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Ghiselbrecht Rufflaert et son épouse, dame Catherine Van der Munte, firent cadeau à cette église d'un magnifique encensoir en argent, avec tous ses accessoires, en 1399; d'après le document qui se trouve aux susdites archives, cette pièce était d'un ouvrage précieux. Ce don ne fut fait qu'à condition que les donataires obtinssent la permission de faire construire un caveau devant l'autel de St-Eloy, à côté de la sépulture du révérend Jean Maschs, curé de cette église dans le courant du XIVe siècle, ce qui leur fut octroyé. Nous ignorons si on donna suite à cette conces

sion.

Les archives présentent ici une lacune de quatre-vingts années; les documents qui auront été détruits, soit dans l'incendie du presbytère, soit à la suite des guerres qui ont désolé nos contrées pendant tant d'années, nous auraient offert, sans doute, des faits dignes d'être consignés ici. La pièce la plus ancienne que nous avons retrouvée, après celle de 1399, date de 1479; elle contient la création d'une rente annuelle en faveur de cette église, de quatre escalins, monnaie de Flandre.

Baudouin Goethals, qui avait été échevin de la ville de Gand à plusieurs reprises, et dont le château était situé à Vosselaere, où il avait plusieurs ficfs, lui fit cadeau, en 1485, de quelques reliques de S'-Denys, qu'il avait obtenues, l'an

vreckich, ghelt boven den penninc van biechtene te ghevene, als messanc dwaelghelt, pardoenghelt, hante pasghelt, mutseghelt, ende meestdeel haer focarie ofte joncwiven hebbende. Eerst eene costelike heleghe sacramentstafele, der up int middele ons liefs Heeren laetst avontmael ghefighureert es, ende mette verguldinen roesen besaeit als oec mette mine wapinen voersien. Item een manifike preecstoel der up ghesnedinen belden ende insghelicx mine wapinen staen. Ende eindelic, vele scoene geschilderde glasveinstren, so als wilen mine lieve houderen, den Wittenbroeders binnen Ghent, hebben ghegheven ende der in hare wapinen staen, ende dewelcke nu ter tiit in den pant van der voerseider cloestere noch siin. Voer alle welke, enz., an. 1379, 5 january. »

née précédente, du pape Innocent VIII (1); ainsi que d'un précieux missel de l'ordre des Prémontrés, exécuté par un Frère Hieronymite, à Gand. La fabrique lui permit, en rémunération de ces dons, de faire construire devant le maître-autel un caveau sépulcral pour lui et sa famille, et de placer un siége (2) sur la pierre tumulaire de ce caveau, pour son usage et celui de ses successeurs. Baudouin ne jouit pas longtemps de cette prérogative, car, en 1489, il céda volontairement sa place à la confrérie de St-Eloy, qui devenait plus nombreuse de jour en jour.

(1) Cette bulle est intéressante pour la famille Goethals, puisqu'elle confirme les services rappelés dans une charte du Xe siècle, et rendus par plusieurs membres de cette illustre famille au Saint-Siége, et surtout par Honorius Bonicolli, quand il délivra le domaine de St-Pierre de l'envahissement des Sarrasins, et le sauva de son entière destruction. vers 880.

Cette charte a été publiée par le Messager des Arts, année 1837, p. 369, 484 et suivantes. Nous avons cru utile d'insérer ici la traduction de la bulle d'Innocent VIII, telle que nous l'avons trouveé dans ces archives: « Innocentius, biscop, cnape der cnapen Gods, an onsen lieven zone Balduinus Goethals te Glend, gheboren int biscopdom van Doornicke, salut ende apostoliquen zeghen. Also ons overghelevert es uw neirenste versouc ende bede, by dewelke gy zeer ootmoedelic ons biddende zyt omme een blycteeckene van onse goetwilligheit te becommen, in erkentenesse van der menichte groete diensten by zo veele leden van uwen geslachte sint veele eeuwen der heleghen Stoel van Roeme bewesen, ende sonderlinghe by den capiteyn Honorius Bonicolli, toen hy ontrent fjaer achthondert ende tachentich, van der wreede onghelooveghe Sarrazynen Tdomeyn van sente Pietere van haerlieder vulcomen destructie verloste. Wy willende tvors. in acht nemen, beghiftighen u van een wervelbeen van den Heleghen Dyonisius, twelk u by den Eerweerde Broeder Erasmus, religieus uutten cloestere te Dronghene, tonsewaerts ghesonden van weglie den Grave van Vlaendren, uwen harden gheduchten heere ende prince, zal ghegheven worden, van welke Reliquye gy volghens uw begheerte an ons uutghedruct zult moghen beschicken ten voordeele van der keercken van Vursselare by Nevele int vors. biscopdom. Tghuent u van den zeghen van Hemelricke zal weerdich maken. Ghegheven te Roeme by sente Pietere int jaer van den incarnatioene Ons Heeren duust vier hondert vier en tachtentich, vii idus Decembris, Pontificatus nostri anno primo. » (2) Nommé alors en flamand Scip.

Baudouin Goethals fut uni à dame Marie van Raveschoot, trois enfants provinrent de ce mariage: Gheerot, Jean et Marie. Marie mourut le 5 juin 1500, et fut ensevelie la première dans le nouveau caveau de sa famille; son père la suivit le 5 janvier 1518, et sa mère le 10 juin 1526. Baudouin et son épouse fondèrent dans cette église une messe de requiem pour la durée d'un siècle, avec distribution de pain aux pauvres.

Gheerot et Jean Goethals, dont nous venons de parler, furent écuyers de l'empereur Charles-Quint; ils firent don à cette église, l'an 1557, d'une cloche du poids de 4772 livres, fondue par G. Duhem : elle fut nommée St-Eloy, et portait l'inscription du nom des fondateurs. Ils instituèrent aussi dans cette église une messe de requiem pour la durée de cinquante ans. Gheerot mourut le 29 juin 1559, et Jean, le 8 octobre de l'année précédente; ils sont enterrés dans le caveau de leur famille (1).

De toutes les nobles familles, que l'on peut compter au nombre des bienfaiteurs de Vosselaere, une seule existe encore aujourd'hui : c'est celle des Goethals. Elle est représentée par le comte Goethals-Pecsteen, le général Goethals, et MM. Adolphe et Félix Goethals. Nous avons pensé qu'il aurait été agréable aux descendants de la plus antique famille des Pays-Bas, d'une famille pouvant invoquer des titres de noblesse, délivrés à de loyaux services, il y a dix siècles, mettre sous les yeux de nos lecteurs le fac-simile de la table de cuivre ou d'airain, portant l'inscription de l'épitaphe de Baudouin Goethals, de son épouse et de sa fille, dont nous venons de parler; cette table disparut dans la nuit du 4 octo

de

(1) Nous ferons observer que, d'après une charte du 29 novembre 1348, émanée des échevins de Nevele, le trisaïenl de Baudouin Goethals, tommé Liévin Goethals, qui fut chambellan de Louis de Male et échevin de la ville de Gand en 1348, était possesseur de biens fonds dans la paroisse de Vosselaere.

bre 1575 (V. la gravure, no3). Baudouin était fils de Henri et de dame Catherine van Lembeke; il était chevalier et docteur en droit civil et canon. Il remplit plusieurs charges importantes auprès de ses souverains, il fut maître des requêtes ordinaires de l'empereur Maximilien et de son fils, Philippe le Bel, roi de Castille (1).

En 1606, Amand Goethals fit renouveler les armes de sa famille, qui étaient peintes sur les vitraux voisins de l'autel de la Vierge, et qui avaient été brisés par les iconoclastes; il prit le même soin pour les inscriptions, qui étaient gravées sur deux plaques de métal, placées aux deux côtés de ces vitraux (2).

L'église de Vosselaere fut privée de cloches depuis 1575 jusqu'en 1612, année où celle qu'on y voit aujourd'hui, coulée par Jean Van den Ghein.

fut

(1) Ce Baudouin Goethals se trouve inscrit au livre de la chambre de rhétorique, nommée Maria ter eeren, à Gand, en qualité de membre, en 1484.

(2) On lisait du côté droit :

« Ter eeren Gods en ter ghedinckenesse van Joncheer Bauduyn Goethals en Jonev. Maria van Raveschoot, syne gheselnede, heeft Jonch Amand Goethals, fs Mber Judoci, dit ghelas għegheven omme taude te vervanghen dat in den nacht van den 4 october 1575 by de Beeldtsturmers, toen sy in deze kercke van Vosselare alles hebben gberooft, gheschonden ende ghebrocken, ende oock by de selve es verbryselt gheworden, en de 2 latoene tafelen welcke ter zyden dese veinster waren hanghende, ende waer op de vlaemsche inscriptien in ghotische letteren ghegraveert waren, insghelicx by dezelve heretycken wierden gherooft. 1606. »

Au côté gauche :

« In zynen graf kelder ter rechter zyde van den hooghen aultaer of ten Evangelie cant, syn begraven, Jonch' Bauduyn Goethals, fs Mher Heindricx, requestmeest ordin3 van den keyzer Maximiliaen, schep. der stede van Ghendt, enz., enz., grooten weldoender deser kercken; Joney Maria van Raveschoot, syne gheselnede; Jonch" Gheerot en Jan Goethals, huerlieder beede zoonen, schildenap" van keyzer Carel den V, ende Joney® Maria Goethals, huerlieder dochter, alle welcke binnen de sesthiende eeuwe, in den selven grafkelder syn begraven. En wiens zielen Godt gheve de eeuwighe ruste. — B. V. D. Z. »

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