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Osmium pulverulent.

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Mais l'osmium paraît avec des caractères tout à fait différents si on le prépare de la manière suivante. On prend de l'osmiure d'iridium fin et passé au tamis de soie si l'on n'en a pas qui soit naturellement pulvérulent, on le divise chimiquement par un procédé qui sera décrit un peu plus loin (page 24), à l'article consacré au ruthenium. On mélange 1 partie d'osmiure divisé avec 5 fois 1/2 son poids de bioxyde de barium (1), qu'on a soin de peser avec le plus grand soin, afin de pouvoir le précipiter entièrement plus tard par un poids connu d'acide sulfurique. Ce mélange, rendu aussi intime que possible par un broyage prolongé dans un mortier de porcelaine, est chauffé pendant une ou deux heures, à la température de fusion de l'argent, dans un creuset de terre, que l'on ferme aussi bien que possible avec un couvercle convenablement adapté et un peu de terre à poêle. Après l'expérience on trouve une matière noire, homogène, que l'on divise grossièrement et que l'on introduit dans une cornue de verre (bouchée à l'émeri si c'est possible). On y verse d'abord un peu d'eau, puis 8 parties d'acide muriatique et partie d'acide nitrique ordinaires, on agite et on distille, en ayant bien soin de refroidir le récipient avec le plus grand soin, pour éviter la perte des vapeurs osmiques. L'opération est terminée quand la vapeur prise à la tubulure de la cornue ne possède plus l'odeur caractéristique de l'acide osmique. Le liquide contenu dans le récipient est alors distillé une seconde fois, et le produit peut alors être recueilli dans de l'ammoniaque diluée que l'on a soin d'introduire dans le ballon tubulé où se rendra le produit

(1) Ou avec trois parties de baryte et une de nitrate de baryte.

de la seconde distillation. L'osmiate d'ammoniaque est sursaturé par de l'hydrogène sulfuré, et la liqueur contenant le sulfure d'osmium portée longtemps à l'ébullition, puis filtrée. Il ne faut pas sécher le filtre à une température trop élevée, sans quoi le sulfure d'osmium prend feu, et la matière disparaît presque complétement en se transformant en acide osmique et acide sulfureux. Le sulfure est introduit dans un creuset en charbon de cornues bien lisse à l'intérieur et muni d'un couvercle qui le recouvre à frottement et que l'on enferme lui-même dans un creuset de terre réfractaire: entre les deux creusets on verse du sable, on ferme le creuset de terre avec un bon couvercle, et l'on chauffe pendant quatre à cinq heures à la température de fusion du nickel (1). Le sulfure d'osmium est réductible par la chaleur et laisse un métal brillant, d'une couleur bleue plus claire que la couleur du zinc, en petits fragments qui se divisent avec une très-grande facilité. Si on veut l'avoir encore plus métallique et plus dense, on peut le chauffer à la température de fusion du rhodium, dans un appareil que nous décrirons bientôt. Alors sa densité est égale à 21,3. Quelquefois on obtient 21,4. C'est-à-dire qu'elle est égale et même un peu supérieure à la densité du platine.

Cet osmium est sans odeur, on peut le chauffer à la température de la fusion du zinc sans qu'il répande de

(1) On se sert à l'École normale, comme combustible destiné à produire ces hautes températures, de débris de charbons de cornues à gaz qui sont trop durs pour pouvoir être taillés et servir à fabriquer des éléments de pile. Ces charbons, qui ne laissent pas de cendre, respectent les creusets, ramollissant ceux qui sont de mauvaise qualité, mais ne détruisant pas leurs parois comme le fait la scorie de coke ordinaire. Ils s'allument difficilement, mais ils brûlent avec une énergie extraordinaire.

Osmium cristallisé.

Osmium compacte.

vapeurs d'acide osmique. Mais à une température plus élevée il s'oxyde lentement.

Quand on dissout l'osmium dans l'étain, en le chauffant au rouge vif avec sept à huit fois son poids d'étain, dans un creuset de charbon, en laissant refroidir lentement la masse métallique, l'osmium s'en sépare au moment du refroidissement, comme le bore et le silicium se séparent de l'aluminium ou du zinc, c'est-à-dire en cristallisant. Il suffit alors de dissoudre l'étain dans l'acide muriatique pour obtenir une poudre cristalline très-dure, qui ne retient pas d'étain, sans que l'acide dissolve sensiblement d'osmium.

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Après dissolution on a retrouvé :

Osmium cristallisé..... 35,96 4,60

Les cristaux d'osmium sont trop petits pour être mesurés. On voit sur quelques-uns, au microscope, deux genres de faces très-nettes, des rhombes et des carrés placés de telle manière, les uns relativement aux autres, qu'on peut supposer que les cristaux sont des dodécaèdres rhomboïdaux avec les faces du cube.

On peut faire un alliage du même genre avec le zinc, mais l'osmium s'en sépare à l'état amorphe, ou plutôt l'alliage n'est pas défait par le refroidissement du métal; car, si l'on dissout le zinc dans l'acide muriatique, il reste une poudre amorphe, d'une très-grande combustibilité, qui est de l'osmium pur, et l'acide ne dissout pas une quantité sensible d'osmium.

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Mais si, au lieu de dissoudre cet alliage, on en chasse le zinc par l'application d'une chaleur très-élevée, et qu'enfin on le soumette, dans un creuset de charbon, à la chaleur développée dans un fourneau à gaz tonnants, tel qu'on va le décrire quelques lignes plus bas, et capable de liquéfier le rhodium, on trouvera de l'osmium complétement métallique avec un éclat et un ton bleuâtres caractéristiques de ce métal. Ce métal, très-condensé sans doute, n'a cependant pas fondu : car il est plein de cavités irrégulières qui se seraient arrondies même par le simple effet d'un ramollissement. Ces cavités diminuent la densité de la matière, parce qu'elles ne se remplissent pas d'eau, n'étant pas toujours en communication avec l'extérieur.

Cet osmium possède alors une grande dureté ; car il raye facilement le verre.

La matière ne contient plus de zinc, lors même qu'elle n'a été chauffée qu'à la chaleur de fusion de la fonte. En effet on a pris :

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L'osmium a si peu de tendance à se combiner avec les métaux, qu'en chauffant de l'étain avec de l'osmiure d'iridium, et reprenant l'alliage par de l'acide muriatique, on a de l'osmium cristallisé en poudre fine et une combinaison cristallisée en cubes d'iridium et d'étain, dont il sera question plus loin.

Tentatives

de fusion

Nous avons essayé de fondre l'osmium à une tem

de l'osmium. pérature que nous estimons correspondre à la fusion du rhodium. Voici l'appareil dont nous nous sommes servis :

Appareil

de fusion.

Il se compose d'un chalumeau EE'CC', d'un foyer ABD et d'un creuset GHI où l'on met l'osmium (Pl. I, fig. 10).

Le chalumeau est composé d'un cylindre EE, en cuivre, de 12 millimètres de diamètre, terminé à sa partie inférieure par un ajutage E'E' légèrement conique, de 40 millimètres de longueur, et qui est en platine. Un tube de cuivre CCC de 3 à 4 millimètres de diamètre intérieur et terminé par un bout de platine C' qui s'y ajuste à vis, pénètre dans le premier cylindre par sa partie supérieure et y est maintenu par une vis de pression P qui permet, quand elle est desserrée, de donner au bout C' la hauteur que l'on veut, par rapport à l'extrémité inférieure du cylindre EE E'E'.

Un robinet H à grande section est appliqué latéralement avec un ajutage très-large au cylindre E. Un robinet O termine l'extrémité coudée du tube C. C'est par le robinet H que l'on fera arriver, au moyen d'un tube de caoutchouc, l'hydrogène ou le gaz de l'éclairage servant de combustible, c'est par le robinet C que sera introduit l'oxygène destiné à le brûler. Le bout C'est percé d'un trou dont le diamètre varie de 2 à 3 millimètres suivant les dimensions de l'appareil que l'on veut construire. Celui qui nous sert le plus souvent a un diamètre de 2 millimètres environ.

Le four ABD est composé de trois pièces qui sont toutes les trois en chaux vive bien cuite, légèrement hydraulique et juste assez compacte pour résister au travail du tour. On n'a aucun avantage à se servir de chaux très-dure sur laquelle l'outil ne morde pas avec une extrême facilité. L'espèce de chaux dont nous

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