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Il était parent d'un des pensionnaires de Marie de Hongrie cités précédemment. Le cachet dont il se servait est trop fruste pour être utilisé ici. Il vivait encore en 1585, selon un contrat fait avec les agents De Santfort et Helleman, pour le paiement de sa pension. Il était déjà investi de ses fonctions de phonascus à Sainte-Gudule, en 1571 ('). Sa femme se nommait Clara Houbordin.

Thierry Regnard était-il un parent du célèbre Jacques Regnard, maître de chapelle de l'empereur d'Allemagne, et qui intervient dans l'arrangement de la succession d'Alexandre Uutendal? La question reste indécise. Il semble avoir appartenu à l'art musical, en ce sens qu'il se charge, en 1582, de la fourniture de musique et de cordes de luth pour un certain Charles de Brédam, et qu'ailleurs, il touche des émoluments pour un voyage fait avec le fils dudit Charles de Brédam, dont il aura été vraisemblablement le professeur particulier :

...

Je soubsigné confesse avoir reçcu des mains de s' Marcq Prévost, la somme de quatre florins, et c'est au nom de monsieur Charles de Brédam, qu'avoie exposé, tant pour gands, musicques et cordes de luttes, desquelz quatre florins m'en absoulz et contentez; en tesmoings de quoy ay cest seigné ce xviije de novembre xve LXXXIJ.

THIRY REGNART.

Thomas Winckel, né aux Pays-Bas et ténoriste à la chapelle de Ferdinand d'Autriche, n'est connu par nous que grâce à un certificat que lui délivra son souverain, le 15 novembre 1585, pour un voyage qu'il se proposait d'entreprendre dans son pays, livré alors aux querelles intestines. Ce certificat, adressé à Alexandre de Parme, est de la teneur suivante :

(1) D'après une note cursive prise par nous, et dont nous avons négligé de déterminer l'origine.

Unser freundlich willig dienst und was wir liebs und guets vermügen, zuvor Hochgeborner Fürst, freundlicher lieber Vetter, wir geben E. L. hiemit freundlich zu vernemen, das gegenwartiger unser Cappelnsinger und Tenorist Thomas Winckhl, sich von wegen richtigmachung etlicher seiner angelegnen Sachen mit unserm genedigen vorwissen und bewilligung an jetzo in die Niderland nach Antdorff und Gent begibt, dieweil aber daselbst hin zu raisen der jetzigen Zeit schwebenden Kriegs leüff halber nit allerdings sicher und er etwo alls ain geborne Niederlender vɔn ainem oder andern tail für verdechtig mochte angeschen und aufgehalten werden, hat er uns umb unser genedige Fürschritt an E. L. wie auch Khundtschafft, das er bey zwainzig Jarn heer an inander stets in unsern diensten verharrt und gewesen, gehors unblich gebetten, welches wir Ime alls unserm langwirigen getrewen fleissigen diener und weil dem alls jezt gemeit also ist genedigelich nit versagen wellen, und ersuechen E. L. demnach hierauff freundlich gesinnead, sy wolten ir ine von unserntwegen dermassen lassen wol bevolhen sein, das er diss unserer Fürschrifft würckhlich genossen zu haben spüren müge, das raicht uns von E. L. zu freundlichen angenemen gefallen, in dergleichen haben zu erckhennen, und wir bleiben E. L. beacben mit vetterlicher Freundschaft jederzeit zum bessten beygethan. Geben in unserer Statt Ynspragg dea fünfzehenden tag Novembris Anno funfundachtzig.

Ferdinand, von Gottes genaden Ertzherzog zu Osterreich,
Herzog zu Burgund, etc., Graf zu Tirol,

FERDINAND (').

En voici une traduction, aussi littérale que possible: « Nous réitérons avant tout, Prince gracieux, aimable et cher cousin, nos offres de services, et assurant V. G. que nous ferons pour Elle tout ce que nous pourrons, en n'importe quel besoin, nous annonçons par la présente à V. G. que le chantre de notre chapelle, le ténoriste Thomas Winkhl, se propose, à cause de certaines choses

(1) Papiers de la secrétairerie allemande, etc.

touchant à son art, de partir, avec notre gracieux consentement, pour les Pays-Bas, vers Anvers et Gand.

Mais, comme ce temps de troubles et de guerre ne rend pas ce voyage très-sûr, et qu'il pourrait arriver qu'il fût soupçonné de l'une et de l'autre chose, comme né dans les Pays-Bas, et qu'il fût arrêté, il nous a prié humblement de lui donner notre gracieux certificat, en nous représentant qu'il a été vingt ans continuellement à notre service, et qu'il a toujours été un fidèle et zélé serviteur. Considérant que tout cela est vrai et juste, nous n'avons pas voulu lui refuser de prier V. G., en conséquence, d'agir bien avec lui, et de lui donner aussi votre certificat, afin qu'il puisse se servir pleinement du nôtre. Ce nous sera un véritable plaisir de savoir que ce service nous sera rendu par V. G., et nous restons l'ami plus dévoué de V. G. Donné dans notre ville d'Inspruck, le 15me jour de novembre 1585.

» Ferdinand, par la grâce de Dieu, Archiduc d'Autriche, Duc de Bourgogne et Comte de Tyrol,

FERDINAND. >>

Donnons, sur le même sujet, une autre lettre de protection, relative à Antoine Joncker, organiste du duc Eric de Brunswick, et datée de Munden, le 23 juillet 1579:

Durchleuchtiger, Hochgeborner Furst. E. F. Gen, seint unsere underthenige und bereitwillige Dienste zuvor, Gnediger Herr, E. F. Gen geben mid underthenig zuerkennen, das des auch Durchleuchtigen Hochgebornen Fursten unnd Herrn, Herrn Erichs, Hertzoger zu Braunschweig unni Luneburghe unnsers gnedigen Fursten und Herrn Diener und Organist, Antonius Joncker, von Mastrich burtig, uns wehmutiglich zu erkennen geben, wasmassen ihm vorkommen, das sein Vaterlandt durch E. F. Gen gesturmeter uund mit gewaltiger Hanndt erobert sein solle.

Wann er nun ob alsolchem eine schwermutige vermuthung treget, das seine geliebte eltern und freumde zur eroberung und tumult gefallen, oder aber, das derselber unnd seine gueter unnd also die possessiones transferiret sein muchten, gleichwol

aber er instendige underthenige Hoffnung hat, das ihme der unverusachte excess seiner unschuldt nach, zu beschwer nicht gereichen oder geraten werde, alss hat er uns, hochgedachts unsers gnedigen Fursten und Herrn abwesens, Inen gegen E. F. G. underthenig zuverschreiben, bittlich angefallen.

Demnach, E. F. Gen, undertheniglich bittend, dieselb wollen. gnediglich geruhen, al solche gnedige verfuegong zu thun, das er seiner unschuldt sin genossen empfinden und neben uns alsolche, E. F. G., furstliche tugent zu rücmen haben moge, Erzeigen, E. F. Gen sich inn diesem, vorgemelten unserm gnedigen Fursten und Herrn zu freundtlichem gefallen, gegen obgedachten S F. G. Diener Anthonium Junckern gnediglich und dermassen wie E. F. G. zu gleichem von S. F. G. gerne wolten gethan sehen, das wirdet S. F. G. hinwider freundtlich beschulden, unnd wir seints umb E. F. G. undertheniglich zu verdienen willig. Datum unter S. F. G. furstlichem Secret, Munden, denn 23en Julij, Anno 79.

Hochgedachts unnsers gnedigen Fursten und Herrn, Hertzogen Erichs zu Braunschweig, etc. Verordnete Dethe zu Munden.

Voici également une traduction littérale de ce document : a Prince gracieux et bien-né, nous faisons avant tout à V. P. G. nos offres de service empressées et sincères; gracieux Seigneur, nous faisons connaître humblement à V. P. G. que le serviteur et organiste de notre gracieux et bien-né Prince et Seigneur, le Seigneur Éric, duc de Brunswick et de Lunebourg, Antoine Joncker, né à Maestricht, lui a tristement annoncé ce que V. P. G. doit déjà savoir, que sa patrie doit être envahie et saccagée par V. P. G. S'il entre à ce sujet en de tristes pensées, sil songe que ses chers parents et amis peuvent tomber dans le tumulte de la conquête, ou que ses possessions et ses biens doivent être confisqués, toutefois il a l'humble et constant espoir que l'excès de son innocence le protégeant et le conseillant, il ne déplaira pas à V. P. G. que, dans l'absence de notre gracieux Prince et Seigneur, il ait humblement écrit ou suppliqué à V. P. G.

>>

Conséquemment, il prie humblement V. P. G. de

recevoir gracieusement ceci, d'y faire une gracieuse satisfaction, afin qu'il puisse jouir des fruits de son innocence et louer ainsi, près de S. P. G., la vertu précieuse de V. P. G.; S. P. G. est assurée que puisqu'elle désirerait ce service, V. P. G. le remplira amicalement, puisqu'Elle est prête à servir V. P. G. Ceci sous le secret de V. P. G. Munden, le 23 juillet anno 1579.

» Conseillé par notre gracieux Prince et Seigneur, le Duc Erich de Brunswick, qui ordonna ceci à Munden. »

Il a été précédemment question d'une tante de Philippe Bruneau, appelée Madeleine et qui habitait la ville de Gand. Il est parlé encore d'elle, comme intermédiaire à employer dans un arrangement financier, en 1580.

Sans aucun doute, il s'agit ici de la sœur de Guillaume Bruneau, ou de la femme de Jacques Bruneau, frère dudit Guillaume. Ce Jacques Bruneau était, on l'a vu dans un chapitre précédent, maître de chant à l'église de Saint-Bavon à Gand. Nous saisissons l'occasion de placer ici quelques renseignements nouveaux sur cet artiste.

En 1559, pour célébrer l'arrivée à Gand du comte d'Egmont, un banquet fut donné par le magistrat à cet homme d'Etat. La musique n'y fit point défaut, et Jacques Bruneau y dirigea l'exécution de plusieurs motets, chantés par les musiciens de Saint-Bavon :

Betaelt me Jacob Bruneau, zanemeestere vander collegiale keercke van Ste Baefs, over hem en zyne medeghesellen, de somme van xx s. gr., by scepenen hemlieden toegheleit over den wyn, ter causen dat zy, ten versoucke vander wet, hemdieden ghevonden hebben int bancquet van stede ghegheven mynheere den grave van Egmond, als gouverneur van Vlaenderen, ende aldaer ghezonghen diverssche motetten musicacle, ter decoratie vanden zelven bancquette ende festoiemente, naer 't verclacrs vander ordonnancie xx s. gr. (1).

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(1) Comptes de la ville de Gand, du 9 mai 1559 au 10 mai 1560, fo 204 vo.

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