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La culture de la betterave à sucre a produit une véritable révolution dans le système d'exploitation et aussi dans les transactions ayant pour objet des objets de consommation journalière et des effets courants; ceux-ci étaient acquis par les cultivateurs moyennant du seigle, du froment, du beurre, des charriages, etc. Le registre de comptabilité de la ferme de Fresin, dont nous avons parlé dans l'introduction, nous renseigne à cet égard. C'est ainsi que le maréchal ferrant, le boucher, le cordonnier, le tailleur étaient payés. Nous reproduisons ici un extrait du compte du boucher de 1847 et du compte du cordonnier de 1846. Ils renseigneront en même temps sur les prix.

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livres de veau à 5 sous

21 livres de mouton à 1 escalin .

Il a donné acompte 5 1⁄2 livres de veau à 3 sous

Le 25 juillet il a livré 4 livres de veau à 6 sous.

Le 9 août il a livré 3 1⁄2 livres de grosses bêtes à 11⁄2 fr.

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Après compte terminé le 15 juin, il résulte qu'il me doit fl.

Le même jour lui donné d'avance 3 francs

Le 17 septembre donné acompte 5 francs

Le 5 janvier 1846 livré 2 stiers seigle pour

Le 25 janvier 1846 une paire de bottes pour mon papa
Une paire de souliers pour maman

Une paire de demi-bottes pour Pierre.

Le 26 janvier lui livré 2 stiers seigle pour

10.16

4.05

4.05

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1) Le stier valait 52 livres, soit 24 kilogrammes 288 grammes.

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Le 20 mars il a fait deux paires de souliers, une pour moi et une pour Augusta, il n'a pas dit le prix (^).

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7.50

14.00

Courtois nous renseigne sur ce qu'on cultivait en Hesbaye en 1828 (2):

« Voici comment on a établi approximativement la division agricole d'une ferme de la Hesbaye de 100 bonniers P. B. :

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Actuellement, on cultive dans une ferme de 70 hectares au

nord de la province de Liége (1907):

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(1) Le registre était tenu par une des filles du fermier.

(3) Ouvrage déjà cité, t. II, p. 43.

Par 100 hectares dans les grandes fermes au sud de la Hes

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Au nord de la province de Namur, on a 1/% de l'étendue de la ferme en betteraves, 1g en froment, escourgeon et seigle, 4/ en avoine et pommes de terre, 1 en fourrages (coucou, trèfle et luzerne) et 1/5 en prairies et pâtures.

Dans une des fermes le plus intensivement cultivées de la Hesbaye, on avait en 1907 :

12 hectares de betteraves;

14 hectares de froment;

18 hectares d'avoine;
2,6 hectares de seigle;

2,6 hectares d'orge;

0,4 hectare de pommes de terre;

8 hectares de trèfle;

11 hectares de prairies.

Il y a peu ou pas de cultures dérobées en Hesbaye. Les feuilles des betteraves et les pulpes donnent suffisamment de nourriture pour le bétail (1).

(1) Les pulpes sont vendues à la culture à raison de 50 à 55 % du poids des betteraves fournies, au prix de 6 à 7 francs les 1,000 kilo

grammes.

A l'exception du temps consacré à la moisson et à la fenaison, c'est la betterave qui absorbe le travailleur la plus grande partie de l'année.

Dès l'automne commence la préparation des terres, qui devient de plus en plus soignée, le déchaumage, le défonçage, le nouveau labour, les extirpages souvent multiples. D'avril à mai, on procède aux ensemencements (1); viennent ensuite, en juin et juillet, le binage, le démariage et le plaçage, enfin, en octobre et novembre, l'arrachage et le transport à l'usine. L'arrachage, qui se fait encore surtout à la main, est particulièrement pénible aux années pluvieuses (2). Quant au transport,

(1) A noter que les sucreries, à cause de nombreuses réclamations, laissent le choix de la graine au fermier. Jadis, elles fournissaient elles-mêmes une graine qui donnait une betterave riche en sucre, mais dont le rendement en poids était minime.

(2) Il est si souvent question ici du travail aux betteraves, et il en sera encore de même plus loin, qu'il peut être utile de reproduire quelques lignes du Manuel des plantes de la grande culture, par AD. DAMSEaux. « Les betteraves sont semées au semoir, sur lignes.

» Travaux d'entretien. La guerre aux mauvaises herbes est de première nécessité et l'on peut dire qu'il faut les empêcher de venir plutôt que d'attendre leur apparition pour les détruire. Dès que la levée de la betterave est complète et même, sans attendre ce moment, dès que les jeunes plantules piquent la direction des lignes, on donne un binage à la main. Le champ souffre visiblement d'un retard de huit à dix jours apporté à cette opération. Cette première façon est souvent effectuée par des femmes et des enfants travaillant à la petite houe et se bornant à raiser le terrain, c'est-à-dire à déterrer les mauvaises graines en germination pour les exposer au soleil. Huit à dix femmes et gamins font 1 hectare par jour. Ce n'est que par un beau temps qu'on exécute ce travail, qu'il faut surveiller de près; l'ouvrier doit éviter de détruire et même de recouvrir les jeunes plantes. Fréquemment, on opère un second binage à bras lorsque les plantes ont formé trois à cinq feuilles Pendant cette opération, les ouvriers exécutent le placement, qui consiste à supprimer à la houe les plantes inutiles en réservant, uniformément espacés à distance convenable, les touffes dans lesquelles on choisira bientôt les sujets à conserver.

» L'enlèvement, dans les touffes conservées, des plantes superflues

besogne lente, s'il en est, à cause des nombreux accidents de terrain et de l'impraticabilité des chemins agricoles, il est particulièrement pénible en période humide. Le cultivateur doit l'effectuer jusque sur voie carrossable par petites charges, et c'est seulement lorsqu'il a réuni la quantité

constitue le démariage. Ce n'est qu'exceptionnellement qu'il a déjà lieu lors du placement. Par le démariage, on laisse les plantes définitives dans les lignes à un espacement variant de 0m18 à 030 entre elles.

» Le démariage a lieu quand les plantes ont développé trois ou quatre feuilles et que la racine a atteint une grosseur du tuyau d'une plume de pigeon. Il doit être exécuté avec le plus grand soin; l'ouvrier arrache les plantes surabondantes en les tirant horizontalement et de la main droite, tandis qu'il tient de la main gauche la plus vigoureuse plante à conserver assujettie contre la terre, afin de ne pas l'ébranler et lui nuire. On procède au démariage dès que le développement de la betterave le permet, parce que le retard est préjudiciable » (pp. 233 et 234).

«L'arrachage s'exécute à l'aide d'une petite bêche à manche court, dont le tranchant de la lame est arrondi et au moyen de laquelle l'ouvrier soulève la racine sans la rompre ni la blesser; les blessures sont une cause d'altération et même de diminution de richesse en sucre cristallisable, principalement lorsqu'on ensile. Il secoue les racines afin d'en détacher la terre et les dépose en trains allignés que suivent des gamins qui font le décolletage; tel est le nom donné à l'opération consistant à enlever à la betterave la tête ou collet et renfermant généralement un jus plus chargé de matières salines et souvent plus pauvre en sucre que le corps de la racine. Habituellement on enlève les collets des racines aussitôt après leur extraction. Le décolletage doit être opéré avec soin, à l'aide d'un instrument bien tranchant, détachant le collet perpendiculairement à l'axe de la racine, afin que la section de coupe soit au minimum. Dans les années de faible récolte, le sucrier producteur a soin d'examiner les collets au point de vue de leur richesse en sucre et, si la différence de teneur avec le jus du corps de la racine est faible, on n'enlève que les feuilles ou bien on n'opère qu'un léger décolletage. Avant d'abattre le collet, l'ouvrier, tenant la betterave de la main gauche, la nettoie de la terre et des radicelles au moyen de l'instrument qu'il a dans la main droite » (pp. 243 et 244) (1).

(1, Premier volume. Bruxelles. Majolez et Audiarte, 1894, pp. 233-234 et pp. 243-244.

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