A bon Chat bon Rat, fable allégorique. (1.) Un chat brillant, pour augmenter son lustre, Faisait gros dos, dressait et queue et griffes (1) Pour deviner ce mauvais calembour, il faut savoir que ...... capitai e en survivance des gardes de Monsieur, piqué de ne plus trouver de place au balcon le jour de l'ouverture de la nouvelle salle, s'avisa fort mal-à-propos de disputer la sienne à un honnête Procureur. Celui-ci, maître Pernot, ne voulut jamais désemparer.-Vous prenez ma place. Je garde la mienne.-Et qui êtesvous? Je suis monsieur Six francs..... (c'est le prix de ces places). -Et puis des mots plus vifs, des injures, des coups de coude. Le comte de ....... poussa l'indiscrétion au point de traiter le pauvre Robin de voleur, et prit enfin sur lui d'ordonner au sergent de service de s'assurer de sa personne et de le conduire au corps-de-garde. Maître Pernot s'y rendit avec beaucoup de dignité, et n'en sortit que pour aller déposer sa plainte chez un commissaire. Le redoutable Corps dont il a l'honneur d'être membre n'a jamais voulu consentir qu'il s'en désistât. L'affaire vient d'être jugée au Parlement. M. de ...... a été condamné à tous les dépens, à faire réparation au Proà lui payer deux mille écus de dommages et intérêts, appli cables de son consentement aux pauvres prisonniers de la Concier gerie; de plus, il est enjoint très-expressément audit Comte de ne plus prétexter des ordres du Roi pour troubler le spectacle, etc. Cette aventure a fait beaucoup de bruit, il s'y est mêlé de grands intérêts: toute la robe a cru être insultée dans l'outrage fait à un homme de sa livrée; le Parlement, qui prétend à la grande police, n'a pas été fâché d'avoir à juger une affaire de ce genre. Cependant cureur, Non de ces rats rongeant fromage et lait, On l'en arrache, on le traîne en ratière, D'un grand procès jugé par tout Paris. Et le matou, par un vilain verni, De chat brillant devient un chat terni. VERS de M. le comte de Tressan aux Vieillards mes contemporains. Les fleurs nouvellement écloses Eloignez ces cyprès, apportez-moi des roses, Chers enfans, conduisez mes pas Aux treilles de Bacchus, aux rives du Permesse, La vieillesse n'est qu'un repos.... Mais....il faut l'animer.....les jeux de la jeunesse, on a voulu éviter la question qui pouvait s'élever, dans cette circonstance, sur les droits respectifs de la Cour et du maréchal de Biron, chargé, en qualité de commandant du régiment des Gardes, de veiller à la sûreté des spectacles; on a senti aussi quels ménagemens l'on devait à un homme attaché aussi particulièrement au frère du Roi. Toutes ces considérations ont déterminé les formes de l'arrêt dont on vient de rendre compte. M. de....., pour faire oublier son aventure, est allé chercher des lauriers au camp de Saint-Roch. Il ne pouvait mieux faire, a-t-on dit; car on ne peut douter de son talent pour emporter les places de haute lutte. Ses plaisirs, ses rians propos Emousseront pour moi le ciseau d'Atropos, Des lilas de Tempé, des pampres de Naxos Vieillards! fuyez les soucis, les pavots; Tout le monde sait que la maison de Rohan a prétendu depuis long-temps au titre de maison souveraine. On parlait devant madame la duchesse de Grammont de la banqueroute effroyable de M. le prince de Guemené, banqueroute qui paraît surpasser en effet et l'audace et les ressources des plus riches et des plus illustres particuliers de l'Europe. Il faut espérer, dit madame de Grammont, que c'est là du moins la dernière prétention de la maison de Rohan à la souveraineté. Madame la princesse de Guemené, en quittant ·la Cour et en recevant les adieux de sa belle-fille, madame la duchesse de Montbazon, lui dit: Je me flatte que, malgré cet événement, vous n'en serez pas moins heureuse du nom que vous portez.-Non, Madame, si M. de Montbazon est un honnéte homme. C'est elle qui, ayant appris que les diamans et les bijoux qui lui avaient été donnés le jour de son mariage n'étaient pas encore payés, les a rendus tous au marchand qui les avait fournis, en lui pro mettant de le dédommager de la perte que ces effets pouvaient avoir éprouvée.... Et c'est une jeune femme de dix-huit ans qui s'est imposé elle-même ce généreux sacrifice! M. le duc de Fronsac, entendant ses deux médecins, MM. Lorri et Barthès, se renvoyer mo destement l'un à l'autre la gloire de sa guérison, leur cria du fond de ses rideaux; Asinus asinum fricat. A cette plate grossièreté M. Barthès répondit simplement, mais avec la vivacité de son pays: Laissez-nous faire, M. le Duc, nous vous frotterons à votre tour. Après les pertes irréparables que notre Littérature a faites depuis quelques années, il n'en est presqu'aucune qui puisse nous paraître indifférente; nous croyons cependant devoir nous borner à ne donner ici qu'une notice très-abrégée des hommes de lettres qui nous ont encore été enlevés dans le cours de l'année dernière. 1 Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville, premier géographe du Roi, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, de la Société des Antiquaires de Londres, adjoint géographe de l'Académie des Sciences, né à Paris le 11 Juillet 1697, mort le 28 Janvier 1782. Il posséda bien plus l'érudition de la géographie qu'il n'en possédait la science; il savait peu de géométrie, encore moins d'astronomie; c'est princi palement à la lecture des Auteurs grecs et romains qu'il dut la plus grande partie de ses découvertes. Les différentes cartes qu'il nous a données de l'Italie et de la Grèce sont autant de chefs-d'œuvre d'exactitude et de précision. Il avait rassemblé une immense collection de cartes; le Roi en fit l'acquisition, il y a quelques années, en lui en laissant la jouissance le reste de sa vie. Le soin de mettre cette collection en ordre a été le dernier de ses travaux. Quoique son caractère fût modeste et doux, il supportait avec peine la plus légère contradiction sur l'objet dont il s'était occupé uniquement depuis sa plus tendre jeunesse ; mais on sent qu'un amourpropre ainsi concentré ne devait pas trouver souvent l'occasion ni de blesser les autres, ni d'en être blessé lui-même. Gabriel-François Coyer, né à Beaume-lesDames en Franche-Comté, le 18 Novembre 1707, mort le 18 Juillet 1782. L'abbé Coyer avait fait ses études chez les Jésuites; il quitta cette Compagnie en 1736, après y avoir passé huit ans. Ses Bagatelles morales, ses Dissertations sur le vieux mot Patrie, la Noblesse commerçante, le Roman de Chinki, lui donnèrent quelques momens de vogue. Sa vie de Jean Sobieski n'eut pas les mêmes succès. Ses Voyages d'Italie, d'Angleterre et de Hollande ne sont que de fastidieuses compilations; c'est la critique de nos mœurs et surtout de la frivolité qui a fourni |