint en rien, et est trop accoutumée à moi. La facilité d'accès me donnera lieu, à la vérité, plus qu'à un autre, de lui bien expliquer vos raisons; mais encore une fois, avec elle, il faut une autre protection que la bonté et les éclaircissements.....

Le duc DE SAINT-SIMON.

1. Les deux derniers paragraphes ont été ajoutés après coup. 2. Extrait donné dans le catalogue du cabinet A. Martin, en 1842.

XXIV

SAINT-SIMON AU MARECHAL DUC DE BERWICK 1.

De Paris, 22 septembre 1720.

On me mande, Monsieur, que M. l'archevêque de Borjeaux vous lispute la préséance au Parlement. Je n'entre point en ce qui la peut former entre lui et le gouverneur, ou 'e commandant de la province, en cette qualité ; mais vous, elant pair de France, c'est chose qui ne peut être mise en question. Je puis avoir l'honneur de vous en assurer Les seances de tous les Parlements en fournissent des exemples sans nombre en notre faveur, et cela ne peut être conteste. Faites-moi toujours la justice d'être persuade. Monsieur, que personne ne vous honore plus que je fais, et n'est plus parfaitement votre très humble et très obeissant serviteur.

Le duc DE SAINT-SIMON.

M. le due de Berwick, pair et maréchal de France, à Bordeaux.

XXV

SAINT-SIMON AU CARDINAL Dubois 2.

D'Orléans, ce 24 octobre 1721,
à cinq heures du matin.

Je reçois, en partant d'ici, l'honneur de la lettre de

1. Original communiqué par M. Ferdinand Moreau.

2. Copie communiquée à M. Chéruel par M. Jules Desnoyers, membre de l'institut. Cette lettre et les deux suivantes ont été publiées par M. Chéruel, en 1876, à la suite de sa Notice sur la vie et les Mémoires du duc de Saint-Simon; nous avons revu le texte de la seconde et de la troisième sur la publication des Papiers inèdits du duc de Saint-Simon; lettres et dépéches de l'ambassade d'Espagne, par M. Ed. Drumont, 1880.

Votre Éminence, avec les deux lettres de Son Altesse Royale au prince des Asturies et les deux copies d'icelles, qui ne diffèrent que sur le cérémonial. Je n'oublierai rien pour faire passer, sans rien forcer, celle qui convient la plus à la dignité de Son Altesse Royale, et je desirerois avoir autant d'adresse pour exécuter à votre gré tout ce que vous me prescrirez, que j'ai d'empressement de marquer à Votre Éminence combien je lui suis parfaitement attaché.

Le duc DE SAINT-SIMON.

XXVI

SAINT-SIMON AU RÉGENT 1.

De Madrid, ce 24 novembre 1721.

C'est seulement, Monseigneur, pour ne me pas laisser oublier personnellement à Votre Altesse Royale et n'être pas étouffé dans son esprit sous le poids de l'ambassade, et me donner l'honneur de lui écrire autrement qu'en ambassadeur. C'est à ce titre de particulier et de serviteur que j'aurai l'honneur de dire à Votre Altesse Royale qu'elle se peut vanter d'avoir choisi pour le Roi la plus jolie maîtresse de l'Europe, et qu'elle doit prendre pour vrai tout ce qu'elle verra de l'Infante dans ma dépêche à Sa Majesté. A vous parler net, ce voyage de Lerma3 me désespère; mais il faut faire bonne mine à mauvais jeu. J'en tirerai au moins ce parti qu'ayant dix-sept jours à ne

1. Copie communiquée à M. Chéruel par M. J. Desnoyers.
2. La copie porte touffé, et, ensuite, sous le pieds, pour sous le poids.
3. Ces mots sont soulignés dans le manuscrit.

SAINT-SIMON, XXI.

16

pouvoir approcher de Leurs Majestés Catholiques, qui seront tout ce temps en route avec une très légère suite, par la difficulté extrême des logements, je me donnerai carrière à satisfaire ici ma curiosité, où je n'ai encore vu chose quelconque, et aux maisons royales voisines, à Tolède et à l'Escurial, et je serai à Lerma à l'arrivée de la cour. N'y laissez pas, s'il vous plaît, m'y1 morfondre la tête, ni après pourrir votre serviteur, qui vous aime mieux que tous les oignons d'Espagne, et qui, pour parler plus sérieusement, est à Votre Altesse Royale avec le respect et le dévouement le plus entier.

Le duc DE SAINT-SIMON.

1

XXVII

SAINT-SIMON AU RÉGENT 2.

De Madrid, 28 novembre 1721.

Je ne puis laisser partir ce courrier, Monseigneur, sans vous importuner de mon griffonnage et dire à Votre Altesse Royale que je crois qu'elle eût été passablement aise de voir Son Excellence Trepudiante disputer les menuets à chaque fois, et bien plus encore les contredanses, et y être retourné et reviré comme un ballon; mais le roi d'Espagne, et la reine surtout, le vouloient ainsi, sur les

1. Il y a m'y dans la copie. Faut-il lire s'y, ou, au commencement de la phrase: ne m'y? M Drumont a imprimé : ny morfondre.

2. Copie communiquée à M. Chéruel par M. J. Desnoyers.

3. Probablement du latin tripudiare, danser.

4. Ces mots sont soulignés dans le manuscrit.

beaux contes de Mme de Robecque; et que ne fait-on pas pour plaire, et pour se mettre à l'abri des rhumes une bonne fois pour toutes, jusqu'à s'exposer à la pleurésie avec trois cents livres de dorures sur le corps? J'aurai l'honneur de vous dire que je suis presque mort de courses, de compliments, de veilles, d'attentions et d'écritures, et que, si vous ne me guérissez et ne me rappeliez incontinent après, Votre Altesse Royale perdra un serviteur très fidèle, et le décan de ses serviteurs. J'ai eu une étrange inquiétude de mon fils, qui a été mal. Dieu merci, il est sans fièvre depuis quelques jours, mais je ne l'appris que par un exprès qui arriva hier au soir. Je ne laisserai pas cependant d'abréger mes curiosités, pour le voir un peu avant l'arrivée de cette cour à Lerma. Vos bontés, Monseigneur, pardonneront ce détail à l'homme du monde qui vous est le plus respectueusement, et, s'il osoit dire, le plus attaché.

Le duc DE SAINT-SIMON.

XXVIII

PROTESTATION DES DUCS ET PAIRS A L'OCCASION DU SACRE *.

Novembre 1722.

Par-devant les conseillers du Roi notaires gardes-notes au Châtelet de Paris soussignés, furent présents en leurs personnes Messeigneurs :

1. Le texte porte bien ainsi : rappeliez.

2. Ces mots sont soulignés dans le manuscrit.

3. Sic dans le manuscrit. L'original porte éperdument, biffé et non remplacé.

4. Bibliothèque nationale. n'a point eu lieu.»>

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »