Imágenes de páginas
PDF
EPUB

parfaitement, et l'attachement avec lequel je suis, Monsieur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

Le duc DE SAINT-SIMON.

A M. LE DUC DE CUMIA.

Paris, 9 janvier 1733.

Monsieur,

Je reçois avec toute la reconnoissance possible ce que Votre Excellence me fait la grâce de me mander en ce renouvellement d'année. Je la supplie de compter sur mes vœux très sincères, et d'être persuadée qu'on ne peut être avec plus de desir et de vérité que je suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Le duc DE SAINT-SIMON.

(A M. LE DUC DE CUMIA1.]

Paris, 27 décembre 1733.

Monsieur,

Je reçois avec beaucoup de reconnoissance les bontés de Votre Excellence à l'occasion des fêtes et du renouvellement de l'année. Mes desirs très véritables pour tout ce qui lui peut être avantageux et agréable seront toujours les mêmes et les plus sincères, ainsi que la passion

1. Cette lettre ne porte pas de nom de destinataire.

que j'aurai toujours de lui témoigner combien parfaitement je suis, Monsieur, de Votre Excellence le tris humble et très obéissant serviteur.

Le duc DE SAINT-SIMON.

A M. LE DUC DE CUMIA.

Paris, 11 janvier 1735.

Monsieur,

Je reçois avec beaucoup a reconnoissance l'honneur du souvenir de Votre Excellence en ce renouvellement d'année. Je la supplie d'être persuadée de tous mes desirs pour tout ce qui lui peut être le plus agréable, de mes souhaits d'y pouvoir contribuer, et de la passion avec laquelle je suis, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Le duc DE SAINT-SIMON.

A M. GUALTERIO, GOUVERNEUR DE SPOLETE.

La Ferté, 3 juillet 1735.

Je vous crois, Monsieur, présentement établi dans votre nouveau gouvernement. En venant ici, je vis à Versailles M. le cardinal de Rohan, et nous parlâmes fort de vous tous deux. Il me parut fort de vos amis, et nous convînmes aisément combien la vice-légation d'Avignon seroit desirable. Il faut voir ce que deviendra celui qui l'a, et si les nonces pourront avoir des places avec la promotion des couronnes. Tout cela n'est que desirs.

Mon crédit seroit bien le vôtre, si j'en avois; mais je ne puis me piquer d'avoir ce que je n'ai point, mais bien de desirer et de tenir les yeux ouverts, parce qu'il peut arriver que celui qui peut le moins peut quelquefois par hasard quelque chose.

Voici un grand changement de scène en Italie, et en Allemagne même, si nous y savions marcher sur les talons des Impériaux, et laisser les Espagnols et les Piémontois à garder l'Italie et à faire tomber Mantoue. Si nous manquons un si grand coup, et qui est en nos mains, quelle faute et quelle délivrance pour l'Empereur! Je doute que cette inondation de Russes qu'il appelle à son secours, et à qui il apprend les routes de l'Allemagne, plaise fort aux princes de l'Empire. Ces barbares, qui ne le sont plus guère, sont une autre puissance que n'étoit la Suède sous le grand Gustave. Que ne fit point ce prince, et ses capitaines après sa mort, sous sa fille mineure, et à quels longs abois ne se virent point l'Empereur et l'Empire! J'ai peine à croire qu'ils ne se repentent pas à loisir de cette introduction des Russes, et que ces peuples ne leur soient redevables, après la Suède, d'une grandeur qui leur deviendra étrangement pesante. Mais on songe au présent, et peu à l'avenir, quand on se sent pressé. Maintenant il faut voir ce que deviendra le démêlé ridicule du Portugal, si promptement appuyé de l'Angleterre, et si cette dernière couronne se déclarera et entraînera la Hollande. MM. Walpole y font bien de leur mieux, et ne se sont guère mécomptés jusqu'à cette heure. Voilà le temps ou jamais, que l'Empereur est chassé d'Italie, sa háquenée refusée, et Don Carlos prêt à être couronné, et apparemment à être reconnu du Pape, puisqu'à Naples il admet ses nominations, et que tout lui est soumis, et là, et en Sicile. Voilà de quoi politiquer en tout pays, et un succès bien complet, pourvu qu'il dure; mais, pour cela, il faut que les DeuxSiciles donnent le rang et que la souveraineté de Toscane et de Parme fournissent la nourriture et l'entretien.

Puisque votre âge a soutenu votre santé dans l'air de Ferrare, je ne doute point qu'elle ne soit parfaite à Spolete. Je vous y souhaite toute satisfaction, et courte durée pour mieux, en homme qui vous honore, Monsieur, avec un véritable attachement.

Le duc DE SAINT-SIMON.

[A M. LE DUC DE CUMIA1.]

Paris, 3 janvier 1736.

Monsieur,

Je reçois toujours avec beaucoup de reconnoissance les marques de la continuation des bontés de Votre Excellence, et je m'estimerois cette année heureuse, si elle me pouvoit procurer les occasions de lui témoigner combien je l'honore et combien parfaitement je suis, Monsieur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

Le duc DE SAINT-SIMON.

A M. L'ABBÉ GUALTERIO, A ROME.

La Ferté, 2 septembre 1736.

Je me réjouis, Monsieur, que vous ayez terminé votre commission de Bénévent, et je souhaite fort qu'elle vous ait fait connoître de manière à ne vous laisser pas longtemps dans de petits postes. Je crois qu'il se faut aussi

1. Cette lettre ne porte pas de nom de destinataire.

réjouir avec vous de ce que vous voilà enfin au moment de vous voir délivrés de la guerre à vos portes, et des fâcheux passages et séjours chez vous de ceux qui l'y faisoient. Reste à finir une sotte querelle de peuple et de déserteurs. Le Portugal a montré un exemple qui doit faire tenir ferme à l'Espagne sur les réparations qu'elle doit desirer, et personne ne croira que le Capitole n'obéisse aveuglément en cela au Vatican, comme il fait en toutes autres choses. En vérité, le plus tôt est le mieux, et, si cela s'étoit fait plus promptement et de meilleure grâce, on n'auroit peut-être pas donné loisir d'en prendre occasion de vouloir enfin être maître chez soi pour les bénéfices et pour les choses temporelles qui s'entraînent par un coloris de religion. Pour la Pologne, j'ai peine à croire que, l'ayant quittée au roi Auguste comme nous avons fait, nous vous mettions bien sérieusement en colère pour une nomination d'un évêché de plus ou de moins. Il eût été difficile de ne pas trouver mauvaise la précipitation dont il a été usé à cet égard; mais la chose est faite, et la conséquence est légère.

Il n'en est pas de même de l'entreprise de l'examen du nouveau bréviaire de Paris, fait par le premier prélat du royaume, avec toutes sortes de soins, de précautions el d'application. Le P. Lallemand, très dangereux jésuite, qui trouve mauvais tout ce que sa société ne fait pas, s'est mis en tête de faire repentir Monsieur de Paris de ne l'y avoir pas employée, c'est-à-dire de ne l'en avoir pas chargée. Il a fait de sourdes assemblées chez l'archevêque de Cambray, qui ne voit que par leurs yeux et qui ne fait que ce qu'ils lui font faire, comme un enfant qu'il est et qu'il sera à tout âge. La cabale s'est formée là, et puis a éclaté. Il y a trente ans que l'affaire de la Constitution dure, avec la protection de nos rois la plus vive et la plus infatigable, sans y avoir rien avancé que par voie de fait et d'autorité; et je pense qu'intérieurement Rome voudroit bien ne l'avoir jamais donnée à tout ce qui s'y est passé. Je la crois trop sage pour se rembarquer dans une nou

SAINT-SIMON, XXI.

21

« AnteriorContinuar »