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porcherie; jamais les animaux ne logent dans les mêmes

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Un chaudron ou une petite chaudière pour la cuisson d'aliments pour le bétail (pores et vache laitière).

Une lampe à pétrole

Un pétrin pour la fabrication du pain.

Une garniture de cheminée.

35 à 100.00

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soit en tout 208 à fr. 351.50 suivant le degré d'aisance du ménage ou suivant qu'il s'agit d'un jeune ménage ou d'un

autre.

Les ouvriers et ouvrières permanents sont de moins en moins nourris à la ferme; ils mangent chez eux cinq fois par jour En été, à 4 heures et demie ou 5 heures, ils prennent le premier déjeuner, composé de tartines de margarine ou de saindoux et de café; le second déjeuner de 8 heures est composé encore de tartines et de café; le dîner, à midi, comprend des pommes de terre, des légumes, du pain, de l'eau et souvent une tranche de lard. Le goûter se prend à 3 heures et demie ou 4 heures et se compose de tartines et de café; au souper, qui se prend à 6 heures et demie ou 7 heures, on mange des pommes de terre, des légumes et du pain. La boisson habituelle est l'eau. Parfois les pommes de terre et les

TOME V.

LETTRES, ETC.

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légumes sont remplacés par des tartines et du café. Le pain de l'ouvrier est le plus souvent cuit chez lui et fait de farine de froment blutée par la femme. Il faut ajouter encore que celle-ci ne sait pas toujours convenablement cuisiner.

Il serait trop long de dresser par le détail le budget d'une famille ouvrière, d'autant plus que ce travail devrait être fait avec beaucoup de soin, à cause des suppléments de salaire en nature de toute espèce et du produit de la petite culture et de l'étable. Nous avons sous les yeux quelques budgets plus ou moins détaillés, dressés par des correspondants, et relatifs à des familles de leur commune. Nous ne voulons en reproduire ici qu'un seul, concernant une famille ouvrière de Donceel, dans la grande Hesbaye. La famille se compose du père, âgé de 50 ans, de la mère, âgée de 59 ans, et de deux filles respectivement de 26 et de 16 ans. Elle est propriétaire de la maison qu'elle occupe.

Recettes.

Gain du père, évalué à 2 francs par jour.

. . fr.

600.00

Le gain et les salaires de la mère et des deux enfants sont évalués à.

400.00

Le bénéfice produit par les animaux domestiques, à

100.00

TOTAL. . fr. 1,100.00

Dépenses.

Loyer d'une terre de 43 a. 60 cultivée par le fermier

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Voici comment les 43 a. 60 sont cultivés : il y a 17 a. 44 en froment dont le produit peut être évalué à 400 kilogrammes; 17 a. 44 en pommes de terre donnant un produit de 2,400 kilogrammes et 8 a. 72 en betteraves, produisant 400 kilogrammes.

Nous avons déjà parlé des réponses au questionnaire reproduit dans l'introduction, exposées au concours agricole de Bruxelles en juillet dernier. Quelques-unes de ces réponses relatives à des communes du Brabant hesbignon, notamment celles de Orp-le-Grand, Saint-Jean et Sainte-Marie-Geest et Huppaye, contenaient aussi de petits budgets globaux de familles ouvrières. Il ne peut être question de contrôler tous ces budgets, mais il est cependant digne de remarquer que tous se soldent par un boni (1).

Il est certain qu'au courant du XIXe siècle la situation de

(') Nous reproduisons ici le budget d'une famille agricole de Huppaye, composée de sept membres, dressé par l'instituteur Cam. Fiasse, tel qu'il figurait dans les réponses exposées au Concours agricole de Bruxelles. (Réponse 123):

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fr 675

Gain annuel du père, journée moyenne : fr. 2.25
Gain annuel de la femme, journée moyenne fr. 1.50. (Éclaircis-
sage des betteraves, arrachage des betteraves, moisson, jour-
nées chez des particuliers.)

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Gain annuel de deux enfants de 10 à 12 ans, 50 jours de travail à fr. 1.50.

Engraissement et vente de trois porcs, gain

150

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150

100

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PASSIF

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l'ouvrier agricole hesbignon s'est considérablement améliorée : il y a actuellement beaucoup plus de travail, les salaires ont beaucoup haussé. Avant la culture des betteraves, les ouvriers, l'hiver, n'avaient que le battage en grange. Celui-ci ne leur rapportait pas un bien gros saiaire, mais ceux qui n'y étaient pas occupés souffraient souvent de la faim.

La situation de l'ouvrier agricole en Hesbaye n'est pas encore toujours enviable surtout dans la partie flamande de la région où, comme nous avons eu l'occasion de le faire remarquer, les salaires sont moindres, et l'ouvrier vit de plus en plus du produit de sa terre et de son étable.

Il est certes une période assez dure pour les jeunes campagnards, c'est celle des premières années de leur mariage. En général, ils n'ont en s'établissant que très peu d'économies, car tant qu'ils sont célibataires, ils remettent à leurs parents la majeure partie de leur salaire et les moins bons en dépensent une certaine partie; on conçoit que, dans ces conditions, il est dur de subvenir aux besoins de toute une famille au moyen d'un salaire qui, en hiver, n'est, en pays flamand, souvent que de fr. 1.25 alors surtout que cette famille ne rapporte rien. Mais cette situation ne dure pas très longtemps; aussitôt que l'enfant est àgé de 10 à 11 ans, il commence à rendre certains services dans les fermes et rapporte au ménage, au moins pendant la bonne saison, de fr. 0.40 à 0.50 par jour. D'autre part, si le ménage arrive à pouvoir prendre en location. quelques terres, la situation s'améliore rapidement. On en est vite à acheter une génisse, ce qui n'exige point un capital important; on revendra la bête avec bénéfice quelques mois après, ou bien encore, si l'on est suffisamment approvisionné en nourriture, on la conservera pour en faire plus tard une vache laitière. Et ainsi, insensiblement, beaucoup s'agrandissent. Des ouvriers, jadis secourus par la bienfaisance publique, sont devenus maintenant de petits cultivateurs.

Il reste deux catégories d'ouvriers dont il nous faut dire quelques mots les ouvriers temporaires et les ouvriers saisonniers.

Il y a de moins en moins d'ouvriers temporaires, mais il en faut naturellement, surtout pendant le travail aux betteraves, à la moisson et aux pommes de terre. Souvent ce sont des femmes ou des gamins. Quelques ouvriers qui autrement vont travailler dans les centres industriels, restent chez eux pour participer à ces travaux. Ceux-ci sont faits généralement en entreprise et permettent de gagner d'assez gros salaires.

Les femmes sont occupées lors de la plantation et de l'arrachage des pommes de terre; lors de la fenaison, elles lient et dressent les grains fauchés; aident lors de l'arrachage des betteraves et lors du battage; en hiver, leur salaire n'est souvent que de 60 centimes, mais en été elles gagnent 1 franc, fr. 1.50, fr. 1.75, et quand le travail se fait à l'entreprise la rémunération est souvent supérieure.

Nous avons déjà dit à quoi les enfants sont spécialement occupés nettoyage et éclaircissage des betteraves, plantation et arrachage des pommes de terre, décolletage des betteraves arrachées. Ils se font des salaires de 50 centimes, 65 centimes, 1 franc, jusque fr. 1.50. Leurs parents les font encore glaner et ramasser des pommes de terre et des morceaux de betteraves qui restent sur les terres après l'enlèvement de la récolte. C'est un appoint pour le budget familial.

Les ouvriers saisonniers en Hesbaye sont des Flamands; ils viennent surtout du Hageland, des environs de Diest ou de Montaigu. Parfois les fermiers wallons les appellent Turcos. Nous avons rencontré de gros fermiers qui, au travail fait par les ouvriers flamands, préfèrent le travail des ouvriers wallons. Ceux-ci sont plus endurants, disent-ils, et plus soigneux. Souvent aussi une partie du travail fait par les Flamands est exécutée par les femmes. Les Flamands viennent trois fois par année en Hesbaye, pour le nettoyage des betteraves, pour la moisson et pour l'arrachage des betteraves. Chacun de ces travaux dure quatre, cinq ou six semaines. Dans les relevés pour fermes de la Hesbaye, que nous donnons en annexe, on pourra voir quel est le prix à l'hectare du travail qui se fait en entreprise. Quand le temps est favorable, les ouvriers peuvent se faire 5 francs par jour.

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