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XVIII.

INVENTAIRE DES BIENS, MEUBLES ET IMMEUBLES, DES REVENUS ET CHARGES DE L'ABBAYE DE SAINT-ANDRÉ-AUBOIS, DRESSÉ LE 7 JUIN 1790, EN PRÉSENCE DE CHARLES FRANÇOIS TESTART, ÉCUYER SEIGNEUR ET MAIRE DE CAMPAGNE, LA NEUVILLE, RAMECOURT, ETC...

Extrait publié par M. Testart de la Neuville dans la revue, la Picardie, années 1871-72, p. 429, 499 et suiv. et année 1873, p. 265 et suiv.

L'an mil sept cent quatre vingt dix, le sept juin, sept heures du matin, en vertu des lettres patentes du roi, du 26 mars dernier, données sur les décrets de l'assemblée nationale les 20 février, 19 et 26 dudit mois de mars, à la réquisition et accompagnés de François Poussart, procureur de la commune du hameau de Maresquel, paroisse de Saint-André-au-Bois, pour l'exécution de l'article 5 desdites patentes et décrets sanctionnés par le roi, lus, publiés et affichés, même transcrits sur le registre du greffe de la municipalité de Saint-André-au-Bois.

Nous maire et officiers municipaux de la paroisse de Saint-André-au-Bois; nous, assistés de Jacques Dannel, demeurant au hameau de Maresquel, paroisse et municipalité dudit Saint-André, que nous avons pris pour secrétaire greffier ad hoc, à cause de l'empêchement du secrétaire greffier ordinaire de cette municipalité, et duquel avons reçu le serment de bien et fidèlement s'acquitter des fonctions de ladite place, nous nous sommes transportés au couvent de l'abbaye de Saint-André-au-Bois où

étant introduits dans la salle de ladite abbaye, nous y avons trouvé :

M. Allart, abbé dudit couvent; MM. Choisy, prieur et Detève sous-prieur; Philippot, Tramecourt, Bocquet, procureur; Boidin, receveur; Charles, desservant la paroisse; Delpouve, professeur; Warenghem, Henneron, Goudemand, Herlemont, Louis Fontaine, de Wailly, Fache, Lebrun, desservant la paroisse de Bignopré.

Et après leur avoir fait connaître le sujet de notre transport par la lecture que nous leur en avons fait faire des lettres patentes sus-datées, avons procédé en leur présence et de leur consentement aux opérations ordonnées par icelles.

Messieurs Boidin, receveur et Bosquet, procureur, ayant présenté les registres, nous en extrayons les renseignements suivants :

L'abbaye possède, en amazements occupés par lesdits sieurs religieux, cinquante mesures; terres arables y attenantes, cinq cent quatre vingt quatre mesures soixanteneuf verges; deux bois tout près de l'abbaye, dont la contenance totale est de deux cent cinquante neuf mesures, aussi exploités par les moines.

Deux moulins à eau, à Maresquel; de plus, dix huit mesures de prairies; enfin, une petite maison bâtie sur une demi-mesure.

La ferme de Bignopré louée par nouveau bail du 17 mai 1785 à Bernard Fauconnier et à Catherine-Victoire Durlin, son épouse, à la charge de payer annuellement la somme de trois mille six cents livres en quatre termes égaux : à la Noël et à Pâques, à la Saint-Jean-Baptiste et à la SaintRemy.

Et pour rendages en grains, fourniront dans nos greniers vingt septiers de froment, cent quarante septiers et quatre boisseaux de blé, vingt septiers d'escourgeon dont la première livraison à la Saint-André; fourniront de plus cent septiers d'avoine par chaque terme et dont première livraison à la Saint-André; en outre les fermiers payent pour charges et pour prestations de grains, la somme de treize cent sept livres douze sols et dix deniers,

Ferme de Bloville, par nouveau bail du 3 décembre 1783, louée, au sieur Augustin Leblond et à CharlotteAntoinette Leblond, son épouse, à la condition de payer tous les ans la somme de trois mille cinq cents livres, en quatre termes égaux; de plus, les preneurs rendront à la Saint-André de chaque année quatre-vingts septiers de bled, mesure d'Hesdin; enfin, en décharge de ladite abbaye, pour prestation de grains, la somme de treize cent quatre vingt douze livres seize sols.

N. B. Dans le prix du susdit bail se trouve compris une branche de dîme sur les terres de la ferme du Val attenant à Bloville, que l'on peut estimer deux cents cinquante livres de revenu.

La ferme du Haut-Jumel louée à Jean-François Denis et à Marie-Célestine Sueur, sa femme, qui sont entrés en jouissance le 17 juillet 1782, au rendage annuel de sept cents livres; ils devront, chaque année, quatre septiers de froment pur et propre à semer, et vingt six septiers de blé.

Au hameau de Jumel, a en rentes, plumes et espèces métalliques comprises soixante huit livres, dix sols et six deniers; encore audit lieu, un bois contenant vingtquatre mesures.

Ferme de Valrestaud, par bail du 26 mars 1788, à sieur Dufay et à Marguerite Dufay, sa femme, moyennant un rendage annuel de quinze cents livres payables à la Noël et à la Saint-Jean; de plus, et sans augmentation de prix, lesdits preneurs profiteront d'une demi-mesure de bois.

L'abbaye de Saint-André possède aussi audit Vairestaud, trois bois contenant ensemble cinquante mesures.

Cette abbaye jouit au village de Campagne de cent vingt quatre septiers de blé méteil, cent trente deux septiers et six boisseaux d'avoine; en argent, deux cent quatre livres et dix huit sols; en plumes et chapons, cent cinquante poules, deux cent cinquante œufs; en outre, de deux mesures de terre affermées à Nicolas Bouchard.

Au village de Gouy, l'abbaye a de rentes et de cens: deux cent sept livres; aux villages d'Aubin et d'Ecquemicourt: quatre vingt quatre livres huit sols; au terroir dudit Ecquemicourt six mesures affermées à Pierre Marque, moyennant cinq septiers de blé, mesure d'Hesdin, et à fournir à la Saint-André; au village de Contes: une dime de cent dix huit livres; au village de Verton: une autre dîme affermée au curé, de trente livres.

Une prestation de grains, sur l'abbaye de Dommartin, montant à deux septiers de blé méteil et autant d'avoine, mesure ancienne de Montreuil; aux villages de Maresquel et de Ricquebourg, a de rente: trente trois livres dix sept sols; aux villages de Gouy, Campagne et Dourrier, en censives et en rentes, cent deux livres quatorze sols; sur le château et la ferme du Valivon, trente trois septiers, huit boisseaux de blé méteil, autant d'avoine, et en argent, cinquante sept livres.

Aux villages de Beaurainville et Beaurain-Château, blé et plumes estimés trente et une livres, douze sols et six deniers; au village d'Hesmond, en rentes et censives, blé, plumes et avoine: quatre vingt une livres quinze sols. Dans le même endroit l'abbaye possède deux bois contenant quarante-sept mesures, ainsi qu'une dime de trois pour cent au rendage de cent trente-sept livres payables à la Saint-André; aux villages de Merlimont et de Capelle, grains et plumes: vingt-deux livres; à la ville de Montreuil et à Ecuires, en rente surcencière, vingt-quatre livres, treize sols et six deniers; au village de Buire-le-Sec, en grains, cinquante septiers de blé et autant d'avoine, de plus, dix-huit livres, quatre sols et six deniers oboles; aux villages de Lespinoy et de Brimeux, dix-sept septiers, quatorze boisseaux de blé et autant d'avoine, quatre chapons et cinq éteufs? à Equires-lès-Thiembronne, soixante-huit livres, y compris deux paires de gants et quatorze poules.

De plus l'abbaye a une rente à Paris de quatre vingttreize livres, quatre sols, dix deniers sur les tailles et finances d'Artois; une autre rente sur les Etats d'Artois, de deux cent vingt livres; une rente sur le clergé de France, de cent soixante-quatre livres; une autre rente sur une maison d'Hesdin, appartenant aux héritiers Mathieu Détaille, de soixante-six livres; enfin une maison de refuge dont l'abbaye ne tire aucun profit.

Dettes immobilières. L'abbaye de Saint-André doit chaque année, au terme de Noël, aux héritiers du prince de Soubise, huit septiers de blé et autant d'avoine; à Madame la marquise de Lède, dame de Beaurain et autres lieux, chaque année, quarante et un septiers de blé méteil et quarante septiers d'avoine, ainsi qu'un cens de rente en

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