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souz par fere ledit anniversaire ondit mostier. E ge le prior du Pin, par le prioreté du Pin vint souz, par fere ondit mostier ledit anniversaire; par les queles choses paier chescun an de nos e de nos successors à perpetuauté, aus termes acostumez, à ceaus à qui sunt dehues nos obbligions lesdiz luex e touz nos biens presenz e à venir, e les biens desdiz luex. E nos lesdiz abbé e convent ausdiz priors e chambarlenc avons donné autorité et poher de fere lesdites choses e à celes nos acordons e consentom, e totes lesdites choses aprovons, loons e ratiffiom, et volons que aient fermeté à durabbleté. E en tesmoign de verité, nos lesdiz abbé e convent du mostier mon segneur saint Johan d'Angeli par nos e par lesdiz priors e chambarlenc, e à leur requeste, avons doné à nobble home mon segneur Pierre de Bailheaus, chevalier nostre segneur le roy de France e son seneschal en Xanctonge, par nom dudit nostre segneur le roy, cetes presentes letres, saillées de nostres propres saiaus ensenblemant ob le saiel de honorabble home, mon segneur Hugolin, arcedeacre de Aunis. E nos ledit arcedeacre, à la instance e requeste desdiz abbé e convent, priors e chambarlenc, avons mis e apousé à ces letres nostre saiel ensembblemant ob les saiaus desdiz abbé e convent, en tesmoign de totes les choses dessus dites. Doné on chapitre generau de nos lesdiz abbé et convent, lendemain de la feste de la nativité mon segneur saint Johan Baptiste, l'an de grace mil e trois

cenz e un.

II

1317, 3 avril. Procuration de Guérard, abbé de Saint-Jean d'Angély, pour les états de 1317; il ne peut s'y rendre à cause de ses infirmités. Archives nationales, J 443B, no 4170.

Excellentissimo principi domino Philipo, Dei gracia Francie et Navarre regnorum regi, G., monasterii Sancti Johannis Angeliacensis, Xanctonensis diocesis, abbas, se ip

sum ad pedes sue regie magestatis. Vestre serenitatis noverit celcitudo quod ego dictus G. magistros Constancium Chaudurir et Thomam Ferrandi, clericos, facio, constituo procuratores meos et quemlibet eorum in solidum, ad comparendum coram vobis Parisiis, in curia vestra, ad me excusandum erga vestram regiam magestatem cum ob invalitudinem proprii corporis equitare non valeam bono modo et sine corporis mei maximo detrimento, et ad omnia alia facienda que ego facerem et facere possem et deberem, si presens essem. Ratum et gratum habens et habiturus, sub ypotheca rerum monasterii predicti, quicquid per eos et eorum alterum actum fuerit et eciam procuratum. Supplicans humiliter et devote dicte vestre regie magestati quod excusacionem hujusmodi per eosdem aut eorum alterum propositam recipere condignetur. Et in premissorum testimonium his presentibus litteris cum sigillo apud Sanctum Johannem Angeliacensem vestro nomine constituto, eisdem ad meam instanciam apposito, sigillum meum adponendum duxi 1.

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1. Le sceau de Guérard, abbé de Saint-Jean d'Angély, est ainsi décrit par Douët d'Arcq, Collection de sceaux, t. III, p. 129: « Sceau ogival. Type abbatial, accosté de deux fleurs de lys. GARDRADI DEI PACIA. Abbis. S' ION. AGELIACEN. Sigillum Gardradi, Dei paciencia abbatis Sancti Johannis Angeliacensis. Contre sceau: La tête de saint Jean-Baptiste sans

Et nos Guillelmus Floridi, custos ipsius sigilli regii, ad ejusdem abbatis instanciam, sigillum predictum regium presentibus apposuimus, ad majorem roboris firmitatem. Actum et datum die Jovis post pascha anno Domini millesimo ccco septimo decimo.

Au dos: VIII XVIII. Procuratio abbatis Sancti Johannis Angeliacensis.

III

4421, septembre. Quittance de Louis de Villiers, abbé de Saint-Jean d'Angély, d'une somme de 200 livres tournois. — Bibliothèque nationale, fonds français, 25,983, no 4,580; lacéré en maints endroits.

Nous Loys de Villiers, abbé de Sainct-Jehan d'Angély 1, conseillier du roy nostre seigneur et... de Viennoys, et commis pour mondit sieur le régent à faire le taux, assiète et... La Marche et Combrailles de leur porcion de l'aide à luy octroyé à Clermont... passé, confessons avoir receu de Jehan Barton, receveur d'icellui aide esdiz... deux cent livres tournois à nous données et ordonnées par les gens des trois estaz dudit pays... leur consentement, oultre leur taux principal dudit aide... pour nous deffrayer... en vacquant à nostredite commission, de laquelle somme de deux cens livres... receue dudit receveur en escus au prix de vin livres tournois la pièce, nous en tenons... et tous autres. Donné pour tesmoings de ce soubz nostre... et... de septembre l'an mil cccc vingt et ung.

LOYS DE VILLIERS, abbé de Sainct-Jehan.

nimbe,dans une coupe; au-dessus une main bénissante: +COTRAS'. ABBIS SCI IONIS. Contra sigillum abbatis Sancti Johannis. Appendu à une procuration pour les états de 1317. Archives nationales, J 443, no 4170. » Cet abbé manque au Gallia, où il faut le placer après Olivier (1285-1314), avant Guillaume II qui n'a point de date et qui précède Rolland, abbé en 1327.

1. Louis de Villers ou de Villars avait été prieur de Saint-Eutrope; il était frère de Jeanne de Villars, abbesse de Saintes.

IV

4623. Introduction de la réforme de la congrégation de Saint-Maur dans l'abbaye de Saint-Jean d'Angély. Histoire (inédite) de la congrégation de Saint-Maur par dom Marlène, tome I; copie à la bibliothèque de l'abbaye de Solesmes. Communication de dom Anthoine Dubourg.

Ce fut après le chapitre général tenu à Saint-Faron de Meaux, au mois de septembre 1623, que la congrégation entra dans le monastère de Saint-Jean d'Angély. Cette abbaye, illustre monument de la piété de Pépin, roi d'Aquitaine, avait souffert de différentes révolutions. Ce prince, fils de l'empereur Louis le Débonnaire, l'avait fait bâtir dans son palais pour y mettre le chef de saint Jean-Baptiste 1. Elle fut depuis ce temps pillée ou détruite et rebâtie plusieurs fois, et entre autres par Guillaume IX, duc d'Aquitaine, qui, ayant pris le parti de l'antipape Anaclet contre le pape Innocent II en 1130, attaqua l'abbaye de Saint-Jean comme il aurait fait d'une place de guerre, la prit par force, la pilla et la saccagea le jour de la naissance de saint Jean, patron du lieu. Mais l'année suivante, le même duc, converti par les vives exhortations de saint Bernard, se rendit à pareil jour avec tous les compagnons de son sacrilège devant le chapitre des religieux, où étant, la tête nue et les épaules découvertes, il présenta à l'abbé Hugues les verges dont il voulait être châtié. Il fut conduit en cette position à l'église, où, prosterné devant le grand autel, il fit amende honorable à Dieu, et porta sur l'autel une charte qui contenait la restitution des biens qu'il avait usurpés sur l'abbaye avec la donation de son palais situé auprès du monastère et toutes ses dépendances, en présence des seigneurs complices de ses

1. Ce fut seulement au XVIIe siècle, en s'appuyant sur un texte fort critiquable d'Adhemar de Chabanne, qu'on abandonna la tradition, jusqu'alors admise, de la fondation de l'abbaye de Saint-Jean d'Angély par le roi Pépin le Bref. (Voir Origines de la ville de Saint-Jean d'Angély. Saint-Jean d'Angély, Robert, 1888).

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crimes, qui étaient pendant ce temps-là prosternés le visage

contre terre.

Mais le plus grand malheur qui arriva à l'abbaye fut de tomber entre les mains des calvinistes qui, s'étant rendus maitres de la ville, déclarèrent la guerre aux choses saintes. En 1562, le maire de la ville nommé Rolland, avec plusieurs habitants infectés de l'hérésie, entrèrent dans l'église et la sacristie, les armes à la main, les pillèrent, brisèrent les images, renversèrent les autels, brûlèrent les saintes reliques, et entre autres le chef de saint Jean, après l'avoir porté avec insultes par toute la ville. Ils enlevèrent tous les ornements de l'église, les livres du choeur et la bibliothèque, et tous les titres du monastère. Une si grande impiété ne demeura pas impunie. Tous ceux qui avaient trempé dans ces horribles sacrilèges périrent misérablement ; la plupart moururent de rage, écumant comme des possédés; la femme du maire accoucha d'un enfant sourd et muet, qui vécut ainsi 40 ans. Des châtiments si terribles n'empêchèrent pas les hérétiques en 1569 de ruiner entièrement tous les lieux réguliers et principalement l'église, une des plus belles et des plus somptueuses du royaume : ils n'en laissèrent que deux pilliers qui servent encore aujourd'hui de témoins de sa magnificence 2. Les religieux, répandus de côté et d'autres, se rassemblèrent en la ville de Taillebourg, où ils firent quelque temps leur demeure, et célébrèrent les offices divins. En 1600, ayant été rétablis à Saint-Jean d'Angély, ils se logèrent confusément dans la ville et se firent bâtir à la hâte une

1. Une autre légende prétend qu'Arnaud Rolland aurait eu la tête fracassée par une ruade de son cheval, qu'en haine des croyances catholiques il appelait Messe. (Guillonnet-Merville, Recherches topographiques et historiques sur la ville de Saint-Jean d'Angély).

2. Les bandes huguenotes commandées par De Piles arrivèrent à Saint-Jean d'Angély au mois d'octobre 1568. Ce fut pendant l'hiver de 1568-1569 que l'abbatiale fut ruinée, vraisemblablement au moyen de la sape, suivant la méthode indiquée par d'Aubigné.

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