Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Analyses critiques d'Ouvrages.

UITKOMSTEN van een onderzoek omtrent de ELSEVIERS, meer bepaaldelijk met opzigt tot derzelver Genealogie. Eene noodige voorarbeid tot de geschiedenis der Elseviersche Drukpers; door Jh' W. J. C. RAMMELMAN-ELSEVIER, l' van het 3de regiment Infanterie. Utrecht, N. Van der Monde, 1845 (niet in den handel). In-8° de 54 pages de texte, plus 40 pages de documents à l'appui.

Les recherches que cet opuscule résume, sont dues aux actives et intelligentes investigations d'un descendant en ligne directe de la famille des Elsevier, et, bien que plus spécialement dirigées dans un but généalogique, elles n'en jettent pas moins une vive et nouvelle lumière sur leur histoire bibliograghique: elles rectifient plusieurs erreurs que généralement on partage sur leur compte, depuis la notice du savant professeur M. Adry, considérée jusqu'ici comme ce qu'il y a de mieux sur ces célèbres imprimeurs; et les pièces justificatives qui accompagnent la brochure de M. Rammelman-Elsevier, ne laissent aucun doute sur l'exactitude et l'authenticité de ses récentes découvertes.

Il est aujourd'hui bien prouvé que la famille des Elsevier est belge et originaire de Louvain; quant à la possession ancienne des armoiries qu'on lui attribue, et à ses alliances avec plusieurs familles nobles de ce pays, cela n'est pas si certain. Louis Elsevier Ier, venant de Louvain, et ayant embrassé de bonne heure la réforme religieuse, s'établit à Leyde, en 1580, comme relieur et comme libraire; il y mourut en 1617, remplissant les modestes fonctions d'appariteur de l'Université, qu'il avait d'abord cumulées avec son commerce. Sur ses six fils, cinq suivirent la profession de leur père. Il est probable que, dès 1595, lorsqu'il adopta la

levise Concordia res parvæ crescunt, il les avait déjà successivenent associés à ses affaires, et que, d'abord avec lui et ensuite ous son nom quand il se retira, ils étendirent considérablement eurs relations. Matthieu, l'aîné des fils et également appariteur de l'Université, demeura constamment à Leyde, de même que Bonaenture, son plus jeune frère (qui jusqu'à présent avait été considéré comme son fils). Gilles, fils puîné, fut bientôt détaché à La Haye, quand une librairie succursale y fut établie op de Zaal; mais il quitta cette ville après la mort de sa première femme, vers 1601, et Louis II, troisième fils, qui lui succéda dès cette même année, y demeura fort longtemps, et peut-être même jusqu'à sa mort, en 1620. Plus tard, Jacob, fils de Matthieu, y succéda à Louis II, et c'est le dernier Elsevier qui ait géré cette succursale, restée néanmoins dans la famille jusqu'en 1681. Dans l'intervalle, Joost, quatrième fils, avait été établi comme libraire à Utrecht depuis 1603, et Isaac, fils de Matthieu, comme imprimeur, en 1616, à Leyde même, imprimant avec la devise Non solus et, dans le principe, uniquement pour la communauté: mais cette communauté, dont Gilles et Arnoud (cinquième fils, et qui fut peintre) s'étaient retirés, sans doute avant ou à la mort de leur père, en 1617, continua de se dissoudre par la mort de Joost, avant 1619, et par celle de Louis II, vers 1620. Quelque temps après, en 1622, Matthieu se retira à son tour, et céda son fonds à son fils aîné, Abraham; celui-ci ne tarda pas à s'associer avec son oncle Bonaventure, qui déjà avait été l'associé de son père; et ces deux, après avoir acquis l'imprimerie d'Isaac, en 1626, absorbèrent toutes les relations commerciales de leurs parents, et furent véritablement les deux grands Elsevier, à qui toute la famille doit son illustration. Cependant, la renommée de Bonaventure et Abraham eut été surpassée sans doute par Jean et Daniël, leurs fils, si ces fils étaient restés unis; mais après le départ de Daniël pour Amsterdam, en 1655, Jean a trop peu vécu. et n'a peut-être pas eu les reins assez forts pour pouvoir réaliser pour l'officine Elsevirienne de Leyde tout ce qu'il projettait, et l'on peut dire qu'à sa mort, en 1661, ce célèbre établissement (que sa veuve et puis son fils Abraham II ont toutefois exploité jusqu'en 1712) a réellement perdu toute son importance; tandis que Daniel, en allant s'associer à son double parent (par son père et par sa femme), Louis III (qui

était fils de Joost et non pas de l'imprimeur Isaac, comme on l'a cru jusqu'ici) a donné à l'imprimerie Elsevirienne d'Amsterdam un éclat qu'elle n'avait pas encore eu, et que, parmi des circonstances et des événements des plus déplorables, elle a plus ou moins conservé jusqu'à sa mort, en 1680, et même jusqu'à la vente définitive de son fonds, en 1681.

Il ne faut plus qu'ajouter à ces noms celui de Pierre Elsevier, petit-fils de Joost et neveu de Louis III, qui imprima à Utrecht, de 1669 à 1662, pour avoir le résumé à-peu-près complet de l'histoire de l'imprimerie des Elsevier, telle que les nouvelles recherches de M. Rammelman l'établissent, et telle aussi qu'elle résulte du Sylloges Epistolarum a viris illustribus de P. Burmann, ouvrage que M. le professeur Adry a mainte fois cité, mais où il a dû forcer le sens de plusieurs passages, sans doute à cause des communications que lui avait faites Mr Jean Jacob Elsevier, communications dont les pièces que vient de produire le noble parent de ce dernier, attestent aujourd'hui le peu d'exactitude.

CH. P.

NOTIONS ÉLÉMENTAIRES des Sciences naturelles et physiques, applicables aux usages de la vie, par CHARLES MORrren, professeur ordinaire de la faculté des Sciences de l'Université de Liége. -Bruxelles, Deprez-Parent, 1843,

1844 et 1845.

M. Morren est sans contredit l'un des savants belges dont la réputation est la plus étendue et la mieux établie. Quoique jeune encore, il compte déjà au nombre des vétérans de la science. Doué d'une activité infatigable, il a su, au milieu des préoccupations d'un siècle positif, entretenir ce feu sacré qui embrâse encore quelques intelligences d'élite. Mais aussi, chez l'honorable professeur de Liége la science est si bien comprise dans son ensemble et dans ses moindres détails; les principes en sont exposés avec tant de clarté; les difficultés en sont dissimulées sous une forme si

littéraire et si piquante, qu'il serait impossible de trouver un esprit mieux fait pour la vulgarisation des lois et des mystères qui président à la conservation de cette nature, devant les merveilles et les bienfaits de laquelle l'homme n'est que trop insensible, trop ingrat.

Il n'entre pas dans notre plan de passer en revue les travaux nombreux que M. Morren a publiés, soit comme professeur, soit comme membre de l'Académie, soit comme collaborateur aux recueils scientifiques du pays ou de l'étranger, travaux qui ont été d'ailleurs justement appréciés. Qu'il nous soit permis de descendre un instant des hauteurs de la science spéculative, pour appeler l'attention des pères de famille, des directeurs d'établissements d'instruction sur les petits manuels de science usuelle que le zélé professeur fait paraître en ce moment.

On sait que l'article 34 de la loi organique de l'instruction primaire prescrit un cours comprenant les premiers éléments de la physique, de la chimie, de la minéralogie, de la botanique et de la zoologie, à l'usage des écoles primaires de Belgique. La publication de traités élémentaires, clairs et substantiels, où les progrès actuels de la science fussent exposés sans confusion et sans aridité, de traités enfin dans le genre de ceux que l'Allemagne et l'Angleterre possèdent déjà, était donc un service réel à rendre à l'instruction en Belgique, où, il faut bien l'avouer, les sciences naturelles n'excitent pas en général, même dans les bonnes familles, assez de curiosité ni d'intérêt. Ce service, M. le professeur de Liége est en train de le rendre à son pays. Déjà trois parties distinctes et séparées de ce travail utile ont paru : la première concerne les notions élémentaires de la minéralogie; la seconde, celles de la botanique; la troisième, celles de la zoologie. Les deux dernières parties doivent paraître au premier jour.

Chacun de ces manuels est divisé en leçons, où sont exposés les principes de chaque science, ses classifications, etc.; à la fin de chaque leçon se trouve un questionnaire, ou résumé de la leçon présenté sous forme de demandes, auxquelles l'élève a à répondre. Dans le but de nationaliser l'enseignement, l'auteur cite des exemples choisis dans notre pays, et rappelle les découvertes et les noms des Belges illustres. Des tableaux synoptiques et des tables de matières viennent faciliter les recherches ou les consultations.

Pour une plus prompte et plus complète intelligence de la nature, l'auteur conseille, du reste, de tâcher de confronter les données de la science avec les objets mêmes qu'elle explique ou qu'elle analyse des petites collections d'histoire naturelle élémentaire se formeraient facilement par le zèle de pères de famille ou de chefs d'institution instruits et dévoués.

Les traités publiés par M. Morren, devant être mis entre les mains de l'enfance et de la jeunesse, il convenait qu'ils offrissent toutes les garanties désirables au point de vue religieux et moral. Leur approbation par l'autorité ecclésiastique et leur adoption dans beaucoup d'institutions qui relèvent d'elle, sont deux circonstances qui prouvent assez combien le savant professeur a compris que, pour des livres d'éducation surtout, une prudente réserve est à la fois une condition d'utilité et de succès.

Ce n'est pas à dire cependant que ces notions élémentaires ne doivent offrir de charme et d'intérêt que pour le premier âge; nous sommes convaincus que, dans la plupart des familles, dont les membres ont déjà achevé leur éducation, on trouvera dans ces manuels de quoi compléter celle-ci par des études trop négligées, et qui sont toujours un délassement honorable alors même qu'elles ne constitueraient pas quelquefois une rigoureuse nécessité.

P.

« AnteriorContinuar »