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de Louis XI, qui l'établit en 1465 l'un des seigneurs pour la garde et sûreté de la ville de Paris. Il se rendit auprès de lui à Péronne, et le suivit au siège de Lille. Il fonda une chapelle, qu'il bâtit dans la cathédrale de Senlis, 1471, où lui et toute sa postérité a eu sa sépulture, et qui s'appelle encore à présent la chapelle du Grand-Bailli. Il mourut chevalier de Saint-Michel, à près de cent ans, plein de réputation et d'honneurs mérités par les plus longs et les plus grands services. Il avoit épousé J., fille de Robert de Flocques, seigneur de Grumesnil, maréchal héréditaire de Normandie et bailli d'Évreux, homme illustre en son temps et fort renommé à la guerre, et de Jacq. Crespin, dame de Grumesnil, etc., qui se remaria ensuite à Louis de Villiers. Il en eut Jacq., mariée à Valeran de Sains, seigneur de Marigny, échanson du Roi, bailli et gouverneur de Senlis; Ant., dit Floquet, gentilhomme de la chambre du roi Charles VIII, mort sans alliance 1490, enterré à l'abbaye de Saint-Corneille de Compiègne; et leur aîné :

Guillaume de Saint-Simon, seigneur de Rasse, etc., chambellan du roi François Ier, le suivit en Italie 1514, se trouva à la bataille de Marignan, et mourut sur la fin de 1525, après avoir transigé avec le chapitre de Senlis et confirmé la donation de son père. Il épousa M., fille et unique héritière de J. de la Vacquerie, seigneur de Verguigneul, et de M. de Frémault, dont il laissa trois fils : Méry, seigneur de Précy, mari de Géraude, fille d'Ant. du Prat, seigneur de Nantouillet, chancelier de France, depuis cardinal et archevêque de Sens, qui fit le fameux concordat entre Léon X Médicis et François Ier, et de Fr. Vény d'Arbouze, dont il n'eut qu'une fille, dame de Précy, de Balagny, etc., mariée, 1536, à J. de Canonville, seigneur de Raffetot, et en secondes noces à Louis de Montafié, seigneur en partie de Montafié et comte de Varizelles, en Piémont, chevalier de Saint-Michel; leur petite-fille épousa le comte de Soissons, prince du sang et grand maître de France, père de celui qui fut tué à la bataille de Sedan.

Ant. de Saint-Simon, seigneur de Grumesnil, fut le troisième, qui fit la branche de Grumesnil, qui finit en 1665, à la quatrième génération, sans rien qui mérite d'être remarqué. J. de Boufflers, seigneur de Rouverel, près Montdidier, grand voyageur, qui avoit parcouru toute l'Europe, épousa Aimée de Saint-Simon, morte 1596, petite-fille d'Ant.

Louis Ier de Saint-Simon, seigneur de Rasse, etc., fut le second de ces trois frères et servit fort aux guerres de François Ier. Henri II le fit, 1547, bailli et gouverneur de Hesdin, puis de Senlis, et Charles IX lui permit de céder à son fils aîné ce dernier gouvernement, 1570. Il mourut huit ans après, à quatre-vingt-quatre ans. Il avoit épousé, 29 novembre 1531, Ant., veuve de Louis de Maricourt, baronne de Moucy-le-Châtel, etc., et fille de Robert de Mailly, seigneur de Rumesnil, etc., et de Fr. d'Yaucourt, dont : Fr. de Saint-Simon, seigneur de Rasse; Louis de SaintSimon, seigneur de Camberonne et de Vaux, qui, de Julienne, veuve de J. de Mailly, seigneur d'Auvilliers, et fille de J. de Conti, seigneur de Roquencourt, près Montdidier, et d'A. d'Herbelot, eut une seule fille, mariée, 1616, à Robert, seigneur de Chery, en Bourgogne, etc.; et Anne de Saint-Simon, sœur de Fr. et de Louis, mariée : 1° 1558, à J. Perdriel, seigneur de Bobigny; 2° 1570, à N. Popillon, seigneur d'Ansac, dont elle fut la seconde femme, et n'en eut point d'enfants; 3° 1572, à Louis de la Fontaine, seigneur de Lesche, etc.; 4° 1585, à Ch. de Nolent, seigneur de Saint-Contest, dont elle étoit veuve 1597, et mourut vers 1602.

Fr. de Saint-Simon, seigneur de Rasse, fils aîné de Louis Ier, ci-dessus, et d'Ant. de Mailly, et seigneur du Plessis-Choisel, d'Invillé, de Bray, de Bersée, de Raimbaucourt, d'Ouillé et de Saint-Léger, châtelain d'Orchies et grand bailli de Senlis dès 1568, servit Charles IX, Henri III et Henri IV dans toutes les guerres de son temps. Il fut blessé au siège de Rouen 1562, à la bataille de Saint-Denis 1567, se trouva à celles de Jarnac et de Mon

contour 1569, et maréchal de camp à la prise de SaintDenis 1591. Alors il n'y avoit point de lieutenants généraux. Il mourut 1620. Il perdit deux fils et trois filles, jeunes et sans alliance, en eut une religieuse, et eut deux fils qui vécurent. Il avoit épousé : 1o A., dame d'Ansac, fille de Nic. Popillon et de Cl. Fraguier, sa première femme. Il eut de celle-là Louis II de Saint-Simon, seigneur de Rasse, et Étienne de Saint-Simon, seigneur de Saint-Léger, près Dourlens, qui, de Gilberte, fille de Jacques, seigneur de Boffles, et de M. de Bigan, n'eut que deux fils, morts sans alliance. Fr. de Saint-Simon se remaria à J., fille de J. Picquet, chevalier, seigneur d'Esguenon, et de Fr. d'Héricourt, dont M. de Saint-Simon, mariée à Marc de Bussy, sieur de Seloine, d'Hénonville, et Fr. de Saint-Simon, mariée, 1586, à Robert Collan, seigneur de Rollecourt, dont la mère étoit Mailly; 2° à Ch. de Grambus, seigneur d'Yvrancheul; 3° à J. de Sueres, seigneur de Belain en Artois.

Louis II de Saint-Simon, seigneur de Rasse, du PlessisChoisel, d'Invillé et de Vaux, près Meulan, grand bailli de Senlis, servit Henri IV en toutes ses guerres, à la bataille d'Ivry, au siège de Paris 1590, à celui de Rouen 1591, à celui d'Amiens 1597. Il épousa, 28 avril 1594, Denise, fille et héritière de Louis de la Fontaine, chevalier, seigneur de Lesche, de Vaux-sur-Meulan, de Boubiers, etc., et de J. de Canjon, dame des Orgereux. Il en eut trois fils: Ch., marquis de Saint-Simon, Cl., duc de Saint-Simon, et le commandeur de Saint-Simon; et deux filles: J., mariée, 11 février 1619, à Louis de Fay, seigneur de Châteaurouge et de Cressonsac, dont la mère étoit Ailly, et Louise, mariée, 1624, à Laurent du Chastelet, seigneur de Fresnières. Ce Louis II de Saint-Simon, seigneur de Rasse, se trouva ruiné par une suite de malheurs domestiques, et en dernier lieu parce que son père avoit répondu pour son cousin germain de Mailly, comme c'étoit fort la coutume, en ce temps-là, dans les familles, et qu'il fallut payer en son nom. Il se retira donc, après avoir longtemps servi,

dans son château du Plessier, près Senlis, et mit, comme c'étoit fort la mode alors, ses deux fils aînés pages de Louis XIII à la petite écurie. Il eut le bonheur de jouir pleinement de leur fortune. Son second fils, qui la fit très promptement, et qui, dans la suite, l'acheva, ne manquoit point, toutes les semaines, de l'aller voir au moins quelques heures, tant que Louis XIII étoit à Paris ou aux environs, et ce prince l'en louoit quoiqu'il eût des emplois fort assidus auprès de lui, et ce fils faisoit à son père un hommage continuel de sa faveur et de son crédit, avec une joie qui fut toujours la même, et prenoit ses conseils sur tout. Le sage père n'en voulut jamais sortir de sa retraite, ni voir la cour, et, ce même fils lui étant venu apprendre que le Roi les avoit tous deux nommés chevaliers de l'ordre du Saint-Esprit pour la Pentecôte prochaine de 1633, il lui répondit qu'il étoit trop vieux et trop retiré pour aller faire connoissance avec une cour qu'il n'avoit jamais vue, ni pour se soucier de montrer chez lui un cordon bleu; que, puisque c'étoit pour faire plaisir à son fils que le Roi le lui donnoit, il vouloit qu'il priât le Roi de le donner à son autre fils, qui étoit l'aîné, et qui, étant jeune, et à la cour, et à la guerre, le porteroit longtemps, et avec bien plus de plaisir que lui; et cela fut fait de la sorte. Il vécut tout le règne de Louis XIII, et ne le survécut que d'un mois, étant mort chez lui, à soixante-quinze ans, en juin 1643.

Parlons maintenant de ces trois frères, premièrement de l'aîné, puis du troisième, et du second, pour plus de suite, le dernier.

Ch., marquis de Saint-Simon, seigneur du Plessis-Choisel, d'Invillé, d'Ouillé, la Versine et Pont-Sainte-Maxence, et bailli et gouverneur de Senlis après son père, eut, en 1630, le régiment de Navarre, et fut, deux ans après, lieutenant général. Il eut aussi le gouvernement de Peccais, en Languedoc, et la capitainerie de Chantilly tant que le Roi eut ce château, puis conserva celle des plaines et des forêts de Senlis et de Halatte; chevalier de l'Ordre 1633, par la

volonté de son père, en sa place, comme il vient d'être dit; et vécut, jusqu'à la mort de Louis XIII et longtemps depuis, dans la plus intime union avec son frère, qui avoit huit ans moins que lui, et qui déféroit beaucoup à son esprit et à sa sagesse. Il emporta le prix de la bonne mine à sa promotion dans l'Ordre, et le porta cinquante-sept ans. Il épousa, au château de la Versine, près Chantilly, 14 septembre 1634, Louise de Crussol, fille d'Emmanuel, duc d'Uzès, et de Cl. Ébrard de Saint-Sulpice.

Avant d'aller plus loin, il faut expliquer cette Louise de Crussol et son premier mariage, pour l'intelligence de ce qui suivra.

Me de Crussol étoit fille et sœur des deux ducs d'Uzès et chevaliers d'honneur de la reine Anne d'Autriche ; elle étoit sœur aussi des marquis de Saint-Sulpice et de Montsalez, qui, tous deux, ont fini la branche, et tante paternelle du duc d'Uzès gendre du duc de Montausier, et du marquis de Florensac. Me de Crussol : 1° marquise de Portes; 2° marquise de Saint-Simon, épousa : 1° en 1626, Ant.-Hercule de Budos, marquis de Portes, vice-amiral de France, chevalier de l'Ordre 1619, tué, 1629, au siège de Privas, près d'être maréchal de France et surintendant des finances. De ce mariage, deux filles M.-Félice de Budos, morte à Paris, fille, février 1693; et Diane-Henriette de Budos, première femme du duc de Saint-Simon. Ainsi les deux frères épousèrent la mère et la fille, et de ce premier mariage du duc de Saint-Simon vint la duchesse de Brissac. Ce M. de Portes, premier mari de la marquise de Saint-Simon et père de la première duchesse de Saint-Simon, eut un frère, dont le fils unique mourut 1643, et un autre frère, évêque d'Agde, mort 1629, la même année que lui, et quatre sœurs: Louise de Budos, mariée : 1° à Jacq. de Grammont, seigneur de Vachères; 2o à Agde, 29 mars 1593, à H., duc de Montmorency, pair et connétable de France, chevalier de l'Ordre et gouverneur de Languedoc, veuf depuis deux ans; et de ce mariage, le duc de Montmorency, amiral, puis maréchal de France, qui eut la tête coupée à Toulouse, 1632, sans pos

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