seigneur de Waben (1272); Anselme de Cayeu (1275); Mathieu de Roye, seigneur de la Ferté (1275). Il se démit de sa charge quelques mois avant son décès arrivé en juin 1286 et non pas le 19 juin 1281 (1). GÉRARD DE DOURIER. XXII° ABBÉ. - (1286). Gérard de Dourier gouverna deux mois à peine et succomba, le 4 septembre 1286, aux atteintes de la peste qui faisait de terribles ravages en Picardie (2). JEHAN III DE OISEMONT. XXIII° ABBÉ.- (1286-1293). Jehan III obtint de l'abbesse d'Epagne-lès-Abbeville, certains droits sur le moulin de Rouvroy (1287); et de Guillaume de Bernieulle, la reconnaissance de nouvelles acquisitions aux territoires de Monchy et d'Estrée (1289). Les obituaires mentionnent son trépas le 18 janvier 1293. THOMAS DE LA CAPELLE. XXIV ABBÉ. - (1293-1312). L'abbé de Royval, au diocèse de Toul, devait à la gé– nérosité des comtes de Ponthieu deux mille harengs pris (1) LÉDÉ, notes mns. 58 vo. dans la vicomté de Rue; mais la difficulté de les faire parvenir à si longue distance, l'engagea à céder ses droits à l'église de Dommartin. Ces redevances en nature, fréquentes au moyen-âge, facilitaient la rigoureuse abstinence. du carême; ainsi, en échange de l'emplacement du vieux château d'Etaples, l'abbaye de Saint-Josse-sur-Mer recevait encore au XVe siècle, dix mille harengs des comtes de Boulogne (1). Saint Louis en distribuait soixante-huit mille aux hôpitaux de ses états. Alors était prévôt de Bamières (2) André Lemoine, fils d'un maréchal-ferrant, né à Crécy, frère de l'illustre cardinal fondateur du collége de ce nom, qui vécut dans l'intimité des papes et devint l'un des plus grands savants de son époque. Boniface VIII lui ayant confié des missions importantes près du roi Philippe-le-Bel, il obtint du pape, pour le modeste religieux de Dommartin, l'évêché de Noyon. André Lemoine échangea donc l'humble cellule des bords de l'Authie contre le palais des prélats comtes de (1) Cart. de Saint-Josse-sur-Mer, no 10, Charte de 1172 et no 88, sentence du 10 février 1406, contre le duc de Berry, comte de Boulogne. (2) Et non pas abbé de Dommartin. M. Prarond. St-Riquier, t. II p. 323. LÉDÉ, notes mns. fo 63. Épitaphe d'André Lemoine : Hic jucet dominus Andreas Monachus Ambianensis diæcesis, quondam Noviomensis episcopus, frater germanus domini Johannis Monachi, istius domús fundatoris qui obiit anno domini MCCCXV die XXIX aprilis, apud Semipegniacum prope Noviomum. In septimâ die mensis maï sequentis fuit hic sepultus. In augmentum scholarium domus hujus quatuor millia florenorum de florentia legavit. Lemoine portait d'argent à 3 clous de sable, au chef d'azur bandé d'or de 3 pièces allusion à la profession de son père et au lieu de sa naissance situé en Ponthieu. Noyon, où il continua, à donner le bon exemple des vertus monastiques. Il leva le corps de saint Eloi et le renferma dans une châsse de grand prix. André n'oublia jamais le toit qui avait abrité les premiè res années de sa jeunesse et légua à Dommartin deux cents livres parisis et différents objets d'Eglise. Eloi de Prouville améliora le sort du religieux desservant la paroisse de Werchin (1), qui, depuis le temps de Milon, était administrée par les fils de S. Norbert. Il entrait en effet dans les vues de leur saint fondateur qu'ils se dévouassent, autant que possible, à la sanctification du pro (1) Werchin, canton de Fruges, arrondissement de Montreuil : Liste des religieux de Dommartin, curés de Werchin : chain par les missions et par les fonctions curiales, chaque fois que les besoins du ministère le réclamaient. Les charges de l'ordre de Prémontré se multipliant outre mesure, on dut recourir à une imposition extraordinaire de toutes les maisons. Le Chapitre général de 1320 la décréta proportionnelle aux revenus de chacune Trente livres tournois de contribution annuelle pour Dommartin, dix livres tournois pour Saint-André-au-Bois(1). EUSTACHE DE BUGNY. XXVI. ABBÉ. - (1320-1342). C'est au temps d'Eustache de Bugny, et non de Buries ou de Buires, que messire Henri Kiéret, chevalier, seigneur de Fransu, et sa femme, Catherine de Monstrelet affectèrent 100 journaux de bois à la fondation d'un obit solennel, pour le repos de l'âme des Kiéret, seigneurs de Douriez, qui reposaient dans l'église de Dommartin; eux-mêmes y furent plus tard ensevelis sous deux belles tombes surmontées d'arcades gothiques, ornées de leurs écussons, qui ont été retrouvées sous les décombres en 1869. La physionomie des tombeaux au Moyen-Age variait nécessairement suivant la profession et la qualité du défunt : d'après Wulson de la Colombière, une symbolique constante aurait exprimé les dernières actions et le genre de mort des héros aux temps chevaleresques : Si le brave est mort en face de l'ennemi ou dans un combat à outrance, il appuie ses pieds qui n'ont pas su (1) Bibliotheca ordinis præm. L. 1er fo 327. |