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aunes d'écarlate pour « Madame la Generale » qui reçut en outre 500 peaulx de gris fin» et 200 « de fin d'aumusse » fournies par un pelletier étranger'. Tout cet argent n'était pas perdu on le retrouvait en services et en influence lorsqu'il s'agissait d'obtenir quelque faveur. On était justement en instance auprès du roi pour faire vérifier par les gens des finances les nouvelles lettres du roi sur la franchise des foires. Guillaume de Varye s'employa de son mieux en cette circonstance à servir les intérêts des Lyonnais2.

On verra dans la suite que leurs attentions ne furent pas inutiles. Le bonheur causé aux Lyonnais par la suppression des tailles fut de courte durée, car, à partir de ce moment, ils furent accablés d'emprunts et de demandes indiscrètes. Ainsi le 5 septembre, ils apprirent que Louis XI venait de prescrire à Claude Coc, argentier de la reine et trésorier général du Dauphiné de faire à Dunois un cadeau pour lequel Lyon devait avancer au trésorier 3.700 livres3. Les Consuls demandèrent le lendemain à l'italien Francequin Merry s'il ne pourrait pas avancer cette somme. Devant son refus, il fallut emprunter l'argent à 200 ou 300 des « plus aisés » : les consuls et six notables reçurent mission de taxer chacun des aisés '. Ymbert de Varey ferait ensuite la « levée » de cette somme pendant que Sirode, dit Grenoble, se rendrait en Dauphiné demander des gages en vue du remboursement.

* RR_9. fol. 8g vo et le mandement du 17 septembre (CC 421, no 25). Au sujet des fourrures, voir (CC jai, no 26), le mandement du 11 septembre, portant remboursement des 39 écus avancés par Jacques Caille à cette occasion. — L'année suivante, Guillaume de Varye reçût encore 20 pièces de toile de Belleville du prix de jo deux d'or, fournies par Pierre de Villars (voir le mandement du 22 novembre 1464, CC 418, no 28. Au dos se trouve la quittance de Pierre de Villars du 11 avril 1305)

* Le 9 septembre Guillaume écrivait de Pontoise aux Lyonnais qu'il avait vu le roi et que ce dernier etait de plus en plus disposé à favoriser les foires de Lyon. 3. Cette demande d'argent a été mentionnée par M. Boulieu (Revue d'histoire de Lyon, t. 11, p 331', qui a également rapporté (p. 331-332), une très curieuse anecdote sur un sieur Claude Bonyn qui s'était permis, à propos de la taille levée à cette occasion, quelques paroles malsonnantes à l'adresse du Consulat, injures dont al dut bare le að septembre amende honorable. — V. la lettre écrite à ce sujet aux Ivonnais le 19 août 1783 par le roi dans le t. IV des Lettres de Louis XI, publiées par doseph Varson (p. 143-443) V. aussi la délibération du 5 septembre (BB 9.

4 Vou la deliberation du 6 septembre 1463 (BB 9 fol. 93). C'est le matin que Ton resolat cette demarche Sur la réponse negative de Merry, on réunit une nouvelle assemblee le soir du même jour (B8 § 1.2, 93-96. L'imposition des aisés devait dhe fade par les Consuls ainsi que par Perre Raların, Imbert de Varey, Pierre Obey Mchelet du Tart of Higonet Bellevre Le voyage de Sirode fut décidé le 16 septembre ̧RN §. fol g

Peronet Sirode alla à Grenoble et demanda à l'assemblée des trois états du Dauphiné de bailler à la ville de Lyon une assignation de 3.750 livres sur les prochains impôts de cette province1. Malheureusement l'assiette de l'impôt n'était pas encore faite. Sirode revint sans avoir rien fait.

Pierre Gruel, le président de la Chambre des comptes et Claude Coc, trésorier du Dauphiné, confirmèrent les propos de ce messager dans une lettre écrite le 25 septembre2.

[1464). Bientôt après la ville reçut une assignation sur les terres du Viennois. Le 15 janvier 1464, Imbert de Varey fut chargé de recevoir « les deniers de toutes les assignacions de et sur les hommes et habitans des villes, villages et chatellenies de la terre de Viennois >> indiqués dans le rôle obtenu par la ville à cette occasion3.

1 Il reçut 3 livres to sous pour son voyage qui dura 7 jours (V. le mandement du 27 septembre : CC 423, no 19. Au dos se trouve la quittance de Sirode, elle est du 28).

Voir Pièces justificatives no CCLXXII, le texte de leur lettre datée de Grenoble. L'assiette ne devait être faite que dans un mois par les élus du pays.

3 Voir la délibération du 15 janvier 1464 (BB 9, fol. 118 vo-120). « Icelluy de Varey sera tenuz de lever et recevoir les deniers de toutes les dites assignacions de et sus les hommes et habitans des villes, villages et chatellenies de la dicte terre de Viennois contenues et declaréez au roole » (V. Pièces justificatives no CCLXXIV), la nomenclature des villages et chatellenies du Viennois avec l'indication (en florins, en gros et en deniers) des somes pour lesquelles ils furent assignés. Le montant de toutes les assignations était de 5620 florins, 6 gros, 12 deniers. - Le 22 janvier on décida d'écrire à Claude Coc, trésorier du Dauphiné.

CHAPITRE II

LYON ET LOUIS XI DE 1463 A 1466. LE RACHAT

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DES TERRES DE PICARDIE. LA GUERRE DU BIEN PUBLIC
OU LA LUTTE CONTRE JEAN II, DUC DE BOURBON

Quelque temps

Lyon et le rachat des terres de Picardie. après, le roi convoqua les Lyonnais à Montferrand, ainsi que les représentants de diverses provinces (Berry, Gien, Nivernais, Bourbonnais, Château-Chinon, Forez, Beaujolais), et fit demander aux députés une aide de 27.000 livres (26.592 livres, 15 sous 3 deniers exactement) pour permettre au roi de racheter les villes de Picardie qu'il ne voulait pas laisser entre les mains du duc de Bourgogne'. La somme exigée du royaume s'éleva à 100.000 écus. Le Lyonnais fut taxé, pour sa part, à 5.480 livres (76 sols 6 deniers) que le Forez et le Beaujolais devaient l'aider à payer2.

[1463-1464]. Cette clause devait engendrer les plus sérieuses difficultés. Malgré la décision du roi, les commissaires nommés pour la levée de l'aide ne mentionnèrent que le Lyonnais dans leurs lettres, et cela en dépit des remontrances du courrier Jean de Villeneuve qui avait représenté à Montferrand les bourgeois et les gens d'église3. Aussi, à son retour qui eut lieu le 25 décembre, le cour

Sur le rachat des villes de la Somme, v. Henri Sée, Louis XI et les villes. p. 235-237. La lettre de convocation adressée à cette occasion par le roi aux Lyonnais est datée du 23 octobre 1463. Elle a été publiée par M. Joseph Vaesen au t. II de son édition des Lettres de Louis XI, p. 156-8. Elle les invitait à s'y rendre au jour qui leur serait indiqué par les commissaires royaux (l'évêque de Clermont, le sire de la Tour d'Auvergne, le bailli de Mâcon et maistre Jean de Reilhac). — Le 24 novembre, ces commissaires convoquèrent les Lyonnais pour le 20 décembre à Montferrand) (V. la note 3 de la p. 157 du même volume).

2 M. Boulieu a mentionné (p. 332 du t. II, de la Revue d'histoire de Lyon), cette assemblée de Montferrand.

3 Voir le rapport de Jean de Villenove le 25 décembre 1463 (BB 9, fol. 115 v°-116.

rier décida-t-il les consuls à s'entendre avec les ecclésiastiques en vue d'une action commune. Une entente eut lieu qui fut couronnée de succès, et, le 29 janvier 1464, Jean Potier annonçait aux bourgeois qu'il avait obtenu des lettres contraignant le Forez et le Beaujolais à contribuer au paiement de l'aide1. La somme restant à la charge de l'élection du Lyonnais ne se montait ainsi qu'à 1.977 livres (19 sous 6 deniers), chiffre fixé à l'origine par le roi dans ses lettres datées de Neufchatel (2 novembre 1463).

A cette somme il fallait ajouter 180 livres demandées par Louis XI le 30 novembre 1463, d'Abbeville, pour divers besoins. La ville était taxée à 613 livres pour le tout. C'était moins que sous le règne de Charles VII, mais c'était beaucoup trop pour des gens auxquels on avait promis l'exemption des tailles. Les notables et les consuls se réunirent le 26 février et votèrent une taille de 1 denier et quart pour payer Jean Cambrai, receveur de l'aide. C'est un drapier, Jean Grenay, qui se chargea de la levée de cette somme 3.

Lyon et la Guerre du Bien Public. Le rachat des terres de Picardie était un succès pour la diplomatie et l'administration de Louis XI. Mais les résultats de sa politique ne tardèrent pas à être compromis par une coalition d'intérêts et d'ambitions groupés contre lui.

En 1465, le loyalisme des Lyonnais fut mis à une rude épreuve : un grand nombre de seigneurs prirent les armes et firent la guerre connue sous le nom de Guerre du Bien Public. Les hostilités furent ouvertes imprudemment au mois de mars par le duc de Bourbon, Jean II, un des principaux chefs de la Ligue, qui adressa un manifeste aux bonnes villes'. Ses États confinant au Lyonnais, on con

Il reçut 18 livres pour son voyage qui dura 9 jours (V. CC 423, no 20, le mandement du 30 décembre 1463).

1 Potier avait été envoyé auprès du roi le 30 décembre (BB 9, fol. 116). A son retour il fit un rapport où il déclarait avoir obtenu satisfaction (V. la délibération du 29 janvier 1464 (BB 9, fol. 120 vo).

Voir à ce sujet la délibération du 21 février 1464 (BB 9, fol. 125 vo). A la suite se trouve la lettre de commission des élus, datée du 15 décembre 1463 et qui a pour objet l'exécution des lettres de Louis XI (du 2 novembre 1463, Neufchatel) et celles du 30 novembre (Abbeville), de la même année.

1 BB 9, fol. 126-127. V. aussi CC 81.

Voir Petit-Dutaillis, Histoire de France, publiée sous la direction de Lavisse. 1. IV (2a partie), p. 343 et suivantes, notamment 347-348.

UNIV. DE LYON. CAILLET

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çoit l'embarras où se trouvèrent les consuls. La révolte gagna bientôt tout le pays; l'archevêque prit fait et cause pour les seigneurs et, bientôt, presque toutes les églises du Lyonnais mirent leurs cloches en branle pour appeler les habitants aux armes. Les bourgeois de Lyon résistèrent à la contagion de l'exemple, et restėrent fidèles à l'appel que dès le 28 mars le roi leur adressa. Ils n'avaient d'ailleurs pas attendu ce moment pour prendre leurs

mesures.

Le 11 mars, ils firent tendre les chaînes et demandèrent au sénéchal de leur donner la garde de Pierre-Scize. Le sénéchal refusa disant qu'il «<l'avait en garde et le garderoit bien avec l'aide de Dieu au prouffit et utilité du roy et de la dite ville, et qu'il estoit pour vivre et mourir avec ceulx de la dite ville en gardant le droit du roy et de la dite ville ». Le 12, les consuls déclarèrent qu'ils voulaient «estre et demourer tousjours en bonne union pour vivre et mourir en vraye obeyssance et fidélité du dit seigneur3 ».

[1465]. Dès le 25 mai, les consuls et les notables apprenaient que l'écuyer Robinet de Franqueville se rendait en Dauphiné et en Savoie avec mission de convoquer au nom du roi les nobles de ces pays pour la guerre. Ordre était en même temps donné à Jean Cambrai, receveur de Velay et de Vivarais, de délivrer «< 150 arnais et 300 brigandines » aux nobles de ces contrées et à ceux du Vivarais, du Velay et du Gévaudan. Il acheta toutes ces fournitures à Lyon et le Consulat dut garantir aux marchands le remboursement des créances royales. Autant dire que la ville avait à payer les commandes du roi. Ce n'est pas tout le Bailli de Lyon réclama en

Sur l'attitude du Lyonnais, voir plus loin.

Le 28 mars, Louis XI prescrivit aux Lyonnais de lui rester fidèles et leur annonça qu'il levait des hommes d'armes en Dauphiné pour combattre le duc de Bourbon (V. le texte de cette lettre, t. II des Lettres de Louis XI, publiées par Joseph Vaesen, p. 248-249.

3 Voir à ce sujet la note de M. Guigue, p. 7 de l'édition de la Chronique de Benoit Mailliard.

4 BB 11, fol. 61 vo-62. Dans cette assemblée il fut communiqué deux lettres closes du roi. Par la première, le roi « mandoit aux notables et autres gens de guerre du Dalphiné et de Savoye par ung nommez Robinet de Franqueville, son escuyer d'escuyerie, que iceulx nobles et gens de guerre s'en alassent par devers lui et que le dit seigneur escripvoit à Jehan Cambray son receveur aux païs de Lionnois que es dis nobles du Dauphiné et de Savoye et aussi des païs de Gevaudan, Velay et Viverois il feist delivrer jusques a cent cinquante arnoys blanc et le double de brigandines ou tel autre nombre des dis arnoys qu'il seroit necessere et que le dit

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