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Charles-Philippe d'Albert, duc de Luynes, pair de France, rue Saint-Dominique ;

Louis, duc de Saint-Simon, gouverneur de Blaye et de Senlis, grand d'Espagne, rue Saint-Dominique, faubourg Saint-Germain, paroisse Saint-Sulpice;

Armand de Béthune, duc de Charost, gouverneur de la personne du Roi, capitaine des gardes du corps de Sa Majesté, lieutenant général de Picardie, gouverneur de Calais;

Paul-Hippolyte de Beauvillier, duc de Saint-Aignan, gouverneur du Havre-de-Grâce;

Bernard-François Potier, duc de Tresmes, premier gentilhomme de la chambre, gouverneur de cette ville;

Louis-Auguste d'Albert d'Ailly et de Pecquigny, duc de Chaulnes, capitaine-lieutenant des chevau-légers de la garde du Roi; Tous pairs de France;

Lesquels, tous assemblés en l'hôtel de

nous ont exposé que les différentes atteintes qui ont été données aux rangs, droits, honneurs, prérogatives et prééminences de leur dignité de pair de France à la cérémonie du sacre de Sa Majesté et en conséquence d'icelle, au mois d'octobre dernier, sont d'une nature à ne pouvoir être détaillées que dans un acte particulier, qu'ils feront à ces effet lorsqu'ils jugeront qu'il sera convenable de le faire, mais que cependant on pourroit regarder leur silence comme une espèce de consentement de leur part et d'approbation de tout ce qui s'est passé dans cette cérémonie et à l'occasion d'icelle, quoique ce silence ne soit qu'une suite du respect inviolable qu'ils auront toute leur vie pour Sa Majesté et pour les dispositions qui ont été faites sous ses ordres. Pour prévenir un pareil inconvénient et empêcher, autant qu'il peut dépendre d'eux, que ces différentes atteintes données aux prééminences de leur dignité ne soient tirées à conséquence au préjudice de leurs droits et de leurs prérogatives, lesdits seigneurs, stipulant tant pour eux que pour leurs confrères absents, ont déclaré et déclarent qu'ils protestent en général et en particulier contre tout ce qui s'est fait à ladite cérémonie du sacre de Sa Majesté faite à Reims au mois d'octobre dernier, et à l'occasion d'icelle, au préjudice des droits, honneurs, prérogatives, dignités et prééminences de la pairie de France et des usages qui y ont été jusqu'à présent inviolablement observés dans les cérémonies des sacres; voulant que cette

1. Ce blanc est au manuscrit.

protestation ainsi générale ait la même force que s'ils protestoient en particulier contre chaque atteinte donnée aux prérogatives de la pairie de France, et se réservant le droit de détailler en temps et lieu les principaux chefs de leur présente protestation, et en particulier ceux qui concernent l'assistance, la convocation et la séance des pairs de France au sacre, l'habillement des pairs représentant les anciens pairs, les honneurs des offrandes, l'assistance et séance à la table des pairs ecclésiastiques, et généralement toutes les innovations qu'on a voulu introduire à la cérémonie du sacre de Sa Majesté.

De toutes lesquelles protestations, tant générales que spéciales, lesdits seigneurs ducs et pairs de France, en adhérant, en tant que besoin seroit, aux autres protestations déjà faites ou à faire par les autres pairs de France leurs confrères, si aucunes y a, nous ont demandé acte.

XXIX

SAINT-SIMON AU CONTRÔLEUR GÉNÉRAL DODUN 1.

Meudon, 21 octobre 1723.

Je reçois, Monsieur, avec beaucoup de reconnoissance le souvenir très obligeant que vous me faites la grâce de me témoigner en faveur de M. le Gras du Luart, et de celle encore que vous me faites de me l'apprendre. J'espère que vous serez également content de la probité et de la capacité, et qu'il fera valoir ces deux qualités par son attachement pour vous, Monsieur, et que vous ne douterez pas du mien, très véritable.

Le duc DE SAINT-SIMON.

S'il n'étoit point indécent de mêler une très humble et

1. Cabinet de M. de L.... Vente du 15 juin 1878. 25 octobre 1723. A M. Clautrier le fils..

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senteront de vous témoigner, Monsieur, l'estime et l'amitié ancienne avec laquelle je suis très parfaitement à vous.

Le duc DE SAINT-SIMON.

XXI

SAINT-SIMON AU CHEVALIER DE DAMPIERRE 1.

Ce mardi, au soir. [Juillet 1716.]

Présentement, Monsieur, que vous êtes hors d'alarmes; ce n'est plus être importun de vous dire que les miennes ont été bien vives, et ma joie présentement bien grande, de vous supplier de vouloir bien le dire à Monsieur le Duc, et de lui faire trouver bon que je ne lui rende point en cette occasion ce que mon cœur feroit en toute autre, parce que je vous avoue que je crains peut-être trop la petite vérole, que ni moi ni personne de ma famille n'a eue. Cette même raison me fait vous prier de ne me point faire de réponse. Soyez persuadé, s'il vous plaît, Monsieur, que personne ne vous est plus parfaitement dévoué que moi.

Le duc DE SAINT-SIMON.

RÉPONSE.

Ce seroit un reproche, Monsieur, que j'aurois à me faire, si je commettois aux soins du public celui de vous informer de la tranquillité où nous sommes sur l'état de Monsieur le Duc, dont la santé est aussi bonne qu'elle le peut être. J'ai eu l'honneur de rendre compte à S. A. S., sur-le-champ, de votre attention et de votre juste crainte du

1. Bibliothèque nationale.

mauvais air. Elle doit être dissipée par le soin que je prends de passer ma lettre sur le feu et de la parfumer dehors et dedans. L'assurance que vous me donnez de m'être parfaitement dévoué me touche trop, Monsieur, pour ne pas vous assurer que personne ne vous l'est plus que moi.

Le chevalier DE DAMPIERRE.

ХХІІ

NOTE POUR LE CÉRÉMONIAL A OBSERVER PAR ME LA DUCHESSE DE VILLARS 1.

22-23 janvier 1720.

Le Roi, voulant donner à Mme la duchesse de Villars des marques de l'estime particulière que Sa Majesté a pour sa personne, l'a nommée pour accompagner Me la princesse de Modène jusqu'à Gênes, et Elle souhaite qu'elle se conduise ainsi qu'il sera dit ci-après.

La duchesse sera dans le fond du carrosse de la princesse, à côté d'elle.

Elle donnera les ordres aux écuyers et autres officiers du Roi qui suivront la princesse, après en avoir auparavant conféré avec elle 2. Après que les députés des villes et des Compagnies auront harangué et fait les présents ordinaires à la princesse, ils iront, en sortant de son appartement, dans celui de la duchesse, pour la saluer, et lui feront des présents.

Le logement de la princesse étant marqué, on marquera celui de la duchesse le plus près et le plus commode qu'il se pourra*.

La duchesse aura un fauteuil égal à celui de la princesse, partout5.

1. Archives nationales.

En tête est écrit : « Ce mémoire est corrigé de la main de M. le duc de Saint-Simon. »

2. Le dernier membre de phrase, depuis

biffé.

après en avoir »>, a été

3. « Commode » est en interligne, au-dessus de « conforme », biffé. 4. Ici sont biffés les mots : « à celui de la princesse ».

5. « Partout » a été ajouté après coup.

Si la princesse a un cadenas, un couvert marqué, un verre couvert, ou une serviette sous son couvert, la duchesse aura un cadenas pareil, un couvert marqué, un verre couvert, et une serviette sous son couvert.

La duchesse sera à côté de la princesse à table, à sa gauche, et sera servie par un officier de la même espèce que celui qui servira la princesse.

La duchesse lavera avec la princesse, si elle lave.

La duchesse aura place sur le tapis de pied de la princesse, à côté d'elle 1, aura un carreau égal à celui de la princesse, et sera sous le même dais, dans les endroits où il y en aura.

La queue de la duchesse sera portée en présence de la princesse, et de la même façon que la sienne.

La duchesse prendra la main sur le vice-légat d'Avignon et sur les nonces, ne la cédera à aucun cardinal ni à aucun prince souverain, s'il n'est tête couronnée. Les princes d'Italie qui ne disputent rien aux grands d'Espagne ne feront pas apparemment plus de difficulté envers la duchesse. Si cependant ils vouloient en agir autrement, ladite dame n'en verra aucun: ce qu'elle observera aussi avec Me d'Hanover, au cas qu'elle se trouvât à Gênes.

Après avoir remis la princesse entre les mains du prince de Modène, elle se retirera dans une autre maison, où le prince de Modènc ira lui rendre visite. S'il la prie à manger, la princesse sera à table dans le milieu, la duchesse à droite et le prince à gauche 2.

La princesse, avant son départ, viendra la remercier chez elle à Gênes.

En rentrant dans les galères pour revenir en France, elle sera saluée du canon, comme aussi en sortant des galères. Les villes et places où elle passera lui feront de même des salves d'artillerie, et des civilités comme en venants.

Les carrosses du Roi la reconduiront à Paris, et elle aura une table servie.

Les dames qui accompagnent la princessè n'auront que des tabourets devant elle, et tout le reste différent d'elle, etc.

1. Les mots : à côté d'elle» ont été ajoutés en interligne.

2. En marge de ce paragraphe est écrit : « Prendre garde que S. A. R. n'a rien à ordonner au prince de Modène, ni autres étrangers; mais seulement à la duchesse de ne leur pas céder. Idem de Mme des Ursins, si elle venoit voir la princesse, la duchesse étant avec elle. »

3. Les mots : « et des civilités comme en venant » ont été ajoutés après coup.

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