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Erasmi de duplici copia verborum commentarii duo, Lion, veau

noir, in quarto.

Hadriani Crisogoni de sermone latino et modis latino loquendi, Parisiis, en veau rouge, in quarto.

De corrupti sermonis emendatione, noir.

Latini sermonis observationes, Antuerpiæ, veau noir, in quarto. Economique institution pour bien régir sa famille, en veau noir, in quarto, à Paris.

Cornucopiæ Ravisii Textoris Epistolæ, Lion, en veau rouge, in quarto 1.

Angeli Politiani lamia, veau noir, in quarto, libri duo3.

Macrobii in somnium Scipionis libri duo, saturnalium libri septem sub eodem volumine, Lion, veau rouge, in quarto.

Annotationes in omnes Ciceronis epistolas. Basileæ, en veau noir, in quarto.

Epistolæ familiares Ciceronis. Parisiis, en veau rouge, in quarto.

Orationes Ciceronis volumina tria, Paris, en veau rouge, in quarto.

Rhetorica Ciceronis ad Herennium, Parisiis, veau rouge, in quarto.

Epistolæ Ciceronis ad Atticum, Paris, en veau rouge, in quarto. Duo volumina philosophiæ Ciceronis, Parisiis, in quarto, en veau rouge.

(A suivre.)

1. Manuel du Libraire, par Brunet, t. IV, verbo Ravisius, col, 824. 2. Prælectio... cui titulus Lamia, opuscule rempli d'esprit et de verve, traitant des qualités requises d'un philosophe. Nouv. Biogr. générale, Didot, t. XL, col. 624.

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EN 1737

La terre de Charmont appartenait, depuis le milieu du XVII siècle, à l'ancienne famille troyenne des Hennequin. L'un des membres de cette famille, Louis-François, trouvant sans doute peu euphonique le nom de Colaverdey que portaient le château et le village adjacent, avait obtenu, par lettres patentes de janvier 1669, que ce nom fùt changé en celui de Charmont, qui était une de ses seigneuries. Son fils, JosephAntoine Hennequin, sé faisait appeler M. de Charmont, lorsqu'il épousa, en 1693, Louise-Elisabeth de Marsillac, fille de Claude de Marsillac, secrétaire du roi, et de Catherine Obriot. Il fut stipulé, dans le contrat de mariage, que les nouveaux mariés devaient être logés et nourris pendant six ans chez M. et Mme de Marsillac, avec quatre laquais, un cocher et une femme de chambre, moyennant la somme de 2,000 francs par

an.

M. de Charmont, qui avait débuté par être page. du roi et capitaine du régiment du roi, avait quitté l'épée pour la robe; il reçut en cot, de ses parents, la charge de conseiller au Grand Conseil, outre les terres de Charmont et de Fontaine, 1,000 1. de rentes et diverses donations en capital faites par des collatéraux qui s'en étaient réservé l'usufruit. De plus, ses père et mère s'engageaient à lui vendre la charge de procureur général au Grand Conseil, s'il désirait l'acquérir, moyennant 200,000 francs '.

Le père de M. de Charmont exerçait en effet, en 1692, la charge de procureur général au Grand Conseil. I logeait à Paris, au cloître Notre-Dame, chez son frère, qui était chanoine de la cathédrale et conseiller au Parlement. On lui attribuait un rôle peu honorable dans une affaire de fideicommis 2.

1. Roserot, Inv. des Archives de l'Aube, série E, 416. On trouvera de nombreuses indications de documents sur la terre de Charmont dans les liasses 411 à 421, 425 à 449, de cette série, analysées par M. Roserot.

2. Le livre commode des adresses de Paris pour 1692, notes d'Edouard Fournier, . I, p. 62, 63. Le chanoine François Hennequin, prédicateur estimé, mourut en 1738 à 84 ans.

Comme il avait été convenu, il céda sa charge de procureur général à son fils Joseph-Antoine, qui s'en défit en 1701 et devint secrétaire du Cabinet, dit Saint-Simon, pour le plaisir de ne rien faire, d'aller à Versailles et de porter une brette ». Sans doute il se lassa de ne rien faire, car en 1703, il obtint l'ambassade de Venise, où Saint-Simon l'accuse d'avoir cherché à faire ses affaires plutôt que celles du roi. Les ambassadeurs, à cette époque, jouissaient d'un droit de franchise sur les douanes pour les provisions de leurs maisons. « Charmont eut force prises de ces franchises, dit Saint-Simon, tant qu'à la fin, les Vénitiens attrapèrent de ses passeports qu'il avait donnés à des marchands qui faisaient sortir les sels de l'Etat de la République pour les porter dans ceux de l'Empereur, au bout du golfe, sans payer aucuns droits. Ils les envoyèrent à Paris à leur ambassadeur, qui les porta à M. de Torcy, et fit de grandes plaintes au roi de la part de la république, dans une audience demandée uniquement pour cela. Un homme de qualité aurait mal passé son temps; mais Charmont était Hennequin. Les Ministres le protégèrent, et l'affaire se passa fort doucement. La fin fut pourtant qu'il fut rappelé, mais au bout de son temps achevé, et avec des ménagements admirables. Il fut même fort bien reçu à son retour, et il eut la plume de Mer le duc de Bourgogne par l'agrément du roi. » Le duc de Saint-Simon, qui n'aimait pas les gens de robe, a peut-être quelque peu calomnié Charmont; il n'en est pas moins vrai que celui-ci fut pourvu à son retour, en 1704, des fonctions de secrétaire des commandements du petit-fils de Louis XIV.

Comme tous les magistrats que les devoirs de leur charge. retenaient à Paris une partie de l'année, Hennequin de Charmont ne résidait pas toujours dans son château. Il y était cependant installé avec le luxe et le train que comportaient son rang et sa fortune. A l'époque de sa mort, ses écuries renfermaient huit chevaux de carrosse, pour la plupart hors d'âge; ses remises, une berline à trois glaces, doublée de drap gris et « une chaise de poste à ressors, garnie de fer, glace, roues et harnois ». Le château était vaste; s'il y restait encore une petite tourelle dans la cour, ce n'était plus la « maison

1. On disait à Paris des Hennequin, relativement à leur nombre et à leur accord dans les mêmes vues d'intrigue et d'ambition: « Ce sont Hann<quins (bannetons), ils se tiennent tous par le derrière. » (Grosley, Mémoires sur les Troyens célèbres, t. I, p. 449.)

2. Mémoires du duc de Saint-Simon, éd. Chéruel, t. IV, p. 276, 277.

seigneuriale fermée de fossés avec ponts-levis », telle qu'elle existait en ¡664; c'était une habitation plus moderne, renfermant de vastes et nombreux appartements. Le salon, tendu de « satinade », avec ses fenêtres garnies de quatre grands rideaux de futaine à grains d'orge, était décoré de dix-huit tableaux, pour la plupart des portraits de famille. Le plus important de ces tableaux, représentant les Noces de Cana, était estimé 200 1. avec son cadre de bois doré. D'autres rappelaient les fonctions qu'Antoine Hennequin avait exercées : trois vues d'édifices de Venise et le portrait du duc de Bourgogne faisaient souvenir de son ambassade et de sa charge de secrétaire des commandements.

Dans ce salon, on se livrait aux plaisirs du jeu et de la musique. Un « triquetrac » d'ébène et un grand clavecin l'attestaient. Le meuble, de noyer doré, couvert en damas cramoisi garni de franges d'or, consistait en un sopha, six fauteuils et quatre chaises, estimés ensemble 990 francs. La table de marbre à pieds de bois doré pourrait bien être celle qui figure, sous le n° 264 du Catalogue de 1864, au Musée de Troyes, et qui, par l'élégance de ses sculptures, excite particulièrement l'attention des visiteurs.

Hennequin de Charmont devait être amateur de tableaux. Dans sa chambre, qui est décorée avec un certain luxe, qui renferme une glace servant de trumeau et une pendule sonnante, on remarque deux grands tableaux de bois doré, représentant l'un « Une conversation de Rubeins (sic) », l'autre « Les Noces de Cana ». Malgré le renom de Rubens, on ne les estime ensemble que 300 1. On évalue à un prix plus élevé, à 1,160 1., la tenture de damas cramoisi, d'environ soixante aunes, sur laquelle ces toiles se détachent, et les six fauteuils de même damas garni de galon d'or qui meublent la pièce. Près du lit du seigneur est un petit bénitier d'argent.

Une autre salle voisine est tendue de deux pièces de tapisserie de haute lice de Flandres à personnages, et décorée de portraits de famille; ailleurs se trouvent sept grands tableaux à cadre de bois doré, dont les sujets ne sont pas indiqués. Charmont avait pu satisfaire son goût pour les tableaux dans son ambassade de Venise.

Le château renfermait diverses chambres, désignées sous le nom des personnes à qui elles étaient destinées ou qui les habitaient. La plus belle était celle que « l'on appelait communément la chambre de M. l'évêque de Troyes ». Le lit était superbe, à dossier et impériale recouverts de satin à fleurs

d'argent, garni de pentes, soubassement et bonnes grâces de tapisserie doublée de satin blanc et bordé de galon d'or. Les murs étaient tendus de quatre tapisseries de haute lice de Flandres. Un des principaux meubles de cette chambre d'honneur était un siège de commodité couvert de velours cramoisi. Le siège de commodité était, hâtons-nous de le dire, un fauteuil plus confortable, plus large et mieux rembourré que les autres.

Au premier étage se trouvait l'appartement dit de Mme de Dampierre, avec chambre meublée en damas cramoisi et cabinet. A côté, une grande chambre, avec vue sur la terrasse; elle était appelée, sans doute à cause de sa tenture, chambre de toile de coton ». Une autre, renfermant deux lits, était toute garnie de bandes de peluche noire et de tapisserie de point de Hongrie ». Il y avait encore d'autres chambres, pour la plupart ornées de tapisserie de haute lice, et parmi lesquelles on cite celles de M. Valangla, de M. de Mauroy et de Mile Marie Bayre, « qui y a son logement sa vie durant ». La plupart des flambeaux étaient d'argent, comme il était alors d'usage dans les maisons riches. Mentionnons aussi des livres évalués 693 francs et parmi lesquels nous remarquons plusieurs ouvrages italiens et des histoires de Venise.

L'inventaire, auquel nous empruntons ces détails inédits', nous fait aussi connaître que la terre de Charmont jouissait, en 1737, de droits seigneuriaux assez importants :

1° Droit de présenter plusieurs enfants natifs de Charmont pour être nourris et entretenus à l'hôpital de la Trinité (de Troyes), fondé par M. Jean Mauroy;

2o Droit de présenter un incurable de Charmont à l'hôpital des incurables de Saint-Germain-des-Prés (de Paris);

3o Droit de ban vin, pour la vente du vin en détail;

4o Droit de quille, consistaut dans l'autorisation de jouer aux quilles ;

5o Droits de main-morte et de four banal, fixés à 8 sous par ménage par an;

6o Corvée;

7 Terrage, fixé à un boisseau par arpent;

8o Droit de 8 s. 6 d. par arpent de vignes;

9o Droit de pressoir banal, consistant dans le dixième du pressurage;

1. Arch. de l'Aube, section judiciaire, no 1161.

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