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a placés si haut, ne vous trompez point: vous êtes obligés à restitution; du moins, vous êtes dans l'obligation d'acheter par votre mérite et par vos services cette grandeur ci-devant mal acquise.

4. Pour vous dont l'origine de la pairie est marquée au coin de la rébellion, que n'êtes-vous pas obligé de faire pour effacer de nos esprits le principe de votre élévation?

Revenons à M. de Saint-Simon. Il prétend que l'état de pair donne le droit de précéder la noblesse en toutes assemblées, même au bal du Palais-Royal. L'extension de cette prérogative est assurément des plus plaisantes, et c'est y répondre suffisamment que de la faire remarquer. Parlons sérieusement. A-t-il fait réflexion que, pour précéder dignement la noblesse, il faut lui être supérieur en essence, en mérite, en courage et en vertu? Si la pudeur pouvoit avoir lieu dans les hommes et qu'ils pussent se rendre justice, combien peu en verroit-on oser se mettre au-dessus des autres? Seroit-ce cette pudeur qui empêche tant de gens de paroître à la guerre ? N'est-ce point la vanité, qui leur rend insupportable la nécessité d'obéir à des officiers généraux, simples gentilshommes? En effet cela dégraderoit leurs éminentissimes dignités. Peut-être est-ce aussi la honte de ne pouvoir leur disputer le pas de l'honneur.

On croiroit avec raison que MM. les ducs et pairs ont oublié leur premier état, qui est d'avoir été anciennement gentilshommes. On pardonnera cet oubli, ou plutôt cette ignorance, à quelqu'un d'entre eux; mais la plus grande partie n'est pas excusable de ne se pas ressouvenir que François Ier et Henri IV se faisoient un honneur d'affirmer les choses les plus graves par leur foi de gentilhomme. C'est en effet le premier, le plus ancien et le plus honorable des titres. Le gentilhomme ancien l'est, pour ainsi dire, par la grâce de Dieu, puisqu'on ne peut trouver son origine. Le duc n'est duc que par la grâce du Roi: un parchemin l'a fait duc; un autre parchemin pourra un jour le détruire. En étoit-il ainsi des anciens pairs? Non, car ils l'étoient par la grâce de Dieu.

1. Sic, au manuscrit,

XXXIX

LE COMTE DE MAUREPAS A SAINT-SIMON1.

23 mars 1728.

J'ai examiné le projet de vos lettres patentes, Monsieur, et, pour prévenir toutes difficultés, je les ai communiquées à M. le Chancelier, qui estime qu'ayant des exemples de pareille substitution, on doit passer celle que vous proposez. Mais il est, sur l'exécution, d'un sentiment qui mérite vos réflexions: c'est que ces lettres ne seront considérées que comme permission d'une substitution à faire; qu'indépendamment de l'enregistrement que vous en ferez faire avant de pouvoir substituer, il vous faudra, après la substitution, de nouvelles lettres qui l'approuvent et qui dérogent aux ordonnances, comme s'il n'y avoit pas été dérogé par les premières. Ainsi, double cérémonie: en sorte qu'il croit que vous feriez mieux de faire dès à présent votre substitution en vertu du brevet qui vous autorise à jouir en France de l'effet des décrets du roi d'Espagne, et prendre sur ce tout des lettres patentes qui approuvent et confirment le tout, avec les dérogations requises. Si vous donnez dans ce sentiment, je vous renverrai les copies que vous m'avez laissées. J'ai l'honneur d'être, dans les sentiments respectueux que vous me connoissez, etc.

XL

LE COMTE DE MAUREPAS A LA DUCHESSE DE SAINT-SIMON2.

20 avril 1728.

J'ai l'honneur de vous renvoyer, Madame, le brevet de M. le duc de

1. Archives nationales, 2. Ibidem.

Saint-Simon, que j'ai réformé en sorte qu'il est à présent de 13,5631 6o 8a, au lieu de 12,0001. Vous me rendrez justice si vous êtes persuadée de la vivacité que j'aurai toujours pour ce qui pourra vous intéresser, et du respectueux attachement avec lequel, etc.

XLI

LE COMTE DE MAUREPAS A SAINT-SIMON1.

26 août 1730.

Toutes les affaires auxquelles vous prenez part, Monsieur, sont toujours essentielles pour moi, et je n'ai point négligé celle du sieur de Champville, cordelier, auquel j'ai fait rendre les papiers dont il avoit été trouvé saisi lorsqu'il fut arrêté ici, il y a environ un an, en habit séculier. Quoique ce soit un très mauvais sujet, il n'en étoit pas moins juste de lui rendre les papiers en vertu desquels il prétend réclamer contre ses vœux. Je l'ai fait au surplus avertir de se retirer d'ici, où sa présence me paroît très peu nécessaire. Vous connoissez, Monsieur, à quel point j'ai l'honneur d'être, etc.

XLII

LE COMTE DE MAUREPAS A LA DUCHESSE DE SAINT-SIMON2.

A Versailles, le 16 août 1742.

J'ai, Madame, donné ordre qu'on s'informât dans les bureaux de

1. Archives nationales.

2. Ibidem.

M. Amelot de ce qui avoit été fait sur la lettre que vous lui avez écrite à l'occasion de la nommée Madeleine Cayet, religionnaire. Celui qui est chargé de ce détail est pour quelques jours absent; ainsi, je n'aurai ces éclaircissements que dans l'autre semaine. Mais je puis, dès aujourd'hui, avoir l'honneur de vous dire qu'il n'est point nécessaire, pour mettre cette fille dans un couvent, qu'elle signe un placet par lequel elle demande à s'y retirer; il suffit qu'elle soit élevée dans la religion prétendue réformée, et qu'elle ne paroisse pas disposée à se faire instruire, pour qu'on la fasse mettre dans un couvent; mais la plus grande difficulté est le payement de la pension: à moins que M. le marquis de Muy ne la fasse payer sur les revenus de la régie, il ne sera pas possible d'y pourvoir autrement, et c'est en ce cas à Messieurs les évêques à lui proposer le payement des pensions des filles qu'ils croient devoir être mises dans des couvents pour être instruites. On en paye beaucoup sur les revenus de la régie. Je crois encore, Madame, devoir vous observer que, ces pensions étant modiques, il faudroit choisir un couvent dans une ville voisine, où les pensions sont moins chères qu'à Rouen. D'ailleurs, il en coûteroit beaucoup pour y faire conduire cette fille. Je vous supplie d'être toujours persuadée de tout le respect avec lequel j'ai l'honneur, etc.

XLIII

SAINT-SIMON A L'ÉVÊQUE DE METZ1.

Paris, 17 juin 1743.

Il lui donne des nouvelles de l'armée. On est dans l'étonnement du prompt repassage du Mein..... L'Empereur a failli être fait prisonnier par l'absence de M. de Broglie. Madame la Duchesse est morte hier; M. le prince de Conti, qui lui a rendu des services infinis, en est fort touché..... Il n'a voulu aller à Orly ni à Angervilliers.

Je vois approcher de bien près les horribles moments de revoir ce lieu si funeste. Je les diffère comme un

1. Analyse et fragment donnés dans le catalogue des autographes de M. de Trémont, en 1852.

enfant, et toutes fois je comprends que le séjour m'en sera salutaire, et qu'une fois précipité dans cet abîme, ma douleur y trouvera mieux son compte qu'ici.....

XLIV

M. DE TORCY [AU DUC DE SAINT-SIMON] 1.

A Croissy, le 1er octobre 1745.

Je ne nierai pas, Monsieur, que la matière ne soit belle et les événements intéressants. Elle mériteroit d'être mise en œuvre par un meilleur ouvrier; mais je perdrois trop à contredire l'approbation dont l'honore un censeur aussi respectable que vous, et que je respecte autant que je suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

XLV

TORCY.

SAINT-SIMON AU NOTAIRE DELALEU 2.

Paris, 3 juillet 1746.

Je vous avoue, Monsieur, que je ne puis plus soutenir

1. Bibliothèque nationale. -Au haut de la page, de la main du procureur général Joly de Fleury, est écrit : « J'ai prèté (?) l'ouvrage à M. de Saint-Simon le dernier mai 1747. »

2. Cabinet B. Fillon,

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