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fermier ne le fait qu'après le terme de neuf ans; ceci arrive fréquemment pour les trois fermes dites de l'Abbaye, appartenant toutes trois au même propriétaire.

En cas de résiliation, le fermier doit prévenir au moins un an d'avance, ceci d'après les conditions du contrat de bail. 18. Le fermier sortant ne reçoit aucun dédommagement, ni pour arrière-engrais, ni pour travaux; on n'entend pas formuler de réclamation à cet égard. D'ailleurs, les seuls travaux d'amélioration entrepris par le fermier consistent dans la levée de fossés pour prairies et terres trop humides.

19. Assez bons.

20. Le prix actuel pour les grosses fermes est de 6 à fr. 6,50 la verge, soit environ 136 à 150 francs l'hectare.

Quant aux petits cultivateurs, ils reprennent les terres à 8, 10, 12, 13, quelquefois 14 et même 15 francs la verge de 4 ares 73 centiares; la moyenne actuellement est de 10 à 12 francs. Ces prix n'ont jamais été atteints; il y a vingt-cinq ans, les terres louées séparément atteignaient à peine 7 francs la verge. Quant au prix pour les grosses fermes, il est stationnaire. depuis assez longtemps. L'impôt foncier est payé par le fermier, mais sous forme de droits de bail; il paie au moment du contrat 10% dont 5°。 sont attribués au notaire, régisseur des biens, comme honoraires; les autres 5%, au propriétaire.

La principale cause de l'augmentation du fermage est le fait que les terres sont recherchées par les petits cultivateurs qui préfèrent travailler pour leur compte et qui y trouvent ordinairement un plus grand bénéfice que le salaire qu'ils pour raient gagner à la ferme. D'autre part, il y a peu de terres mises en location en petites parcelles.

La peur de se voir enlever la location de leurs terres et de devoir retourner à la ferme, est la principale cause pour laquelle les petits cultivateurs sont toujours les premiers à payer. Ces paiements se font après la saison des betteraves, vers la fin de décembre.

21. Le fermier n'est en rapport qu'avec le notaire, faisant fonction de régisseur; celui-ci habitant à une certaine distance, les fermiers vont rarement le trouver, sinon pour payer.

Quant au propriétaire, il est rarement en contact avec ses fermiers. D'ailleurs, si ceux-ci ont à se plaindre, ils n'osent faire aucune réclamation par crainte de déplaire.

22. Jusque maintenant aucune grande ferme n'a été morcelée. Cependant, il y a un fermier occupant deux fermes et qui l'année dernière encore occupait 35 hectares appartenant à un troisième propriétaire. Ces 35 hectares lui ont été repris et loués en détail.

23. Un seul fermier occupe deux fermes appartenant à deux propriétaires différents. Les petits cultivateurs, à part ceux qui ont repris les 35 hectares dont il vient d'être question à la réponse no 22, occupent des terres de plusieurs propriétaires et quelquefois d'autant de propriétaires qu'ils ont de parcelles de terres.

24. Non.

25. Les gros fermiers, du moins ceux de l'Abbaye, tiennent leurs terres pendant un bail de neuf ans, quelquefois pendant deux ou trois baux, rarement plus longtemps. Les petits cultivateurs les tiennent ordinairement jusqu'à ce qu'ils se désistent de la culture; il arrive même que dans ce cas ce sont leurs enfants qui continuent. Les terres de la commune, du Bureau de bienfaisance, de la Fabrique d'église, étant remises tous les neuf ans en adjudication publique, échappent souvent à ceux qui les détenaient auparavant.

26. A part les terres de la commune, du Bureau de bienfaisance, de la Fabrique d'église, qui sont régulièrement remises en adjudication publique, les petits particuliers les remettent de la main à la main. Il y a eu exception pour les 35 hectares dont il a été parlé à la réponse n° 22, lesquels ont été loués publiquement; mais dorénavant ils ne le seront plus; les locataires actuels renouvellent leur bail à moins que le prix ne vienne à changer considérablement.

27. Jusque maintenant le prix des terres louées publiquement, ou de la main à la main, était sensiblement le même.

Ce sont les petits cultivateurs qui se font adjuger toutes les terres louées publiquement, les grands fermiers étant suffisamment pourvus.

L'exploitation agricole.

28. Parmi les grandes exploitations il y en a :

a) Une de 250 hectares environ, occupant deux fermes; b) Une de 150 hectares;

c) Une de 110 hectares;

d) Une de 85 hectares.

Les autres sont toutes petites, une seule d'environ 10 hectares, et les autres variant de 4 à 6 hectares.

Les grandes exploitations existent depuis longtemps, à part la première qui était exploitée par deux fermiers jusqu'en ces dernières années. Les petites exploitations, si l'on en excepte trois ou quatre, sont récentes.

29. Pour s'occuper toute l'année et y trouver quelques économies, il faut au moins 5 ou 6 hectares.

30. Les grandes exploitations ont leurs terres généralement réunies; les plus proches sont à cinq minutes de la ferme et les plus éloignées à quinze ou vingt minutes. La ferme de 150 hectares seule possède une parcelle située à environ trois quarts d'heure de la ferme et du côté opposé aux autres

terres.

Il n'en est pas de même des petites exploitations, dont les parcelles sont souvent fort dispersées et presque toujours fort éloignées à une distance variant entre 2 à 3 kilomètres du village, tantôt au nord, tantôt au sud, tantôt au sud-ouest. Cependant celles provenant des 35 hectares remis en détail au mois de septembre dernier, sont généralement d'un seul tenant à environ quinze minutes du village.

31. Les routes sont presque toutes empierrées, mais mal entretenues, et toutes ravinées à la saison des betteraves. Elles ont besoin d'être rechargées plus fort et plus souvent. Il y aurait même avantage à paver celles où passent le plus de chariots.

Quant au vicinal local, il n'est d'aucune utilité pour l'agri

culture de la commune, les cultivateurs allant chercher leurs engrais à la gare du chemin de fer.

32. Dans presque toutes les fermes de la commune, comme dans celles des environs, il y a ordinairement une servante et un domestique qui logent à la ferme. Tout le reste du personnel se compose d'ouvriers et d'ouvrières agricoles logeant chez eux. Le personnel masculin est occupé toute l'année, l'hiver comme l'été. Le personnel féminin est ordinairement congédié en hiver; on l'emploie encore en partie pour battre. à la machine.

Pour l'arrachage des betteraves on fait venir quelques familles de Flamands du pays d'Hougaerde, Tirlemont, qui travaillent à l'entreprise.

33. On se plaint beaucoup de la rareté de la main-d'œuvre. Cela tient en partie pour la commune au manque de logements suffisants et à l'exiguïté des salaires. Cette rareté ne fera que s'accentuer, car presque tous ceux qui viennent de reprendre. des terres pour leur propre compte étaient de simples ouvriers agricoles. D'autre part, les communications avec la basse Sambre industrielle étant assez faciles, les ouvriers commencent à se diriger de ce côté pour gagner de plus fortes journées.

Si le fermier, au lieu de payer ses ouvriers à la journée, les payait par entreprise, les ouvriers feraient plus d'ouvrage et gagneraient plus, et le fermier n'y perdrait rien.

34. Le grand fermier emploie des chevaux et en outre quelques bœufs; les petits cultivateurs font travailler leurs vaches.

33. Comme céréales, on récolte de l'escourgeon, du seigle en très petite quantité, du froment et de l'avoine; ces deux dernières céréales en grande partie et à peu près à quantité égale. Les céréales, surtout avoine et froment, occupent environ la moitié de l'exploitation. Les petits cultivateurs ne sèment pas d'escourgeon. Le second quart est occupé par la betterave à sucre. Le troisième quart, par les pommes de terre

TOME V. LETTRES, ETC.

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et les fourrages. Il y a très peu de cultures dérobées chez le grand fermier. Par contre, le petit cultivateur, n'ayant pas suffisamment de fourrage, en a assez souvent.

36. Avant 1880, on récoltait beaucoup de lin, actuellement on n'en cultive pas, à cause des aléas de cette exploitation; il arrivait souvent que les récoltes étaient ravagées par les orages. D'ailleurs, la culture de la betterave à sucre, tout en étant plus certaine, procure pour ainsi dire autant de bénéfices.

37. Si l'on pouvait procurer aux cultivateurs des débouchés suffisants et faciles pour la culture maraîchère, elle par viendrait à gagner leur estime; des essais ont été faits pour les choux, les cabis rouges et blancs, pour les chicorées et même pour les oignons, mais on y a renoncé.

38. Ordinairement la terre est bien travaillée, mieux encore par les petits cultivateurs que par les grands fermiers, qui n'ont pas le personnel suffisant.

39. Les terres fumées le sont toujours bien. Cependant, une partie, faute de fumier, reste sans fumure. Ordinairement c'est la partie de betteraves où on sème par après des céréales. La troisième coupe de fourrage (trèfle, coucou) est ordinairement enfouie en terre et sert d'engrais. Les fumiers, surtout ceux des petits cultivateurs, sont assez mal entretenus. Ils sont placés dans une fosse en face de la porte de l'étable, le long du chemin. Le purin en fait le tour et se perd dans les égouts; car presque jamais, chez eux, il n'y a de fosse à purin. Comme engrais, on n'emploie guère que le nitrate de soude et le superphosphate. Quelques-uns mettent encore les écumes de sucrerie, c'est-à-dire la chaux qui a servi au filtrage. Anciennement on employait beaucoup de marne qu'on extrayait dans la localité; actuellement on n'en extrait plus.

40. Tout cultivateur vend ses betteraves à sucre à la fabrique locale et rachète les pulpes; il vend également une partie des céréales (escourgeon, froment et avoine) dont il n'a pas besoin pour le ménage, pour les bêtes et pour la semence. Les grands fermiers vendent sur les grands marchés de

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