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UNE NOUVELLE DÉCOUVERTE NUMISMATIQUE A REIMS. Les traces de séjour des Romains à Reims abondent dans cette ville et ses environs. Il n'est point d'année que des fouilles spéciales ou exécutées dans un but industriel ne fassent sortir de terre toutes sortes d'antiquités, et particulièrement des monnaies ou médailles qui viennent établir la chronologie des événements historiques ou des faits particuliers dont la contrée a été le théâtre.

La découverte dont nous allons parler n'a rien de plus remarquable qu'une autre ni par la valeur intrinsèque des pièces ni par leur rareté, mais leur réunion est intéressante en ce qu'elle complète les documents relatifs à la révolte des proconsuls romains dans les Gaules, laquelle prit fin avec la défaite de Tétricus par Aurélien, entre Reims et Châlons.

En avril dernier, des ouvriers terrassiers ont mis à découvert, aux environs du chemin de Reims à Cormontreuil, un dépôt de monnaies à l'effigie des empereurs Gallien et Claude II et de leurs compétiteurs dans les Gaules: Postume, Victorin, et les deux Tétricus, le père et le fils.

Pour juger de l'importance de ces monnaies qui, à l'exception peut-être d'une partie des pièces à l'effigie de Gallien et de Claude II, ont été frappées en Gaule, nous allons résumer en quelques mots ce qui s'est passé dans notre pays à cette époque.

Pendant que l'Orient se soulevait contre ses vainqueurs, pendant que Sapor, roi de Perse, faisait souffrir à l'empereur Valérien, son captif, les plus cruels tourments, et que Zénobie, reine de Palmyre, tenait en échec les armées romaines, Gallien, fils de Valérien, quittait les Gaules pour monter sur le trône impérial, qu'il déshonora par ses débauches, de 260 à 268.

A cette époque commence l'insurrection des Gaules, qui proclamèrent successivement empereurs leurs différents proconsuls.

C'est ainsi que Postume, préfet des Gaules, où il était né, se fit déférer le souverain pouvoir, à Cologne, en 258, par ses légions, et régna sur cette contrée pendant sept ans; le même fait se produisait dans toutes les parties de l'empire.

En 265 et sur les instances de Victorine, il s'associa Victorin, qui fut tué au siège de Cologne, en 267.

Après la mort de ces deux derniers, Victorine, ne pouvant à cause de son sexe occuper le trône, fit reconnaître pour succéder à Victorin un ancien forgeron du nom de Marius, qui, par son

mérite, était devenu général et qui, au bout de quelques mois, fut assassiné par un soldat, son ancien camarade de forge, à qui il refusait une faveur.

Alors Tétricus, gouverneur d'Aquitaine, et que l'on dit être parent de Victorine, fut proclamé empereur et régna cinq ans; il avait reconnu pour son sucesseur son fils, qui portait les mêmes noms que lui.

Pendant ces événements, Gallien étant mort en 268, attiré dans un guet-apens durant le siège de Milan, Claude II, son successeur et son meurtrier, ne voulut point s'occuper des Gaules révoltées, se contentant de la répression des Goths, ce qui lui valut le surnom de Gothique; il n'avait du reste régné que deux ans seul, depuis la mort de son père, étant mort de la peste à Sirmium en 270; mais son successeur, Aurélien, après avoir réprimé l'Orient par la destruction de Palmyre et la captivité de sa reine Zénobie, accourut dans les Gaules: Tétricus, vaincu dans les plaines de Châlons en 273, se soumit à son vainqueur. Quelques auteurs prétendent qu'il avait fait secrètement sa soumission et que la bataille ne fut que simulée, et qu'ainsi non seulement il sauva sa vie, mais il devint un favori de l'empereur; la date de sa mort est inconnue. C'est à cette date sans doute que remonte l'enfouissement de ce petit trésor; en effet, les Rémois n'étaient rien moins que rassurés par la présence d'Aurélien dans les environs.

Voici les diverses effigies de ces pièces :

15 pièces de Gallien, PVBLIVS LICINVS GALLIENVS, associé à l'empire par Valérien, son père, en 253, mort au siège de Milau en 268, après avoir régné 20 ans seul.

10 pièces de Postume, CAIVS MARCVS CASSIANVS LATINIVS POSTVMVS, gouverneur des Gaules, proclamé empereur à Cologne en 258, mort au siège de Mayence en 267.

22 pièces de Victorin, MARCVS PIVS ESVVIVS VICTORINVS, associé à l'empire par Postume en 265, mort au siège de Cologne en 267.

11 pièces de Claude II, MARCVS AVRELIVS CLAVDIVS, né en Illyrie en 215, nommé gouverneur de cette contrée et associé par son père à l'empire en 255, proclamé empereur à Pavie en 268, mort de la peste à Sirmium en 270.

62 pièces de Tétricus père, CAIVS ESVVIVS TETRICVS, gouverneur d'Aquitaine. Au mois de mars 268, étant à Bordeaux, il est proclamé empereur des Gaules, de l'Espagne et de la Grande-Bretagne; défait dans une bataille contre Aurélien dans les plaines de Châlons en 273, il est détrôné. Rentré dans la vie privée, l'année de sa mort est inconnue.

23 pièces de Tétricus fils, CAIVS PIVS ESVVIVS TETRICVS, déclaré césar par son père lors de l'élection de celui-ci, dont il partage le sort.

B.-D.

Un arrêté pré

POPULATION OFFICIELLE DE LA MARNE EN 1891. fectoral vient de fixer ainsi qu'il suit le chiffre officiel et légal de la population de notre département, à partir du 1er janvier 1892. Ce chiffre s'élève à 434,692 habitants répartis dans 661 communes, 33 cantons et 3 arrondissements.

De l'examen des travaux publiés, il résulte que les villes ou bourgs les plus peuplés sont classés dans l'ordre décroissant

ci après :

Châlons,
Mour-

Suippes, 2.734,

Reims (12 ville de France), 104.186 habitants, 25.863, - Epernay, 18.361, - Vitry, 8.022, - Ay, 6.701, melon-le-Grand, 5.329, Sainte-Ménehould, 5.298, Sézanne, 4.772, - Fismes, 3.303, Vertus, 2.781, Dizy Magenta, 2.462, Avize, 2.445, Sermaize. 2.382, Warmériville, 2.381, Dormans, 2.267, faverger, 2.233, Fère Champenoise, 2.124, etc.

Montmirail, 2.373,

- Pont

Parmi les plus petites communes nous citerons, dans l'arrondissement de Reims, Courtagnon, qui compte 53 habitants, et SaintLéonard, 58; dans celui de Châlons, Vouciennes, 54; dans celui d'Epernay, Bannay, 69; et dans celui de Sainte-Ménehould, Dampierre-sur-Auve, 31.

Les cantons les plus peuplés sont :

Reims (2o canton), qui compte 31.599 habitants,

30.309,

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Chalous,

Epernay, 27,902, Reims (3 canton), 27,168, etc. Les cantons les moins peuplés sont les suivants :

Sompuis, 3.510, Ecury, 6.023, Marson, 6.192, Châtillon, 6.381, Fère-Champenoise, 6.804, etc.

On remarque des singularités extraordinaires, en ce qui concerne la population agglomérée ou centrale et la population totale. Il est vrai que ce ne sont là que des exceptions qui se rencontrent principalement dans l'arrondissement d'Epernay, où il y a souvent plusieurs hameaux d'une grande importance, ce qui ne nuit en rien à la richesse et à la bonne culture du pays.

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Ainsi, Mécringes a 4 habitants de population agglomérée et 233 en totalité, Courbe. Rieux, 32 agglomérés et 243 en totalité, taux, 48 agglomérés et 269 en totalité, Neuvy, 94 agglomérés et 406 en totalité, Mareuil-le-Port, 201 agglomérés et 1.190 en totalité, Meix-Saint-Epoingt, 41 agglomérés et 275 en totalité, -Suizy, 48 agglomérés et 191 en totalité, La Chapelle-surOrbais, 40 agglomérés et 117 en totalité, Saint-Genest, 21 agglomérés et 97 en totalité, Festigny, 360 agglomérés et 673 en totalité, Leuvrigny, 185 agglomérés et 483 en totalité, - Esternay, 577 agglomérés et 1,740 en totalité, Verdon, 99 agglomérés et 405 en totalité, Le Vézier, 9 agglomérés et 330

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en totalité, Tinqueux, 136 agglomérés et 45 en totalité, Bagneux, 278 agglomérés et 569 en totalité.

Les arrondissements les plus peuplés sont les suivants :

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Reims, 198.111 habitants, Epernay, 99.067, Châlons, 62.614, Vitry le-François, 45.379, Sainte-Ménehould, 29.692. Total général pour le département: 434.692.

Le nombre des communes du département tend à diminuer peu à peu.

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Il était de 694 en 1805, de 692 en 1831, de 684 en 1842, - de 675 en 1851, de 666 en 1861, de 665 en 1881, - de 662 en 1886,

-

et de 661 en 1892.

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Voici le chiffre officiel et total de la population du département de la Marne, à différentes époques :

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A REIMS

DU XVIe AU XVIIIe SIÈCLE.

Nouveaux Documents extraits des Archives de cette Ville.

Les questions diverses soulevées dans les généalogies sont des plus délicates et des plus incertaines à résoudre. Il arrive souvent que les solutions adoptées laissent place à des révisions et à des compléments, parfois même à des rectifications. Aussi, en apportant le fruit de nouvelles recherches sur la généalogie de la famille de La Salle à Reims dans le cours des trois derniers siècles, n'avons-nous la prétention ni de tout réunir, ni de tout expliquer. Bien plus, nous avons à nous rétracter. Les premières recherches que nous avons publiées sur ce sujet dans la Revue de Champagne et de Brie (octobre 1888) ont eu cet utile résultat de mettre hors de cause les mentions que nous produisions d'après un livre d'heures, manuscrit de la Bibliothèque de Reims, qui reportaient l'origine de cette famille au Béarn, et lui donnaient comme illustration un fabuleux Menault de La Salle, qui aurait été le compagnon d'armes de Charles VIII et de Bayard en Italie. Ces mentions ont été reconnues comme étant l'oeuvre d'un faussaire par M. Léopold Delisle, et il n'y a plus à revenir sur la discussion qui éclaircit le débat '.

Laissant cette fois de côté tout document fautaisiste ou simplement douteux, abandonnant même les données recueillies par les descendants', répudiant les légendes trop facilement

1. Voir les articles de MM. Bonvallet ct Demaison dans la Revue de Champagne et de Brie, livraisons de Décembre 1888, et de Mars 1889.

2. Généalogie dressée au xvin siècle par M. de La Salle de l'Etang, conservée à la Bibliothèque nationale, Cabinet des titres, no 15711, et analysée dans la Revue de Champagne et de Brie, 1888, t. XXIV, p. 154.

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