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distinctes. Ces vingt sépultures occupaient une étendue carrée de seize mètres de côté. La distance qui les séparait les unes des autres, variait d'un à sept mètres. Quant à leur profondeur dans la terre, elle était la même qu'au Maerkelenhout; c'est-à-dire, que les vases qui les composaient, se trouvaient recouverts tout au plus de trente centimètres de terre. Seulement un groupe faisait une exception notable, c'était celui avec instruments de pierre. Il gisait à 0,45 centimètres de la surface du sol. C'est à cette circonstance que nous attribuons sa bonne conservation.

Si l'on songe que le terrain circonscrit par nos sépultures, fut naguère retourné par l'essoucheur, puis cultivé pendant voici seize ans, n'est-on pas en droit de supposer que nombre d'autres tombeaux existaient en ce lieu, et que ceux que nous avons été appelé à explorer, est le peu qui a échappé aux atteintes de la pioche et de la bêche? On conçoit sans peine que tous les groupes qui se sont trouvés à portée de ces instruments, et, selon toute apparence, la plupart étaient dans ce cas, ont été ou anéantis ou mutilés. De cette dernière catégorie sont évidemment ces groupes, offrant des vases coupés par le travers. Et pour preuves de l'entier anéantissement de sépultures, n'avons-nous pas ces débris de vases, qui se montraient presque partout sous la bêche dans le cours de nos fouilles; ces morceaux de fer consommés par la rouille, restes de fibules; ces portions d'os calcinés, etc. Mais rendons grâce au hasard qui nous a si bien servi: ces quelques sépultures qu'il nous a conservées, nous ont fourni de nouvelles et précieuses données.

On s'étonnera peut-être, que parmi tant de vases qui ont été exhumés dans ces fouilles, un nombre si restreint l'aient été en entier. Mais qu'on veuille bien se rappeler ce que nous avons exposé dans notre article précédent, au sujet de la destruction des vases funéraires au Maerkelenhout, et on comprendra qu'ici les mêmes causes ont dû produire les mêmes effets.

En comparant le résultat de ces fouilles à celui que nous ont procuré les fouilles du Maerkelenhout, on est nécessairement amené à assigner une origine commune aux sépultures découvertes d'une et d'autre part. En effet, ces sépultures nous ont révélé des caractères absolument identiques: mêmes formes et même fabrication des vases; même agencement et disposition des groupes; une analogie parfaite entre les différents objets d'ornements recueillis dans les vases. Nous devons cependant faire remarquer, qu'ici ne fut trouvé aucun vase ou fragment de vase de terre sigillée; que d'un autre côté, aucun tombeau en pierres brutes ou en tuiles ne s'y est fait voir. Mais évidemment, cela n'établit rien contrairement à une id ntité de provenance.

Ainsi que nous l'avons laissé entrevoir plus haut, le fait le plus marquant de cette trouvaille, est, sans contredit, la découverte du tombeau avec instruments de pierre. Nous osons croire qu'on a rarement trouvé ces instruments réunis dans les conditions où ils se sont ici présentés à nos recherches. Les vases qu'ils accompagnaient, les fibu les et crochets que l'un de ces vases contenait, sont incontestablement de fabrique gallo-romaine. Et quant à la sépulture considérée dans son ensemble, elle ne nous offre pas le moindre indice, qui nous permette de lui donner une origine distincte de celle des tombeaux qui l'environnaient, et partant, de la reporter à une autre époque.

On ne saurait nier que des données, telles que celles que l'observation de ce rare tombeau nous livre, ne soient de nature à jeter quelque lumière sur les questions agitées entre les archéologues relativement à l'attribution et à la destination des instruments de pierre. Nous consacrerons plus tard un article spécial à cette classe si intéressante de monuments, où nous ne rapporterons que des faits, résultat de nos observations sur le terrain de découverte. En attendant qu'il nous soit permis de signaler ici, que la quantité d'in

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struments de pierre venue au jour dans nos environs, seulement depuis que nous les explorons, est vraiment prodigieuse, comparativement au nombre de ces instruments déterrés dans les autres localités du pays.

Nous avons dit dans le courant de cette notice, qu'une médaille de moyen bronze avait été trouvée au fond d'une petite urne, parmi des cendres et parcelles d'os. Ce bronze, qui nous donne encore une date certaine, est de Trajan (98 à 118 de J.-C.), et représente au revers, l'empereur, à cheval, terrassant un ennemi. Quand on le recueillit, il était enveloppé dans un morceau de peau ayant l'aspect du parchemin. C'est là une particularité qu'on pourrait révoquer en doute, et à laquelle nous même nous aurions hésité de croire, si la moitié de cette peau qui nous a été remise, n'eut conservé, avec des traces d'oxide, l'empreinte, ou mieux, le moule de la pièce. Il est à penser que c'est l'oxide dont la peau est pénétrée, qui en a déterminé la conservation. Nous exhibons ce curieux spécimen à côté d'une portion du vase, dans lequel gisait la médaille.

Nous allons maintenant procéder à la description des objets provenus des fouilles, en y ajoutant les observations que leur découverte nous a suggérées. Certains détails pourront paraître longs; mais nous ne nous sommes pas cru dispensé de les donner, étant surtout de nature à guider ceux qui seraient quelque jour dans le cas de faire des trouvailles semblables aux nôtres. Ces objets sont :

1° Une petite urne-potiche à surface raboteuse, d'une pâte noire et très-dure. Elle a 0,10 centimètres de hauteur, sur 0,125 millimètres de diamètre à son plus fort renflement. J.-Be Hainaut, qui l'a exhumée, nous a dit, que sur le fond se trouvait une terre blanchâtre (des cendres), qu'il croyait être de l'argent consommé. Nous avons pu constater que cette urne était accompagnée d'une assiette en terre grise, d'une petite cruche en terre jaunâtre, d'une assiette

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