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qui se sont faits parmi nous, assurons la continuation d'une œuvre qu'il serait fâcheux de voir péricliter et périr.

Autour de nous, à Melun même ou dans le département, de nouvelles Sociétés se fondent, les anciennes poursuivent le cours de leur prospérité et s'offrent à nous comme autant d'exemples à imiter.

La reprise projetée de la publication d'un Bulletin annuel me fait augurer favorablement de notre avenir. C'est par son Bulletin, régulièrement édité, que la Société archéologique de Seine-etMarne se fit, dès les premières années de sa fondation, un rang honorable parmi les Sociétés savantes de France.

Ce rang, votre concours le maintiendra, l'accroîtra encore, je n'en doute pas, et nous réaliserons, par l'association de nos efforts, le but auquel nous tendons tous le retour des jours prospères qui ont signalé le début de notre Société, quand elle comptail dans ses rangs les Bourquelot, les Carro, les Grésy, les Dauvergne, les Pontécoulant, les Ponton d'Amécourt, et d'autres qui étaient son orgueil et sa gloire.

* *

SOCIÉTÉ D'ARCHÉOLOGIE, SCIENCES, Lettres et arts de MEAUX (Séance du jeudi 17 mars 1892). - Présidence de M. Muller, vice-prési

dent.

Sont déposés sur le bureau :

Par M. l'abbé Barbel, une bulle de Clément XII avec majuscules splendidement ornées, accompagnée d'une transcription et interprétation due à l'obligeance de M. l'abbé Jouy.

Sont offerts également :

Par un anonyme, une série de photographies, très réussies d'ailleurs, des ruines de l'abbaye de Chaalis et du domaine d'Ermenonville.

Par M. du Chatellier, sa Notice sur un vase trouvé dans un tumulus à Saint-Pol-de-Léon.

Par M. G. Husson, une brochure dont il est l'auteur sur un poète briard, Médéric Charot.

Par M. l'abbé Néret, son essai de monographie de Saint-Vrain (Marue).

M. le Président annonce à la Société que Mme Bocquet-Liancourt met à sa disposition un cercueil en pierre trouvé au faubourg SaintNicolas; M. Carton sera prié d'en prendre livraison. Un travail de notre regretté président sur l'histoire de Meaux au XVIIIe et au XIXe siècle est également signalé.

M. le Secrétaire lit un travail de M. l'abbé Weidenbach sur l'Histoire de S.-Pathus pendant la Révolution. Complétant les mémoires du temps par les derniers échos de la tradition orale,

il restitue avec bonheur un épisode intéressant du grand drame, fait revivre la curieuse figure du curé Claude de la Palisse, prêtre assermenté et bientôt maire de S.-Pathus dont il dirige les délibérations municipales dans la sacristie, transféré en 1799 à la cure de Barcy, démissionnaire à la signature du Concordat et décédé en 1814 dans sa première cure. Le cahier des doléances de ladite paroisse aux Etats-Généraux achève le tableau, expliquant sans les justifier les violences qui suivirent, par l'arbitraire de l'autorité seigneuriale, par des abus criants se rattachant surtout au droit de chasse, véritable fléau de l'agriculture d'alors.

M. Gassies, toujours avec le même intérêt, poursuit son étude sur le Prieur de Chaalis, Guillaume de Guigneville, dont l'œuvre poétique où la muse latine alterne avec la muse française, est très justement définie: Un Roman de la Rose se terminant par une Imitation de Jésus-Christ. Au lieu d'attaquer de front le roman satirique dont le scepticisme licencieux provoque les foudres d'un Gerson, le Roman des Trois Pèlerinages lui emprunte pour le combattre son arme favorite, l'allégorie. Grâce à cette attachante résurrection, il prendra rang dans le mouvement intellectuel du xive siècle entre ces deux productions si différentes de la littérature du Moyen-Age.

Séance du jeudi 21 avril 1892.

sénateur, président.

Il est fait don :

:

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Par M. l'abbé Richard de pointes de flèches, venant de la Dordogne ;

Par M. J. Barigny: de 4 médailles à classer au médaillier général;

Par M. Rabaté de 10 pièces anciennes;

Par M. Adrien de l'Almanach historique de Meaux, 1778;

:

Par M. Benoist, sénateur: d'un lot important de monnaies dans un coffre de fer et d'autographes: de M. de Polignac, évêque de Meaux, 1781; Mme de Montmorin, dernière abbesse de Jouarre; Bernier, lieutenant général criminel à Meaux, 1774; duc de Tresmes, 9 novembre 1765; Mar de Cosnac, évêque de Meaux, 3 juillet et 15 décembre 1826; Marie-Madeleine de la Vieuville, comtesse de Parabère, 1734; billet de la loterie royale, 1792; lettre du duc Léon de Gesvres;

Par M. Mercier d'une pièce de monnaie gauloise portant le nom d'un chef meldois, trouvée à Sammeron.

M. Carton offre pour le Musée de la Société 48 monnaies d'argent et de bronze, gauloises, romaines et françaises.

M. Carton donne ensuite communication d'un médaillier qu'il vient d'organiser pour la Société d'archéologie. Des indications très détaillées et très nettes accompagnent chaque pièce. Les

évêques de Meaux, les comtes de Champagne, les rois de France, ont leur médaillier spécial; les monnaies anciennes, gauloises, romaines, coloniales, grecques constituent pour l'antiquité un fonds déjà très intéressant.

D'ailleurs les membres présents s'empressent de l'enrichir; aux dons annoncés au début de la séance s'ajoutent :

Deux jetons offerts par les notaires de Meaux; un Constantin par M. Adrien.

M. Carton présente ensuite une carte de la généralité de Paris, 1635, et une autre du pays de Brie, achats faits au nom de la Société. M. Berret y relève en plus d'un endroit une orthographe intéressante pour l'étymologie de la localité.

M. Benoist fera les démarches nécessaires pour que la Société soit reconnue d'utilité publique.

Dans la dernière session de la Société d'archéologie de Bruxelles, tenue sous la présidence d'honneur du comte de Frandre, M. le baron de Loë a donné lecture d'un rapport sur le Musée du château de Baye, si riche en antiquités concernant les époques préhistorique et protohistorique de la Champagne.

DONS AU MUSÉE DE CHALONS-SUR-MARNE.

Deux ouvrages d'art ont été attribués au Musée par décret du 31 décembre 1892. Ce sont :

1o Un tableau de Desportes, intitulé: Fruits sur un banc. » 2 Un buste en marbre intitulé: « Jeune fille couronnée de lierre.» (Auteur inconnu).

M. le docteur Mohen a offert au Musée son buste, grandeur naturelle, œuvre du sculpteur Trouillot. Cette œuvre, d'une exécution remarquable, a été immédiatement placée au Musée, dans la salle des monuments Mohen.

M. Goerg, inspecteur de la garde civique à Haïphong (Tonkin), vient d'envoyer au Musée une collection d'échantillons minéralogiques recueillis par lui dans l'Extrême-Orient.

M. Bour

DÉCOUVERTE ARCHÉOLOGIQUE A DOMMARTIN-LETTRÉE. geois, instituteur à Dommartin-Lettrée (Marne), vient de découvrir une sépulture gauloise sur le territoire de cette commune.

Le corps, mesurant 1-75, était couvert de 8 crochets en fer que M. Bourgeois suppose être l'armature d'un bouclier en bois de grande dimension. Des archéologues auxquels il a soumis ces fer

rements n'ont pas encore vu cette disposition et n'osent se prononcer sur leur origine.

On a découvert dans les fouilles d'une maison située avenue de Metz, 13, à Châlons, et appartenant à M. Ch. Guérin, adjudant en retraite, un double tournois de Henry de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, de l'an 1622; un double tournois de Louis XIII, roi de France et de Navarre, de l'an 1617; enfin un petit bronze à l'effigie de Postumus, empereur des Gaules, qui fut assassiné après un règne de sept ans, de l'an 260 à l'an 267.

LOISY-EN-BRIE.

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Dans une fouille qu'il a récemment pratiquée sur une de ses propriétés, territoire de Loisy-en-Brie, M. Eugène Lejeune, cultivateur au Petit-Loisy, a mis à découvert une tombe très ancienne, renfermant les ossements d'un homme de grande taille, ainsi que les objets d'or suivants : un bracelet ciselé, pesant 130 grammes; un autre uni, du poids de 103 grammes; une superbe broche pesant 50 grammes, et trois anneaux pesant ensemble 16 grammes.

Dans la coquette église

UN DON DE Mme LA DUCHESSE D'UZES. de Poissy a eu lieu, le dimanche 15 mai, l'inauguration d'une statue, en marbre blanc, de la Vierge, due au ciseau de Manuela, le pseudonyme artistique et littéraire, on le sait, de Me la duchesse d'Uzès, la châtelaine de Boursault (Marne).

La Vierge est représentée assise, la figure méditative, les yeux baissés et tenant sur ses genoux l'enfant Jésus.

C'est un mélange de styles roman, byzantin et gothique, qui est d'un très religieux effet et qui s'harmonise, d'ailleurs, avec le style, ou plutôt les styles de l'église de Poissy.

La cathédrale de Reims va recevoir prochainement une œuvre d'art, don de son archevêque, S. E. le cardinal Langénieux. C'est une haute et belle statue de saint Pierre, exécutée dans le goût de la statuaire de la décadence romaine. Les vêtements du personnage sont en bronze, la tête, les mains et les pieds en marbre blanc, et le socle en marbre de différentes couleurs.

L'inauguration du monument élevé sur la tombe d'Olivier Métra

dans le cimetière de Bois-le-Roi, et dû au ciseau du sculpteur Ludovic Durand, a eu lieu le 12 mai.

M. le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts y était représenté à côté des membres du Comité de la souscription, des délégués de la Société des auteurs et compositeurs de musique, et de la presse de Seine-et-Marne, du Conseil municipal de Bois-leRoi, etc.

Le monument, de toute beauté, se compose d'une lyre formant piédestal et supportant le buste du célèbre artiste, d'origine rémoise, comme l'on sait. La tête est d'une ressemblance frappante, et le visage, un peu rajeuni, rappelle exactement les traits de Métra, à l'époque où il écrivit cette admirable série de valses qui le mit au rang de nos plus brillants compositeurs français. Plusieurs discours ont été prononcés par MM. Aurélien Scholl, Victorin Joncières, Souchon, Grenet-Dancourt, etc.

On lit dans les Promenades au cimetière de la Madeleine, par Stéphane C... Amiens, 1845, in-8°, les mentions suivantes de notabilités champenoises :

Ici repose

Marc Edme RIGOLLOT

docteur en médecine de la Faculté de Montpellier,

I membre de l'Académie et de la Société médicale d'Amiens,
membre du jury de médecine,

et ancien juge en la Cour criminelle de la Somme,
né à Beauchemin (Haute-Marne)

le 27 Avril 1749

décédé à Amiens, le 29 septembre 1832.

Suivent quelques indications biographiques sur le docteur, père du médecin-numismate.

Le recueil mentionne aussi Limonas (Jacques-Adrien-Augustin). Né à Troyes en 1741, mort à Amiens, le 9 février 1830. Limonas était supérieur de l'Oratoire d'Angoulême à la Révolution. Caché à Montdidier pendant la Terreur, il devint ensuite juge, puis conseiller à la Cour d'Amiens. L'Académie des sciences, arts et belleslettres du département de la Somme l'avait élu secrétaire-perpétuel.

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Vous êtes priés d'assister aux Messes qui se diront Lundi 25 Juin 1759,

1. V. la Revue, 1891, p. 373.

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