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moindre en Silésie qu'en Belgique. Un four belge marche bien quand il n'exige que quatre ou cinq creusets en vingt-quatre heures; chacun de ces creusets coûte environ 2 francs: cela fait donc une dépense de 8 à 10 francs par 300 kil. de zinc produit, soit 3 francs par quintal de zinc. En Silésie, nous avons vu qu'il faut environ 0,35 de moufle par quintal de zinc, ce qui correspond à une dépense de 2 francs, et si l'on applique la remarque déjà faite, on peut admettre qu'avec le minerai de Belgique, la dépense serait seulement de 1 franc; et cependant la terre dont on dispose est peu réfractaire.

Mais la consommation de combustible est beaucoup plus considérable au four silésien qu'au four belge; ainsi tandis que dans le premier cas il faut 20 quintaux de houille par quintal de zinc, il suffit dans le second de 5 quintaux. Mais là encore ne faut-il pas admettre que la consommation au four silésien ne dépasserait pas 10 quintaux avec le minerai de Belgique, et qu'elle serait moindre encore si, au lieu de houille silésienne qui ne donne qu'une faible quantité de chaleur, on brûlait de la houille belge. Néanmoins, il faut le reconnaître, cette consommation reste toujours plus grande au four silésien qu'au four belge.

Ainsi donc en résumé, le four silésien présente sur le four belge les avantages suivants : Grande économie dans les frais de premier établissement, économie de main-d'œuvre et de frais d'administration, rendement plus considérable du minerai et moins grande dépense pour les creusets; mais la consommation du combustible est plus considérable. Aussi faut-il bien se garder de conclure d'une manière générale que le four silésien est plus avantageux que le four belge. Cependant je crois être en droit d'admettre, d'après ce qui précède, qu'à moins d'un prix excessivement élevé du combus

tible, le four silésien sera préférable, et la meilleure preuve à en donner est l'existence en Belgique et en Prusse-Rhénane, à Valeutin-Coq, Barbeck, Steinführt, Stolberg, de fours silésiens, tandis qu'en haute Silésie il n'existe aucun four belge; cela ne prouve-t-il pas au moins que le four silésien est d'un usage plus général que le four belge?

Tenons compte maintenant des circonstances particulières à la haute Silésie.

1o Le combustible, comme j'ai déjà eu plusieurs fois occasion de le dire, est très-maigre et brûle sans flamme; il est alors évident que la méthode belge, par suite de la distance énorme qui sépare les creusets supérieurs du foyer, n'aurait donné que de très-mauvais résultats.

2o Le minerai dont on dispose est relativement très-pauvre; il ne tient guère, en moyenne, plus de 20 p. 100, et une méthode qui laisse dans les résidus le quart du zinc contenu dans le minerai, ne saurait convenir à ce cas.

3° L'argile de Poremba, la seule employée pour la fabrication des moufles, est peu réfractaire et de mauvaise qualité. Or dans le four belge, pour que les cornues supérieures atteignent la température de volatilisation du zinc, il faut que les cornues inférieures soient à une température très-élevée, à laquelle bien certai nement ne résisterait pas l'argile de Poremba. Mais l'argile fût-elle meilleure qu'il serait encore difficile d'arriver à un résultat satisfaisant; il faut en effet tenir compte, en outre, de l'intelligence et de l'activité des ouvriers dont on dispose. Or la compagnie silésienne a cherché à plusieurs reprises à exciter l'émulation en donnant des primes aux mouleurs et aux fondeurs dont les moufles dureraient plus que la moyenne; mais elle n'a obtenu aucune amélioration sensible. L'ouvrier po

lonais est de sa nature très-indolent, et lorsqu'il gagne assez pour se nourrir et se loger, et pour se fournir de bière et de tabac (deux choses indispensables), il ne se soucie guère de gagner davantage.

4° Enfin, il me reste à signaler une dernière circonstance, peut-être la plus importante de toutes: je veux parler de la quantité énorme de fer que renferme le minerai Il suffit d'avoir assisté une fois à un déchargement d'un des fours de la haute Silésie, d'avoir pu juger quelle force les ouvriers, armés de très-gros ringards, doivent déployer pour détacher des moufles les résidus à demi fondus, pour être bien convaincu que les creusets, même les mieux fabriqués, tels qu'ils sont employés en Belgique, c'est-à-dire reposant seulement par leurs deux extrémités, ne pourraient dans aucun cas résister à un pareil choc, et qu'il faudrait après vingt-quatre heures renouveler entièrement tous les creusets de chaque four.

Comme conclusion générale, il me paraît donc bien démontré par tout ce qui précède que la méthode silésienne conviendra principalement pour des minerais pauvres et pour des combustibles brûlant sans flamme: et pour la haute Silésie en particulier, où à ces deux circonstances se joint celle d'une grande quantité de fer dans le minerai, il serait matériellement impossible, économiquement parlant, d'employer pour l'extraction du zinc, parmi les méthodes connues, d'autre méthode que celle que je viens de décrire et qui lui doit son

nom.

La méthode anglaise, dont je ne me suis pas occupé, parce qu'elle ne s'emploie guère que pour le traitement des blendes grillées, présenterait certainement encore plus d'inconvénients que la méthode belge.

MODIFICATION DE L'APPAREIL

DE

DÉCLANCHEMENT DU FREIN AUTOMOTEUR (1).
Par M. GUÉRIN, ingénieur civil.

La saillie trop forte du manchon à force centrifuge présentant des inconvénients, il était à désirer que cet organe pût être remplacé par un autre à la fois plus simple et moins volumineux.

La fig. 4, Pl. VI, représente les modifications adoptées; l'appareil comprend :

1° Une pièce fourchue b fixée à la traverse d'about du châssis et articulée de manière à se baisser pour servir de buttoir à l'épaulement du crochet de la tige de traction, ou à se soulever pour la laisser libre;

2° Un levier vertical e muni d'un poids ou galet d, communiquant, au moyen d'une tige e, son mouvement au buttoir fourchu (ce levier est fixé à la tige de traction);

3° Un rochet x fixé à la traverse d'about;

х

4° Une douille de déclanchement l fixée à la tige de traction;

5o Une came H fixée à l'un des essieux.

Lorsque le train est en marche, la came H en tournant met en mouvement le poids ou galet d qui se

(1) Voir le rapport adressé sur ce frein à M. le ministre des travaux publics, par MM. Piobert, Combes et Couche (Annales des mines, tome X, 1856, page 115.

trouve projeté d'autant plus loin que la vitesse est grande. Il en résulte qu'à une certaine vitesse, la dent de la tête de bielle e a dépassé celle du rochet x qui retient le tout dans cette position jusqu'à ce qu'un arrêt force la douille là passer sur la queue du rochet. Le poids d réagit alors vers la camé, et remet le tout à sa place.

Pour refouler, le train étant au repos, le buttoir fourchub se trouve intercalé entre la traverse du châssis et l'embase du crochet de traction; cette pièce en refoulant sert de point d'appui au ressort de choc et s'oppose à l'action du frein.

Une expérience d'une année a pleinement sanctionné la valeur pratique du système à came. Le remplacement du manchon a déjà été opéré sur une partie des wagons à frein automoteur des chemins d'Orléans et du Nord, et la même disposition est également appliquée aux appareils qui viennent d'être construits pour le chemin de l'Est.

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