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a dict que ce n'estoit argent le Roy, et qu'il conviendroit icellui affiner, du moings ne le vouldroit prendre ny achepter qu'il ne fust affiné, et estant affiné ne vouldroit donner plus de quinze livres du marc d'argent, tant doré que blanc, et l'ung portant l'aultre; et pour ce que à faire led. affinement conviendroit exposer et employer du temps, et par tel moien seroit retardé ladicte vente, avons par advis et du consentement desd. Marchant et aultres commis desd. églises, faict appeller maistres Edme Aillot, Jehan Febvre et aultres orphebvres de ceste ville, auxquelz avons faict ostention desd. argenteries, leur déclairant qu'en voulions faire vente et que s'ilz vouloient icelles mectre à pris raisonnable, leur en ferions vente et délivrance promptement.

quoy par ledict Febvre après avoir icelles visité a esté dict que si on luy vouloit icelles délivrer présentement et luy bailler temps de huict jours pour faire baptre icelles ou bien pour se pourvoir d'argent pour payer la somme à quoy se treuvera revenir ladicte argenterie, il paiera et baillera seize francz du marc d'argent doré et quinze frans du marc d'argent blanc; et quant audict Aillot et aultres orphebvres, iceux ont dict, n'en vouloir donner daventaige, au moien de quoy avons, avant que procéder à ladicte vente et délivrance, faict poiser icelle argenterie, en laquelle s'est treuvé, assavoir, en celle dudict Sainct Vincent, douze marcz d'argent doré et soixante quatre marez d'argent blanc, et le ciboire de ladicte parroisse cinq marcz et demy d'argent doré, et en celles dud. Saint George seize marcz d'argent doré et vingt huict marcz demy et deux onces d'argent blanc; et, ce faict, atendu qu'il ne s'est treuvé plus hault apréciateur, avons audit Jehan Febvre, du consentement et à la réquisition desd. Marchant, Phillippes, Mathelier et Burgat, faict délivrance desdictes argenterie avant dictes pour ledict pris de seize francz le marc d'argent doré et quinze francz le marc d'argent blane, revenant le tout audict pris, assavoir l'argenterie dorée dudict Sainct Vincent à deux cens douze livres, l'argent blanc à neuf cens soixante livres, ledict ciboire doré de ladicte pa[rroi]sse à quatre vingtz huict [liv]res, l'argenterie dorée dud[it] Saint George à deux cens cinquante six livres, et l'argenterie blanche y comprins la croix, quatre cens trente et une livres cinq solz t.; le tout revenant ensemblement à la somme de dix neuf cens vingt sept livres cinq solz t.; pour laquelle luy avons faict délivrance d'icelle argenterie, à la charge et soubz la promesse par luy faicte de payer et délivrer comptant audict Marchant la somme de soixante livres t., pour fournir aux fraittz et rembourcement des [d]eniers frayez pour le ch[arr]oy, portz et conduict[e] d'icelle argenterie, revenant à pareille somme, selon qu'il a esté calculé et accordé par lesdictes partyes; et quant au surplus, montant à dix huict cens soixante sept livres cinq solz, il a promis payer et délivrer icelle

(1)

Lacunes provenant d'une légère mutilation du manuscrit, rongé à sa partie supérieure.

LETTRES DE LOUIS XIII, ROI de France, et du maréchal de LesdigUIÈRES À PROPOS DE LA détention du vice-légat d'Avignon par les prOTESTANTS.

Pendant les guerres religieuses qui désolèrent le Languedoc au milieu du xvII° siècle et lors du siège de Montpellier par Louis XIII au mois de septembre 1622, Guillaume du Nozet, vice-légat d'Avignon, tomba avec quelques gentilshommes de cette ville aux mains des protestants qui le retinrent prisonnier à Nîmes. Les consuls d'Avignon, désireux d'obtenir la mise en liberté du vice-légat prisonnier, s'adressèrent au roi de France et au maréchal de Lesdiguières qui se trouvait alors à Montélimar. Les deux lettres suivantes, relatives à cette affaire, leur furent adressées en réponse à leur requête. Le vice-légat du Nozet fut rendu à la liberté, mais il n'occupa plus longtemps la vice-légation d'Avignon. Pendant sa captivité, il avait été remplacé par Octavien Corsini; en 1623, il eut pour successeur Cosme Bardi, successivement évêque de Carpentras, recteur du comtat Venaissin, et qui mourut, en 1630, archevêque de Florence.

tant

LETTRE DE LOUIS XIII AUX CONSULS D'AVIGNON.

Tres chers et bien-amez,

les

Nous avions desjà résolu d'employer noz offices pour la liberté du vicelégat d'Avignon quand vostre lettre du xv de ce mois nous a esté rendue pour l'affection et bonne volonté que nous luy portons que pour tesmoignages que nous aurons toujours à plaisir de rendre a l'endroict des officiers et ministres de sa Saincteté de nostre devotion singulière envers sa personne et le Sainct-Siège apostolique, ainsy qu'en ceste occasion et toute autre de vostre bien et advantage, vous le congnoistrez par effect. Et prions Dieu, tres chers et bien amez, qu'il vous ayt en sa saincte et digne garde.

Signé : LOUIS.

Escript au camp devant Montpellier, le xx jour de septembre 1622.

Au dos:

A noz tres chers et bien amez les consulz de la ville d'Avignon.

(Original. Arch. munic. d'Avignon, boîte 95, n° 16.)

LETTRE DU MARECHAL DE LESDIGUIÈRES AUX CONSULS D'AVIGNON.

Messieurs,

Il ne me pouvoit rien arriver de si triste ny de si facheux que la prison

de Monsieur le vice légat et des gentilshommes de vostre ville qui l'accompagnoyent. J'ay depêché incontinent sur ce suget à Monsieur de Rohan et aux consuls de Nismes, un des gentilhommes de ma suitte pour savoir leurs mouvemens et leur faire comprendre le peu ou du tout point de raison qu'ils ont eu de s'attacher à des personnes qui sont d'un estat comme neutre, et qui n'a point de part ni d'interestz à noz guerres, desquels mesmes elles ne se sont jamais voulu mesler. Je verray la responce qu'ils me feront et, suivant icelle, je percisteray aux moyens que je verray les plus propres pour les tirer hors de peyne, vous asseurant que vous ne sauryé desirer leur liberté avec plus de passion que moy, qui ne me lasseray jamais en cet endroit et tout autre de vous fere paroistre que je suis,

Messieurs,

Votre très humble pour vous fere servir

Ce 26 septembre 1622, au Montellimar.

Au dos:

LESDIGUIÈRES.

A Messieurs les consuls de la ville d'Avignon.

(Original. Arch. munic. d'Avignon, boîte 95, no 89.)

Pour copie conforme :

DUHAMEL,

Correspondant à Avignon.

SÉANCE DU LUNDI 7 MAI 1883.

presidence de m. Léopold delisle.

La séance est ouverte à 4 heures.

M. FUSTEL DE COULANGES, empêché, s'est excusé par lettre.

M. le Président annonce à la Section que la Commission centrale du Comité vient de se réunir sous la présidence de M. le Ministre, et qu'elle se réunira encore jeudi prochain. On s'y est occupé de la question des correspondants du Ministère. La liste actuelle doit être revisée en juillet, et les différentes sections sont invitées à la reviser en ce qui les concerne. Suivant toute apparence, la Section d'histoire et de philologie et la Section d'archéologie auront environ deux cents correspondants; et comme le travail ne peut pas se faire en séance générale, il est nécessaire d'établir une entente commune entre les deux sections. Il sera donc formé une commission mixte, composée du bureau et de trois membres pris dans chacune des sections. MM. Meyer, Servois et Siméon Luce sont désignés pour représenter, avec le bureau, la Section d'histoire et de philologie. Le travail de revision aura pour base la liste actuelle, qui pourra être modifiée, s'il y a lieu.

Il est donné lecture de la correspondance et de diverses communications adressées au Comité, savoir:

M. BENET, archiviste de Saône-et-Loire: Transcription de la pièce G 282, no 46, des archives départementales de Saône-et-Loire, «Vente au poids, à des orfèvres de Dijon, des trésors de l'église cathédrale de Saint-Vincent et de l'église collégiale de Saint-Georges de Chalon, par ordre de Tavannes, pour subvenir aux frais des guerres, 1562." Renvoi à M. Lalanne.

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M. DE MONTÉGUT, correspondant à Limoges: Document extrait des archives de l'intendance de Bordeaux, «Pétition par laquelle M. Bugeaud de la Piconnerie sollicite une remise sur ses impositions comme ayant douze enfants à sa charge." Renvoi à M. de Boislisle.

"

M Gobel, évêque constitutionnel de la capitale. Pouderoux avait fait une pétition à la municipalité pour demander qu'on obligeât Nicolay à prêter

serment.

M. de Nicolay continua à habiter Béziers. Sa présence portait ombrage aux clubistes. Telle est l'explication de la pétition ci-après relatée.

Béziers, ce 3 mai 1791.

Messieurs, votre devoir est de veiller au maintien de la tranquillité publique dans l'étendue du département dont l'administration vous a été confiée; vous vous en êtes jusqu'ici constamment acquittés avec tout le zèle que l'on devait attendre de votre civisme. Le nôtre est de vous dénoncer toutes les causes propres à produire des effets capables de troubler cette tranquillité, et nous avons juré de le remplir avec exactitude.

Témoins des mouvements inquiets qu'occasionne dans notre cité la présence de l'ancien évêque, témoins des manœuvres sourdes par lesquelles les réfractaires tâchent d'allarmer les consciences et de fanatiser les esprits, témoins surtout de l'effervescence dangereuse que font naître des assemblées illicites qui ont lieu jour et nuit au nouveau domicile du s' Nicolay, nous craignons de voir bientôt la cité que nous habitons en proie aux horreurs d'une guerre civile.

Nous apprenons en même temps des campagnes voisines que les curés et vicaires refractaires secondent merveilleusement les vues hostiles des ennemis de la chose publique. Il n'est pas jusqu'au s' Chabou, curé de Lignan, qui n'ait eu l'audace de publier en chaire un certain mandement de Tex-évêque de Langres (2) d'après l'ordre faux ou vrai du s' Nicolay.

Il est à craindre que des gens qui soupirent après leurs bénéfices, leurs revenus, leurs dignités, leurs dixmes, leurs biens, et qui couvrent du manteau de la religion leurs vues ambitieuses ne viennent enfin à bout de causer quelque trouble violent. La prudence qui prévient les désordres est sans doute préférable à la justice qui les punit, et le seul moyen de prévenir ceux dont on nous menace, c'est d'enjoindre aux anciens évêques de sortir du département pour ne jamais plus y résider et à tous curés, vicaires et fonctionnaires publics de s'éloigner du lieu où ils exerçaient ci-devant leurs fonctions, avec défense d'y reparaître sous quelque cause ou sous quelque prétexte que ce puisse être, au moins pendant un an, à peine de désobéissance, sauf le cas où ils se trouveraient natifs du même lieu. Nous avons arretté, Messieurs, à l'unanimité de proposer cet objet à la de vos délibérations : que la crainte d'excéder vos pouvoirs ne vous pas. Rappelez-vous que le salut du peuple doit être la loi suprême. Ce n'est pas que vous deviez révoquer en doute le patriotisme des Biterrois.

sagesse

arrête

() Village à 6 kilomètres de Béziers. L'évêque y avait son château.

(4) M. de la Luzerne, évêque de Langres, fut traduit devant le tribunal du district de Langres, comme coupable de lèse-nation.

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