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une vie très obscure. Il épousa H., fille d'Ant. le Clerc, sieur de Lesseville, maître des comptes, et de Cl. Poncher. Il eut deux fils : l'aîné, Nic., épousa M. le Bossu, fut, s'il se peut, plus obscur que son père, et acheva de se ruiner entièrement ce que le père avoit bien avancé. Il ne laissa qu'une fille. Michel Billard, sieur de Laurières, solliciteur de procès et fils d'un procureur du Mans qui, à force de friponneries, avoit acquis quelque bien, fit connoissance avec la mère et la fille, mineure sous la tutelle de son oncle, trouva moyen de se faire conseiller au grand conseil, donna de l'argent à la mère, et, en sa présence et soufflant les bans, l'épousa clandestinement, à Chaillot, où elles n'avoient aucune demeure. L'oncle n'en fut averti que bien tard après, et voulut faire casser le mariage : c'étoit un procès, et par conséquent de l'argent, dont le cadet mal marié d'un père ruiné n'avoit guère; il se laissa aller aux menaces et aux promesses de Laurières, qui le plaida depuis, et perdit son procès contre ses enfants. Cet oncle, second fils de Claude de Saint-Simon, seigneur de Vaux, fut:

Titus-Eustache de Saint-Simon, fort estimé et considéré dans le régiment des gardes, où son ancienneté le fit capitaine et brigadier. Il mourut 1er septembre 1712, à cinquante-huit ans. Il avoit épousé, 17 mars 1687 1, ClaireEugénie, fille de Guillaume d'Hauterive, maréchal des camps et armées du Roi, et de M. de la Croix, dont il a laissé beaucoup d'enfants. Ceux qui ont vécu sont :

Titus-Bernard, mort colonel d'un régiment d'infanterie de son nom, à vingt-quatre ans, sans avoir été marié ;

Cl., d'abord chanoine régulier de l'abbaye de SaintVictor, à Paris, passé ensuite dans l'ordre de Malte, où il est bailli, grand-croix, général des galères de la Religion, commandeur;

Autre Cl., abbé de Jumièges, 20 janvier 1716, à vingt ans, fait prêtre à Rome 2, évêque-comte de Noyon,

1. Pour 1689.

2. Ce blanc, le précédent (p. 19) et les suivants, sont au manuscrit.

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puis

pair de France en et reçu au Parlement évêque de Metz, le premier sans qu'il eût été demandé, et le second après l'avoir opiniâtrement refusé;

H., connu sous le nom de marquis de Saint-Simon, eut, à quatorze ans, le régiment vacant par la mort de son frère, et sert avec distinction en l'armée d'Italie, où il a été fait maréchal de camp 1734;

M.-Éliz., mariée à vingt-quatre ans, 10 mars 1728, à Guy-Cl.-Rolland de Montmorency-Laval, seigneur de Chatton et Vallon, au Maine, gouverneur de Landrecies, servant à l'armée d'Allemagne, où il a été fait lieutenant général 1734;

M.-Magd., abbesse du Pré, au Mans;
Éliz., mariée

à

de la Richardie.

La branche de Monbléru, sortie, par Ch. de Saint-Simon, de Titus, seigneur de Saint-Simon, et de Fr. d'Averhoust, dont il fut le troisième fils, n'a eu que trois générations.

Celui-ci épousa l'héritière de Prunelé, dont il eut deux fils, qui, comme leur père, ont servi avec réputation toute leur vie. Le cadet, dit le comte de Saint-Simon, après force combats singuliers, fut tué brigadier, à la tête de son régiment de cavalerie, à la bataille de Neerwinden, 29 juillet 1693. L'aîné avoit eu plusieurs enfants, dont deux, l'un tué à la guerre, l'autre noyé lieutenant de vaisseau. Il n'en reste qu'un, dont le fils unique est capitaine de cavalerie dans le régiment de cavalerie d'un des fils du duc de Saint-Simon.

La branche de Sandricourt, sortie de Louis, seigneur de Saint-Simon, et d'Yolande de Rochebaron, par J. de SaintSimon, leur second fils, subsiste aussi. Outre les terres qu'il eut en partage, le don de sa tante paternelle y en ajouta plusieurs autres avec celle de Sandricourt. Il fut premier panetier de la reine Eléonor d'Autriche, seconde femme de François Ier, et mourut après 1550. Il avoit épousé, 21 décembre 1521, Louise, fille de Roland de Mont

morency, baron de Fosseux, et de Louise d'Orgemont. Ils laissèrent quinze enfants, dont dix filles : J., mariée, 15491, à J., seigneur d'Amilly, etc.; Louise, mariée, 1551, à Cl. de Clermont, baron de Montoison, chevalier de Saint-Michel ; Marthe, mariée, 1577, à Pierre Dauvet, seigneur du Marais, etc.; Ch., mariée, 1556, à Adrien de Gallot, seigneur de Fontaine-la-Guyon, etc., capitaine de cinquante hommes d'armes des ordonnances, dont elle n'eut point d'enfants. Toutes les autres furent religieuses, et la quatrième sauta les murs, se fit huguenote et se maria à Léon Pellisari.

Des cinq fils, l'un fut tué sans alliance aux guerres d'Écosse, et un autre fut ecclésiastique.

Louis continua la postérité.

J., seigneur d'Hédouville, etc., servit; est qualifié chevalier, porteur de guidon de la compagnie de quatre-vingts lances du duc de Nevers. Il fut chef de la vénerie du duc d'Alençon, fils de France, et capitaine de l'Isle-Adam. [1 épousa, 1576, par dispense, Geneviève, fille de Cl. de Montmorency, seigneur de Fosseux, et d'A., dame d'Aumont, dont une fille unique, mariée à Ch. de Pertuis, chevalier, seigneur des Vosseaux. Cette Montmorency étoit veuve en premières noces de Gilles de Pellevé, seigneur de Rebais.

Ch., seigneur de Sandricourt, etc., écuyer d'écurie du roi Henri II, mort vers 1560, qui, d'Ant. de Cléry, dite de Biche, fille de J. de Cléry, seigneur d'Esne, etc., et de Marguerite de Grainville, dont une fille unique, mariée, 10 septembre 1572, [à] Cl. de Créquy II, dit le Sage, seigneur de Bernieulles, chambellan de Fr., duc d'Alençon, fils de France.

Louis I, seigneur de Sandricourt, etc., écuyer de François, duc d'Alençon, 1584, chevalier de Saint-Michel et chambellan du roi Charles IX. Il épousa, 8 septembre 1572, Marguerite, fille de Cl. de Créquy, seigneur de Bernieulles, dont on vient de parler tout à l'heure, et de Marguerite de Guisancourt, dont un fils, tué au siège de Dourlens, sans alliance.

1. Le texte autographe porte, par erreur, 1599.

Louis II, seigneur de Sandricourt, etc., gentilhomme de la chambre du Roi. Il épousa, 1607, Marguerite, fille de Guy de Monceaux, dit Auxy, seigneur de Saint-Samson, etc., et de Suzanne de Séraucourt, dont cinq filles, une morte jeune, et quatre religieuses, desquelles une fondatrice des Ursulines de Clermont-en-Beauvoisis; un fils mort jeune, et autres.

Louis III, seigneur de Sandricoùrt, etc., mort à soixantesix ans, 16081, qui, de M. le Bossu, fille d'Eustache, seigneur de Courbevoie, et de Marguerite Belle, dont il laissa autre Louis, qui continua la postérité; Fr., dit le comte de Sandricourt, mort sans alliance, brigadier et gouverneur de Nîmes 1717; L.-Fr., tué à Senef, 11 août 1674, dans le régiment des gardes; le chevalier de Sandricourt, mort à Namur 1693, et quantité de filles religieuses, dont une première religieuse et première prieure de Bon-Secours à Paris.

Louis IV, seigneur de Sandricourt, épousa, 1678, M.-A., fille unique et héritière de Ch.-Mich. de Monthomer et de Magd. Grongnet de Vassé, morte 1727, veuve, à soixantequinze ans, dont un fils unique :

Louis V, seigneur de Sandricourt, etc., lieutenant général des armées du Roi servant en Italie, qui a plusieurs enfants de de Gourgues.

La branche dont les ducs de Saint-Simon sont issus sort de Gilles de Rouvroy-Saint-Simon, second fils de Matthieu II de Rouvroy, dit Saint-Simon, et de J., héritière d'Haversquerque.

Gilles, seigneur de Rasse, près Douay, qui a donné le nom à cette branche, du Plessier-Choisel, près Senlis, de Bray, Bersée, Raimbaucourt, châtelain d'Orchies et de Bailleul par acquisition, 1450, d'Ant. de Rouvroy, dit SaintSimon, son neveu, de Précy et de plusieurs autres terres par donation de Louis, seigneur de Précy, son cousin, dont a été fait mention plus haut, fut élevé près de Charles VII. Il a rendu sa vie mémorable à la postérité par les signalés

1. Confusion entre la date de naissance et celle de mort, qui est 1671.

services qu'il rendit à ce prince suivant les chroniques de Monstrelet, d'Alain Chartier, et l'histoire d'Artus, comte de Richemont, connétable de France et mort duc de Bretagne. Il fut l'un des seigneurs qui, en 1419, allèrent secourir la forteresse célèbre alors de Saint-Martin-le-Gaillard, sur la Seine, assiégée par les Anglois, et il y fut fait chevalier; se signala à la défaite des mêmes ennemis près de Baugé, en Anjou, 1421; servit en Picardie l'année suivante, et se trouva, 1423, à la bataille de Verneuil. En 1424, Charles VII le fit son chambellan et le mit auprès du connétable de Richemont, fils, frère et oncle des ducs de Bretagne, et qui le fut lui-même. Gilles fut aussi son chambellan et maître d'hôtel, et fort employé par lui en toutes affaires de confiance. Il le suivit aussi en toutes ses expéditions militaires. Il alla au secours de Montargis en 1426, fut pourvu de la charge de capitaine et bailli de Senlis 1430, et, en cette qualité, il acquit, 6 décembre 1448, des héritiers de Jacques de Précy, chevalier, la terre et seigneurie du Plessier-Choisel, près Senlis, qui est toujours demeurée à sa postérité, où le père et le frère aîné du premier duc de Saint-Simon sont morts, et qui a été vendue après la mort de cet aîné, pour payer ses dettes, en 1691. Gilles assista à l'assemblée d'Auxerre, 1432, pour aviser aux moyens d'une paix générale, et, en 1435, au traité de paix fait à Arras. Il servit au siège de Montereau en 1437, et étoit à la suite de Charles VII à son entrée à Paris. Il se trouva au siège de Meaux 1439, à ceux de Creil et de Pontoise 1441; fut présent, à Chinon, à l'hommage que François Ier, duc de Bretagne, rendit à Charles VII, 1445, et, les années suivantes, servit au recouvrement de la Normandie. Charles VII, par ses lettres du 24 avril 1448, lui donna la seigneurie d'Ossemer en dédommagement de deux mille écus d'or et d'autres pertes qu'il avoit souffertes. Il commanda les archers et les gens d'armes à la bataille de Fourmigny, 1450. Il fut, avec les pairs de France et les hauts barons du Royaume, l'un des juges du procès criminel du duc d'Alençon, 1458, et assista en 1461 au sacre

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