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et de la considération publique; on se plaisait à le qualifier du surnom le plus honorable, celui d'honnête homme. Il n'a laissé qu'une fille, issue de son second mariage, et qui a épousé, peu de jours avant la mort de son père, le comte de Narbonne-Lara. DUBOURG (MATHIAS-MARIE ARMAND-PIERRE), né à Toulouse le 18 Avril 1746, conseiller au parlement de cette ville, était fils de Valentin Dubourg, président à mortier dans la même cour, issu d'une ancienne famille originaire du Vivarais, où elle florissait en 1276, et qui se transplanta à Toulouse vers l'an 1559. Pierre Dubourg reçut une éducation très-soignée, et particulièrement tournée vers la religion; ce qui le préserva des erreurs de la jeunesse, et qui plus tard devint sa consolation aux approches de la mort. Voué par goût au culte des belles-lettres, il conçut le désir d'aller visiter leur terre natale, et Virgile, Horace à la main, il fut en 1769 parcourir la belle Italie. Par-tout il porta un esprit de mé ditation qui lui fit voir avec profit ce que tant d'autres n'ont regardé qu'avec indifférence; il ne put admirer les merveilles de l'art, les productions plus surprenantes encore de la nature, sans éprouver le désir d'écrire ses réflexions; et de nombreux manuscrits dont la famille est en possession, attestent combien un esprit judicieux et nourri de l'antiquité, peut retirer de fruit d'un voyage aussi intéressant. Il ne négligea pas de se

faire présenter aux divers souverains de l'Italie, de rechercher la conversation des savans de tous les pays qui abondent dans cette terre classique; les artistes aussi ne furent pas oubliés ; et Dubourg, dont le talent pour la musique fut poussé à un degré rare dans un amateur, se montrait aussi, par un contraste rare, habile mathématicien. De retour en France, il épousa mademoiselle de Montégut, et devint père d'une nombreuse famille. Conseiller au parlement, il s'adonna bientôt aux graves occupations de cette noble carrière; on retrouva dans sa conduite cette gravité, les vertus antiques dont ses ancêtres lui avaient donné le modèle. Lui aussi avait trop de droit à la commune estime, pour échapper aux bourreaux du parlement de Toulouse. Dubourg ne crut pas devoir aller chercher dans l'étranger un asile répugnant à son ame; il ne se sépara pas de ses confrères, et il reçut comme eux la couronne du martyre, sans doute appartenant à

ceux qui mourraient pour leur Dieu et leur roi. Dubourg fut condamné à mort, par le tribunal révolutionnaire de Paris, le 14 Juillet 1794. Le chancelier de France, Anne Dubourg, était de cette même maison; elle a donné à l'église plusieurs évêques, à l'armée des officiers généraux, des che valiers de Malte, de Saint-Louis, etc. à la magistrature un chancelier, des présidens et des conseillers. L'évêque actuel de Limoges est frère de Pierre Dubourg.

DUBUC (JEAN), employé dans le bureau de comptabilité, condamné à mort, le 11 Octobre 1793, par le tribunal révolu tionnaire de Toulouse, comme accusé de royalisme.

DUCHEIN (JEAN-PIERRE), vicaire à Pointis-Isnard, condamné à mort, comme réfractaire, le Novembre 1794 par le tribunal révolutionnaire séant à Toulouse.

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DUCROS (ANTOINE ), entreposeur de tabac, condamné à mort, comme aristocrate, 7 28 Août 1793, par le tribunal criminel du département de la Haute-Garonne.

DUCLOS (JEAN-FRANÇOIS), avocat au parlement de cette ville, eut à peine fini son cours de droit, qu'il parut avec éclat au barreau. Örateur par état, il perfectionna şon talent pour l'éloquence, par l'étude de Démosthène et de Ciceron; porté par goût, il se péné:ra des beautés d'Homère et de Virgile. Couronné dans sa jeunesse des fleurs d'Isaure, il se présenta à l'académie des Jeux Floraux, qui le reçut avec empressement; il publia dans les différens recueils qui parurent, quelques jolies pièces de vers. Il a traduit plusieurs élégies de Tibule, de Properce et d'Ovide, des odes d'Horace, quelques morceaux détachés de Virgile, et notamment l'épisode d'Aristée. La capitale applaudit beaucoup à un panégyrique de saint Louis, qu'il y pro-. nonça en 1746. Il fut membre de l'académie de Montauban. On a de lui, Mémoire sur la sainte Ampoule, les Jeux Floraux de l'ancienne Rome, petit Traité du Sublime, d'après Longin et les rhéteurs grecs et latins, et une Histoire de la parure et des ornemens des femmes. Il

DUFAUR (Guy), seigneur de Pibrac. Voyez PIBRAC. DUFAUR (SAINT-JORY). Voy. FAUR.

DUGAY (DOMINIQUE), né à Lavardens en 16...., étudia la médecine dans l'université de Toulouse, et y reçut le grade de docteur. Il concourut aux prix des Jeux Floraux en 1680. L'année suivante il obtint la Violette, et en 1683 l'Eglantine. Cet auteur a fait peu de vers français; presque toutes ses poésies sont en gascon. Cet idiome, moins sonore que la langue vulgaire en usage dans le Languedoc, offrait peu de ressources à cet écrivain; cependant on lit encore avec quelque plaisir ses ouvrages; ils annoncent un talent original, et qui pouvait lui assurer une réputation durable. On a de cet auteur, I. Recueil de toutes les pièces gasconnes et françaises qui ont été récitées à l'académie des Jeux Floraux dans l'hôtel de ville de Toulouse, in-8°, Toulouse, Antoine Colomiez, 1681; II. Le Triomphe de l'Eglantine, avec les pièces gasconnes qui ont été récitées

dans l'académie des Jeux Floraux les années précédentes, in-8., Toulouse, Antoine Colomiez, 1683. On trouve à la fin de ces Recueils un grand nombre de madrigaux et de félicitations. On peut croire que M. Dugay dut sur-tout être flatté des louanges délicates qui lui furent adressées, lors de ses succès poétiques, par mesdemoiselles de Guitard, de Moisen, d'Epiau et de Cortade. *

I. DUMAS (MARTIAL), né à Toulouse en 16....., mort en 1666, fut capucin, et connu sous le

nom du Père Martial de Brive: il était fils d'un président au parlement de Toulouse. Dumas vé cut dans une grande régularité; mais la faiblesse de sa santé ne lui permettant pas de continuer les travaux apostoliques auxquels il s'était livré avec un zèle infatigable, il rentra dans la solitude, et se mit à composer quelques ouvrages de poésies sur différens sujets de piété. Ils ont été imprimés à Lyon en 1660, sous ce titre : Parnasse séraphique, et les derniers soupirs de la muse du révérend Père Martial de Brive, capucin. A la page 207 de ce Recueil, on trouve un dialogue singulier, intitulé: Jugement de Notre-Seigneur Jésus-Christ en faveur de Marie-Magdelaine, contre sa soeur Marthe. Cette espèce de moralité ou drame, a pour acteurs Jésus-Christ, juge, Lazare, conseiller, Marthe, accusatrice, et Magdelaine, accusée. Cet ouvrage n'a guère donné de

sa célébrité à son auteur, ainsi que quelques autres qui sont aujourd'hui entièrement oubliés.

II. DUMAS ( JEAN D'AIGUEBÈRE), naquit à Toulouse le 6 Septembre 1692, suivant l'opinion de tous les Biographes (1). Aiguebère vint à Paris faire ses études au collége de Louis le Grand; c'est là qu'il connut Voltaire, et qu'il se lia particulièrement avec lui. Destiné par ses parens à la magistrature, il fit son droit à Toulouse, fut reçu conseiller au parlement, et retourna ensuite à Paris, où plusieurs hommes de lettres le réclamaient. M. d'Argental le présenta à la duchesse du Maine, qui également enchantée de son esprit et de sa gaieté, chercha à lui rendre agréable le séjour deSceaux qu'elle habitait, et qui était le rendezvous de tous les beaux esprits de ce temps-là. Le célèbre musicien Mouret, dont la musique embelissait les fêtes si connues sous le nom de Nuits de Sceaux, lui demanda un opéra, et ce fut pour

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(1) M. Poitevin-Peitavi prétend au contraire qu'il était natif de Florence où son père était fixé depuis son mariage avec la fille. du comte de Lorenzi, ministre du grand duc de Toscane. Sa famille était originaire de Toulouse. Un de ses oncles y était conseiller au parlement, et sous-doyen de cette compagnie. Avancé en âge n'ayant point d'enfans, il s'empressa d'attirer auprès de lui le jeune Aiguebère, pour lui donner une éducation soignée, et lui tenir lieu, en quelque sorte, de père, etc.

et

répondre à ses vives instances qu'il imagina de composer une pièce qui renfermât une tragédie, une comédie et un opéra. Elle fut représentée à Sceaux le 9 Juillet 1729, et enfin au théâtre français, sous le titre des Trois Spectacles. Cet ouvrage est composé d'un prologue en prose, de Polixène, tragédie en un acte et en vers, de l'Avare amoureux, comédie, et de Pan et Doris, pastorale-opéra, dont Mouret fit la musique. On en donna quelque temps après une parodie, sous le titre Melpomene vengée; on assure qu'il parodia lui-même sa pièce, et qu'il la fit jouer au théâtre italien. « Le mérite (dit >> M. de Poitevin dans ses mémoi>> res) d'avoir renfermé dans un » seul acte tout le sujet de Po» lixère, le bon comique de >> l'Avare amoureux, et la nou» veauté d'un opéra chanté par » les acteurs du théâtre français, >> tout concourut au succès pro>> digieux de cette pièce. Tous les >> journaux contemporains le cé» lébrèrent, et par-tout on expri>> ma le désir de voir Aiguebère. » Il désirait de revenir à Toulouse, où sa famille et ses occupations l'appelaient; mais cédant aux invitations pressantes de madame la duchesse du Maine, qui le sollicitait de travailler encore pour théâtre qu'il avait résolu d'abandonner, il composa une comédie, intitulée Le prince de Noidy, qui fut jouée à Sceaux, et ensuite sur le théâtre français en 1730. Elle n'a jamais été impriméc.

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le

Quelque temps après il la parodia sous le nom de Colinette, et la fit jouer au théâtre italien. En 1715 et 1716, il avait été couronné à l'académie des Jeux Floraux. L'ode qui remporta l'Amaranthe en 1715, est intitu lée: L'Or; celle qui remporta le même prix en 1716, a pour titre Les Gráces. En 1743, d'Aiguebère se trouvait à Toulouse lorsque Voltaire fit représenter sa tragédie de Mérope. Ce dernier lui écrivit tout ce qu'eut de particulier la première représentation, et le succès complet qu'elle obtint (1). Les relations de d'Aiguebère avec le plus grand poëte et le premier écrivain de son siècle, animant l'intérêt des conférences académiques, inspirèrent le projet de lui donner des lettres de Mattre ès Jeux Floraux. Sensible à cet hommage, et flatté de cette distinction, Voltaire fit à l'académie la réponse la plus gracieuse, et lui envoya six exemplaires d'une nouvelle édition de la Henriade. Deux ans après, en 1749, mourut la marquise du Châtelet. C'est dans le sein de d'Aiguebère que Voltaire déposa sa douleur, c'est dans son amitié qu'il en chercha la conso

(1) Quelques importans du partere demandèrent, dit-on, pour la première fois, l'auteur après la représentation de Mérope. L'on n'a cessé depuis de le demander à chaque nouvelle pièce, soit pour l'applaudir, soit pour le baffouer; mais il paraît que les auteurs franchir de cette espèce de servi commencent aujourd'hui à s'aftude, et ils font bien.

lation. Dans une de ses lettres, il il' le rappelle à Paris, après lui avoir parlé de madame Denis. « Si vous >> voulez, lui dit-il, nous nous >> chargerons de vous acheter des >> meubles pour votre apparte» ment. Il me semble que vous » êtes fait pour qu'on ait soin de >> vous. Je vous avoue que ce se>>rait pour moi une consolation » bien chère de passer avec vous » le reste de mes jours. » D'Aigue. bère alla voir son ami dans un moment où cette consolation lui était nécessaire; mais il ne put s'y arrêter long-temps, à cause des devoirs que lui imposait la charge de magistrat qu'il remplissait avec autant de zèle que d'intégrité. Il mourut à Toulouse au mois de Juillet 1755, à l'âge de soixante. trois ans. Il ne laissa point de postérité. Son héritier fut Dumas de Saint-Germier son neveu, qui a été comme lui conseiller au parlement de Toulouse. La place de mainteneur qu'occupait d'Aiguebère, fut donnée à M. Riquet de Caraman, qui était alors avocat général, et qui fut ensuite président à mortier au parlement de Toulouse. On a imprimé sa pièce des Trois Spectacles, dans le tome XII de l'ouvrage intitulé: Théâtre français, ou Recueil des meilleures pièces du théatre, Paris, Nyon 1738. « D'Aigue. » bère ne jugea pas à propos, dit >> l'abbé Sabatier dans ses Siècles » de littérature, de poursuivre la » carrière du théâtre à laquelle il » s'était livré pendant sa jeunesse. » Les dispositions heureuses qu'on

>> remarque dans quelques-unes >> de ses pièces, font regretter qu'il >> ait abandonné ce genre. Il y a » apparence qu'avec un pea plus » de culture, ses talens lui au>> raient fait un nom parmi les >> auteurs dramatiques. »

I. DUMAY (PAUL), seigneur de Saint-Aubin, descendait d'une famille originaire de Beauce; il naquit à Toulouse, en 1585 (son père avait été médecin de la faculté de Montpellier), et fut reçu conseiller au parlement de Dijon le 4 Mai 1611, à l'âge de dix-sept ans. Il se distingua par son intégrité et par son profond savoir, et cultiva la poésie latine avec succès. Scaliger, Grotius, Sarran et Gassendi se lièrent avec lui. Ses ouvrages sont peu connus, parce qu'ils traitent de choses peu importantes. On a de lui un poëme latin, intitulé: Epidicion in funus D. Dionisii Brularti, equitis, senatus Burgundiæ prin cipis, Dijon 1611. II. Discours sur le trépas de M. de Termes, à M. de Bellegarde, Dijon 1621. III. Les Lauriers de Louis le Juste, roi de France et de Navarre, Paris 1624. IV. Innocen ti III, Pont. Max. epistolæ quarum pluriusque apostolicæ decreta, cum lucubrationibus Pauli Dumay, Paris 1625, in-8.• Il n'y a dans ce Recueil que cinquante-trois lettres du pape Innocent III. V. Dans un ouvrage intitulé Palmæ Regiæ, in-4.o, imprimé à Paris en 1634, on trouve un Centon de Dumay sur les victoires et conquêtes de Louis XIII.

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