Imágenes de páginas
PDF
EPUB

278. Le 22 janvier 1750, marié Henry-François Pargny et damoiselle Marguerite-Françoise Lallemant, fille de M. Pierre Lallemant, ancien Controleur des Domaines et de Bonaventure Rollaud. 279. Le 19 octobre 1750, décéda M. Vincent d'Aras, Seigneur en partie de Fagnières, 70 ans. Inhumé en cette Eglise.

280. Le 22 décembre 1758, décéda Monsieur Jean d'Aras maître de la Manufacture Royale de cette ville, 72 ans. Inhumé en cette Eglise.

281. Le 29 mars 1758, décéda damoiselle Marie-Jeanne d'Aras, 68 ans. Inhumée en cette Eglise.

282. Le 18 aoust 1760, inhumé en cette Eglise damoiselle Tanche Paris, epouse de M. François-Xavier Godet.

283. Le 19 janvier 1763, b. Catherine-Sophie, fille de Pierre-Jerome le Gorlier, 1er President au Présidial et de dame Françoise de Saint-Genis. P. Pierre-François le Gorlier, Seigneur de Verneuil.

284. Le 6 mars 1764, marié Simon-Jean-Baptiste Maulgué, fils de Jean-Baptiste Maulgué et de Anne Rodouan, de la paroisse Saint-Eustache de Paris et Marie-Antoinette Mathieu de Lioncourt, fille de feu Claude Mathieu de Lioncourt, Capitaine d'Infanterie et de Françoise Jeannot.

285. Le 29 décembre 1765, décéda Marie-Anne d'Aras, 90 ans, veuve de M. Jean d'Aras, maitre de la Manufacture royale. Inhumée aux Pères Jacobins.

286. Le 27 janvier 1767, marié Antoine-Cesar de Braux, ancien Capitaine au Regiment de Bresse, fils de feu Messire Jean-Baptiste de Braux, Chevalier, Seigneur de Vaux et de dame MarieLouise Doncet, et damoiselle Jeanne Collart, fille de Jean Collart et de feu dame Madeleine le Brun.

287. Le 18 décembre 1769, décéda damoiselle Marie-Perrette le Gorlier de la Grandcour, fille de Messire Jacques le Gorlier, Ecuyer et de damoiselle Anne d'Origny.

FIN DE LA PAROISSE SAINT-GERMAIN.

(A suivre.)

Cto D. DE R.

PRECIS D'UNE HISTOIRE*

DE LA VILLE & DU PAYS

DE MOVZON

(ARDENNES)

VII. Histoire militaire, jusqu'au seizième siècle. Il est très naturel, vu la position importante et la disposition du lieu, son assiette sur la Meuse, en un endroit assurément guéable à certains moments ', au pied d'une montagne d'où la vue domine un large espace découvert où serpentent et se réunissent la Meuse et la Chiers, de supposer qu'il dut y avoir là, dès les temps les plus anciens, quelque poste ou établissement militaire. Si nous n'avons rien de précis à avancer sur ce sujet, du moins pouvons-nous présumer que les Romains ont laissé des traces de leur passage dans le pays. Rappelons d'abord que nous sommes ici sur la limite du pays des Treveri et de celui des Remi, que la ligne frontière courait à petite distance entre Mouzon et Yvois, que la Meuse était fleuve rémois, que la Chiers était aux Trévires. La conquête de la Gaule Belgique, entreprise par César en 54, amena donc les Romains dans nos parages, et les commentaires consignent nombre d'opérations, de marches, d'attaques, de campements, de faits de guerre en un mot qui paraissent bien ne convenir qu'à Mouzon. Lorsque nous lisons qu'un lieutenant de César hiverne à la frontière des Rèmes et des Trévires, qu'il fait passer une rivière dans le même endroit, nous ne voyons pas qu'il puisse s'agir d'autre lieu que du Mouzonnais et de la Meuse. Ainsi au livre V, nous apprenons que César, qui est en Illyrie, se décide à se transporter au pays de Trèves, dont les habitans se permettent de résister aux Romains. Leur cavalerie est puissante;

• Voir page 881, tome III de la Revue de Champagne.

1. Les gués autour de Mouzon sont nombreux; la guerre de 1870 nous en rappellera longtemps le souvenir le Pré aux Bœufs, au-dessous de Mouzon, est un de ces passages existant certainement de toute antiquité, et la voie romaine, entrant par la porte actuelle de France, était très voisine de ce gué.

leur chef Induciomare est redoutable: il a levé des troupes, les a cachées dans cette forêt des Ardennes, qui s'étend du Rhin jusqu'aux confins des Rémois. Moyennant un petit arrangement avec Induciomare, César peut faire son expédition d'Angleterre. A son retour, il cantonne son armée, et place la quatrième légion, commandée par T. Labiénus, dans le Rémois, à la frontière de Trèves : le camp est donc sur la Meuse et plutôt à Mouzon, Alma et Létanne, positions merveilleuses, que vers Mézières, dans une situation peut-être un peu trop fermée. De plus la légion du Pô, avec cinq cohortes, est posée au pays de Liège, au delà de la Chiers, plus loin qu'Yvois et Bouillon. Moins de quinze jours après, Induciomare suscita une révolte; la légion du Pô dut lever le camp, et s'enfuir vers Labiénus, qui, inquiet de la défaite de ses voisins et craignant lui-même de ne pouvoir soutenir une attaque, avisa César que la cavalerie et l'infanterie de ceux de Trèves n'étaient qu'à trois milles de son camp. Mais les Trévires vainqueurs avec Ambiorix s'étaient jetés vers le Hainaut, et attaquaient Cicéron. César marchait au secours de son lieutenant, campé au delà des rièzes de Rocroi, et infligeait une première défaite à ses ennemis dans ce lieu qui, couvert de bois et de marais, l'empêcha de continuer sa poursuite. Labiénus, qui n'était qu'à cinquante milles de là, apprit le jour même la victoire de César. Les manifestations de la joie qui se produisirent au camp avertirent Induciomare qu'il ne lui restait plus qu'à déguerpir : il se retira du côté de Liège. Mais il n'en continua pas moins ses machinations et excita les peuples d'au delà du Rhin contre le nom Romain; au sortir de l'hiver, il se disposa à ravager le pays de Reims, et en premier lieu à attaquer Labiénus. Celuici campait en une position bien fortifiée par la nature et par l'art; il attendit l'occasion et tendit un piège à Induciomare. Le chef Trévire fut atteint au gué de la Rivière; il y fut tué et sa tête apportée au camp. Les troupes de Liège se retirèrent dans la forêt. Rien ne paraît mieux convenir au tombeau d'Induciomare que le Pré-aux-Boeufs ou le gué de Villers devant Mouzon.

Les Trévires ne renoncèrent pas, pour la perte de leur chef, à attaquer les Romains. Hirtius, au livre VIII des mêmes commentaires, raconte comment César dispersa ses troupes dans tous les états d'Ambiorix, envoya avec deux légions Labiénus qui défit ceux de Trèves dans un combat de cavalerie et leur tua beaucoup de monde; comment enfin il ordonna à ses légions

en quartier d'hiver de se réunir sur les frontières de Trèves, où il se rendit lui-même et fit la revue de ses troupes. Le pays entre Mouzon et Chiers, le Sartage, l'immense plateau en faible déclivité qui s'étend de Mouzon à Yvois, est un admirable champ pour une opération de cette nature.

Pendant les cinq cent quarante ans que les Romains ont occupé notre pays, il ne peut être douteux que Mouzon soit resté un de leurs postes les plus importants. Et précisément, parmi les divers corps répartis en Gaule, on trouve une légion désignée les « Musmagenses », qui occupe les rives de la Meuse. On a voulu y voir la garnison même de Mouzou, præsidium mosomagense; il est bien plus probable qu'il s'agit tout simplement d'une légion de la Meuse. Hadrien de Valois dans sa Notice dit : « In notitia Imperii Romani milites delectos incolis loci ejus contracto nomine Musmagenses, intra Gallias cum V. I. [Viro Illustro] Magistro equitum Galliarum constitutos. »

Ce pays, si bien situé pour un passage ou un séjour d'armées, vit en effet souvent les envahisseurs; et c'est par lui que les barbares firent leur entrée dans la Gaule. Les Vandales et les Suèves étaient en 406 sur les bords de la Meuse; les Francs, dont l'apparition était de plus de cinquante ans antérieure, s'emparèrent de Trèves en 413 et occupèrent la première Belgique, en refoulant les généraux Romains jusqu'à la Chiers et à la Meuse. Mouzon passa évidemment aux mains des rois francs, peut-être seulement de Clovis, puisque, comme on l'a déjà dit ailleurs, il en fait présent à saint Remi, l'apôtre de la contrée, qui l'avait converti au christianisme. Mais il est certain que le poste était occupé encore vers 420 par les Romains, qui y entretenaient un gouverneur et une garnison, comme le rappelle le martyre de Victor; que des luttes continues eurent lieu sur les deux rivières, et aussi plus haut sur la Meuse, vers Stenay, à Alma et à Vincy, où se trouvait un établissement gallo-romain considérable que des fouilles journalières font de mieux en mieux connaître, et dont la destruction remonte, selon toute apparence, au commencement du cinquième siècle.

Il semble qu'à partir de ce temps la nuit se fasse et qu'il ne soit plus possible de rien trouver qui concerne Mouzon. Il nous faut aller, pour rencontrer un événement militaire connu avec précision, jusqu'au temps de Charles le Chauve il s'agit de l'entrée en France, par Mouzon, du jeune Louis, roi de Germanie, avec une nombreuse armée, qui fit de grands

ravages dans le Mouzonnais. Louis avait profité de l'absence. de Charles le Chauve, parti à Rome pour s'y faire sacrer empereur par le pape Jean VIII (875).

Sous l'année 882 se place la première invasion des Normands dans ce pays. Remontant la Meuse, après avoir désolé la Champagne et le diocèse de Reims, ils arrivèrent jusqu'à Mouzon dont ils firent le siège. Ils réduisirent la ville en cendres ainsi que le château qu'avaient fait bâtir les archevêques. C'est en vain que le roi Louis III s'était, avec son armée, opposé à leur passage (884). Il fut battu et obligé de s'éloigner de Mouzon. La ville fut de nouveau soumise au pillage, et les environs souffrirent le même sort. En 889, ce fut le tour des Hongrois, qui brûlèrent encore la ville.

Après toutes ces déprédations, la forteresse des Archevêques était en piteux état : aussi voit-on Hérivée, en 902, faire édifier une enceinte nouvelle et solide, et fortifier le château.

Dans les querelles que suscitèrent les grands au faible roi Charles III, nous voyons que l'Archevêque de Reims Séulfe avait pris parti contre le Roi, et s'était joint aux ducs Robert et Raoul, qui avaient avec eux les Lorrains: c'est même pour recevoir les hommes de ceux-ci que Raoul s'était avancé jusqu'à Mouzon, en 923. Le comte de Vermandois aussi était opposé à Charles, et l'on croit qu'à cette époque, Séulfe aurait promis de faire élire archevêque de Reims, Hugues, le fils d'Herbert de Vermandois. Celui-ci du moins le prétendit, et à la mort de Séulfe, bien que son fils n'eût encore que cinq ans, il lui fit donner le siège, qu'avec l'approbation du roi, il administra pendant quelque temps avec l'évêque de Soissons, délégué par le pape pour exercer les fonctions spirituelles. Mais Herbert ne tarda pas à s'attirer la disgrâce du roi Raoul. En 930, le comte Boson, frère du Roi, s'empara de Mouzon, par trahison ou par ruse. Herbert passa la Meuse en des gués que l'on ne soupçonnait pas, et pénétra dans la place par une porte que les habitants lui avaient secrètement ouverte. Il fit main basse sur la garnison que Boson y avait mise (Flod., ch. 930).

Plus tard, le roi Raoul ayant fait le siège et s'étant emparé de Reims, où résidait son ennemi Herbert, ordonna qu'on élût un autre archevêque; Artaud, moine de Saint-Remi, fut choisi. Celui-ci fut un soutien de Louis IV, qui monta sur le trône après Raoul; aussi en récompense obtint-il de lui de nombreux privilèges, comme celui de battre monnaie à son coin. Cet attachement d'Artaud lui valut l'inimitié d'Herbert

« AnteriorContinuar »