Imágenes de páginas
PDF
EPUB

la maladie du bétail au moment du vêlage; il s'assure peu contre la grêle.

86. On fait des contrats de mariage et des testaments.

87. Au point de vue de l'hygiène, il faudrait faire des fosses à purin et éloigner le fumier trop rapproché des habitations et souvent du puits à eau.

L'ouvrier et le domestique agricole.

88. Voici les gages du personnel de la ferme de la Tourette, en 1904 :

Il y avait trois domestiques et trois servantes; les gages étaient les mêmes en été qu'en hiver; ils avaient en plus du gage quelques bénéfices ou pourboires et recevaient le jour de l'engagement le « denier-à-Dieu », soit 5 francs. Les gages étaient :

Pour le premier valet : 30 francs par mois.

Pour le deuxième valet 25 francs par mois; ils se partageaient les pourboires qui étaient de 2 francs par saillie de cheval et de 5 francs à la vente.

Le porcher avait 15 francs par mois avec pourboires de 5 centimes par quarteron d'oeufs et de 1 ou 2 francs à la vente d'une partie de porcelets.

La cuisinière avait 25 francs par mois.

Les deux servantes : 20 à 25 francs et 2 francs à la vente

d'une vache.

En 1850 et encore longtemps après, on payait dans la même ferme au premier valet: 30 « pièces », soit 150 francs par an.

Deuxième valet : 24 « pièces », soit 120 francs par an.

Les servantes avaient 100 francs par an. Quant aux pourboires, ils étaient inconnus.

Il y a des domestiques et servantes mariés; on s'engage à partir de 14 ans, en débutant comme porcher.

89. Les domestiques sont logés dans les écuries en des lits suspendus au plafond, les servantes dans une même chambre. Les paillasses sont en balles d'avoines. La propreté laisse parfois à désirer.

Depuis cinquante ans il n'y a pas grand changement à signaler.

90. Dans les exploitations moyennes, le fermier mange avec ses sujets; dans les grandes il dine à part.

Nourriture des sujets de la ferme de la Tourette en 1904 : Aux deux déjeuners et au goûter pain de seigle intégral avec saindoux; le dimanche, pain bis avec le même assaisonnement, rarement du beurre.

Au dîner soupe au lait battu; du lard fondu avec hochepot de légumes, pommes de terre, carottes, choux, salade, etc. Le dimanche, du jambon remplaçait le lard.

Au souper on mangeait des pommes de terre sauce quelconque, et parfois de la soupe au lait battu.

Le matin, en temps de moisson, on avait des œufs durs.

Le vendredi, le lard était remplacé par des harengs-saurs. La bière était toujours à discrétion et revenait à 5 francs l'hectolitre. On mangeait autant qu'on le voulait, mais, en général, la qualité aurait pu être meilleure.

91. Les rapports entre fermiers et domestiques sont assez bons; ceux-ci restent souvent; présentement, il y a à l'Ecluse cinq fermes qui ne parviennent pas à trouver des valets.

92. On s'engage de mars en mars, et de la Saint-André (30 novembre) à la Saint-André.

93. On trouve très difficilement des domestiques et des servantes, parce qu'une partie des enfants sont employés aux travaux des champs chez leurs parents, et l'autre va travailler en ville ou s'engage dans les métiers où l'on gagne davantage.

Il faut noter d'ailleurs que les fermiers moyens connaissent la somme de travail que peut leur fournir un travailleur, et exigent toujours le maximum.

94. Le salaire des ouvriers « permanents »> ne logeant pas à la ferme est de fr. 1,50 en été et de fr. 1,25 en hiver. Géné

ralement, les fermiers labourent et hersent gratis les champs de leurs ouvriers. Beaucoup de travaux se font actuellement à l'entreprise. Suit une liste de ces travaux et leur rémunération:

Binage, plaçage et démariage de betteraves.

Arrachage, décolletage et chargement des betteraves à sucre
Piquetage des céréales quand elles sont debout.

Piquetage des céréales quand elles sont versées

Fauchage du foin.

Fauchage du trèfle

Arrachage des pommes de terre

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small]

Un bon travailleur à l'entreprise peut faire en un jour la besogne suivante :

Fauchage prairie, 0,25 hectare à 10 francs l'hectare fr. 2,50 par jour; fauchage trèfle, 0,33 hectare à 9 francs l'hectare = fr. 2,77 par jour; piquetage des céréales, en travaillant très fort quatre cents bottes par jour; ils avaient autrefois comme rémunération une botte sur vingt. Aujourd'hui on les paie à l'hectare; en travaillant très fort on coupe 45 ares par jour. La moyenne est de 35 ares par jour. Les salaires qu'on payait autrefois en nature pour ce genre de travail et les salaires d'aujourd'hui s'équivalent.

Les travaux à l'entreprise sont exécutés par les ouvriers permanents, assistés d'ouvriers étrangers qui viennent pour la moisson de différentes localités. Ils logent souvent dans les granges des gens chez lesquels ils travaillent. Il existe dans la localité une Société dite « Josephy », qui a pour but de fournir au fermier les ouvriers temporaires et étrangers. Nous n'avons pas, pour la commune, des données concernant les salaires d'autrefois; un ouvrier permanent gagnait en hiver de fr. 0,50 à 0,75 par jour, en été 1 franc. Il n'y a pas longtemps que ces salaires ont augmenté. Un vieil ouvrier nous disait qu'en 1865 il ne gagnait, l'hiver, que 6 sous de Brabant (fr. 0,09 le sou) plus tard il fut porté à 7 sous, et l'on porta définitive

ment son salaire à 9 sous. Il est vrai que l'été lui était plus favorable, le travail à l'entreprise lui permettait souvent de gagner 5 francs par jour, en nature.

95. Les ouvriers et ouvrières permanents ne sont jamais nourris à la ferme. Ils retournent dîner chez eux et apportent leurs tartines pour le deuxième déjeuner et le goûter. Le fermier leur donne le café en hiver et la bière en été. Tous les ouvriers et paysans font cinq repas par jour.

Il n'y a pas, à l'Écluse, d'ouvrières permanentes; les ouvriers eux-mêmes sont toujours rares.

96. Aux deux repas du matin on prend du café au lait, du pain noir ou bis avec saindoux; en temps de moisson, on consomme beaucoup d'œufs.

A midi soupe, pommes de terre, légumes, lard ou porc (le vendredi des harengs-saurs).

A 4 heures comme aux déjeuners du matin, mais jamais on n'a des œufs.

Au soir peu de chose.

On est suffisamment nourri. Les ménagères ne connaissent qu'imparfaitement la cuisine. L'ouvrier mange souvent le pain cuit chez lui; pour un extra, il en achète du blanc chez quelque boulanger ambulant. Il est beaucoup mieux nourri qu'il y a cinquante ans, ayant beaucoup prospéré depuis cette époque. On lui mesurait alors des pommes de terre accommodées à l'huile de colza. Le pain, par économie, n'était cuit que tous les quinze jours et la rareté des vaches les privait souvent de laitage.

97. Voir la réponse n° 65. Nos rares ouvriers étant aussi petits cultivateurs, il n'y a pas lieu d'établir une différence marquée. L'habitation appartient généralement à l'ouvrier. Il n'y a, à l'Écluse, que quatre maisons louées à des ouvriers agricoles à raison de 50 francs environ l'an.

98. Les ouvriers agricoles ont en moyenne quatre à cinq

enfants.

99. Il n'y a qu'une famille par maison.

100. On est beaucoup mieux logé qu'autrefois. Il y a cin

quante ans, on trouvait plusieurs familles réunies dans une même maison. Aujourd'hui, chacun a la sienne. On a remplacé les petites fenêtres d'autrefois par des fenêtres plus larges.

101. Il n'y a presque plus d'ouvriers agricoles n'ayant pas leur petite culture. Ils voudraient tous « s'agrandir >> mais ils ne trouvent pas de terres. En général l'ouvrier agricole cultive bien. Il est d'ailleurs assisté par son patron dont il emprunte les chevaux. La femme de l'ouvrier travaille à son ménage, mais de temps en temps elle va travailler à la ferme elle lie les gerbes de céréales, décolle les betteraves, etc.

Tout ouvrier possède une ou deux vaches et accessoirement des chèvres et des lapins. Il élève souvent un chevreau en vue de la kermesse.

Il possède au moins un porc ou deux. Il en engraisse toujours un pour sa consommation, parfois deux. Bien rares sont les maisons où il n'y a pas un trou à porc pour la reproduction; en 1906, on comptait cinquante-neuf truies à l'Ecluse.

L'ouvrier qui possède actuellement de la terre, des animaux, n'en avait pas ou guère il y a quarante ans. C'est rare quoiqu'on faisait autrefois la moisson au «< vingtième » moyennant la vingtième gerbe. En général, les ouvriers agricoles ont de quoi nourrir leurs animaux.

102. Il n'y a que deux ou trois ouvriers agricoles qui ne cultivent pas de terre, mais tous ont un jardin.

103. Il n'y a pas de communaux à l'Écluse.

104. L'ouvrier agricole a du travail toute l'année, à la ferme. 105. En été, la journée de l'ouvrier va de 5 heures du matin à 7 heures du soir. Il a une demi-heure de repos à 9 heures et à 4 heures, à midi il y a une heure et demie de repos. En hiver, la journée va de 6 à 4 heures du soir.

106. Les enfants des ouvriers agricoles commencent à travailler après la première communion (vers 12 ans) et travaillent comme de grands ouvriers, mais à des ouvrages moins lourds.

107. Les femmes arrachent et décollent les betteraves, sarclent, répandent le fumier, fanent le foin, lient les gerbes

« AnteriorContinuar »