rière-fief consistant en quatre muids et demi de terre joignant les précédentes, et tenu par Philippe d'Estrées dit Rifflard; d'un autre arrière-fief, appelé encore le fief Bernard, tenu par Cordelier d'Hemevilliers; d'un pâturage pour les bêtes; enfin de toute justice haute, moyenne et basse sur l'étendue du fief, de l'arrière-fief et des dépendances. Le vassal ou, comme dit l'acte, l'avouant, Colart d'Estrées, se reconnaît débiteur envers l'abbaye d'une redevance de douze muids de blé (1). Deux autres membres de la famille d'Estrées renouvelèrent en 1376 l'hommage du fief de Beaumanoir à l'abbaye de Saint- Denys. En 1388 et 1416, le sire de Beaumanoir est un avocat au

(1) D'après un autre aveu et dénombrement rendu à l'abbaye, en 1518, par Jean de Couppes, on voit que les choses avaient peu changé en l'espace de cent soixante-onze ans, « Jean de Couppes, écuyer, fils aîné de feu Colart de Couppes.... pour le fief de Beaumanoir, consistant en une maison, tour, cour, granges et autres bâtiments; item le jardin de plaisance tenant à ladite maison; petite cour derrière la tour; item un autre petit jardin de plaisance tenant à ladite petite cour; item deux autres jardins; item un autre jardin contenant 5 quartiers, tenant au clos de vigne de Beaumanoir, et se nomme le Clos-Chauffour; item 5 mines et demie de vigne, sise audit clos environné de fossé; item le bois d'en bas avec la garenne qui va jusqu'au marais et aux autres jardins dudit Beaumanoir, contenant 40 verges; ilem 25 muids et 8 mines de terre franche de toute dime et champart, dépendant dudit fief, en une pièce, tout à l'entour dudit hieu, tenant au marais et au terrain de Remy et à celui de Montmartin; item 7 mines de patis et mechans bois baillés à plusieurs particuliers qui payent.....; item 8 mines de terre à Montmartin; item 42 sols par an, jour de Saint-Remy, et 42 chapons avec 42 mines d'avoine sur douze mazures au village de Beaumanoir; item toutes les voiries dudit Beaumanoir; item collation à l'alternative de la chapelle de Beaumanoir entre ledit avouant et M. de Beauvais; item tous les rouages, forages, veautrages dudit Beaumanoir; item en la paroisse et terroir de Montmartin, plusieurs pièces de terre tenues à dîme; item au terroir d'Hémévillers, plusieurs pièces tenues à dîme et champart dudit Beaumanoir; item justice haute, moyenne et basse dans toute l'étendue dudit fief; item un petit fief audit Hémévilliers, lieudit les Friez Bernard, nommé le fief Cordelier, qui vaut environ 2 muids de grain par an, réuni à la table dudit fief de Beaumanoir. Lequel fief de Beaumanoir est chargé de 20 muids de bled, savoir: 8 muids vers le chapelain dudit Beaumanoir et 12 muids vers l'abbé de Saint-Denys par chacun an. »

parlement de Paris, nommé Guy Marcoul, appartenant d'ailleurs à une bonne et vieille famille de Compiègne (1); le fief passe à la famille de Couppes en 1459 (2) et lui reste jusqu'en 1590, époque où il est acheté par les seigneurs d'Humières, qui, établis à quelques pas de là, au chateau de Monchy, le firent incorporer plus tard (3) dans leur duché d'Humières et le gardèrent jusqu'à la Révolution de 1789.

CHAPITRE IV.

Les parents éloignés de Philippe de Remi.

On vient de voir ce qu'étaient le père, la femme, le frère, la Lelle-sœur et peut-être les fils de Beaumanoir. Il conviendrait sans doute de pousser les recherches plus loin et d'étudier de plus près encore cette race féconde des Remis ou Remins qui était restée si totalement obscure jusqu'aujourd'hui. Les documents ne sont pas en assez grand nombre encore et surtout pas assez liés entre eux pour permettre tant de détail; mais on peut faire connaître ici, par une simple liste chronologique, tous ceux d'entre eux dont les documents révèlent l'existence, et que je n'ai pas eu l'occasion de citer au courant des pages qui précèdent : 1. 1159. « Petrus de Remeio et Odo, » son frère, témoins dans une charte de l'évêque de Noyon. (Cartul. de l'abb. d'Ourscamps publ. par M. Peigné-Delacourt; Amiens, 1865 in‐4o, no ccCXL.)

(1) Guiart Marcoul, écuyer, dit Poissonnier, de Venette, fait un échange de terre avec la commune de Compiègne, septembre 1267. (Note de dom Gillesson.)

(2) << Aveus et dénombrements rendus par Colard de Couppes et Marguerite de Beaucourt sa femme, 1459; Jean de Couppes, escuier, fils aîné de Colard de Couppes, 1518; Jean de Couppes, escuier, seigneur de Beaumanoir, 1537; Antoinette de Couppes et Gilles Chauchet, son mari, en leur nom et au nom de Fleurance de Cernoy, veuve de Jean de Couppes, pour la moitié du fief, 1559; Anne de Couppes et Louis de Villerval escuier, son mari, pour l'autre moitié, 1561. » – Cf. ci-après p. 89, note 1.

3) En 1696; archives de l'empire, P 21.

2. 1159. « Odo de Remin, » témoin d'une donation faite par Remi et Ithier Caineth, et consentie par Rainold et Philippe d'Anteuil à l'abbaye d'Ourscamps. (Ibid, n° DLIV.)

3. 1160. « Petrus de Remeio,» témoin d'un acte confirmatif du précédent et y ajoutant donation d'une terre au territoire de Monchi. (Ibid. n° DLV.)

4. 1166. « Odo de Remini (1), » témoin d'une donation de Raoul, seigneur de Coudun, à l'abbaye d'Ourscamps, avec cinq autres chevaliers Robert Malefuison, Arnoul son neveu, Thomas Dureboise, Simon Le Flament et Guill. de Ressons, tous vassaux de Raoul, et témoins d'une donation de lui à l'abbaye d'Ourscamps. (Ibid. n° DCLXI.)

5. 1167. « Odo de Remi, » témoin avec Raoul de Coudun et Raoul de Herli, de la ratification donnée par l'évêque de Beauvais à une donation faite par Raoul et Yve de Francières à l'abbaye d'Ourscamps. (Extr. des titres de l'abb. d'Ourscamps, Grande Bibl., ms. lat. 5473, f° 257.)

6. 1152-1169 (?). La terre de Remin, accensée à Eudes de Remin, pour lui et ses héritiers, par Eudes abbé de Saint-Denys (2), moyennant xx sous de cens annuel. (Cartul. des offices claustraux de SaintDenys. p. 133; archiv. de l'Emp.)

7. 1170. «< Odo de Remin,» témoin d'un autre acte avec Raoul de CouIdun et Nevelon de La Tournelle. (Gr. Bibli., ms. lat. 5473, fo 257.) 8. Vers 1175? « Henri de Remin, témoin dans une charte émanée de Raoul de Coudun. (Archiv. de l'Emp.; cartul. de Choisy-au-Bac, fo 82.)

9. 1176. « Mainardus de Remeio, » témoin de la confirmation donnée par l'évêque de Noyon à une libéralité du comte de Soissons envers l'abbaye d'Ourscamps. (Cartul. d'Ourscamps, no ccxci.)

10. 1179. « Petrus de Remini (3), » témoin avec Robert abbé de Béthune, Eude sire de Ham, Jean de Roy chevalier, Hugue de Flamelincourt et Eustache de Neuville, d'un acte par lequel Philippe, comte de Flandre, confirme une libéralité faite à l'abbaye d'Ourscamps (Cartul. d'Ourscamps, n° CCXCII.)

11. 1183. Gautier de Remi, témoin d'un contrat passé entre le comte de

(1) Il faut probablement lire Remim, comme dans le sceau du no 18.

(2) La pièce n'est datée que par ce renseignement qui peut se rapporter à l'abbé Eudes II, 1152-1162, ou à l'abbé Eudes III, 1162-1169.

(3) Voyez la note 1 ci-dessus. Gaignières, auteur des extraits des archives d'Ourscamps (Grande Bibl. 5,473, f 74), avait lu Petrus de Remim.

Clermont et l'abbé de Saint-Denys. (Arch. de l'Emp.; cartul. blanc de Saint-Denys, 1, 784.)

12. 1190. « Quidam miles Petrus Rufus de Remin» fait une donation à l'abbaye d'Ourcamps, du consentement d'Emmeline, sa femme. Leurs enfants Petrus, Odo, Agnès et Avelina, y donnent leur consentement par un acte daté de Longueil. Ansoldus, autre de leurs fils et probablement l'aîné (cf. no 18), le donne aussi, à Compiègne, en présence de Henri de Remin, son oncle. Gaufridus et Helisendis, autres enfants, le donnent à leur tour, à Serli. (Gr. Bibl., 5473 fo 193.) 13. 1192. << Imbertus de Remi et Mainardus de Remi, » témoins dans une charte de Gérard, abbé de Saint-Corneille de Compiègne. (Cartul. bl. de Saint-Corneille, fo 126.)

14. 1192. « Mainardus de Remi, » id. (Ibid. fo 227.)

15. 1194. Charte de Pierre, abbé de Saint-Corneille, concernant des bois concédés à l'abbaye de Saint-Just. Témoins, « ex parte Compendiensis ecclesie Gervasius miles de Remin, Odo de Estrees, Petrus de Vilete. » (Gr. Bibl., dom Grenier, vol. 108, fo 215.)

16. 1196.« Mainardus miles de Remin, » (Cartul. bl. de Saint-Corneille, f° 227.)

17. 1202. Jean de Francières chevalier, donne à l'abbaye d'Ourscamps vingt sesterées de terre en sa forêt de Fremeaus, du consentement de sa femme, de ses enfants (Arnoul, Eude, Mainsende, Agnès, Luce, Marguerite et Béatrice), de sa mère et de ses deux sœurs, Odelina de Remin et Béatrice d'Estrées. (Gr. Bibl., lat. 5473, f° 132.) 18. 1210.<< Ansoldus de Remi » approuve, comme suzerain, la vente faite par Pierre son frère, à l'abbaye de Saint-Denys, de la moitié du droit de gruerie qu'il possédait dans la forêt d'Erreuse. (Original aux arch. de l'Emp. (1) s 2222, no 1.)

19. 1213. Hugues de Remy et Ade, sa femme, consentent l'engagement fait à l'évêque d'Amiens du tiers de la dîme générale de Gentelle, par Marie, veuve de Mathieu de Bove, et ses fils. (Gr. Bibl., notes de dom Villevieille, vo Remi; voyez lesdites notes à la même date, vo Bove.) 20. 1216. Charte par laquelle Raimond, chevalier de Remin, reconnaît devoir à l'abbaye de Braisne une redevance annuelle d'un demimuid de grains sur sa terre de Laceles. (Archiv. de l'Emp., cartul. de Braisne, L 1168.)

21. 1218. Jean de Remin, cité lui vingt-septième dans un rôle de soixante

(1) Cette pièce est scellée d'un sceau en cire verte, autour duquel on lit: ANSOL DE REMIM, et qui porte un lion passant à gauche sur champ vairé,

huit feudataires de la comté de Clermont. (Gr. Bibl., dom Grenier,

vol. LIV, p. 8, no 5.)

22. 1219. Vente du four de Crécy, à Gaucher de Chastillon, par Simon de Remi chevalier. Confirmation par Guillaume, évêque de Meaux. (Arch. de l'Emp., J 380-399.)

23. 1219.« Petrus filius (1) Gervasii de Remin militis,» témoin d'une vente de terre faite à l'abbaye d'Ourscamps par Pierre de Faiel et sa femme Beatrice de Francières, du consentement de son seigneur, Eude Daridel. (Cartul. d'Ourscamps, no DCCXCII.)

24. 1222. Bouchard de Montmartin chevalier, approuve une vente de terre sise à Arsonval; ladite vente faite par son homme, « Odo de Remin miles, cognomento Daridiaus, » du consentement de Pierre et Raoul, ses enfants, à l'abbaye d'Ourscamps. (Cartul. d'Ourscamps, n° DCCXC.)

25. 1225. « Ansoldus de Remiaco miles » approuve, comme suzerain, une donation de terre sise à Longueroie, faite par Gilon de Dailincourt, chevalier, à l'abbaye de Saint-Jean-au-Bois en la forêt de Compiègne. (Gr. Bibl., dom Grenier (2); d'après l'original aux archiv. de l'abb. de Royallieu.)

26. 1226. Le roi Louis VIII donne à Robert, comte de Dreux, « altam fontanam sicut eam tenuit Bald(uinus) de Rem(ino). (Reg. Phil.Aug., mss. 9853.3 fo 150 ro, col. 2.)

27. 1230. Philippe, fils de Robert de Berogne, reconnaît devoir à l'abbaye de Braisne une rente d'un demi-muid de blé donnée jadis à cette abbaye par Remond chevalier de Remin. (Cartul. de Braisne; voyez suprà, no 20.)

28. 1234. «Ysabella, filia Jacobi quondam militis de Remino,» reconnaît devoir à l'abbaye de Saint-Corneille une rente d'un muid de froment au territoire de Remi, laquelle avait été léguée à ladite abbaye par Arnoul, son grand oncle maternel. Approuvé par Jean, sire de Francières, chevalier. (Gr. Bibl., ms. lat. 5473, f 124; et dom Grenier, LXIII, 348.)

2). 1240. « G. de Rem... officialis Suessionensis. » (Cartul. d'Ourscamps,

n° DCCLXXXIII.)

30. 1247 (avant). « Dominus Ansoldus » de Remi consigné, dans un registre de la Chancellerie royale, comme possédant différents droits

(1) Probablement pour le distinguer de son contemporain Pierre, frère d'Ansold; cf. nos 12 et 18.

(2) Lequel indique comme appendu à cette pièce un sceau rond on cire verte portant un écusson fascé de vair de plusieurs pièces; sur le tout, un lion passant.