della Dame aux Camelias (1) che ho ricevuto da qualche tempo. Scusatemi presso di Lui se non gli scrivo personalmente in questo momento, ma mi riservo di farlo quando sarò ristabilito. Salutate, da parte mia e della Peppina (2), vostro fratello, vostra moglie, Papà Mequillet e un bacio ai bambini. La Peppina ed io vi stringiamo la mano. Addio, addio. V S aff. G. VERDI. [Paris, 5 décembre 1854]. Car.mo Leon, Se non mi avete trovato in casa nè jeri, nè questa mattina, è che positivamente era sortito per affari. Quanto avvenne intorno al Trovatore, come ve l'ho detto francamente a voce, fu cosa per me spiacevole. Speriamo non sia per rinnovarsi, e non ne parliamo più. Questa sera, non mi muovo di casa e se non avete nulla di meglio a fare venite a passare una mezz'ora. Addio, addio. 5 Dicembre '54. Vostro affezionatissimo Je déclare que le present paquet à l'adresse de M.r Tito Ricordi Éditeur de musique à Milan, contient une partition de musique manuscrite à grande (sic) orchestre. Paris, 5 juillet 1855. Caro Leon, Busseto, 10 Janvier 1856. Ne nous faisons pas de mauvais sang... la vie est si courte!!... Non vi ho scritto prima perchè... non so neppur io il perchè, ma certo che sono stato assai occupato a far niente! E son già più di quindici giorni che siamo qui. Il più bello si è che abbiamo (1) La pièce d'Alexandre Dumas fils et Léon Faucher (Vaudeville, 1852), dont Verdi allait tirer la Traviata, représentée pour la première fois à Venise, le 6 mars 1853. (2) Giuseppina Strepponi, que Verdi épousa en 1859. Cette lettre est écrite da sa main, sous la dictée de Verdi. un tempo orribile, quasi più brutto di quello di Parigi, che è tutto dire. Che belle storie si fanno al Teatro Italiano!! Ma temo quel Signor Calzado!! Ci vuole un gran toupet per asserire d'aver ottenuto la mia autorizzazione verbale per dare il Trovatore con Mongini. Ho scritto a Ballot in modis et formis per tutto quello che potesse arrivare, e spero che il Sig. Calzado starà al dovere e rispetterà i contratti. Sono curioso di vedere come andrà l'affare Penco-Frezzolini!! o che matti! che matti! Addio addio. La Peppina dice mille cose a voi ed alla vostra famiglia ed io vi stringo la mano di gran cuore. Affezionatissimo Caro Leon, Venezia, 14 Luglio 1856. Io lascerò Venezia il giorno 21 di questo mese e resterò a Busseto cinque o sei giorni, poi partirò per Parigi, e mi vedrete colà alla fine di questo mese, o ai primi giorni di agosto. Non mi fermerò a Parigi che 15 giorni circa, vale a dire il tempo materiale per dar ordine un poco ai miei affari sia di casa, di mobili etc., etc. Ritornerò subito in Italia onde aver il tempo di aggiustare Stiffelio, per poterlo dare probabilmente in autunno a Bologna. Poscia scriverò l'opera nuova per Venezia (1) e più tardi il Re Lear (2) per Napoli. Voi vedete che non ho tempo da perdere e bisognerà fare i viaggi celermente e le permanenze corte. A rivederci dunque presto. Vi prego di non pubblicare nè sul vostro giornale (3) nè in altri che io sarò a Parigi, perchè, vi avverto, io non vengo che per dar ordine a miei affari. Verdi viene a Parigi, ma il maestro resta in Italia. (1) Stiffelio avait été joué à Trieste, le 16 novembre 1850, sans succès. Il fut repris par Verdi et donné sous le nom d'Aroldo, à Rimini, le 16 août 1857. Le nouvel opéra dont il est question ici est Simone Boccanegra, représenté à la Fenice, le 12 mars 1857. (2) On a retrouvé, en effet, dans les papiers de Verdi, à Sant'Agata, un livret du Roi Lear, dont Verdi avait écrit non seulement le scenario, mais encore toute une partie versifiée, par lui-même. (3) La France musicale, des frères Léon et Marie Escudier. Dite mille cose a vostro fratello, e scusatemi presso Lui se non rispondo, perchè risponderò meglio a voce. La Tedesco (1) è qui, e si diverte. È innamorata di Venezia, e Franco pure. Hanno ragione! Non c'è nulla di più bello, di più artistico, di più poetico di Venezia, sopratutto in questa stagione. Addio addio. G. VERDI. Mme VERDI à LÉON ESCUDIER Cher Léon, 15 février 1857]. Verdi regrette de ne pouvoir pas répondre pour le moment à Marie, mais il travaille à se tuer... et il a encore un acte à composer; plus à orchestrer toute la partition. C'est à faire suer avec 36 degrés sous zero! Je vous remercie de grand cœur pour les journeaux (sic) que vous avez envoyés. Nous les avons tous reçus!... et ce n'est pas peu dans un pays où il y a des moines qui se permettent en 1857 de secouer des chaines, pour faire croire aux fidèles que ce sont les âmes du purgatoire! C'est vrai aussi de dire que ces capucins ont du prendre au plus vite la clé des champs pour ne pas être lapidés... mais au diable les capucins et revenons aux journeaux où il y avait des articles magnifiques! (2). Je suppose que Verdi doit être content in petto, car avec ce malheureux Simon Boccanegra (3), on sait moins que jamais ce qu'il pense. Quant à moi, je trouve que la presse commence à devenir unanime d'une manière alarmante... et comme je suis convaincue que lorsque la presse devient unanime sur le mérite d'un compositeur, ou d'un artiste, c'est que midi est sonné — bien sonné, ainsi je vais tourmenter Verdi jusqu'à ce qu'il prenne ses invalides et se borne à planter des choux. (1) Fernanda Tedesco (1826-....) élève de Vaccai, qui avait débuté à la Scala de Milan en 1844, et appartint à l'Opéra de Paris de 1851 à 1857 et de 1860 à 1862. Elle quitta la scène en 1866. (2) Le Trouvère venait d'être représenté à l'Opéra de Paris (12 janvier 1857). (3) Opéra de Piave et Verdi, représenté à la Fenice le 12 mars 1857. Voir les lettres de 1865, ci-après. Pourquoi donc a-t-il perdu son procès ce pauvre Victor Hugo?... Serait-il lui aussi de Parme? (1). Cette grande et généreuse France fait depuis quelque temps des brioches! Du reste il ne fait pas bon de lutter avec Torribo Calzado e Compagnie et je commence à croire que ce Monsieur est un grand homme et ses adversaires des imbecilles en général, Verdi et Victor Hugo (je vous prie de commencer par le numero 1 car je n'ai pas le temps de copier la lettre) donc: Victor Hugo et Verdi des imbecilles en particulier. Verdi m'a défendu de parler de la réclame de l'Opéra, malgré une honorable demangeaison, je tiens en bride ma langue et ma place... et ce n'est pas peu pour une femme. Lumeley (2) n'est pas mort mais l'affaire de Londres est morte. Il a écrit une lettre de Milan en demandant à Verdi une Cantate pour l'exposition, plus la propriété des morceaux qu'il aurait écrit et ajouté aux pièces, outre la mise en scène de plusieurs Opéras (tout pour la même somme qu'il avait accordée à Paris pour la mise en scène seulement). Les conditions étant changées, Verdi a refusé. Alors il a repondu en proposant de mettre en scène Luisa Miller et Trovatore pour 500 L. sterl., en restant un mois seulement à Londres; mais Verdi a encore refusé, car il ne lui convient pas de se déranger de son pays pour une affaire pareille. Il a dirigé la réponse à Paris, où Lumeley doit s'y rendre sous peu de jours. Moi qui desirais tant passer à Londres deux ou trois mois!... c'est fini, je ne verrai plus Londres, ni Paris peut etre. Cet Anglais m'a joué un vilain tour! Mon Dieu, faut-il de l'audace pour vous envoyer, à vous spirituel journaliste un Baragouin pareil... sans meme copier ce (1) La représentation de Rigoletto au Théâtre italien (19 janvier 1857) avait été l'occasion d'un procès intenté par Victor Hugo au directeur de ce théâtre, Calzado. Le poète accusait ce dernier d'offrir au public un ouvrage qui n'était qu'une « contrefaçon » du Roi s'amuse. Il perdit son procès, et le tribunal, conformément aux conclusions de Me Moignon, avocat impérial, estimant le délit couvert par la prescription (qui était alors fixée à trois ans), déclara Victor Hugo « non recevable et mal fondé dans sa demande », l'en débouta et le condamna aux dépens. (2) Benjamin Lumley (1812-1875), directeur de l'Opéra de Covent Garden, à Londres (1856-1958). griffonage pour que l'écriture soit un peu plus lisible!... c'est vrai que quant à l'écriture lisible... vos lettres ne sont pas un modèle. Tâchez donc de déchiffrer comme vous pouvez et riez sans cérémonie à chaque cuir que vous trouvez. Diable!... je suis enragée pour l'affaire de Londres! nous nous serions fait de si bon sang, sans compter les progrès que vous et moi aurions fait dans la langue anglaise!!!! Un baiser à Laure et à vos deux petits anges. Un poignée de main à Marie et à vous, aussi de la part de Verdi. Je vous quitte d'abord parce que c'est temps et puis j'ai à faire... MES MALLES! Adieu c'est à dire au revoir à Venise. St Agata ce 13 Fevrier 1857. Votre affectionnée La première representation de Boccanegra aura lieu le 5 ou le 7 mars. Cher Léon, Busseto, ce 4 juillet 1857. Si vous croyez avoir le droit de mordre quelqu'un, ce n'est pas moi sans doute qui merite de l'etre. Le soir même de la première représentation, j'ai dit à Verdi: Il faut que tu écrive aux Escudiers: Sans doute, me répondit-il. C'était le 10 Juin, et il a fini par vous donner la nouvelle toute chaude le 1er Juillet! J'ai voulu vous écrire plusieurs fois; il m'en a toujours empechée en me disant: Ce matin; ce soir; demain j'écrirai moi-même; et de cette manière il a retardé 20 jours!... Vous le connaissez; une fois mis en train et pressé par l'ouvrage, il est le plus grand travailleur qui existe; mais aussi lorsqu'il commence à flaner, bon soir à la compagnie, on ne sait pas de nouvelles pour longtemp. D'ailleurs son amour pour la campagne, est devenu manie, folie, rage, fureur tout ce que vous voudrez de plus exagéré. Il se lève presque avec le jour, pour aller examiner le blé, le maïs, la vigne, etc. Il rentre harassé de fatigue et alors comment trouver le moyen de lui faire prendre la plume? Heureusement nos gouts pour ce genre de vie, ne diffèrent que pour le lever du soleil, qu'il aime à voir debout et moi de mon lit. Je crois que vous serez de mon avis. |