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agricole hesbignonne, du cultivateur, de l'ouvrier domestique et de la servante agricole et des industries agricoles en Hesbaye. Le lecteur fera les réflexions et déductions luimême, nous avons cru pouvoir être très sobres dans le chapitre final Conclusions. Dans une seconde partie, nous étudions plus en détail quatre communes de la Hesbaye. Notre région s'étend sur le territoire de quatre provinces: elle comprend le sud du Limbourg, la partie de la province de Liége à gauche de la Meuse, la partie de la province de Brabant à droite de la Gèthe et le nord de la province de Namur. Nous avons fait la monographie de Grand-Jamine, dans la partie flamande du Limbourg, et donnons, pour les communes de Trognée (lez-Hannut), Boneffe (canton d'Eghezée) et de l'Ecluse (Hougaerde, sur la limite occidentale de la Hesbaye), des réponses détaillées au questionnaire qui précède. Ces réponses contiennent les éléments de véritables monographies locales et sont en même temps des modèles de réponses au questionnaire.

Une troisième partie de ce travail contient des annexes : d'abord deux documents que nous avons déjà signalés un état détaillé d'une vente, en 1749, de mobilier, de bestiaux et d'attirail ayant garni la ferme de la Tourette à l'Ecluse et un état des lieux dressé, en 1845, pour les bâtiments de la ferme de Fresin.

Viennent ensuite une série de données pour des fermes des différents cantons de la Hesbaye pour chaque ferme il y a l'étendue, le personnel travailleur, soit familial, soit ouvrier, la rémunération des ouvriers (1), des domestiques

(4) Nous avons trouvé l'indication de cette rémunération dans les déclarations faites par les patrons pour l'assurance-accidents. Il vaudrait naturellement mieux pouvoir contrôler ces renseignements par les dires

et des servantes et le cheptel vivant : chevaux et bêtes à

cornes.

Ces « petites monographies de fermes », pour lesquelles nous avons dû être sobres en détails, permettront de se faire une idée de ce qui, pour ces exploitations, intéressera, croyons-nous, spécialement le lecteur. Ce sont d'ailleurs des sources pour ceux qui, après nous, referont notre travail, sources que nous aurions été heureux d'avoir à notre disposition pour des situations d'il y a cinquante ou cent ans.

Il nous reste, pour finir cette introduction, à témoigner notre reconnaissance aux nombreuses personnes qui ont fourni des renseignements pour cette étude; sans leur aide, elle aurait été impossible. On nous permettra de remercier spécialement MM. l'agronome de l'Etat Parfondry, l'abbé Ghuislain et l'ingénieur agricole Paul de l'Escaille, à qui nous devons quasi tous les détails techniques pour les réponses aux questionnaires concernant les communes de Trognée, de Boneffe et de l'Ecluse.

des ouvriers, mais, jusqu'à présent, il n'a pas paru une étude détaillée de ce genre en Belgique. J'espère être à même de pouvoir en publier une sous peu. E. VI.

LA

POPULATION AGRICOLE

DE

LA HESBAYE AU XIX SIÈCLE

Partie générale.

CHAPITRE PREMIER.

La région.

On peut donner le nom de Hesbaye, dit la Monographie de la région limoneuse et sablo-limoneuse (1), à la région comprise entre la Meuse et la Grande-Gèthe.

Bien qu'il soit très difficile de délimiter exactement une région agricole, nous croyons que c'est là la délimitation la meilleure possible. Il est certain que le pays au delà de Jodoigne, vers Wavre et Louvain, ne présente pas les carac

(1) Bruxelles, Ministère de l'Agriculture, 1898, p. 23.

tères distinctifs de la Hesbaye, mais il faudrait comprendre. encore dans celle-ci les environs de Gembloux et de Perwez La région située entre Gembloux, la Sambre et le bassin de Charleroi est de transition entre la Hesbaye et la zone agricole du Hainaut.

La démarcation au sud est faite par une ligne fictive allant de Gembloux à Visé et demeurant toujours à 4 ou 5 kilomètres à gauche de la Meuse.

Au nord, nous délimiterons la Hesbaye par la ligne du chemin de fer de Neerlinter à Tongres, puis par la route de Tongres à Visé par Glons. Les parties nord des cantons de Saint-Trond et Tongres et le canton de Sichen-Sussen-Bolré tout entier constituent une zone de transition entre la Hesbaye et la Campine (1).

Ainsi circonscrite, la région que nous étudions comprend une partie notable de la province de Liége, le sud de la province de Limbourg et une partie des provinces de Namur et de Brabant.

Elle constitue un haut plateau coupé aux extrémités, dans la partie flamande surtout, de nombreuses vallées.

Au centre, ce plateau n'est traversé que par le Geer et son affluent l'Yerne, qui coulent presque au niveau du reste de la plaine dans des prés plantés de peupliers du Canada, arbres extrêmement rares partout ailleurs dans la partie centrale.

Au sud et à l'est, quelques cours d'eau, tels que l'Orneau, la Méhaigne et le Geer, descendent vers la Meuse dans un lit encaissé sur un sol caillouteux et en pratiquant parfois une brèche dans la roche calcareuse qui forme le sous-sol de la zone voisine du fleuve (2). Les accidents de terrain sont

(1) Monographie de la région limoneuse et sablo-limoneuse, p. 30. II n'est pas possible de déterminer exactement où finit la Hesbaye du côté sud-ouest au pays de Nivelles et même plus loin, en Hainaut, on trouve sensiblement les mêmes conditions de culture et de vie qu'en Hesbaye.

(2) Voir le pays de Huy. Vallées du Hoyoux et de la Méhaigne, par Jos. Royer. Gand, Vanderpoorten, 1906.

donc nombreux aux extrémités, c'est-à-dire dans la Hesbaye

mosane.

L'aspect général du pays présente assez d'uniformité (1). Ce sont partout les mêmes cultures, des terres fortes des céréales, les betteraves à sucre et les pommes de terre. Dans la partie flamande, les parcelles se morcellent de plus en plus, dans la partie wallonne, elles conservent une certaine étendue.

Par-ci par-là un côteau boisé, un bouquet d'arbres cachant un petit village, une tombe romaine, la double ligne d'ormes d'une grande route rompent un peu la monotonie du pays, sans cela absolument nu et dépourvu d'arbres, même de buissons (2). Et cependant, elle n'est point sans présenter un certain charme, l'impression que l'on éprouve en traversant, par un soir d'été, cette immense plaine hesbignonne couverte de riches moissons, alors que les travailleurs l'ont quittée et sont réunis dans les petits villages épars, çà et là, et si bien dissimulés derrière un rideau de verdure qu'on se douterait à peine de leur existence si on ne percevait dans le lointain

(4) La Hesbaye a été peu décrite. Cam. Lemonnier, qui consacre à la Campine un long chapitre, n'a fait que l'entrevoir en se rendant de Tongres à Glons, lorsqu'il dit : « A perte de vue, l'incendie des seigles flambe dans la lumière des horizons; le sol ondulant moutonne comme une mer aux vagues de flammes, un immense bourdonnement joyeux de l'air semble répercuter à l'infini les vibrations d'une cloche mystérieuse agitée dans les nuées et, toujours au fond, Notre-Dame (la collégiale de Tongres) élève sa tour comme un cierge prodigieux par dessus les noces de la nature et de l'homme. Toutes les routes rayonnent vers les yeux profonds que ses verrières et ses porchers ouvrent aux quatre vents du ciel; elle est l'axe lumineux vers lequel convergent les actions de grâces des hameaux disséminés par la campagne féconde, les allées ombreuses, les sentiers bordés de céréales, les lits des eaux coulantes sont comme des avenues qui mènent à son giron sacré. » (CAM. LEMONNIER, La Belgique. Bruxelles, 1903, p. 770.)

(2) Les arbres disparaissent de plus en plus, on n'en plante plus dans la province de Liége sur les berges des fossés par suite du règlement provincial défendant de planter à moins de 2 mètres de la crête du talus.

TOME V. LETTRES, ETC.

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