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de la procuration générale et spéciale que lui a passée ladite dame son épouse1.

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APPENDICE

Actes extraits des Archives de Cuchery, Canton de Châtillon-surMarne et relatifs aux Godet de Crouy qui y possédaient un château, et les hameaux de Orcourt, Ménicourt et Grandcourt.

1641. Clair Godet, fils de M. de Crouy, écuyer, est parrain. 1647. Le 25 novembre, baptême de François Godet, fils de M. de Crouy, et de damoiselle Marie Guérin.

1649. Le 7 octobre, baptême de Jehan Godet, fils de Jehan Godet, écuyer, et de Marie Guérin.

1655. Le 21 juillet, baptême de Claude de Godet, fils de Jehan de Godet, écuyer, sieur de Crouy, et de Marie Guérin, né le 17. 1674. Le 20 juin est décédé honorable personne Jean Godet, écuyer, seigneur de Crouy, en son vivant demeurant à Orcourt, paroisse de Cuchery. Inhumé le lendemain dans l'Eglise.

1677. Le 8 juin, baptême de dam Louise-Antoine-Nicole, fille de M Gaspard Guérin, seigneur de Sauville et de dam11。 Louise Godet, demeurant à Orcourt. Parrain: Antoine Godet d'Onay, vicomte d'Arcy-le-Ponsart en partie; marraine : dame Nicole le Lieur, son épouse.

1678. Le 2 septembre, baptême de Robert Guérin, fils des mêmes.

1678. Le 16 octobre; décès de Marie Guérin, fille de Gaspard et de Louise Godet, demeurant à Orcourt; inhumée le même jour dans l'église.

1679. Le 26 septembre, baptisé François Godet, fils de Charles Gaspard Godet, écuyer, seigneur de Crouy, et de damoiselle Suzanne de Cabaret. Marraine Marie de Guérin, grand'mère.

1680. Baptême de François, fils de Mr Gaspard de Guérin, écuyer, sieur de Sauville et de Louise Godet (30 octobre).

1680. Le 2 novembre, baptême de Françoise-Nicole de Cabaret, fille de Louis de Cabaret, écuyer, sieur de Vauselle, demeurant à Jinge et de damoiselle Claude Godet.

1682. Le 26 avril, baptême de Charlotte de Guérin, fils de Gaspard, écuyer, s de Sauville, demeurant à Orcourt, et de Louise Godet.

1684. Le 29 octobre, décès de dame Marie de Guérin, veuve de M. Jean Godet, écuyer, s' de Crouy, âgé de 75 ans, inhumée dans l'église le 31.

1. Le château fut acheté par M. Loche, qui le fit détruire; son petit-fils, M. Pavillier-Loche, en possède encore les restes.

DU PRIEURE DE

NOTRE-DAME & SAINTE-MARGUERITE

DE LA PRESLE

CHAPITRE QUATRIÈME

De la translation du Monastère à l'extinction des Religieuses (1477-1676)

C'est à Rethel' que s'établirent les religieuses de La Presle. Assise au bord de l'Aisne, à quelques kilomètres au nord d'Ecry, la petite ville de Rethel, chef-lieu du comté de ce nom, était alors entre les mains de la maison de Bourgogne. Le prince qui la gouvernait était Jean de Bourgogne (+25 septembre 1491), héritier de son frère Charles décédé sans enfants en mai 1464.

Charles de Bourgogne, fils ainé de Philippe II, enterré à l'abbaye d'Elan (0. cist.) et de Bonne d'Artois, avait succédé à son père après la bataille d'Azincourt, en 1415, et fait subir à Rethel de sages et importants changements. Il avait, entre autres choses, après 1444, élargi l'enceinte de la ville et donné, par le fait, à celle-ci, un développement qui permettait aux habitants d'y demeurer plus à l'aise et aux nouveaux venus de s'y fixer plus facilement3.

Tel fut le cas des religieuses bénédictines du prieuré de Notre-Dame et Sainte-Marguerite de La Presle. Obligées de quitter leur ancien monastère et de se mettre à l'abri des dangers des guerres, elles choisirent de préférence la ville de Rethel où la proximité de La Presle, les fortifications du lieu et l'élargissement des murs d'enceinte rendaient facile l'établissement de leur maison.

• Voir page 190, tome IV de la Repue de Champagne.

1. V. à l'appendice.

2. D. Lelong, op. cit., 483, dit que ce prince fit murer la partie supérieure de la ville.

3. V. dans le livre de M. Chéri Pauffin, intit.: Rethel et Gerson, p. 84 (in-12, 1845), une description de cette enceinte de Rethel.

De quel eôté de la ville ees dames s'établirent-elles ? nous ne le savons pas. Ce qui est certain seulement, c'est qu'elles étaient dans ce séjour nouveau quand eurent lieu les incursions de l'archiduc Maximilien d'Autriche en Champagne (1478) et en Thiérache (1487); puis la ruineuse guerre des Impériaux (1321) durant laquelle Epernay, Château-Thierry, Châtillonsur-Marne furent pillées et brûlées, les Ardennes constamment envahies, la Champagne sans cesse traversée par des troupes, et qui ne se termina qu'en 1559 par la paix de Câteau-Cambrésis'.

Dans cette nouvelle situation, il est à croire, par conséquent, que les religieuses de La Presle ne souffrirent pas dans leurs personnes des maux de la guerre comme elles les avaient endurés autrefois; ce qui le prouve, c'est qu'elles prirent part d'une manière effective, comme leurs frères de Sainte-Vaubourg, aux chapitres généraux de Molesme des années 1528 et 1629, puisque le nom de La Presle se voit parmi les noms des maisons auxquelles appartenaient les membres capitulants. Mais les biens qu'elles possédaient encore aux environs de leur vieux monastère demeurerent sans culture et sans fruits, les revenus que leur devaient les seigneurs ou les fermiers devinrent presque perdus pour elles, leur participation aux charges de guerre n'en fut pas moins proportionnée à celle des habitants de Rethel et enfin leur état de pauvreté toujours le mème. Aueun document historique concernant directement le prieuré de La Presle ne rend évident ce que nous venons d'avancer; mais l'état misérable des habitants de Rethel à la moitié du xvIe siècle nous fait juger de celui de nos pieuses religieuses.

Dans une requête au roi, du 13 novembre 1560, les « poures habitans de Rethel remonstrent qu'ils sont limitrophes des pays et frontières de Hainault, Brabant, Luxembourg, Liège et Lorraine, subjects aux incursions et invasions des ennemis toutes et quantes fois que les guerres tant violentes ont eu lieu... et ont eu plusieurs grandes pertes tant en leurs personnes que biens.... et depuis 23 ans... ont fourni (assidument en avitaillement) vivres et munitions, chevaux et frais (et autres choses nécessaires pour le soulagement des gens de guerre....) ; et ils auroient (en 1453) été pillez ez environs dudit Rethel par un grand nombre d'Italiens étant alors au service de feu, d'heureuse mémoire, le roy François... ; et si ont les dits poures habitans fourni... soutenu pendant l'espace d'un mois ou environ l'armée des reitres retournée du camp d'Anghien, lesquels ont ruiné et pillé de rechef la plupart du pays réthelois, principalement les environs dudit Rethel, de sorte qu'ils ont exposé la

1. D. Lelong, op. cit., 396-428.

2. Bibl. nat., coll. de Bourg., XV, 276.

plus grande partie de leurs biens, et au moyen des frais insupportables, incursions des ennemis au camp de Grandpré, SaintQuentin et autres câmps, plusieurs desdits habitans ont été contrains laisser leurs biens et eux retirer hors du lieu pour l'oppression des ennemis et moleste des gens de guerre; de façon que pour lesdits insupportables frais, lesdits poures habitans étant dénués de la saine et entière partie de leurs biens n'ont pu besoigner à entretenir leurs murailles, remparts, chaussées, ponts et passages de leur ville'. »

Pour comble de malheur, deux ans plus tard, (1562, mars), la guerre civile provoquée par l'audace et les désordres des partisans de la nouvelle religion éclata dans toute la France. Nous n'avons pas à faire l'histoire de ce qui se passa durant ces dėmėlės sanglants de protestants et de catholiques qui durèrent jusqu'au règne de Louis XIV; la seule chose qui nous intéresse est de savoir ce que devint le prieuré de La Presle établi à Rethel, pendant ces temps désastreux.

Pour commencer, en 1563, il est probable qu'il eut une nouvelle charge à supporter. Sans doute pour lui aider à faire la guerre, le roi Charles IX ordonna que les gens d'église aliénassent de leurs biens jusqu'à concurrence de 100,000 écus de rente et revenus annuels pour subvenir aux besoins de l'Etat. En conséquence, des commissaires furent nommês pour faire ces aliénations dans toutes les abbayes et maisons religieuses qui n'auraient pas la somme d'argent à laquelle elles avaient été imposées. Nous ne savons pas ce à quoi fut taxé le prieuré de La Presle en cette circonstance, mais nul doute que les religieuses qui n'avaient pas d'argent eussent été obligées de se désaisir d'une partie des biens qui leur restaient et d'endurer de nouvelles privations. Cependant elles habitaient une ville où les comtes, en gardant fidèlement le parti catholique, ne devaient pas permettre aux Huguenots de nuire. Ces comtes, qui avaient été depuis longtemps de la maison de Clèves, avaient à cette époque, par le mariage de leur principale héritière, Henriette de Clèves, avec le fils de Frédéric II due de Mantoue, Louis de Gonzague pour successeur. Celui-ci, aussi bon catholique et non moins valeureux que ses prédécesseurs, se fit protecteur des maisons religieuses de son gouvernement. Ce fut lui qui fonda le couvent des Minimes de Saint-François de Paule, à Rethel, en 1575 (10 septembre) et l'œuvre des FillesMadame, en 1588; il fut également fidèle au roi qui érigea en sa faveur le comté de Rethel en duché (1580), et, si la violence des excès que les protestants et leurs alliés commettaient dans le Portien, jusqu'aux portes de Rethel, jointe à l'exemple du duc

1. Chéri Pauffin, op. cit., p. 105-106.

2. H. m de l'abbaye de Chaumont, II, 889.

de Guise, son beau-frère, l'entraîna un instant dans la Ligue, il fut un des premiers qui rentrèrent sous l'obéissance de Henri IV en 1594, sitôt après la conversion de celui-ci.

Son fils et successeur, Charles de Gonzague, fut encore un plus grand bienfaiteur des maisons religieuses du duché: ce fut lui qui fonda Charleville en 1696, et dans ce lieu ou à côté, un couvent de Capucins, 1625; un collège de Jésuites (1612-1620); un Hôtel-Dieu (v. 1626); un couvent de Chanoinesses de SaintAugustin, de l'Ordre du Saint-Sépulcre (1622); l'ermitage du Mont-Calvaire (1627); l'église Notre-Dame et un couvent de Carmélites (1633), « afin, disait la duchesse Catherine de Lorraine, sa femme, que non seulement les filles de Charleville, mais des lieux voisins, trouvassent le moyen d'offrir leur virginité « à Jésus-Christ. » Nul doute par conséquent, que ce prince ait été bienveillant pour le prieuré de La Presle.

Malheureusement, lorsque son père mourut, le 22 octobre 1595, et qu'il fut appelé à le remplacer, la guerre civile et la guerre étrangère, la peste, la famine, les bêtes avaient tellement ravagé la Champagne et le Rethélois que l'herbe croissait dans les rues de Rethel, que 1,800 habitants de cette ville avaient péri pendant la seule année 1596 et que personne n'osait sortir des maisons par la crainte des loups qui infestaient le pays'. Ces fléaux désolèrent la contrée jusqu'à la paix de Vervins avec les Espagnols en 1598 (2 mai).

Douze ans après la publication de cette paix, l'assassinat du roi Henri IV ouvrit pour la même ville une ère de maux plus grands encore (1610). En effet, Louis XIII était à peine assis sur le trône, sous la régence de la reine-mère, Marie de Médicis, que les princes parmi lesquels était le duc de Rethel, mécontents du crédit scandaleux du maréchal d'Ancre et de sa femme (1617), allumèrent la guerre civile en France et furent la cause pour laquelle, le 8 avril suivant, l'armée royale, forte de 15,000 hommes commandés par le duc de Guise, après avoir pris ChâteauPorcien (15-30 mars) vint mettre le siège devant Rethel. L'attaque ne dura que huit jours puisque le 16 avril, la ville capitula. Mais pendant ce temps le faubourg de Liesse fut presque entièrement détruit et les murs de la ville, depuis cette porte jusqu'à la tour Saint-Louis, ainsi que les maisons de la Grand'rue avoisinant les remparts furent renversés et brûlés par le canon des assiégeants".

Quel fut le sort du prieuré de La Presle dans ces circonstances? Il est certain qu'il partagea la souffrance commune; mais il ne fut pas détruit; peut-être même la soumission du duc au roi, la paix des princes ramenés par les traités d'Angoulême

1. D. Lelong, op. cit., p. 464 et Chéri Pauffin, op. cit., p. 120. 2. Chéri Pauffin, op. cit., p. 126.

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