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ce dernier surtout est d'un grand intérêt, parce qu'il renferme les archives de toutes les maisons qui étaient soumises à cette commanderie magistrale. Quant aux hôpitaux des provinces méridionales, dévastés pour la plupart au temps de la Réforme, les débris de leurs archives sont conservés aux archives nationales, dans le fonds de Saint-Lazare, par suite de leur annexion à cet ordre. Ajoutons que nous avons consulté les principaux ouvrages d'histoire locale, ainsi que les Mémoires des Sociétés savantes, le plus souvent, il faut bien le dire, sans grand profit, et nous aurons indiqué les principales sources où nous avons puisé pour la confection de cet ouvrage. Nous devons maintenant dire un mot de la manière dont nous l'avons conçu.

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Un écrivain bien connu n'a pas craint d'affirmer que la fondation de l'ordre du Saint-Esprit a été « l'un des plus grands événements de l'histoire du monde au moyen-âge1». C'est, dit-il, une admirable institution, dont l'histoire mériterait d'être écrite par une plume illustre. Ce magnifique éloge n'est pas exagéré. Dans l'ordre du Saint-Esprit, en effet, on trouve la synthèse de toutes les institutions charitables du moyen-âge, qui en eut un si grand nombre. Le caractère de l'œuvre de Gui de Montpellier est l'universalité de la charité : il a voulu que toutes les œuvres de miséricorde inspirées par l'Evangile fussent exercées dans ses maisons, qu'aucun besoin, aucune misère n'y restâssent sans secours. L'ordre du SaintEsprit résume donc le moyen-âge charitable et l'on retrouve dans son histoire, toutes les institutions bienfaisantes de nos pères. Mais les hôpitaux du moyenâge tiennent par des liens trop étroits aux institutions qui les ont précédées dans l'Eglise, pour qu'on les puisse bien comprendre sans un retour sur celles-ci.

'Léon Gautier, Hist. de la charité, dans les Etudes et Tableaux historiques, 2o éd., p. 59.

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* Ibid, p. 40.

C'est pourquoi nous avons fait précéder notre travail d'un aperçu des œuvres de la charité avant le XIIIe siècle. On y verra que, dans l'Eglise, les institutions se tiennent et s'enchaînent avec la plus harmonieuse continuité. Cette vue d'ensemble aura l'avantage, croyons-nous, de donner au lecteur une juste idée de ce que fut la charité dans l'Eglise, depuis son origine jusqu'à notre époque.

Entrant ensuite spécialement dans notre sujet, nous consacrons une première partie de l'ouvrage à la vie de Gui de Montpellier et à son œuvre, qui comprend l'établissement de l'Ordre et sa législation. Nous avons cherché à résumer la règle du Saint-Esprit en groupant sous des divisions logiques ses principales observances. Nous suivons dans la seconde partie, les progrès merveilleux de notre Ordre pendant près de trois cents ans, puis les vissicitudes de sa lente décadence à partir du XVIe siècle, pour arriver enfin à sa restauration dans les communautés de sœurs, qui ont recueilli en notre siècle son glorieux héritage. Dans la troisième partie, nous avons réuni en des notices succintes, ce que nous savons sur chacun des hôpitaux français ; nous l'avons fait dans le double but de prouver nos assertions sur l'immense développement de l'Ordre au moyen-âge et de donner aux érudits qui s'occuperont de l'histoire de ces hôpitaux des indications utiles. On comprendra que nous avons dû nous contenter d'une simple liste des maisons étrangères. Un travail plus complet sur ces dernières eût élargi notre cadre outre mesure, et quoique, dans le corps même de l'ouvrage, nous n'ayons pas négligé les pays autres que la France, c'est surtout des hôpitaux français que nous nous sommes occupé. Enfin des Pièces justificatives, que rous aurions voulu pouvoir multiplier, terminent le volume.

Notre travail doit beaucoup à de nombreux correspondants et à des amis dévoués; sans leur obligeant concours, il eut été fort imparfait.

Que tous veuillent bien agréer nos sentiments de vive reconnaissance. Citons en particulier, MM. J. Gauthier, archiviste du Doubs; Léon Germain, à Nancy; E. Taillebois et l'abbé Laurède, à Dax ; Mgr Barbier de Montault, à Poitiers; M. Paul Parfouru, archiviste du Gers; M. l'abbé Paul Bureau, aumônier de l'hôpital de Tonnerre; M. Estève, conservateur du Musée archéologique de Nîmes. MM. les archivistes des hôpitaux de San-Spirito, à Rome, de Dijon et de Besançon ont mis la plus grande bienveillance à faciliter nos recherches dans leurs riches dépôts. Nous devons une mention toute spéciale à notre excellent ami, M. l'abbé Favre, qui pendant tout notre travail, nous a prêté un concours aussi bienveillant qu'éclairé. Le lecteur saura gré à notre habile dessinateur, M. Francis Dessauges, d'avoir, par ses nombreux dessins, rendu plus attrayante la description de nos hôpitaux. Enfin les R. M. Supérieures des communautés de Poligny, de Neufchâteau et de Cracovie, voudront bien agréer notre vive gratitude pour les encouragements précieux et les renseignements pleins d'intérêt qu'elles nous ont accordés au cours de notre travail.

Nous serions amplement récompensé, si notre humble essai pouvait attirer sur l'ordre illustre du SaintEsprit l'attention d'hommes capables de le mettre davantage en lumière et de lui élever un monument plus digne de lui. Puisse du moins notre livre exciter dans l'âme de ceux qui le liront un sentiment de reconnaissance et d'admiration pour ces humbles religieux hospitaliers qui ont si bien mérité de la chrétienté et de l'humanité entière. Soyons fiers, nous Français, de voir partir de notre pays la première impulsion de ce beau mouvement de charité, de voir une fois de plus, la France unie à l'Eglise pour accomplir l'œuvre de Dieu.

LISTE DES OUVRAGES CITÉS

Cette liste ne comprend que des ouvrages ayant trait spécialement à l'Ordre du Saint-Esprit. Nous ne citons pas les grands Recueils généraux, non plus que les très nombreux o uvrages d'histoire locale, que nous avons consultés.

D'ARBOIS DE JUBAINVILLE. Etudes sur les documents antérieurs à l'année 128, conservés dans les archives des quatre petits hôpitaux de la ville de Troyes. (Mém. de la Soc. d'Agric. de l'Aube, t. XXI, 1857).

Dr BAILLOT. Notice sur les établissements de bienfaisance de Lignyen-Barrois. (Mém. de la Soc. des Lettres... de Bar-le-Duc, t. X, 1881).

Barbier de MonNTAULT (Mgr). La croix à double croisillon. (Bull. de la Soc. Archéol. de Tarn-et-Garonne, t. X, 1882).

PHILIBERT BOULIER. Fondation, construction, œconomie et règlements des hopitaux du Saint Esprit et de Nostre Dame de la Charité, en la ville de Dijon. (Dijon, Pierre Palliot, 1649, in-4).

A. CASTAN. Notice sur l'hôpital du Saint-Esprit de Besançon. (Annuaire du Doubs, 1865, p. 152-174; 1866, p. 177-226. — Tirage à part, 1866, in-8).

FR. DE CHANTEAU. Notice historique sur l'hôpital du Saint-Esprit de Vaucouleurs. (Mém. de la Soc. d'Archéol. Lorraine, 1881).

Compendio delli Privilegii, essentioni et indulgenze concesse da diversi Pontefici all' Archihospitale di S. Spirito in Sassia di Roma suoi membri. Viterbe, 1584.

DUNOD. Dissertation sur la question de savoir si les Religieux de l'Ordre hospitalier du Saint-Esprit peuvent se qualifier de Chanoines Réguliers sous la règle de S. Augustin, in-fol., 9 PP.

A. DUVAL. Notice sur Gui de Montpellier. (Hist. Littéraire de la France, t. XVI).

FABRE. L'hôpital de Marseille, 3 vol.

NICOLAS GAULTIER. Abrégé de l'histoire de l'Ordre du SaintEsprit. Pézénas, 1655, in-12.

NICOLAS GAULTIER. La défense du Chef de l'ancien Ordre des hospitaliers du Saint Esprit, estably a Montpellier par le Pape Innocent III, il y a desia prez de cinq cents ans, contre le livre De capite ordinis Sancti Spiritus, et les vaines pensées de ceux qui disent qu'il est à Rome, par F. Nicolas Gaultier, Docteur es Drois, R. C. H. du même Ordre. Paris, MDC. LV. (In-4.)

J. GAUTHIER. Notice historique sur l'hôpital du Saint-Esprit de Gray (1258-1790). Vesoul, A. Suchaux, 1873.

GERMER-DURAND. Notice et Description de plusieurs sceaux de la Collection Séguier, relatifs au Grand Hôpital du Saint-Esprit de Rome (Mém. de l'Acad. du Gard, 1856-1857, p. 27, 129).

A. GERMAIN. De la charité publique et hospitalière à Montpellier, 185, in-4.

L. GERMAIN. Inscription d'autel du XVe siècle à Marville. (Journal de la Soc. d'Archéol. Lorraine, février, 1884).

ABBÉ GUILLAUME. Notice sur l'hospice du Saint-Esprit de la ville de Toul. (Nancy, Imp. N. Collin, 1873, in-8 de 23 p).

P. HÉLYOT. Histoire des ordres monastiques, religieux et militaires de l'Ordre du Saint-Esprit, t. II, chap. XXX-XXXI, pp. 195-218, éd. de 1721.

Idée genérale de l'ordre régulier des Commandeurs et Chanoines hospitaliers du Saint-Esprit de Montpellier en deçà les Monts. Paris, Jacques Geosse, MDCC. XVIII; in-8 de 44 p.

MORTREUIL. L'hôpital du Saint-Esprit de Marseille: ses origines, sa première administration intérieure. (Mém. de l'Académie de Marseille, t. XXVIII, 1866).

Mémoire au Roi (contre les réguliers qui prétendaient se rattacher au grand maître de Rome). Paris, F. Muguet, 1700; in-4 de 7-47 p. Mémoires et extraicts de pièces pour justifier l'antiquité de l'Ordre du Saint-Esprit, sous la reigle de S. Augustin; son utilité et les confirmations de ses privilèges par les Roys, Fondateurs et Protecteurs de cet Ordre (par La Terrade ?), in-4 de 15 p., s. d.

ABBÉ PAULINIER. Gui de Montpellier, fondateur de l'Ordre du Saint-Esprit, son œuvre, sa règle. Destinées de l'Ordre du SaintEsprit après sa mort. (Mém. de l'Acad. de Montpellier, t. V, 187073, p. 133-207. (Tirage à part, 1870, 96 p.)

G. PEIGNOT. Histoire de la fondation des hôpitaux du Saint-Espril de Rome et de Dijon, représentés en vingt-deux sujets gravés d'après les miniatures d'un manuscrit de la Bibliothèque de l'hôpital de la Charité de Dijon, accompagnée d'une description et d'un Précis chro

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