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poursuivit le récit sous l'abbé Halinard. Son nom est encore une énigme que les investigations des savants n'ont pu découvrir (1).

L'auteur de la chronique de Bèze n'est au contraire connu que de nom. Il s'appelait Jean, et on ne sait absolument rien de son origine et des faits principaux de sa vie. Courtépée (2) parle bien des livres qu'il laissa à son monastère, mais c'est le seul renseignement biographique qui nous soit resté (3).

RAOUL (Glaber), contemporain de ces chroniqueurs, était néen Bourgogne, selon toute apparence. Son père l'avait dans sa jeunesse fait admettre dans un couvent, mais sa conduite dissipée lui valut plusieurs changements de maisons pour éviter des châtiments mérités. Guillaume, abbé de Saint-Bénigne, ayant remarqué sous la légèreté de conduite les heureuses dispositions du jeune homme, le choisit pour compagnon de voyage, et l'emmena à Suze, en Italie. L'indocilité de son caractère lui fit abandonner son protecteur; il se retira à Saint-Germain d'Auxerre, puis dans d'autres monastères, Moutier-Saint-Jean, Bèze, et enfin à Cluni, où il mourut vers le milieu du xr siècle. Le travail qui le recommande particulièrement à notre souvenir est une chronique entreprise sous les auspices de l'abbé Guillaume, continuée probablement à Saint-Germain d'Auxerre, et terminée à la prière

(4) La meilleure édition de cette chronique a été éditée dans les Analecta Divionensia, par MM. Bougaud et Garnier, Dijon, Darantiere, 1875.

(2) Hist de Bourg., nouv. édition, t. IV, p. 698.

(3) M. Garnier a édité cette chron. dans les Analecta Divionensia, Dijon, Darantiere, 1875, avec des notes.

d'Odilon, abbé de Cluni, auquel elle est dédiée. Cet ouvrage, malgré les anachronismes et les merveilles de crédulité qui sont les signes de cette époque, est encore un des principaux monuments de notre ancienne histoire (1). Raoul Glaber a composé aussi une vie de Guillaume, abbé de Saint-Bénigne (2).

Nous parlerons ailleurs des chroniques de Flavigny et de Vézelay, en ayant soin d'y prendre les faits qui se rapportent à nos annales bourguignonnes.

Il faut aller jusqu'au seizième siècle pour trouver des travailleurs, comme Guillaume Paradin (3) et Saint-Julien de Baleure (4), qui aient écrit sur la province et se soient intéressés à son histoire; mais leurs livres, denués de preuves, ne peuvent être consultés qu'avec une extrême discrétion.

Il n'en est pas de même du Père Duchesne, qui nous a donné la généalogie des Ducs (5) dont nous entreprenons aujourd'hui de raconter les faits et gestes, et aussi la généalogie d'une famille essentiellement bourguignonne, les Vergy (6). Les chartes dont

(1) Edité pour la première fois dans les Histor. Franc. de Pithou, Francfort, 1546, in-fol.; Script. Franc. de Duchesne, t. IV ; D. Bouquet, t. X.

(2) Editée dans l'Historia monasterii Sancti Johannis Reomaensis, Paris, 1637. Voir aussi sur Raoul Glaber la notice de La Curne de Sainte-Pallaye, Mém. de l'acad. des Inscript. et Belles-Lettres, t. VIII.

(3) Annales de Bourgogne, Lyon, 1566.

(4) Mélanges histor., recueil de diverses matières pour la pluspart paradoxalles et néantmoins vrayes. Lyon, Benoist Rigault, 1588, in-8, livre plus utile à consulter qu'on ne le croit. De l'origine des Bourgongnons, Paris, 1581, in-fol.

(5) Hist. généalog. des Ducs de Bourg. de la maison de France, Paris, Cramoisy, 1628, in-4.

(6) Hist. de la maison de Vergy, 1625, in-fol.

il accompagne ces importants ouvrages sont curieuses, bien que le but généalogique poursuivi par l'auteur, l'ait souvent entraîné à tronquer les pièces. C'est également Duchesne qui avait édité les chartes de Cluni collationnées par Marrier (1).

Le Père François CHIFFLET a donné trois livres excellents à consulter pour ce qui regarde la Bourgogne l'Histoire de Tournus (2), la Lettre touchant Béatrix, comtesse de Chalon (3), et le Genus illustre sancti Bernardi (4).

Nous devons à Samuel Guichenon une Histoire de Bresse et du Bugey (5), et le Bibliotheca Sebusiana (6).

Du Bouchet a fait les Généalogies des maisons de Courtenay (7) et de Coligny (8), et les preuves peuvent être consultées avec fruit.

Citons encore l'illustre Orbandale, ou l'histoire ancienne et moderne de la ville de Chalon-surSaône (9); la Nouvelle histoire de l'abbaye royale et collégiale de Saint-Philibert et de la ville de Tournus (10), par le chanoine Juénin,

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l'Histoire de

(4) Bibl. Cluniacensis, collecta a M. Marrier, edita cum notis Andrea Quercetani, 1614, in-fol.

(2) Hist. de l'abb. roy. et de la ville de Tournus, Dijon, Ph. Chavance, 1664, in-4.

(3) Lettre touchant Béatrix, Dijon, Ph. Chavance, 1656, in-4.

(4) Divione, Ph. Chavance, 1660, in-4.

(5) Lyon, 1650, in-fol.

(6) ... sive variarum chartarum, diplomatum, etc... Lugduni, apud G. Barbier, 1666, in-4°.

(7) Hist. généal. de la maison de Courtenay, Paris, 1661, in-fol.

(8) Preuves de l'hist. de la maison de Coligny, 1662, in-fol. (9) 2 vol. in-4, Chalon, Pierre Cusset, 1662.

(10) Dijon, Fay, 1733, in-4.

l'église abbatiale et collégiale de Saint-Etienne de Dijon (1), par l'abbé Fyot.

De tous les auteurs du dix-septième siècle qui se sont occupés des titres anciens et des chartes pouvant servir de preuves à l'histoire des Ducs de Bourgogne de la première race, ETIENNE PÉRARD est l'un des plus connus, et celui qui a tiré de l'oubli les documents originaux les plus importants.

Pendant une partie de sa vie, consacrée à l'étude des archives de la Chambre des comptes, dont il était maître, il a pu copier, de son écrituré fine et un peu trop serrée, une quantité innombrable de pièces, dont beaucoup d'originaux n'existent plus. Pérard, né en 1590, mourut le 5 mai 1663, « plein d'honneur et de mérite, » et honoré du brevet de conseiller d'État.

C'est le premier qui ait eu le projet de donner un corps d'ouvrage d'ensemble sur notre histoire, et de publier surtout des preuves et des documents. Mais ces grands travaux sont rarement achevés par celui qui les entreprend, et à sa mort rien n'était encore publié. Son fils Jules Pérard, conseiller au Parlement, en donna un premier volume: Recueil de plusieurs pièces curieuses, choisies parmi les titres les plus anciens de la Chambre des comptes de Dijon, des abbayes et des autres églises considérables, et des archives des villes et communautés de la province,

(4) Dijon, Jean Ressayre, 1696, in-fol.

On trouve à la Bibl. nat. un certain nombre de manuscrits de Chifflet. Sa correspondance avec Sirmond, Godefroy, du Chesne, etc., est dans le Fonds Français, no 3923. Le n° 9361 contient sa correspondance avec l'abbé Nicaise.

etc., (1). Ce volume était dédié au prince de Condé et devait être suivi de plusieurs autres, mais le nombre des érudits n'étant pas alors, plus qu'aujourd'hui, suffisant pour l'écoulement d'un tel livre, l'œuvre resta inachevée. La postérité a rendu plus de justice à cet excellent ouvrage, qui malgré ses imperfections est devenu recherché et peu commun.

Les quatorze portefeuilles de Pérard contenaient la matière de quatorze volumes de même format et de même étendue. Ces manuscrits ne sont heureusement pas tous perdus : ils sont disséminés dans divers dépôts publics, et leur importance est trop grande pour qu'on ne se fasse un devoir de les signaler quand on les rencontre. Nous en connaissons un volume à la bibliothèque de Dijon (2); trois dans la bibliothèque de la ville de Troyes (3), et plusieurs autres dans divers fonds de la Bibliothèque nationale (4), dont nous ne connaissons pas encore toutes les richesses. Le tome 93 de la collection Bourgogne du même dépôt, contient de plus le catalogue des pièces comprises dans ces quatorze portefeuilles, catalogue qui

(1) Paris, Claude Cramoisy, 4664, in-fol. 608 p.

(2) Mss no 8 des mss. légués à la bibl. de Dijon par Mme Baudot. (3) N° 233 des mss. de Troyes, 3 vol. in-fol. Extraits des anciens comptes-rendus en la Chambre des comptes de Dijon, sous les ducs de Bourgogne et sous les rois de France. C'est une copie des mss de Pérard sur ce sujet contenant 4 vol., dont le 3e est perdu.

(4) Coll. Bourg., t. 101, fol. 194-301. Extrait de plusieurs arrêts et jugements rendus tant par MM. du Conseil que par MM. de la Chambre des comptes de Dijon. Présentations de causes aux audiences des dits seigneurs (1438-1608), autographe. Coll. Bourg., t. 104, comptes des aides, emprunts et subsides, du fol. 70 au fol. 177, comptes du xve s. autographe de Pérard, comptes du domaine de Dijon.. Comptes des fouages, XIV-XVI s., autogr.

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