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l'histoire d'Oreste nous donnent une idée des sujets choisis par les sculpteurs pour décorer les frises des grands édifices de la capitale des Sénonais à l'époque romaine.

Ant. Héron DE VILLEFOSSE.

Almanach historique, topographique el statistique du département de Seine-et-Marne pour l'année 1893. Meaux, A. Le Blondel, in-16. Prix : 50 centimes, chez tous les libraires du département.

Trente-trois années ininterrompues de succès sont le plus bel (loge qu'il y ait à faire de cette publication, qui vient de paraître. Comme les années précédentes, cet almanach contient, outre la nomenclature des administrations publiques et autres documents officiels, plusieurs notices historiques sur les communes de Dammarie-les-Lys, par G. Leroy; Echouboulains, les Ecrennes, Ecuelles, Voulangis, par Th. Lhuillier. Le premier maire de Boissy-aux-Cailles, par E. Thoison. La forêt du Mans, Découverte de vases gallo-romains à Doue, les Chevaliers de l'Arquebuse à Guignes, des portraits briards: M. Prévet, député, etc., etc.

SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE L'AUBE.

(Séance du 19 août 1892.)

-Présidence de M. Arnould, président.

DONS ET OUVRAGES OFFERTS

Par M. Rivière, membre correspondant: Un curieux arrêté imprimé du Lieutenant du Premier Barbier du roi en la ville de Troyes, du 27 mai 1665.

Par M. Le Clert, membre résidant: Pillage de l'église de Montiéramey par les rettres, en 1570. Nole sur un émail conservé an Musée de Troyes.

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Par M. le baron de Baye, membre correspondant : Les carreaux vernissés de Sézanne.

TRAVAUX DES SOCIÉTÉS SAVANTES

M. le Président indique, entr'autres, dans le Bulletin du Ministère de l'Instruction publique, un compte-rendu de M. Darcel sur un extrait d'un registre des délibérations du Chapitre de SaintPierre de Troyes, qui lui a été communiqué par M. Le Clert. Cet extrait donne d'intéressants détails sur une partie de l'armure, désignée sous le nom de guimple ou guimpe (opertorium capitis). Le journal La Curiosité publie un article sur Cossin, peintre et graveur champenois, originaire de Troyes 1.

COMMUNICATIONS

M. Le Clert donne lecture du programme des prix mis au concours par la Société Académique de l'Aube, pour chacune des années 1893 à 1897.

Les prix dont il s'agit sont indépendants de ceux décernés en 1892 par la Société Académique au nom du Gouvernement de la République, sur la subvention de 300 fr. qui lui a été allouée à cet effet, et de ceux qu'elle aura à attribuer au même titre au cours des années suivantes.

LECTURES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES

M. l'abbé Garnier termine la lecture de son Etude d'onomastique sur les actes des Martyrs Sénonais. Il examine notamment dans cette dernière partie les noms de Scns et Troyes.

En ce qui concerne Sens, la désignation de cette ville ne peut donner des indications sur l'époque de l'apostolat de saint Savinien, mais l'énumération des dieux qui y étaient adorés peut être

1. Revue de Champagne, 1892, p. 717.

plus fructueuse. Des quatre dieux, dont les statues se trouvaient dans le temple de Sens, Jupiter, Minerve et Apollon appartiennent à l'antique religion des Gaulois décrite par César; le quatrième, Hercule, n'a eu son culte inauguré à Rome que sous le règne de Commode. De plus, il y existait un autel du soleil et de la lune, dont le culte ne s'est répandu que sous la dynastie des empereurs syriens, au commencement du me siècle.

La ville de Troyes n'est plus désignée par le nom d'Augustobona, qu'elle avait reçu dans les premières années de l'Empire, en souvenir d'Auguste, et sous lequel elle est mentionnée par Ptolémée, dans l'itinéraire d'Antonin et dans la table de Peutinger, mais sous celui d'Urbs Trecassina, dérivé de l'ethnique Tricasses ou Trecasses, et se rapportant au vocable primitif de notre cité, usité de nouveau surtout à partir du ve siècle.

En résumé, l'étude des noms de personnes, comme celle des noms de lieux, ne semble pas permettre de fixer à une époque antérieure au in siècle, l'évangélisation de nos contrées par saint Savinien et ses compagnons.

SOCIÉTÉ D'ARCHÉOLOGIE, SCIENCES, LETTRES ET ARTS DE MEAUX (Séance du jeudi 16 juin 1892). Présidence de M. Morel, doyen d'âge.

Sont déposés sur le bureau:

Par M. l'abbé Proffit, un atlas des cartes de Nicolas Sanson, d'Abbeville, de 1658, dédié au cardinal Mazarin. Notre pays se trouve figuré sur plusieurs d'entre elles avec des particularités curieuses pour l'orthographe et l'importance relative des localités à cette époque.

Par MM. Hiver et Meignant, diverses monnaies à déterminer. Par M. Meignant, un magnifique silex taillé, trouvé par lui sur le territoire de Saint-Soupplets, au lieu dit les Arvernes.

Par M. Régnier, tout un lot d'objets fort intéressants se rapportant à l'époque préhistorique, entre autres deux haches dont un gigantesque échantillon du type chelléen dit langue de Chat, trouvé dans la balastière de Précy, près d'Annet, et l'autre en bronze avec très belle patine trouvé à Chessy.

Sont offerts à la Société :

Par M. Barigny, 4 monnaies à joindre à celles offertes à la précédente séance;

Par M. l'abbé Vernisson, une très belle pierre taillée trouvée à Chessy.

M. l'abbé Pelilot achève l'historique des Fouilles de Mareuil, poursuivies par lui avec une persévérance digne de tout éloge et d'ailleurs couronnée de succès. En attendant l'ouverture probable d'autres hypogées dans le voisinage de celui qui a donné lieu à ces

fouilles, il peut douner dès maintenant l'inventaire complet des objets trouvés, en tout 68 pièces dont plusieurs ont un véritable intérêt pour la préhistoire de la région meldoise.

La dernière livraison du Bulletin historique et philologique du Comité des travaux historiques et scientifiques (1892, p. 1-218), renferme un certain nombre de communications d'un véritable intérêt pour les lecteurs de la Revue de Champagne et de Brie.

La plus importante est la publication in extenso, faite par M. Bougenot, d'un obituaire du prieuré de Sainte-Foy-de-Coulommiers, d'après un manuscrit de la bibliothèque impériale de Vienne. Cet obituaire, écrit de la main du frère Vital Planchat, en 1418, était déjà sorti du prieuré en 1701, lorsque Dom Toussaint Duplessis publia son Histoire de l'église de Meaux, et le savant bénédictin ne put donner, d'après une copie du xvIe siècle. que quelques feuilles de ce nécrologe, qui a fait partie de la bibliothèque du prince Eugène. M. Bougenot a fait précéder la publication de ce texte (p. 34-48) d'une notice sur le prieuré de Sainte-Foy.

Un document de date fort ancienne, rédigé avant 1104 et découvert par M. l'abbé Millard, aux archives de la Côte-d'Or, dans l'un des cartulaires de Molême, fait connaître la date et les conditions de la réunion de Châteauvillain et d'une partie de la vallée d'Aujon aux domaines du sire de Broyes, près de Sézanne (p. 204-205).

On y trouve ensuite le texte, établi par M. Paul Pélicier, d'une donation du 23 avril 1234, faite par Hue, châtelain de Vitry, à la léproserie, dite maison de la Mer, à Changy, d'un bois à charge d'une rente et de services religieux. Ce document, comme le constate M. A. de Barthélemy dans le rapport qui en propose la publication, offre un intérêt particulier, c'est qu'il est rédigé en langue française et donne un des plus anciens spécimens des actes rédigés en Champagne en langage vulgaire (p. 199-200).

C'est encore à M. Bougenot que nous devons la découverte d'une lettre de Jacques de Bourbon, comte de Marche, à l'évêque de Laon, Guillaume de Champeaux, sur les opérations militaires de Jeanne d'Arc, depuis le siège d'Orléans jusqu'au sacre de Reims (p. 56-69). Cette lettre a déjà fait l'objet d'une communication de M. Siméon Luce à l'Académie des Inscriptions, et il nous suffira d'en signaler l'importance aux amis de la Pucelle d'Orléans, si nombreux en Champagne.

Ajoutons enfin qu'on trouvera (p. 192-198) les discours prononcés par MM. Servois, Alex. Bertrand, Gaston Boissier et Hauréau, aux funérailles de M. Alfred Maury, dont la perte, si considérable dans le monde historique, a déjà été rappelée dans ce recueil. Cte DE MARSY.

Nous lisons au Journal officiel, dans le compte-rendu de la séance tenue le 19 août par l'Académie des Inscriptions et BellesLettres, la relation suivante concernant la découverte d'antiquités faite par les soins de M. Graffin, propriétaire au château de Belval (Ardennes):

«M. Héron de Villefosse rend compte des fouilles qui viennent d'être exécutées dans le département des Ardennes par M. Roger Graffin, ancien élève de l'école pratique des hautes études. C'est sur la voie romaine qui va de Reims à Trèves en traversant l'Argonne, à l'extrémité du plateau d'Harbeaumont, à Belval-Bois-desDames, que M. Graffin a découvert quelques sculptures de l'époque romaine. Ces découvertes méritent d'autant plus d'être signalées que le département des Ardennes est très pauvre en monuments romains.

«La première trouvaille fut faite en février 1892 par M. Champeaux, cultivateur à Montretemps. En voulant extraire du sol un obstacle qui s'opposait au passage de sa charrue, ce cultivateur dégagea un morceau de pierre sculptée représentant la jambe gauche d'un personnage drapé. Il trouva également une pierre ornée d'une feuille d'acanthe. Le terrain appartenait à M. Philippoteaux, de Sedan. M. Graffin obtint la permission d'y faire des fouilles. Les premiers travaux donnèrent de maigres résultats, et, après vingt jours de recherches, il allait abandonner son entreprise, lorsqu'un des derniers coups de pioche amena la découverte d'un bloc énorme de pierre taillée. C'était un groupe presque intact représentant un lion terrassant un taureau. Ce groupe, arraché de son piédestal, reposait sur la terre presque au-dessus d'un puits de très petite dimension entièrement comblé.

On retrouva bientôt le piédestal en place d'un second groupe monolithe, non moins important que le premier, représentant un lion dressé contre un géant. La jambe droite du colosse restait seule sur le piédestal; l'autre jambe, le torse brisé en de nombreux fragments, et le lion, presque entier, furent retrouvés à côté. Il paraît certain que ce second groupe représentait Hercule étouffant le lion de Némée. Les deux groupes étaient au niveau du sol, à quatre mètres environ d'intervalle; ils faisaient face à peu près au pied de butte et étaient très exactement orientés regardant le nord.

« Une tête d'empereur romain, une tête de jeune fille, un dauphin, le corps d'un bélier, un bas-relief représentant une femme jouant de la lyre, des tuiles, des vases en terre cuite, des clous, des monnaies, sont également sortis de cette fouille. M. Héron de Villefosse place sous les yeux de l'Académie les dessins des objets découverts, qui sont joints à cette communication. »

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