CARTULAIRE

DES

COMTES DE HAINAUT,

DE

L'AVÈNEMENT DE GUILLAUME II A LA MORT DE JACQUELINE DE BAVIÈRE.

CCCCXXIV.

Lettres par lesquelles le duc Albert confère à Béatrix, fille de Jean de Launais, seigneur de Thieusies, la prébende et le canonicat de l'église de Sainte-Waudru, de Mons, vacants par la mort d'Yolende de Bury.

(15 février 1361, n. st., à Mons.)

Albertus, Dei gracia, comes palatinus Reni et dux Bavarie, gubernator comitatuum Hanonie, Hollandie, Zelandie ac dominatus Frizie generalis, nobilibus, discretisque personis nobis in Christo carissimis, capitulo ecclesie beate Walded rudis Montensis in Hanonia, diocesis Cameracensis, salutem et dilectionem cum noticia veritatis. Suscepti regiminis, ob causam gravis infirmitatis et occupationis dilectissimi fratris nostri, ducis Willelmi Bavarie, predictarum terrarum comitis et domini, conditio expostulat seu natura, ut quidquid juris in conferendis beneficiis ecclesiasticis eidem TOME II.

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fratri nostro fuisse debitum agnoscitur hoc nostræ dispositioni et ministerio reservatur. Hinc est quod nos prebendam et canonicatum in dicta ecclesia ad presens vacantes per obitum Yolende de Bury, ad nostram collationem seu donationem pretextu nostri regiminis antedicti spectantes, dilecte nobis Beatrici, filie nostri carissimi et fidelis Johannis de Lanaix, domini de Tuysies, militis, pure contulimus, propter Deum, et sibi canonice providimus ac providemus, ipsam investientes, tenore presentium, de eisdem. Quocirca, vos capitulum memoratum attente requirimus et rogamus quatinus dictam Beatricem, vel procuratorem sui loco, in possessionem corporalem et pacificam dictorum canonicatus et prebende mittatis et inducatis cum suorum juribus et pertinentiis universis, ipsamque recipiatis in canonicam et sororem, eidem stallum in choro et locum in capitulo iuxta morem ecclesie assignantes, adhibitis solempnitatibus consuetis, faciatisque de fructibus, emolumentis, proventibus, obventionibus et quibuscumque redditibus canonicatus et prebende predictorum eidem ad plenum et integre respondere. In quorum testimonio, presentes litteras sigilli nostri appensione jussimus roborari. Actum et datum Montibus in Hanonia predictis, quinta decima die mensis februarii, anno eiusdem Domini millesimo trecentesimo sexagesimo.

Béatrix de Launais fut reçue par le chapitre de Sainte-Waudru, 1 24 mars 1361. C'est ce que fait connaître l'article suivant du compte de Jean Cardenaul, receveur du chapitre, pour le terme de la Saint-Remi 1360 à la Saint-Remi 1361 (recettes de la trésorerie): « Au past Bietris, >> fille monsigneur Jehan de Launais, qui fu rechute en l'église, le nuit del >> Anonciation Nostre-Signeur, LX s. blans. Vallent tournois : Ixiiij s. iij d. »

CCCCXXV.

Lettres du duc Albert, conférant à Jeanne de Lalaing le canonicat et la prébende de l'église de Sainte-Waudru, de Mons, vacants par la mort de Gille de Recourt.

(15 février 1362, n. st., au Quesnoy.)

Aubiers, par le grasce de Diu, dux de Bavière, contes palesins dou Rin, baus et gouvreneres des contez de Haynau, de Hollande, de Zellande et de le singnourie de Frise, à noz chières et bien améez en Diu, les piersonnes dou capitle del église de medame Saincte-Waudrut, de Mons, salut et dilection. Savoir vous faisons que le canesie et prouvende de voditte église, vacans à présent par le mort demiselle Gille de Recourt, nous avons donnée et donnons par cez présentes, pour Diu purement et en aumonsne, à Jehenne de Lalaing, fille de no amet et foiaule consillier, le signeur de Lalaing, avoech toutes sez apendances et appiertenances. Pour coi, vous mandons que ledicte Jehenne u sen procureur rechevés à vo suer et concanonnesse, et li assignés estal en cuer et liu en capitle, et respondez u faciés respondre des fruits, pourfis et émolimens dezdittes canonnie et pourvende à li, u à sen procureur, franquement et entirement, selonch le usaige aprouvet de voditte église, adioustet lez solemnitez acoustuméez. Par le tiesmoing de cez lettres, saiellées de no saiel. Données au Caisnoit, en l'an de grasce mil trois cens sissante-un, quinse iours ou mois de février.

La réception de la chanoinesse Jeanne de Lalaing eut lieu en l'église de Sainte-Waudru, le 12 août 1362. On lit, en effet, dans le compte du chapitre, de la Saint-Remi 1361 à la Saint-Remi 1362 (recettes de la trésorerie) :

« Au past le fille monsigneur de Lalaing, liquelle fu rechute en l'église >> le venredi devant le jour Nostre-Damme mi-aoust, par le mort mede» miselle de Recourt, LX s. blans. Valent tournois.

lxiiij s. iij d. » Dans certaines listes, généralement imparfaites, des chanoinesses de Sainte-Waudru, on a daté la nomination de Jeanne de Lalaing, du 15 février 1367. Cette erreur provient d'une indication fautive que l'on trouve au dos des lettres patentes dont le texte précède.

CCCCXXVI.

Lettres par lesquelles le duc Albert confirme l'accord fait entre sa mère et le comte de Flandre, au sujet des terres de Flobecq et de Lessines, et nomme des commissaires pour terminer l'enquête relative à ces terres.

(20 février 1362, n. st., au Quesnoy.)

Aubiers, par le grâce de Dieu, dux de Baivière, coens palasins dou Rin, baus et gouvreneres de Haynnau, de Hollande, de Zellande et de le signerie de Frize, faisons savoir à tous que, comme traitié ait esté entre no chier cousin le conte de Flandres, d'une part, et nostre très chière dame et mère, cuy Dieux fache boine mierchit, d'autre, en le fourme et manière qui s'ensuit :

Traitiet est entre les gens monsigneur de Flandres, d'une part, et les medame de Haynnau, d'autre, en le manière qui s'ensuit .

gens

Nous, volans et désirans ledit traitiet poursuiwir et aemplir tant que en nous est, et confians ès sens, loyauteis et discrétions de nos ameis et foiauls, messire Rogier d'Eth, canonne de Songnies, maistre Gille de l'Escatière, trésorier de che liu, et Grart de Hourlebecque, ychiaus avons commis et commettons par ches présentes lettres à enquerre dilligenment et terminer avoeckes chiaus qui commis sont u seront ad che, de par nodit cousin, le conte de Flandres, che que des terres de Lessinnes et de Flobergh meut des contés de Flandres et d'Alost, et che qui meut de le contet de Haynnau.

Ce traité est inséré dans les lettres du 23 avril 1354.

Voy. tome I, p. 396, no CCLIV.

Asquels nos commis avons donnet et donnons, par ches présentes lettres, plain pooir et espécial mandement de dilligemment faire ledite enqueste avec les commis doudit conte, selonck le contenu des traitiés sour che fais, de rechevoir proeves par lettres, escrips, tesmoins et autres ensengnemens raisonnables en leditte enqueste, lequelle entendons et accordons estre faite de boine foy, en loyaulté et par sairement, et selonck che que trouvé en aueront, avœçque les autres commis doudit conte, no cousin, déclarer, jugier et déterminer ens le milleur manière et à le milleur foy que fait porra estre, et généralment de faire et entériner, ou nom et pour no très chier frère et signeur le conte de Haynnau et pour nous, tout le contenu des traitiés sour les accors fais entre les parties. De che faire et de tout che qui s'en dépent, avons donnet et donnons à nosdis commissaires plainne poissanche et auctoritet, et promettons en boine foy et sour l'obligation de tous les biens de nodit frère et signeur et des nos, de ses hoirs et des nos ossi, à faire tenir et avoir ferme et agréable par nodit signeur et frère et nous-meismes, les hoirs et successeurs de nodit signeur et frère et les nos, tout chou que par nosdis commissaires avœcque les commis dou conte de Flandres, no cousin, u par les substitus en liu d'iaus, sera fait, dit, déclaret, jugiet et terminet sur et des coses dessusdittes. Par le tesmoing de ches présentes lettres, séellées de no sayel. Données au Caisnoit, le vintisme jour dou mois de février, l'an de grasce mil trois cens sissante-un.

Dou command monsigneur le duk, présens monsigneur d'Enghien, monsigneur de Gommegnies, monsigneur Symon de Lalaing,

Willaume de l'Escatière et pluiseurs autres dou conseil,

J. BALLIU.

S. MESSIRE DE Lalaing.

Original, sur parchemin, avec sceau armorié, en cire brune, pendant à double queue de parchemin. - Trésorerie des chartes des comtes de Hainaut, aux Archives de l'État, à Mons. (Invent. de Godefroy, V. 46.)