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L'association des deux frères devenus entre temps éditeurs (ils publièrent des ouvrages de Louis Blanc, de Ledru-Rollin) se rompit en 1860; Marie conserva la propriété de la France, qui cessa de paraître en 1870, et la critique du Pays; tandis que Léon continuait d'exploiter la maison d'édition musicale. Il fonda bientôt un nouveau journal, l'Art musical, dont le premier numéro parut le 6 décembre 1860 et ne disparut qu'en 1880. Léon Escudier en confia d'abord la rédaction à Oscar Comattant, puis à Paul Scudo, qui avait jusqu'alors attaqué avec autant de virulence Verdi que Wagner, dans la Revue des Deux-Mondes!

Les frères Escudier, dit Vapereau, avaient annexé à la France musicale, « un comptoir de musique et une sorte d'agence lyrique et dramatique, qui négociait à la fois la confection des opéras et l'engagement des artistes ». Ce fut ainsi sans doute, qu'ils entrèrent en rapport avec Verdi, et il y avait peut-être de leur part autant d'intérêt commercial que de conviction artistique dans le patronage qu'ils ne cessèrent de lui accorder auprès du public parisien.

Nabucco ayant été exécuté aux Italiens avec peu de succès, le 16 octobre 1845, les frères Escudier entreprirent de faire jouer au même théâtre, à peu près à leurs frais, dit-on, Il Proscritto (Ernani), le 6 janvier suivant. Le public tout d'abord ne goûta pas cette partition et il fallut, dès la troisième représentation, en supprimer tout le second acte. Mais les deux jeunes enthousiastes ne se découragèrent pas, et ils traduisirent en français Ernani et les deux Foscari (1845 et 1846). Les Italiens jouèrent. ce dernier ouvrage, le 17 décembre 1846; puis ce furent, à l'Opéra, Jerusalem, version français d'I Lombardi (26 novembre 1847), Louisa Miller (2 février 1853) et les Vêpres siciliennes, ouvrage écrit d'original sur un livret français, de Scribe et Duveyrier (13 décembre 1855). Le même théâtre donna encore le Trouvère (12 janvier 1857) et Don Carlos (11 mars 1867), et les Italiens la Traviata (6 décembre 1856), Rigoletto (19 janvier 1857), repris en français, au Théâtre-lyrique (24 décembre 1863) qui monta ensuite Macbeth, traduit par Nuitter et Beaumont (21 avril 1865) et le Bal masqué (17 novembre 1869). Les premières représentations de ces ouvrages sont contemporaines de la correspondance. de Verdi avec Escudier.

Puis ce fut Aïda, dont la représentation, retardée par la guerre,

eut lieu au Caire, le 24 décembre 1871. C'est grâce à l'éditeurdirecteur du Théâtre-Italien, que les Parisiens connurent cet opéra égyptien. La première représentation en fut donnée le 22 avril 1875, salle Ventadour, sous la direction de Verdi; les principaux rôles étaient chantés par Mmes Stolz et Waldmann, MM. Masini, Pandolfini et Medini. Escudier avait, disait-on dépensé 120.000 francs à monter Aida, qui obtient 36 représentations dans l'année. Il fit également exécuter aux Italiens La Forza del Destino, Il Trovatore, le Requiem, entendu l'année précédente à l'Opéra-Comique, et qui n'eut que trois auditions peu suivies; enfin le 6 juin, un Quatuor de Verdi. L'année de l'Exposition (1878) fut la dernière de la direction d'Escudier et la dernière de la salle Ventadour, transformée depuis lors en succursale de la Banque de France. L'exploitation de l'éditeurdirecteur n'y fut pas très heureuse; il dut l'arrêter à la fin du juin, ayant joué Bellini, Donizetti, Rossini, Vaccai, Flotow et Verdi, et donné asile à la troupe dramatique de Salvini. Puis, il essaya de ressusciter le Théâtre-Lyrique, jouant Aïda en français (1er août) et projetant de donner le Lohengrin de Wagner. Mais, dès le 6 août, Léon Escudier dut renoncer à ces projets et rendre au ministre le privilège de cinq ans qu'il avait obtenu.

Aida et le Requiem furent les deux derniers ouvrages de Verdi édités par Escudier. Les deux frères, moururent à une année d'intervalle, Marie le 22 juin 1880, et Léon, le 17 avril suivant, ayant par leurs critiques comme par leur propagande d'éditeurs et de directeurs, soutenu et défendu avec une grande activité la cause de Verdi et de la musique italienne au milieu du XIXe siècle (1).

J.-G. PROD'HOMME.

(1) On trouvera, dans cette correspondance, plusieurs lettres écrites en français, de la main de la seconde femme de Verdi, Giuseppina Strepponi. Cette cantatrice, qui avait créé la Traviata, devint la seconde femme de Verdi en 1859. D'après l'acte publié par M. H. Kling, dans le Journal de Genève du 8 octobre 1913, la cérémonie eut lieu à Collonges-sous-Salève, en Savoie; l'un des témoins fut l'abbé Mermillod, le futur cardinal, alors recteur de Notre-Dame de Genève. Verdi était âgé de quarante-cinq ans; la Peppina, comme il appelle sa femme dans ses lettres, en avait quarante-trois. Elle était native de Lodi.

VERDI à LÉON ESCUDIER

s. d. [1847].

Ho esaminato più e più volte questo secondo atto e trovo assolutamente due difetti capitali. Il primo che il coro dei pellegrini succedendo subito all'aria di Roger perde di tutto il suo effetto perchè dello stesso colore e comparisce lungo; l'altro difetto è l'aria di Hélène non ha interesse, non ha posizione, ed è una cosa affatto inutile: per me sono sempre persuaso che in quel momento Helene dovrebbe avere una sorpresa, qualche cosa insomma d'inaspettato e di grato affinchè potesse prorompere in una cabaletta di tutto entusiasmo. Mi pare che l'unico mezzo d'accomodare questo sia di mettere l'aria d'Helene subito dopo l'aria di Roger e non importa che sieno due arie di seguito, poichè una essendo grave e l'altra brillantissima, figurerà nell'effetto musicale come un'aria sola di due tempi. Vi prego di fare conoscere ciò a Royer e Vaez (1).

Voi sapete che in quest'opera (o fosse bene o male eseguita) i pezzi che non mancarono mai d'effetto sono quest'aria, il coro, ed il Terzetto. Lasciando così le cose andiamo a rischio di sacrificarne due e questo non conviene nè a me nè a voi nè a nissuno. Vi saluto tanto

Vostro

G. VERDI.

12 G. [janvier ou juin?] 1848.

Mi rincresce dovervi pregare di rifar queste scritture, ma io non posso sottoscrivere queste condizioni a tutto mio svantaggio. Quando l'altro giorno mi presentaste la bozza non potevo supporre che dopo d'aver io rinunciato a tutto, mi si cambiassero alcune parti, che Roqueplan (2) istesso mi disse d'accettare, mi sovvengo anche che mi si era promesso una lettera che mi

(1) Royer et Vaez adaptaient pour l'Opéra Jérusalem, nouvelle version de I Lombardi (11 février 1843, Scala di Milano), qui fut représentée le 26 novembre 1847.

(2) Directeur de l'Opéra.

assicurava che nessun maestro aveva ricevuto le Prime. Ora non si parla più di questa lettera. Io amo che si prometta anche poco, ma che si mantenga...

Ma veniamo all'importante: cioè Art. 3o ... la rappresentazione sarà rimessa di comune accordo al mese di Dicembre.

« 4°... L'opera di Mayerbeer (1) dovrà andare in scena in gennaio e non entro l'inverno...

« 5o Quello non eseguirà opere nuove prima della mia. « 60 In quanto ai cori chieggo assolutamente le condizioni indicate ».

Caro Leon,

Va
G. VERDI.

Busseto, 27 Marzo 1852.

Gli affari fra me e Ricordi sono ancora in alto mare. Nulla è deciso: io ho veramente segnata una carta cedente i diritti d'una traduzione. Bisogna notare che Ricordi m'aveva mandato due carte, che io credeva eguali. La prima cedeva solo il diritto di fare rappresentare l'opera Italiana nei Teatri francesi. La seconda che io credeva eguale alla prima, invece cedeva la traduzione in questi termini: « M. Ricordi cède à M. Allafre Luise Miller (2) pour en user avec tous les privilèges attachés par la loi à la propriété litteraire et artistique, le droit de faire représenter en langue française (d'après la traduction que M. Allafre en a faite) sur tous les théâtres de France... ».

Spero pure di accomodare tutto. Ve ne scriverò. Intanto addio anche a nome della Peppina.

Caro Leon,

G. VERDI.

St Ag[ata], 23 L. 1852.

Non ho più nulla a dire su questa sfortunata Miller. Tutto quello che voleva l'ho detto a Ricordi. Ricordi farà quello che vorrà: farà proteste, farà liti, farà dichiarazioni: non so nulla.

(1) Le Prophète, représenté à l'Opéra le 16 avril 1849.

(2) B. Alaffre, l'un des traducteurs, avec Pacini, de Luisa Miller, qui ut représentée à l'Opéra de Paris, le 2 février 1853.

In quanto a me, io non aveva che il modesto e semplice desiderio di assistere alle ripetizioni di quest'opera onde evitare possibilmente il quinto massacro delle mie opere a Parigi. Era ben poca cosa aspettare qualche mese!!

I vostri signori Direttori del Teatro Italiano, e dell'opera non si sono degnati concedere questo favore... Così sia!! non se ne parli più. Io non dirò più una parola, e desidero non sentirne, perchè c'è da crepare di bile.

Addio, mio caro Leon. Dite mille cose amabili a vostra moglie e date un bacio ai vostri bambini a nome anche della Peppina che fu ammalatissima...

Credetemi adesso e sempre

Vost affo G. VERDI.

P.S.

Se voi scrivete dirigete a Roma, ove sarò da qui a quindici giorni circa.

Caro Leon,

Busseto, li 29 8.bre 1852.

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Mi servo d'una mano amica, perchè un reuma in un braccio, m'impedisce di scrivere io stesso. È strana e inconcepibile l'impudenza del Signor Corti! Io non l'ho mai visto, non ho mai avuta con lui relazione nè diretta, nè indiretta; io non ho mai avuto carteggio con lui, ad eccezione di questi giorni ch'egli m'ha scritto due lettere; due sole lettere annunziandomi nella prima la sua rinunzia al Teatro Italiano di Parigi; e nella seconda la nomina e l'accettazione. S'egli dice aver molta influenza su di me, ciò vi ripeto è impudente e strano! Finora nulla m'ha mandato di quanto voi dite e, se riceverò, qualche cosa, vi accert o che risponderò per le rime. — Da quanto vedo annunziato mi pare che il Teatro Italiano vada di mal in peggio, e corre alla sua totale perdita! Sia come vuol essere, sarà bene garantite i nostri interessi e la mia reputazione. Il mio parere è che voi non permettiate su quel teatro mie Opere, senza prima consultarmi. Ho scritto in conformità anche a Ricordi.

In quanto alla Luisa Miller, credo che tutto sia accomodato, dal momento che Ricordi può pretendere per qualche mese di tener sospesa la rappresentazione. Salutate e ringraziate Marie

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