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[1468-1469]. Ils étaient de retour au milieu de 1468, car le 3 juin de cette année on parla d'aller s'entendre avec Monseigneur de Balsac, sénéchal de Beaucaire, capitaine des francs arbalétriers au sujet de leur équipement : il est probable qu'ils n'étaient pas tous revenus avec leurs armes au grand complet1.

La première campagne qu'ils firent ensuite fut celle de la Catalogne, où ils reçurent l'ordre de se rendre ainsi que leurs collègues du plat pays (2 février 1469); leur départ nécessita une dépense de 443 livres II sous3 (19 mars). Ce sont en partie les frais occasionnés par le départ de ces soldats qui obligèrent les Conseillers à mettre en vente l'hôtel du lion qui servait d'hôtel-de-ville. Au mois d'octobre de la même année, le roi les envoya en Gascogne et en Armagnac d'où ils revinrent en janvier 1470.

[1470-1472]. Ils ne demeurèrent pas longtemps en Espagne, car l'année suivante « Ruffec de Balsas les convoya » (le 19 juillet 1470), à l'Arbresle pour «< fere la montre3». Il est possible que leur prompt retour ait été dû à une intervention bienveillante du sénéchal de Lyon; le cadeau de 10 aunes de damas qui fut fait à cette occasion au sénéchal le fait aisément deviner.

A la fin de l'année, on parla encore d'augmenter le nombre des

1 Voir la délibération du 3 juin 1468 (BB 15, fol. 11 vo). Il fut décidé de convoquer à l'hôtel de ville tous les frans arbalétriers « et oultre plus que l'on en tramecte devers Monseigneur de Balsat, seneschal de Beaucayre, et cappitaine des frans arbalestiers pour avoir et sentir avec lui de la manière d'abiller iceulx francs arba. lestriers et dedens quel terme ». Mais au cas ou l'on « pourroit evicter ou dilayer le dit habillemens », on essayerait « de lui faire sentir quelque plaisir, c'est assavoir lui donner et offrir cinq ou six aulnes de drapt de damaz pour une robe ». Le 8 juin 1468, on approuva une dépense de 307 livres 16 s. 9 d. nécessitée par le département des francs archers qui devait avoir lieu « la semaine du Corps Dieu ensuivant» (v. CC 428 no 20).

* Voir la délibération du Consulat du 2 février 1469 (BB 15, fol. 37 v° -38 vo), — V. la délibération du 2 février 1469 déjà citée : « promptement habillier et mestre sus de rechief les trente francs arbalestriers qui sont a la charge de la dite ville pour iceulx avec les autres francs arbalestriers du plat païs de Lionnois envoier au païs de Cathelogne... >>

3 Voir la délibération du 19 mars 1469 (BB 15, fol. 41 vo).

4 Voir BB 15, fol. 63°, la délibération tenue le 10 octobre 1469 à l'« ostel de la ville». Ils devaient aller en « Gascoigne, Languedoc et ailleurs, la entourt >>. Voir aussi CC 437 n° 1, les comptes de la dépense nécessitée par leur expédition. —La date de leur retour est mentionnée dans les comptes (CC 437 no 3). — Voir aussi Sée: Louis XI et les villes, p. 86.

5 Voir la délibération du Consulat du 19 juillet 1470 (BB 15, fol. 113′). Il y est question de Ruffec de Balsas... (qui) avait mandé a jeudi prouchain au lieu de l'Arbrelle pour fere les monstres, les francs arbalétriers.

francs arbalétriers : le Consulat s'empressa d'offrir au sire de Balsat, leur capitaine, 12 aunes « de veloux » ou 50 écus au choix pour éviter à la ville ces frais nouveaux (22 janvier 1471).

1

Au début de 1472, ils reçurent l'ordre de se rendre à Rodez ; c'était leur deuxième campagne 2. Une taille dont la perception fut confiée à Guillaume Becey, fut votée le 23 février, pour rembourser les harnais et les draps que la ville avait dû prendre et était incapable de payer3.

Nous savons que leur équipement coûta 310 livres. Cette annéelà, ils furent employés à réprimer l'insurrection que les ennemis de Louis XI avaient fomentée en Guyenne où se trouvait son frère Charles, l'ami du Téméraire.

[1474-1476]. Il n'est plus question de ces soldats à Lyon jusqu'en 1474. Le 9 mars de cette année, leur capitaine, le seigneur de Charlus, demanda aux conseillers 40 ou 50 francs. On les lui refusa sous prétexte qu'il avait déjà eu des cadeaux de la ville'.

Un nouvel envoi des francs archers en Catalogne coûta à la ville 5.082 livres qu'il fallut payer au fournisseur Faure Poncet5. En 1475, la ville devait encore environ 300 livres sur cette somme 6.

[1476-1477]. En temps normal, chaque franc archer recevait annuellement de la ville 30 sous pour son habillement de corps et de guerre (voir la délibération du 23 mai 1474), non compris les 100 livres de traitement baillées au capitaine 7. Mais aux approches

On lui demandait en même temps « qu'il soit content du nombre des francs arbalestriers de la dite ville sans icellui nombre aucunement augmenter ». V. la délibération du Consulat du 23 janvier 1471 (BB 15, fol. 151 ro).

Voir la délibération du 22 janvier 1472 (BB 15, fol. 201 ro) et BB 12, fol. 115 vo.— Noms des arbalètriers « rabillez et mis sus en février IIIle LXXI pour envoyer à Rodez devers Monseigneur le Seneschal de Beaucayre, leur cappitaine.

3 Voir la délibération du Consulat du 23 février 1472 (BB 15, fol. 203-204vo). C'est le 5 mars que Guillaume Becey fut chargé de lever cette taille (v. la délibération du Consulat du 5 mars 1472 (BB 15, fol. 205 vo-206 vo).

Voir la délibération du 9 mars 1474 (BB 12, fol. 72 ro).

5 Voir la délibération du 26 mai 1474 (BB 12, fol. 80). S'ensuivent les noms et prénoms des trentefrancs arbalestiers estans a la charge de ceste ville tramis en Cathelogne en may mil IIIIe LXXIIII». D'autres furent conduits par le courrier Jean de Villenove (v. ibid., fol. 116ro) en octobre; ils furent «tramis en Cathelogne soubz la charge de Monseigneur le courier Jehan de Villeneuve en octobre mil IIIIe LXX ». Voir la délibération du 23 mai 1475 (BB 12 fol. 107 vo). Cette somme devait être payée avant les foires.

7 Voir ibidem.

des guerres, les élus devenaient plus exigeants; ainsi, le 22 septembre 1476, ils prescrivirent au Consulat de bailler à chacun d'eux 4 livres 10 sous pour les six derniers mois de l'année 1; le 17 février suivant, il fallut donner à chacun d'eux 40 sous, car ils étaient appelés au service du roi2.

Mais il fut entendu qu'on déduirait de cette somme trente sous pour leurs gages à venir. Le roi tenait d'ailleurs lui-même la main à l'exécution des ordres donnés par les élus (voir la délibération du 24 août 14773).

[1478-1482]. L'année suivante, les francs archers de Lyon furent envoyés en Bourgogne (23 avril 1478). La campagne absorba tant d'hommes que, en 1479, on dut lever à la hate 15 autres francs arbalétriers qui partirent, sous les ordres du courrier de Lyon, à la fin du mois de septembre3.

En 1480, la ville reçut de Monseigneur de Chartres, capitaine général de 4000 francs arbalétriers, l'ordre d'habiller les trente francs archers de la ville (en février 6) et le 21 du même mois, Jehan de Varey capitaine particulier des francs archers du Lyonnais et du Beaujolais vint les passer en revue. Il reçut même 10 écus pour faire un rapport favorable à M. de Charlus.

Passé 1480, ces troupes ne furent plus convoquées par Louis XI. Il n'est plus fait appel à leur concours après le 6 août 1480 . Le 4 janvier 1481, les Lyonnais apprirent par Benoît Paquet, receveur des tailles en Lyonnais, que le roi venait de « suspendre les francs

4 Voir la délibération du 22 septembre 1476 (BB 13, fol. 65°).

* Voir la délibération du 17 février 1477 BB 14. fol. 6o).

3 Voir la délibération du Consulat du 24 août 1477 (BB16, fol. 32. Après la lecture des lettres royaulx prescrivant aux francs archers de payer les gages d'un semestre ou mander de verser entre les mains de Jean Vidilly, clerc commis des élus, 4 1. 10 pour achever le paiement des 135 1. dues de ce chef.

* Voir la délibération du 23 avril 1478 BB 16. fol. 78. On répondit ce jour là à Jean My dry « chevaucheur du roi chargé de mener de l'artillerie à 30 lieues en Bourgogne et qui venait prendre des chevaux et des charretes a Lion, qu'on en aura besom pour les francs archers sur le point de partir en Bourgogne.

› Voir la deliberation du 14 septembre 1479 BB 16, fol. 16373), voir aussi la délibération du 17 septembre 1479 (BB 16, fol, 163 +-164). Cette hate était motivée par les ordres du e averneur de Bourgogne transmis par Jenin Cortoys.

* Voir la de Neat in da 6 förer 1480 (F5 16, föl, 181x®

↑ Voir la deliberation du 21 fevrier 1380 (SB 16, fol. 183v), Son Lieutenant Daffroy reout 3 eux

§ lis sont mentionnes à propos de la tale à 12 deniers pour livre qui fut votee de joaria – V. la del bration du Cons...at da 6 août 1430 BB 352.

arbalestriers » et les avait remplacés par des gens d'armes pour l'entretien desquels il demandait aux villes 13.000 livres. Lyon fut taxé par les élus à 243 livres 15 sous1.

Cette suppression, ou plutôt cette « suspension suspension >> des francs archers, avait diverses causes qu'il n'est pas lieu ici d'approfondir. Mais leur conduite durant certaines guerres et la désillusion qu'ils donnèrent à Louis XI expliquent en partie cette mesure qui donna lieu à la création d'un nouvel impôt : « La taille au lieu des francs archers » que les villes durent payer pour être exemptées de l'obligation d'entretenir ces troupes.

L'année suivante, Louis XI demanda, à cette occasion, 4000 francs à l'élection du Lyonnais, sur lesquels Lyon eut à fournir 750 livres.

1 Voir la délibération du 4 janvier 1481 (BB 352).

? Voir la délibération du 25 avril 1482 (BB 352). Il fut prescrit de verser à Benoit Paquet, receveur des tailles en Lyonnais, la somme de 375 1. t. représentant la moitié des 750 livres. montant de la quote-part fixée à Lyon par les élus à propos de la taille au lieu des francs archers ». On décida d'envoyer quelque personnage pour luy remonstrer l'ignorance de la dite ville, et pour capter sa bénivolence, pour ce qu'il est notable seigneur et peut de beaucoup soulager la dite ville, luy fere quelque gratuité comme d'une robbe de veloux cramoysi ou autre gracieux don tel que par les dis conseillers sera advisé.

CHAPITRE X

LYON ET LE REPEUPLEMENT DE LA VILLE D'ARRAS

[1479]. En 1479, se place le commencement d'une affaire qui, d'ailleurs, ne concerne pas seulement Lyon. Nous voulons parler de l'expulsion des habitants d'Arras et de leur remplacement par des habitants pris dans le reste du royaume. On sait que Louis XI craignant la défection d'Arras avait, le 2 juin 1479, expulsé tous les habitants et supprimé jusqu'au nom de cette cité. Pour peupler la nouvelle ville, nommée par lui « Franchise », il réclama des marchands et des gens de métiers aux villes les plus fidèles, à Troyes, à Toulouse, etc1.

Lyon, comme bien on pense, ne fut pas oublié. C'est le 28 juin, qu'Humbert de Varey, maître d' « ostel » du roi, et Jean de Villeneuve, courrier, entretinrent pour la première fois les consuls de ce nouveau caprice de leur maître. Ceux-ci auraient désiré que l'on envoyât à Arras le moins de gens possible. Ils « remontrerent » aux commissaires royaux la petite étendue de leur ville 3.

1 Sur ces faits, v. l'exposé de M. Henri Sée,dans Louis XI et les villes, pp. 28591, et celui de M. E. Teilhard, de Chardin, au début de son article intitulé: Comptes de voyage d'habitants de Montferrand à Arras en 1479 (Bibl. de l'Ec. des Charles, t. LXVII, p. 13). Cet auteur donne d'utiles indications bibliographiques en note (ibid.), — Il se demande (p. 15) quel nom portaient les commissaires de Lyon qui donnèrent leurs ordres à Montferrand et aux provinces de Bourbonnais, d'Auvergne et du Velay. Les documents Lyonnais, comme on va voir, nous permettent de répondre à cette question.

Voir la délibération du 28 juin (BB 16, fol. 154).

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3 Voir (ibid.). — Ce jour là, on sait qu'Humbert de Varey, maistre d'ostel du roy et Jean de Villeneuve, courrier de Lyon, ont commencé de procéder au fait de leur commission touchant le fait d'Arras, et sont allés pour bailler aux officiers des villes de ceux qui devront être élus pour aller a Arras ». Les conseillers « se transportèrent vers les commisseres pour leur remontrer la petite étendue des villes et pays de Lyonnois, la situacion de leur ville, pour qu'ilz ne baillent plus grand nombre de gens a eslire en la ville qu'elle ne peut porter ».

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