Imágenes de páginas
PDF
EPUB

ordinaire du roi Louis XIV, au sujet duquel il a retrouvé d'intéressants détails dans un recueil manuscrit de la Bibliothèque de Troyes, il était fils de l'ingénieur troyen Claude Denis, premier fontainier des rois Louis XIII et Louis XIV. Il fit ses études à Montpellier et revint exercer la médecine à Paris, où il se distingua par ses essais sur la transfusion du sang, opération dont il est regardé comme l'inventeur. Elle devait, pensait-on, supprimer les maladies, la vieillesse et même la mort. A la suite d'un accident, elle fut interdite par un arrêt du Parlement du 17 avril 1658. Appelé auprès de Charles II, roi d'Angleterre, qui lui proposa d'être médecin, Denis préféra rentrer à Paris, où sa maison devint le centre d'une réunion scientifique dont les travaux ont été publiés dans le troisième volume du Journal des Savants. Mais à partir de 1667, ses idées devinrent singulières et il publia des œuvres bizarres dénotant une altération de ses facultés.

Le travail de M. Det met en lumière, de la façon la plus heureuse, un membre distingué d'une famille troyenne à peu près inconnu jusqu'ici.

M. de la Boullaye rend compte de la découverte et de la captation de sources sur le territoire de Maraye-en-Othe, pour l'alimentation de cette commune. Le forage d'un puits, d'environ 50 mètres de profondeur, dans le bois communal, au canton de Gros-Jarron, situé à 1,800 mètres du village, avait fait découvrir, à une altitude supérieure à celle de ce dernier, une nappe d'eau présentant toutes les conditions requises. En exécutant la canalisation, le hasard fit rencontrer, à une distance d'à peu près 1,200 mètres de Maraye, un cours d'eau abondant; en procédant à sa captation, on arriva, 100 mètres de là, à une grotte garnie de stalactiles, dont des échantillons sont présentés, et au fond de laquelle roule une véritable rivière souterraine, dont le débit a été évalué 800 mètres cubes par jour. Il n'est pas douteux que des cours d'eau souterrains analogues existent dans le vaste plateau de la forêt d'Othe.

ELECTION

M. Fernand Daguin, secrétaire général de la Société de Législation comparée à Paris, est élu membre correspondant.

[ocr errors]

DONS FAITS AU MUSÉE DE TROYES. Pendant le premier trimestre de l'année 1892, le Musée de Troyes s'est enrichi des objets suivants :

PEINTURE

M. Joseph Audiffred, membre correspondant à Paris - 1° Un Arabe et son coursier, par Couverchel (Alfred), né à Marseille (Oise), élève d'Horace Vernet et de Picot; 2° Bouquet de fleurs et fruits, par G. de Joigny; 3° Fleurs dans une jardinière, par Vincelet; 4° Portrait du père Joseph, par Georges-Jean Vihert,

né à Paris, médaillé 1864, 1867 et 1868, décoré 1870. Elève de Félix Barrias; - 5o Portrait d'une Dame (Ecole de Mignard); 60 Une sainte Famille (attribué à Mignard).

ARCHÉOLOGIE

M. Chuchu, propriétaire à Villemorien:

Une hache et des

fragments de haches en silex trouvés à Villemorien, lieu dit La Penaire; Une hache en lumachelle trouvée à Villemorien, lieu Les Parsonneaux.

M. Emile Jacquemard, cultivateur à Courtavant, commune de Barbuise Un grattoir en silex de l'époque paléolithique et un petit mouton en terre cuite paraissant dater de l'époque carlovingienne. Ces deux objets ont été trouvés près du jardin de l'ancien fief de la Cour Maraille (ou Cour des Mardelles), commune de Barbuise, dans des terres jectisses, à une profondeur inférieure à un mètre.

Une

un ornement

M. le docteur Millot, membre associé, à Aix-en-Othe : hache en roche verdâtre (époque néolithique), trouvée à Aix-enOthe; - une petite cuillère à encens, en laiton; de meuble, en cuivre jaune, style Louis XIV; poudre en cuir estampé aux armes de France, xvIIe siècle.

une poire à

M. Andry (Charles-Albert), adjoint au maire de La Villeneuveau-Châtelot, et M. Andry, son fils: 1° Un trident en fer et un fer de cheval, trouvés à La Villeneuve-au-Châtelot, dans le lieu dit En Rouest; 20 une clé en bronze trouvée dans le lieu dit La Rometière; 3o deux vieilles clés en fer et un vase funéraire provenant d'un endroit du même finage, qui paraît rempli de sépultures anciennes. Il est situé entre les bâtiments de la grande ferme de La Villeneuve et l'ancien fossé de défense longeant la route de Bray. Les squelettes rencontrés dans cet emplaceinent avaient sous la main des plats contenant des os de volailles; 4o une petite plaque carrée, en cuivre, qui était fixée par des clous de même métal, et dans laquelle on a découpé sans symétrie un trou carré. Même provenance.

M. Nogent-Dupont, propriétaire à Bouilly: Une ancienne serrure de bahut, en fer découpé.

MM. Coudrot et le docteur Millot, membre associé, à Aix-enOthe Un petit coffret à bijoux, en fer, avec fermeture à secret. Il a été doré à l'intérieur, et porte, de chaque côté, deux appendices destinés à recevoir nne courroie de suspension.

M. Bardet, membre associé, à Villenauxe : Un éperon en fer, trouvé dans les champs, à Périgny-la-Rose.

Mme veuve Boudart, propriétaire à Périgny-la-Rose : Huit carreaux et fragments de carreaux vernissés, provenant des ruines de l'ancien château-fort de Périgny-la-Rose. Mile Hermance Millot, à Aix-en-Othe: soucoupe, vieil émail cloisonné de Chine;

[ocr errors]

Une tasse à thé et une

une série de vingt

cinq assignats, papier-monnaie de la première République Française; un plat en faïence à décors en couleurs sur fond rouge, et deux assiettes portant des dessins imprimés en noir.

Un anonyme : Un brasero en faïence (époque Louis XV).

M. Charles Savetiez, membre résidant: Une plaque en cuivre argenté ayant servi aux gardes particuliers des propriétés de la famille Aubry, d'Arancey; trois boutons de livréej aux armes de la maison Picot de Dampierre.

-

[ocr errors]

M. le docteur Millot, à Aix-en-Othe Une tabatière plate en racine de buis sculptée, portant sur son couvercle le buste de Charles X, roi de France, avec la légende: CHARLES X, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE. Il est des Français l'amour et le plaisir, puisse son règne durer à jamais. Sur le fond de cette boîte, entre deux branches d'olivier, et sous une main placée sur la charte, on lit un extrait du discours prononcé par le roi le 12 septembre 1824.

M. Alphonse Thomassin, propriétaire à Troyes: - Une bourse en soie aux trois couleurs de France, datant della première République. Elle a appartenu au nommé Bernard, dont la biographie a été donnée par Amédée Aufauvre dans le Propagateur de l'Aube, n° du 15 mai 1842.

NUMISMATIQUE ET SIGILLOGRAPHIE

MM. Andry père et fils, à La Villeneuve-au-Châtelot : Un moven bronze de Marc-Aurèle.

M. Hélénus Gommerey, à Aix-en-Othe

[ocr errors]

romaines, grands, moyens et petits bronzes; une monnaie de

[ocr errors]

Onze monnaies

deux jetons de Nuremberg; un double

[ocr errors]

Henri II, argent; tournois de Louis XIII; un denier tournois de Louis XIV, et une pièce de dix centimes de Napoléon Ier, le tout trouvé à Aixen-Othe.

M. le docteur Millot, à Aix-en-Othe: Deux monnaies romaines, grands bronzes; -huit [monnaies royales françaises; trois monnaies étrangères, une en billon, une en cuivre et une en nickel.

-

M. Bardet, membre associé, à Villenauxe : Plusieurs monnaies, doubles tournois de Philippe VI de Valois (trois types différents), et un jeton en cuivre (très oxydé) du xive ou du xve siècle. Ces monnaies ont été trouvées avec d'autres en 1887, dans la partie nouvelle du cimetière de Villenauxe.

M. Gatouillat, horloger à Marigny-le-Châtel :- Un grand blanc de Charles VII (argent), frappé à Bourges, et un jeton en cuivre datant du xve siècle. Ces deux monnaies ont été trouvées sur le finage de Marigny.

M. le docteur Millot, à Aix-en-Othe: Un cachet en cuivre jaune, portant en exergue la légende: Ressort du Tribunal de

paix d'Aix-en Othe (Aube); et, au bas : Maillard-Moulin, notTM à Maraie.

ETHNOGRAPHIE

M. le docteur Millot, à Aix-en-Othe:

Un poignard chinois avec poignée en os et fourreau en bois garni de cuivre jaune.

HISTOIRE NATURELLE

M. Gustave Doré, conservateur des Hypothèques à Boulognesur-Mer : Deux oiseaux: un plongeon cat-marin et un guillemot. M. Gaston de Champeaux, lieutenant au 13e chasseurs à pied, à Chambéry: Un échantillon de mica provenant des Alpes de Savoie.

BIBLIOTHÈQUE DU MUSÉE

M. A. Rivière, membre correspondant à Châlons-sur-Marne : Un exemplaire du diplôme gravé en 1804, par C.-N. Varin, pour la Société d'Agriculture, Commerce, etc... de la Marne, et retouché et additionné, en 1865, par un des fils de ce graveur.

SOCIÉTÉ HISTORIQue et archéologique de Chateau-THIERRY (Séance du mardi 5 avril 1892).

I.

Tilvot:

Aveu et dénombrement des seigneuries de Gland et du

Le 10 septembre 1672, messire Henri d'Argouges <<< conseiller et aumosnier du Roy, abbé commandataire de l'abbaye du Mont Saint-Quentin-lez-Péronne, seigneur des Grèves, Gland, le Tilvot et autres lieux, advoue tenir en plain fief, foy et hommage de hault et puissant seigneur Mer le duc de Bouillon à cause du chastel et duché de Chaûry les terres et seigneuries des dits lieux >.

La terre du Tilvot a longtemps suivi la fortune de celle de Gland; ces deux domaines, ainsi que beaucoup d'autres avoisinant Fère-en-Tardenois, appartenaient au seigneur de Mont-Saint-Père. C'est en compulsant les documents (obligeamment confiés par M. Paillard) que M. Moulin a pu établir la succession presque complète des seigneurs de Gland et de Mont-Saint-Père. D'abord, Jehan de Milly (acte de 1524); les d'Argouges dont il est question dans des actes de 1625; puis Louis Marquet, receveur général des finances (le seigneur dont les domaines sont de beaucoup les plus considérables, actes de 1752); puis Jean-Maurice de Faventine (1779), célèbre par sa générosité et sa bienfaisance, un émule des de la Badoyère de Nogent; Jean de Bastard, baron d'Estang (1813); enfin, M. Aigoin, conservateur des hypothèques à Meaux, beau-père du regretté M. Hachette.

II. — M. Harant s'est rendu acquéreur d'une fort belle pièce de monnaie romaine, moyen bronze, à fleur de coin et qu'il soumet à la Société. Elle a été trouvée aux Hérissons, sur l'em

placement d'Olmus · si cher aux Castrotchodoriciens en général et à M. Harant, en particulier; elle porte sur la face: Divo Constantio pio; au revers: petit édicule avec l'inscription: Memoria felix.

Un des ouvriers employés au terrassement du talus du château, derrière l'Hôtel-de-Ville en construction, a trouvé récemment une monnaie gauloise anépigraphe, au relief saillant, type du cheval. M. Fauconnier, architecte, sous la surveillance duquel se font les travaux, doit soumettre à l'examen de la Société les monnaies, vestiges ou objets curieux qui pourraient être découverts.

SOCIETE D'ARCHEOLOGIE, SCIENCES, LETTRES ET ARTS DE SEINE-ETMARNE (Séance du 5 juillet 1891).

Allocution prononcée par M. LEROY, président de la Société.

Messieurs,

Appelé par vos suffrages à l'insigne houneur de présider nos séances, ma première parole doit être l'expression de ma reconnaissance envers vous, qui avez poussé l'indulgence jusqu'à me choisir, alors que tant d'autres de nos confrères étaient plus capables d'arrêter votre attention. Elle doit être aussi la manifestation d'un profond sentiment de regret, que vous partagez tous, pour la perte de l'homme éminent qui dirigeait nos travaux avec des qualités que je ne peux me rappeler sans être effrayé de mon insuffisance à lui succéder.

Ce qui diminue ma crainte, Messieurs, c'est l'espoir que votre bienveillance me soutiendra, jusqu'au jour où vous me déchargerez de l'honorable mission que vous m'avez confiée, et que je n'ai acceptée qu'avec la pensée de la voir transmettre, à l'expiration de l'année, à un autre de nos confrères, plus compétent que moi.

J'ai maintenant, Messieurs, le douloureux devoir de parler des pertes regrettables que la Société a faites en ces derniers temps et dont le souvenir est encore présent à votre mémoire. Ces pertes sont nombreuses MM. Foucher de Careil, Eymard, Chapu, Bancel, Buval, Doigneau, et, avant eux, MM. Dégout, Delaforge, Fréteau de Pény, Decourbe, Cotelle, nous ont été enlevés par la mort.

Vous savez tout l'intérêt que M. Foucher de Careil portait à notre Société, dont il avait accepté la présidence malgré ses multiples occupations. Il ne se contentait pas de la présider et de l'administrer. Il prenait une part active à ses travaux en faisant assez souvent, au sein des séances, de véritables conférences sur des sujets d'histoire, de géographie, d'archéologie, d'économie politique. Ses études, ses lectures, ses voyages, lui fournissaient des éléments de discours, d'allocutions et de récits qui tenaient ses auditeurs sous le charme de sa parole facile, éloquente, toujours agréable. Combien de fois, lorsque l'ordre du jour était peu

« AnteriorContinuar »