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Associé-correspondant de la Société nationale des Antiquaires de Frauce, membre correspondant de la Société Académique de l'Aube, etc..., Ch. Daguin était officier d'Académie et du Nicham Iftikhar de Tunis. La confiance de ses concitoyens l'avait appelé, il y a quelques années, aux fonctions de maire d'Auberive, chef-lieu de canton de la Haute-Marne, où il passait régulièrement la belle saison, consacrant au bien public les loisirs dont il pouvait disposer. Tous ceux qui ont connu ce jeune homme ont apprécié ses qualités privées, sa nature fine et droite, la générosité de son cœur et sa parfaite obligeance. Arraché subitement aux promesses d'un avenir brillant, Ch. Daguin est mort en chrétien comme il avait vécu. Son existence, courte, mais bien remplie, est un exemple dont ses collaborateurs et ses amis ne doivent pas perdre le fruit. Puisse le souvenir que nous lui gardons adoucir l'amertume des regrets qu'il a laissés! LA RÉDACTION.

Le 10 mars 1892, s'éteignait à Reims, dans sa 89 année, M. Prosper Jourdain de Muizon, chevalier de Saint-Grégoire-leGrand, membre du Conseil de Fabrique de la cathédrale, estimé et regretté de tous pour son dévouement aux œuvres charitables. Il était veuf, depuis le 14 décembre 1890, de Mm Marie-Félicie L'Espagnol de Bezannes, dont la Revue de Champagne retraçait la vie bienfaisante dans sa livraison de février 1892.

La famille de Muizon, qui compte plusieurs représentants à Reims, à Paris et à Muizon (Marne), tire son nom de cette dernière localité, où l'un de ses membres possède un château de pur style Louis XIII, dont l'entrée et la façade sur le jardin ne sont pas sans caractère.

H. J.

Notice sur Alphonse Perin, peintre d'histoire (1798-1874), ses peintures murales à Notre-Dame de Lorette, lecture faite à l'Académie nationale de Reims par Alphonse GossET, architecte, auteur des Coupoles d'Orient et d'Occident, membre titulaire. Paris, Baudry; Reims, Matot, 1892, in-folio de 40 pages de texte, avec 18 planches.

La Revue de Champagne a déjà signalé la remarquable Conférence, faite par M. Alphonse Gosset à l'Académie de Reims, dans la séance du 27 novembre 1891, sur l'œuvre d'Alphonse Perin, peintre originaire de Reims, le collaborateur et l'ami d'Orsel, l'un des rénovateurs de l'art chrétien en notre siècle. Non content d'avoir commencé devant le public rémois la réhabilitation du caractère et du talent de cet artiste trop peu connu de notre génération, M. Gosset, avec un zèle qui l'honore, vient de mettre au jour le texte de sa Conférence, accompagné de planches reproduisant les plus beaux motifs des peintures de Notre-Dame de Lorette.

Cette nouvelle publication de M. Gosset forme la suite des OEuvres diverses de Victor Orsel (1795-1850), mises en lumière et présentées par Alphonse Perin, recueil terminé en 1878 par Félix Perin, avec cent dix planches accompagnées d'un texte explicatif. C'est, on le voit, un travail persévérant et de longue haleine qui se complète aujourd'hui; c'est aussi une galerie très instructive que les artistes contemporains devraient parcourir et étudier. Ils trouveraient là des modèles en tout genre pour une décoration vraiment traditionnelle et chrétienne de nos monuments religieux.

H. J.

Les meulles et veneries de Jean de Ligniville, chevalier, comte de Bey, introduction et notes par ERNEST JULLIEN et HENRI GALLICE. Deux parties formant d ux volumes pet. in-4° de 466-421 pages, plus les notes. Paris, Damascène Morgand, libraire de la Société des bibliophiles français, 1892.

Voici un superbe ouvrage de chasse, digne de tenter les bibliophiles autant que les amateurs de vénerie. D'une exécution typographique splendide, il est orné sur le titre des armoiries gravées de l'auteur, et, après l'introduction, de cinq planches en fac-similé donnant l'état de la vénerie du duc de Lorraine en 1608. Les notes sont renvoyées à la fin de l'ouvrage, et le texte apparaît ainsi avec tout son caractère primitif. Composé par l'un des grands personnages de la noblesse Lorraine, le traité des Meutles et veneries est

rempli de très curieuses remarques en tous genres; il étudie successivement la chasse du cerf, du lièvre, du sanglier et du chevreuil. L'introduction et les notes abondent en renseignements érudits et tout nouveaux, tirés en partie des Archives de Nancy.

Ajoutons que cet ouvrage, conçu sur un plan méthodique par un bibliophile éclairé et généreux, acquerra de suite un prix élevé, car il n'a été tiré qu'à 111 exemplaires. Les auteurs ont bien voulu disposer de quelques-uns eu faveur des bibliothèques publiques, notamment de celle de Reims, où les amateurs du livre et les lettrés délicats viendront en parcourir les pages. H. J.

Table analytique des Annuaires de la Marne, 1800-1891, par Amédée Lhote, auteur de la Biographie chalonnaise, Châlons, Le Roy, 1892, in-12.

Depuis longtemps on réclamait une table générale de cette immense collection des Annuaires du département de la Marne, qui paraissent sans interruption chaque année depuis le commencement du siècle. La voici enfin mise au jour, sous la forme la plus concise et la plus favorable aux recherches. Elle vient d'être imprimée dans le volume de l'Annuaire pour 1892.

Nous espérons qu'elle sera tirée à part et permettra ainsi la vulgarisation des éléments si nombreux qu'elle comporte sur la topographie et la biographie d'une vaste région. Déjà un compte-rendu fort exact en a été donné dans le Journal de la Marne du 26 mars 1892, et ne pouvons que renvoyer à cette notice ceux qui voudront se renseigner à fond surle nouveau travail de M. Amédée Lhote. Mais nous ne terminerons pas notre article sans remercier cordialement l'auteur du service signalé qu'il vient de rendre aux bibliographes et aux bibliophiles champenois. H. J.

SAINT-REMY DE PROVENCE AU MOYEN-AGE, par M. Deloche. Paris, imprimerie nationale, 1892, in-4 de 95 p. avec deux cartes.

A propos des tiers de sou d'or mérovingiens attribués à SaintRemi en Provence, puis aux Saint-Remi ardennais, l'auteur, amené à s'occuper des origines de la cité méridionale, nous donne une étude historique mi-provençale, mi-champenoise. Dès le xe siècle, SaintRemi en Provence appartenait à la grande abbaye rémoise. Son nom, indiqué dans un diplôme de 964, ne lui vient pas du patron de son église, antérieurement dédiée à saint Martin. La villa antique, devenue bourg, vit modifier sa dénomination primitive par l'usage. Elle se confondit avec le nom de l'abbaye propriétaire, comme le nom du grand évêque de Reims avec celui des Remi.

L'abbaye de Saint-Remi abandonna ses droits de propriété en

1331, à la demande du pape Jean XXII qui remplaça la communauté provençale par un collège de chanoines. M. Deloche développe avec érudition l'histoire de cette période locale à l'aide de documents originaux empruntés aux Archives départementales d'Avignon et aux Archives municipales de Reims. H. M.

RECONSTITUTION DE LA VOIE ROMAINE DE REIMS A COLOGNE PAR NOVIONPORCIEN, WARCQ ET ETION, par l'abbé Dessailly. Paris, Ch. Delagrave, 1891, in-8° de 19 pages.

L'auteur de cette brochure suit avec une méthode et une sagacité Jouables le tracé d'une voie souvent confondue avec celle de Reims à Trèves. Elle avait été antérieurement indiquée par Bergier et D. Lelong, puis reconnue sur le terrain par M. Mialaret en 1864 : les géographes locaux n'ont donc pas cessé d'en affirmer l'existence, et d'aussi nombreuses mentions n'avaient pu échapper à la Commission topographique des Gaules. Mais si le travail de M. l'abbé Dessailly n'est pas une révélation, il n'en a pas moins son intérêt L'auteur identifie savamment, comme l'avait déjà fait M. Digot dans son Histoire d'Austrasie, la station de Noviomagus avec Novion-Porcien, et développe d'excellentes raisons à l'appui de son opinion: il est moins heureux pour la station de Mosa, car il écarte Castrice et propose Etion en se fondant sur de nombreux accidents topographiques. M. Mialaret avait, non sans des motifs puissants, choisi Montcy; le nom de ce lieu, situé dans une vaste plaine, est dénaturé de fraiche date; il s'appelait encore Montcy au xe siècle (Cartul. de Rethel, no 159) et, sous ce vocable, on retrouve sans grand effort le Mose antique. La distance entre Noviomagus et Montcy est aussi plus conforme aux données de la Table de Peulinger.

Quant à Meduantho, le consciencieux abbé se borne sans insister beaucoup, à proposer Nohan, et il reconnaît que, pour rapprocher les deux noms, il faut avoir recours à une « apocope » et à des combinaisons étymologiques compliquées.

Ses prédécesseurs paraissent avoir été plus heureux en faisant Meduantho de Mende-Saint-Etienne, hameau dépendant de la commune de Longchamps, à une lieue et demie au nord de Bastogne. C'est une station antique bien connue, déjà signalée par Berthollet dans son Histoire de Luxembourg comme point de croisement de deux voies romaines dont l'une est la voie de Reims à Cologne.

Il ne faut pas oublier le docteur Masson qui dès 1861, dans ses Annnales ardennaises (pages 281 à 289), étudia la voie de Reims à Cologne, et suivit son trajel sur le sol jusqu'à Montcy. Nul doute que si l'érudit abbé Dessailly avait connu cette description en 1891, il se fût rallié aux judicieuses conclusions du docteur Masson. V. DE BAR.

LOUIS HOUDARD. ETUDE A PROPOS D'ANTIQUITÉS RECUEILLIES EN TUNISIE, Paris, G. Steinhei!, 1892, in-8°, 51 p. 4 pl.

Depuis que la France a étendu sou protectorat sur la Tunisie, les antiquités sont sorties de terre dans toute la Régence, et il n'est pas un officier, un commerçant ou un simple touriste qui n'ait rapporté en France quelque souvenir archéologique recueilli dans ce pays. Plusieurs de ces précieux objets sont aujourd'hui déposés dans nos musées provinciaux, sans parler de ceux, très nombreux, qui ont été enrichir les collections du Louvre. M. Louis Houdard, conservateur du musée municipal de Saint-Dizier (HauteMarne), signale, dans un récent travail, un certain nombre de monuments antiques recueillis à Carthage et offerts au musée de Saint-Dizier par M. Moissonnier, ancien pharmacien en chef du 19° corps d'armée et feu M. Lucas, ancien lieutenant de vaisseau et directeur du port de la Goulette.

On y remarque deux monuments de style punique. Le premier est une stèle votive, anépigraphe, avec l'image de la déesse Tanit, debout, de face, la main droite levée à la hauteur de la poitrine, la paume tournée en dehors. Il existe toute une série d'ex-votos analogues. Comment a-t-on pu s'imaginer que cette sculpture avait servi de plaque indicatrice d'une des rues de la nécropole punique (p. 9)? - Le second est la partie supérieure d'une stèle votive à Tanit, avec deux lignes de caractères néo-puniques; le fronton est orné d'une main droite ouverte, la paume tournée en dehors. Ces deux monuments sont gravés sur la planche I.

Parmi les antiquités d'époque romaine, nous signalerons :

1° Une vingtaine de fragments de mosaïque de l'époque impériale, et quatre autres fragments, plus anciens, trouvés dans les fouilles du temple d'Esculape, sur l'acropole de Carthage. 20 Seize fragments de peintures murales.

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3 Cinq chapiteaux de colonnes, en marbre blanc, d'ordre corinthien. L'un d'eux a été retiré de la darse de l'arsenal de la Goulette.

4o Un chapiteau de pilastre en marbre gris, très bien conservé, ayant fait partie de l'ancienne collection du Kaznadar.

50 Trois chapiteaux en pierre calcaire.

6 De nombreux fragments d'architecture dont quelques-uns sont d'un travail excellent.

7 Une statue d'impératrice romaine en marbre blanc, debout, drapée; la tête, les pieds, la main gauche et le bras droit manquent (pl. II). Qu'est-ce que la statue colossale d'empereur romain, trouvée à Carthage en 1884 et qui aurait été transportée au Louvre (p. 26-27) ?

8° Une tête de femme, un bras droit de stalue, un torse nu de jeune fille, un fragment de statue virile en costume militaire, une main colossale, un fragment de jambe de Satyre, une griffe de

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