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les appela dans une de ses lettres, des thèses à la fourche, qu'il fit sans livre et sans préparation. II. Lettre à monsieur M. L. A. D. C., docteur de Sorbonne, où l'on fait voir, par plusieurs raisons de la théologie et de la philosophie, que les comètes ne sont pas les présages d'aucun malheur, avec des réflexions morales et politiques, et une réfutation de quelques erreurs populaires, Cologne 1682, in-12. Bayle ne composa cette lettre que pour être insérée dans le Mercure galant. Les savans lui surent gré de la publication de cet ouvrage. Il le composa à l'occasion de la comète qui parut en 1680, pour désabuser le monde d'une infinité de préjugés où l'on était sur les présages. Cet ouvrage a eu quatre éditions; la dernière, publiée en 1704, est en 2 volumes in-12. Sallengre prétend que la première édition est la meilleure, à cause des digressions finies et agréables dont elle est remplie. On la traduit en anglais, avec la vie de l'auteur, Londres 1708, 2 vol. in-8. III. Critique générale de l'histoire du Calvinisme du père Mainlong, Villefranche 1682, 2 vol. in-12. Cet ouvrage eut trois éditions ; la dernière est de 1684; il le commença le 1.er Mars 1682, et l'acheva en quinze jours. On chercha long-temps à Paris l'au teur de ce livre, qui se tenait derrière le rideau on ne pensait pas à l'aller déterrer en Hollande dans la poussière du collège et du cabinet; un pur hasard le découvrit.

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Un nommé Claude ayant vu l'ori ginal écrit de sa main, reconnut l'écriture de Bayle. IV. Nouvelles lettres de l'auteur de la Critique générale, Villefranche 1685 4 vol. in-12, réimprimés aussi à Trévoux. V. Nouvelles de la république des lettres depuis le mois de Mars 1684 jusqu'en Février 1687. Elles ont été réimprimées plusieurs fois; mais par une négligence impardonnable, on a laissé aux tables de quelques éditions les chiffres de la première, qui ne répondent pas cependant aux pages postérieures. De tous les ouvrages que Bayle a publiés, c'était celui auquel il s'appliquait avec le plus de soin et de plaisir ; tout était vif et animé dans ses extraits extraits, distribuant les éloges avec discernement, sans cependant les prodiguer. On lui reproche quelquefois d'abandonner le livre dont il veut parler, pour passer à des matières étrangères qui lui venaient dans l'esprit. Quelque attachement que Bayle eût pour cet ouvrage, l'assiduité et l'application qu'il demandait le fatiguèrent à tel point, qu'il fut obligé de le discontinuer. Il le quitta au mois de Février 1687, et abandonna à d'autres le soin d'y travailler. Ceux qui voudront en connaître la cause n'auront qu'à consulter les Nouvelles du mois d'Avril 1687, page 472. VI. Ce que c'est que la France toute catholique sous le règne de Louis le Grand, Saint-Omer 1685, in-12. Cet ouvrage avait été fait en faveur des Huguenots

de France. VII. Commentaire philosophique sur ces paroles de Jésus-Christ: Contrains-les d'entrer, où l'on prouve, par plusieurs raisons démonstratives, qu'il n'y a rien de plus abominable que de faire des conversions par contrainte, traduit de l'anglais du sieur Jean Fox de Bruggs, par M. J. F., Cantorbery 1686, 2 vol. in-12. Le but de Bayle, dans cet ouvrage qu'il a publié sous un nom emprunté, et comme venant d'un Anglais, a été de prouver la tolérance de toute religion ou secte qui n'a aucun principe tendant à troubler le repos public: c'est une de ses meilleures productions. VIII. Dictionnaire historique et critique, Rotterdam 1697, infol., 4 tomes, 2 vol., 2. édit., Rotterdam 1703, 3 vol. in-fol. Elle est augmentée presque de la moitié; on l'a copiée dans celle qui a été faite à Genève, sous le titre de Rotterdam 1715, in-fol. 3 vol. avec la vie de l'auteur. La troisième édition fut donnée, par le soin de Marchand, à Rotterdam en 1720, 4 vol. in-fol. (1).

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(1) Ses œuvres diverses, Lahaye 1727-31, 4 vol. in-fol., bonne édition, 30 à 40 fr. grand papier, 60 à 72 fr. Dictionnaire historique et critique, 3.me édition, corrigée, augmentée ( par Prosper Marchand), Rotterdam 1720, 4 vol. in-fol., édition la plus belle et la plus recherchée de ce Dictionnaire, 80 à 108 fr. en grand papier, vendu avec ses œuvres (les 8 vol. 816 fr.), la Valliere. Il faut voir au tome 1. si l'on trouve l'épître dédicatoire adressée au duc

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Ce dictionnaire a été traduit en anglais sur la seconde édition, et imprimé, avec quelques petites corrections de l'auteur, en 1709, Londres, 4 vol. in-fol. Jurieu profita avec plaisir de l'occasion que la publication de cet ouvrage lui offrit pour tourmenter Bayle; il le dénonça au consistoire de l'église wallone de Rotterdam, devant lequel Bayle fut obligé de comparaître. On lui communiqua les remarques que la compagnie avait faites sur ce qu'on y trouvait de repréhensible; elles se réduisaient à cinq chefs: 1.o les citations, expressions, réflexions répandues dans l'ouvrage, capables de blesser les oreilles chastes; 2.o l'article David; 3.° l'article des Manichéens; 4.° celui des Pyrrhoniens; 5. les louanges données à des gens qui ont nié ou l'existence ou la providence de

Dieu. Bayle ne jugea à propos de se défendre sur tout cela, qu'en promettant de corriger dans la première édition ce

d'Orléans, dont l'intitulé est imprimé en rouge et noir; au tome 2, si les deux articles concernant David, roi des Juifs, sont entiers. Le premier de ces articles occupe les pages 963, 964 et 965; le second est imprimé en forme de carton sur trois feuillets chiffrés 963-968, et pouvait manquer sans que pour cela le volume parût incomplet; mais, dans ce cas, l'exemplaire perdrait une partie de sa valeur. Voyez M. Brunet, Dictionnaire bibliographie, tome 1.er, p. 128. La bibliothèque du Collége royal possède les huit volumes en grand papier; ils ont appartenu à Lefranc de Pompignan.

qui déplaisait. C'est cependant ce qu'il n'a fait que très-imparfaitement, puisque l'on trouve dans les éditions suivantes tout ce qu'on avait condamné dans la première. L'article David a été, il est vrai, corrigé entièrement; mais on a eu soin d'y joindre l'article tel qu'il était dans la première édition. Cet ouvrage très-utile, puisqu'il est encore recherché par les littérateurs, le serait bien davantage si Bayle n'eût point inséré des articles trop longs sur des personnages qui sont depuis longtemps oubliés, et qui le seraient totalement aujourd'hui sans lui. Il est d'ailleurs souvent diffus et traînant, et les notes qui accompagnent le texte sont pour l'ordinaire plus curieuses que les articles eux-mêmes. IX. Réflexions choisies, avec des remarques, Rotterdam 1714, 3 vol. in-8.° C'est Marchand qui fut l'éditeur de ces lettres. OEuvres diverses de Pierre Bayle, Lahaye 1727, 3 vol. in-fol. Les bornes de ce dictionnaire ne nous permettent de donner un catalogue exact de toutes les productions de Bayle; voyez l'histoire de Bayle et de ses ouvrages, I vol. in-12, imprimée à Amsterdam, et sa vie écrite par Desmaizeaux, 2 vol. in-12. Bayle, dit un homme célèbre, eut peu d'égaux dans l'art de raisonner, peut-être point de supérieur. Personne ne sut saisir plus subtilement le faible d'un système, personne n'en sut faire valoir plus fortement les avantages; redoutable quand il prouve, plus re

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doutable encore quand il objecte: doué d'une imagination gaie et féconde, en même temps qu'il prouve, il amuse, il peint, il séduit. Quoiqu'il amasse doute sur doute, il marche toujours avec ordre; quelle que soit la thèse qu'il ait à prouver, tout vient à son secours, l'histoire, l'érudition, la philosophie. S'il a la vérité pour lui, on ne lui résiste pas; s'il parle en faveur du mensonge, il prend sous sa plume toutes les couleurs de la vérité : impartial ou non, il le paraît toujours; on ne voit jamais l'auteur, mais la chose. Le séjour de la France l'eût exposé aux persécutions, il se retira à Genève. Ce fut là que passant d'une première abjuration à une seconde, il quitta l'aristotélisme pour le cartésianisme, mais avec aussi peu d'attachement à l'une de ces doctrines qu'à l'autre ; car on le vit dans la suite opposer les sentimens des philosophes, les uns aux autres, et s'en jouer également. Il eut l'esprit droit et le cœur honnête; il fut officieux, sobre, laborieux, sans ambition, sans orgueil, ami du vrai, juste envers même ses ennemis. La ville de Toulouse a toujours chéri la mémoire de l'illustre Bayle. En 1772, l'académie des Jeux Floraux proposa pour sujet du prix de l'année suivante, l'éloge de Bayle; mais une lettre de cachet fit défense de le traiter, et l'académie voulant témoigner son mécontentement, substitua au nom proscrit le nom de saint Exupère. Dès les pre

mières années du 18. siècle, les Toulousains avaient rendu hommage au célèbre dialectricien né dans leur province. Le parlement de Toulouse avait reconnu la validité du testament de Bayle, malgré la loi qui frappait de la mort civile tous les réfugiés. Senaux, l'un des membres de cette cour, disait qu'il était indigne de traiter d'étranger celui que la France se glorifiait d'avoir produit ; et à ceux qui arguaient de la mort civile, il répliquait : « C'est pendant le cours même de cette mort civile que son nom a obtenu le plus grand éclat dans toute l'Europe. >>

II. BAYLE (FRANÇOIS), né à Boulogne, petite ville aux environs de Toulouse, en 1622, et mort le 24 Septembre 1709, âgé de quatre-vingt-sept ans. S'étant adonné à la médecine, il devint un des professeurs les plus célèbres de son temps. C'était un homme droit, regardant sans envie le mérite des hommes de son état, et qui fermait les yeux sur le sien propre; rigide observateur de la discipline, et qui, dans les plus fâcheux accidens, fit paraître jusqu'à la fin la fermeté d'un philosophe chrétien. Il fut l'un des fondateurs de l'Académie des Lanternistes et l'on trouve dans les recueils de cette société plusieurs dissertations intéressantes qui y furent lues par Bayle. On verra par les différens écrits qu'il donna au public, qu'il était aussi bon physicien qu'habile médecin. Voici la liste de ses ouvra

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ges. I. Systema generale philosophiæ, 1669, in-8 ° II. Dissertationes medicæ tres ; de causis fluxus menstrui mulierum ; de sympathia variarum corporis partium cum utero; de usu lactis ad tabidos reficiendos et de venæ sectione in pleuritide, Toulouse 1670, in-4.o, 1681, 2 vol. in-12, Bruges 1678, in-8. III. Tractatus de apoplexia, Toulouse 1676, in-12, Lahaye 1678, in-12. Ce traité, un des ouvrages les mieux faits de l'auteur, est recherché des amateurs, qui y trouvent des choses trèscurieuses relatives à cette maladie. IV. Problemata physico-medica, Toulouse 1677, 1681, in-12. V. Dissertationes physico ubi principia proprietatum in œconomia corporis animalis, in plantis et animalibus demonstrantur, Toulouse 1677, in-12, Lahaye 1678, in-12. VI. Histoire anatomique d'une grossesse de vingt-cinq ans, Toulouse 1678, in-12 Paris 1679

in-12.

VII. Dissertatio experientia et ratione conjungenda in physica, medicina et chirurgia, Lahaye 1678, in-12; Bayle avait déjà pu blié le même ouvrage en français, Paris 1675, in-12. VIII. Relation de l'état de quelques personnes prétendues possédées, faites d'autorité du parlement de Toulouse, Toulouse 1682, in-12. IX. Dissertations sur quelques questions de physique et de médecine, Toulouse 1688, in-12. X. Institutione physicæ, Toulouse 1700, in-4.o, Paris

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1701, in 4. XI. Opera omnia, Toulouse 1701, 4 vol. in-4. Enfin, des Opuscules publiés séparément. On voit que par le nombre de ces ouvrages, Bayle avait sans doute une grande érudition dont il ne sut pas tirer tout le parti possible, ce qui fut cause qu'il adopta souvent de faux systèmes en matière de médecine. Quant à ses ouvrages de physique, ils ne sont aujourd'hui guère lus; il avait fait partie de l'académie des Jeux Floraux.

BELLOC (A. T.), âgé de cinquante-six ans, né à Lombez, département du Gers, conseiller au parlement de Toulouse, condamné à mort le 6 Juillet 1794, par le tribunal révolutionnaire de Paris, pour avoir pris part aux arrêtés liberticides des parlemens, notamment à ceux pris par le parlement de Toulouse les 25 et 27 Septembre 1790.

BELLOI (PIERRE DE), naquit à Toulouse, et selon quelques-uns à Montauban, vers l'an 1540, d'une famille très-ancienne de Bretagne, qui était venue s'établir en Languedoc. Trois de ses frères avaient péri au service du roi Henri III. Il fut nommé à l'àge de vingt-un ans régent dans l'université de Toulouse, par l'université même et par le parlement; il devint un des plus grands jurisconsultes et des plus savans critiques de son temps. De Belloi, ardent catholique fortement attaché au parti du roi, et ennemi des ligueurs, avait publié en 1585 et 1586, un écrit intitulé: Apo

logie catholique, ouvrage lumineux et profond, où il démontrait que les droits du roi de Navarre au trône étaient indépendans de sa catholicité, et que le tribunal du pape n'était pas compétent. pour le juger. Député par le présidial de Toulouse pour une affaire que ce corps avait contre les notaires de cette ville, il fut arrêté à Paris en 1587; mais le roi Henri III n'avait consenti à sa détention que pour complaire au duc de Guise; aussi le mit-on bientôt en liberté. Il fut de nouveau enfermé à la Bastille, d'où il ne sortit qu'après deux ans de prison. A la mort d'Henri III, Henri IV, voulant récompenser ses services, lui donna la charge d'avocat général au parlement de Toulouse, qu'il exerçait encore en 1609, époque, à ce croit, de sa mort. Il composa plusieurs ouvrages sur les matières du temps, qui annoncent le bon esprit dont il fut toujours animé. Comme ils sont encore estimés, nous nous permettrons de les citer presque tous; ils peuvent fournir matière à beaucoup d'autres recherches, d'autant qu'ils sont assez bien écrits, eu égard au temps où vivait l'auteur. I. Recueil des Edits de pacification accordés aux Religionnaires depuis l'an 1561 jusqu'en 1568, par de Belloi, Genève 1599 et 1627, in-8. II. Conférence des Edits, Paris, Metsayer 1600, in-8.o Ce recueil va depuis 1561 jusqu'en 1599. III. Moyen d'abus, entreprises et nullités de rescrit ou

que

l'on

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