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situés les bâtiments? Au centre de la commune ou au milieu des terres?

57. R. Pour les exploitations de 5 hectares, les bâtiments de l'exploitation représentent une valeur de 4,000 à 5,000 fr.; pour les exploitations de 100 hectares, cette valeur est de 80,000 à 100,000 francs. Les bâtiments sont situés au centre de la commune. Pour une grande ferme, les bâtiments se trouvent à peu près au centre des terres. (Il est vrai qu'il s'agit d'une enclave).

58. — Q. En quoi sont construits les bâtiments? Maison d'habitation, écuries, étables, granges, hangars? Comment sont-ils couverts?

58. R. Les bâtiments sont construits en briques, la pierre de taille entre aussi dans la construction, surtout pour les grandes fermes. Ils sont couverts de tuiles. Le corps de logis des grandes exploitations est couvert d'ardoises.

60. Q. Le cultivateur s'occupe-t-il exclusivement de son exploitation agricole ou a-t-il une occupation étrangère; par exemple, fait-il le marchand, a-t-il un cabaret ou une boutique?

60. R. Le grand fermier s'occupe exclusivement de son exploitation. Le petit cultivateur ou un des enfants a parfois une occupation étrangère marchand de porcs, cabaretier, sacristain-clerc, bourrelier, maréchal-ferrant, etc. Il arrive parfois que des enfants trouvent à travailler d'une façon permanente ou temporaire dans les grandes cultures.

61. Q. A combien estimez-vous le gain du cultivateur : propriétaire de tout ou partie de son exploitation? locataire? Combien lui rapporte son capital d'exploitation? S'il est propriétaire de tout ou partie de son exploitation, déduisez du chiffre la somme qui représente le fermage (calculé d'après le taux moyen de la région) de ce dont il est propriétaire.

Indiquez également à combien vous estimez le produit de son travail personnel et de celui des membres de sa famille travaillant avec lui. Par exemple: 5,200 francs revenu global.

Le cultivateur est propriétaire de bâtiments et terres qu'il pourrait affermer 1,000 francs. Il reste 4,200 francs.

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Il reste 1,200 francs comme profit, intérêt et amortissement du capital d'exploitation de 20,000 francs, 6%.

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61. R. Il est difficile de donner une réponse précise, l'exploitant ne tenant aucune comptabilité. En grande culture, le capital d'exploitation rapporte de 7 à 8 %.

62.

- Q. Les fils du fermier trouvent-ils des fermes pour s'établir? Sinon, comment pourrait-on favoriser cet établissement?

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62. R. Oui, les fils et les filles du grand fermier. Les familles sont très influentes sous ce rapport.

63.-Q. Quelles sont les idées des cultivateurs au sujet de la politique douanière droit d'entrée pour céréales, fermeture des frontières au bétail étranger, etc.

63. R. La culture est partisante du droit d'entrée pour les céréales, pour les viandes et salaisons étrangères; elle demande aussi la fermeture des frontières au bétail étranger. L'ouvrier agricole et l'ouvrier industriel surtout sont d'un autre avis.

Le cultivateur.

64 et 65.-Q. Comment est construite l'habitation du grand, moyen, petit cultivateur?

Qu'entendez-vous par grand, moyen, petit cultivateur? Comment sont-ils logés? Les chambres à coucher sontelles bien aérées? Fait-il propre? Quel mobilier ont-ils? N'arrive-t-il pas chez les petits cultivateurs que des animaux TOME V. - LETTRES, ETC.

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- et quels animaux - logent dans les mêmes places que les habitants?

64 et 65. R. L'habitation du grand cultivateur est cossue, c'est dire que le luxe et le confort moderne n'y font pas défaut. L'habitation du petit cultivateur a subi de grandes amélioations depuis 1880. La localité est complètement changée depuis un quart de siècle. On commence à aérer les chambres à coucher. La propreté ne fait que gagner de jour en jour. Parmi le mobilier, on trouve des tables, chaises, armoires, gardes-robes. Les lits à ressort prennent de l'extension. Il n'y a pas d'animaux qui logent dans les mêmes places que les habitants.

66.

Q. Arrive-t-il qu'il y ait plus d'une famille dans une maison? Dans l'affirmative, quelle est la cause de cette situa

tion?

66.

--

R. Non.

67. Q. Le propriétaire soigne-t-il l'habitation de son locataire ?

67. port.

R. Le locataire n'a pas à se plaindre sous ce rap

68.Q. Le cultivateur est-il actuellement mieux logé qu'il y a cinquante ans?

Qu'y aurait-il à améliorer, au point de vue de son logement: hygiène, ameublement, esthétique?

68. R. Infiniment mieux qu'il y a cinquante ans. Alors la maison comportait des chambres étroites, basses, peu éclairées (petites fenêtres). Les toits couverts de paille ont disparu.

On cuit encore trop souvent les aliments pour le bétail (pommes de terre, betteraves, grains, etc.) sur le poêle de la cuisine, qui sert en même temps de salle à manger.

La plupart des cultivateurs ne veulent cependant pas trop dépenser pour l'hygiène, l'ameublement esthétique. Ils préfèrent garder un pécule pour leurs vieux jours ou pour l'achat d'un lopin de terre. Ou bien ils préfèrent que leur argent rapporte un intérêt et ils le déposent à la caisse d'épargne ou chez le notaire; il y en a aussi qui font profiter leurs épargnes en

achetant une belle bête, des aliments pour le bétail, des engrais, des machines ou instruments agricoles, etc. 69.-Q. Que mangent les cultivateurs : le matin? à quelle heure?

69.

au second déjeuner?

à midi?
l'après-midi?

le soir?

R. Le grand cultivateur se nourrit comme le bon bourgeois de ville. Il consomme de la viande de boucherie, du gibier, de la volaille, du poisson, de la viande de porc (viande fraîche, jambon, les meilleurs morceaux), des légumes de toute sorte, des conserves, vins de toutes marques, bière de bonne qualité, etc. Bref, c'est une alimentation de gens «‹ cossus ». Quant au petit cultivateur, le premier déjeuner a lieu vers 4 1/2 heures du matin en été et vers 5 1/2 heures en hiver. Il consiste en café au lait, tartines de pain de froment beurrées, fromage.

Le deuxième déjeuner se prend vers 8 heures ou 8 h. 1/2: café, tartines, fromage, parfois lard ou lard et œufs, ou autre viande.

Le diner, à 11 1/2 heures ou midi, consiste en potage, pommes de terre, parfois légumes avec pommes de terre, tels que choux, salades, lard ou viande de porc salée, pain et petite bière.

Les jours maigres, la viande est remplacée par des œufs, hareng-saur ou «< stockvisch »>.

Le goûter se prend à 3 1/2 heures ou 4 heures: café au lait, tartines beurrées ou à la graisse de lard, ou de jambon.

On soupe à 6 heures ou 6 1/2 heures en hiver, à 7 1/2 heures ou 8 heures en été; parfois il y a du potage, toujours des pommes de terre, souvent avec salade ou légumes; en outre, des tartines et de la bière.

70.Q. Sont-ils suffisamment nourris? La ménagère saitelle faire la cuisine?

70. R. La nourriture est beaucoup améliorée depuis cin

quante ans et surtout depuis vingt-cinq ans. La ménagère ne sait guère cuisiner. Pour beaucoup de ménagères, l'abus de beurre ou de graisse prime tout. Aussi l'albumine fait souvent défaut et les matières hydrocarbonées sont en excès.

71. Q. Comment mange-t-on chacun a-t-il une assiette ou n'y a-t-il qu'un récipient au milieu de la table, dans lequel chacun puise?

71. R. Chacun a son assiette.

72. Q. Le cultivateur est-il mieux nourri actuellement qu'il y a cinquante ans? Comment se nourrissait-il en ce temps?

72. R. Le cultivateur est bien mieux nourri qu'il y a cinquante ans. Alors la base de son alimentation consistait en pain de seigle, pommes de terre, légumes, lard ou viande de porc salée en petite quantité (petites rations). Comme boisson, il prenait de l'eau et du café (celui-ci était une infusion étendue de café et de chicorée).

Le beurre était souvent remplacé par du saindoux, graisse de porc, sirop, etc.

Il est à remarquer que, à cette époque, tout n'était pas frelaté comme aujourd'hui. Le sucre était un aliment de luxe.

73 Q. Les cultivateurs sont-ils convenablement habillés? Les femmes et les filles n'y mettent-elles pas un certain luxe? En quoi ce luxe consiste-t-il?

73. R. Oui, il est difficile de distinguer, le dimanche, un cultivateur d'avec un bourgeois. Le luxe des villes s'infiltre peu à peu dans les communes rurales. On achète de la soie, du satin, des colifichets de toutes sortes, des gants, des souliers « dernier genre », des chapeaux idem, des ombrelles, etc. Les petits cultivateurs veulent suivre la classe bourgeoise. Cependant il est encore des gens qui préfèrent s'abstenir de tout luxe et épargner quelques écus pour l'achat d'un lopin de terre, etc. Le sarreau bleu disparaît de jour en jour. Le pardessus se généralise. Il en est de même du chapeau.

74.-Q. Quel est le genre de travail du cultivateur (grand, moyen, petit)?

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