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lois, dans les premiers mois de l'année 1489, rouvrirent leur ville à tous ceux qui en avaient été bannis pour cause politique. Parmi les amnistiés, plusieurs avaient adopté Hal pour leur résidence habituelle. Gagnés par les instances de leurs amis et de leurs parents, ils donnèrent des renseignements sur la force de la garnison de cette ville; ils indiquèrent comme l'endroit le plus propre pour tenter l'assaut, la partie du mur comprise entre le château et la porte conduisant à Bruxelles, ajoutant que, près de cet endroit, il y avait une tour, sur laquelle on pouvait au besoin placer un signal. Ils retournèrent ensuite à Hal, afin de préparer la réussite de l'entreprise; mais avertis par un Bruxellois, fait prisonnier dans une rencontre, les magistrats de Hal les firent saisir; jetés en prison, et livrés à la torture, ils ne voulurent cependant rien avouer. La garnison ne se composant que d'une centaine d'hommes, Adrien Mainbon vint aussitôt la renforcer avec 20 cavaliers. Sur ces entrefaites, Philippe de Clèves, le lieutenant-amman, Hugues de Heetvelde, les seigneurs de S'-Bernard et de Montfaucon quittaient Bruxelles dans la soirée du 9 mai; ils conduisaient avec eux une armée composée de cinq à six mille hommes, et bien fournie de chariots, de vivres, d'artillerie, d'échelles, de ponts et de claies. Le lendemain, de grand matin, ils parurent devant Hal; mais ils n'aperçurent pas les signaux sur lesquels ils comptaient. L'attaque n'en commença pas moins, et un bras de la Senne, qui, vers l'est, fournit à la ville un premier moyen de défense, fut franchi sans obstacle. On passa le second fossé au moyen d'échelles, et on escalada le mur, mais les habitants étaient sur leurs gardes; assaillis à coups de maillets de plomb et de hallebardes, les premiers assaillants furent repoussés; ceux qui les suivaient, accablés de coups de flèches et de viretons, perdirent aussi du monde. Tous furent bientôt découragés par la vigoureuse résistance qui leur était opposée, et à laquelle ils ne s'attendaient pas;

comptant d'ailleurs sur l'aide qu'ils devaient recevoir de l'intérieur, ils n'avaient amené avec eux que ce qu'il fallait pour un coup de main. Ils brûlèrent leurs morts, enlevèrent les blessés et levèrent le siége, abandonnant sur le lieu du combat 2 étendards, 40 à 50 arbalètes, 15 échelles, et 50 à 60 piques. Ils se vengèrent de leurs pertes en livrant les faubourgs de Hal aux flammes.

Environ deux mois plus tard, Philippe de Clèves réunit à Bruxelles un corps de troupes plus considérable, et fort d'environ 10,000 hommes, parmi lesquels il y avait des Brabançons, des Flamands, des Liégeois, des Français et des Ecossais; il avait pour lieutenants plusieurs capitaines expérimentés, tels que sire Robert de la Marck, frère du Sanglier des Ardennes, et possesseur, par droit héréditaire, de la châtellenie de Bruxelles et du château de Bouchout. Hal était de nouveau le but de ses efforts. Dans cette ville commandaient alors Philippe de Belleforière, lieutenant de Robert de Mélun, le bailli Sidracq de Lannoy, et plusieurs autres braves gentilshommes; averti des dessins des ennemis, le prince de Chimai leur envoya une troupe commandée par le prévôt de Mons, le bâtard de Wavrin et le bâtard de Donsliennes. En approchant de Hal, les coureurs de Philippe de Clèves surprirent une centaine de soldats que Belleforière avait chargés de couper du bois dans la forêt voisine, afin d'améliorer les fortifications; tous furent pris, ce qui réduisit la garnison à 70 hommes. L'attaque commença le lundi 20 juin, à 11 heures du soir; pendant onze heures, la ville fut battue par une vigoureuse canonnade, qui lança sur elle 470 pierres ou boulets, rasa presque en entier la porte de Nivelles, et fit une brêche, par laquelle trois chariots auraient pu passer de front. Le danger qui les menaçait doubla l'ardeur des habitants; tous se confessèrent les vieillards, les enfants et les infirmes eurent ordre de se retirer dans l'église; les femmes et les prêtres furent

chargés d'éteindre l'incendie là où il se déclarerait; on confia aux jeunes filles le soin de préparer de l'eau bouillante, des cendres, de la chaux et d'autres matières semblables; parmi les Halloises, il en fut une qui fit merveille; elle s'appelait Griete ou Marguerite, et on a eu soin de rappeler qu'elle était « très-belle et de louable renommée. » Un simulacre d'assaut fut aisément repoussé; il en fut de même de la véritable attaque, qui, dit-on, ne coûta aux assiégés que deux hommes. Elle dura jusqu'au soir. Neuf à dix maisons furent brûlées par des fusées grégeoises. Pendant la nuit qui suivit, on répara le mur endommagé.

Des nouvelles alarmantes ne tardèrent pas à abattre le zèle qu'avaient d'abord montré les troupes de Philippe de Clèves; un second assaut leur aurait probablement donné la victoire; elles n'osèrent tenter une nouvelle lutte. Le duc de Saxe était alors à Malines, où, disait-on, il se formait une armée; mais son éloignement des autres généraux du roi, le rendait peu à craindre. Quant au prince de Chimai, cantonné à Enghien avec un corps nombreux de picquenaires et d'archers, il ne pouvait combattre avant d'avoir été rejoint par le seigneur de Chièvres, qui lui amenait du renfort. De Chimai avertit les défenseurs de Hal des obstacles qui s'opposaient à ce qu'il vint les secourir, et il leur conseilla de faire de bruyantes démonstrations, pour jeter le trouble dans l'armée de Ravestein. Sa lettre leur fut remise par un jeune homme d'Ath, nommé Cousin; il se jeta dans la Senne, et parvint à Hal en nageant entre deux eaux. Aussitôt les cloches, les tambours et trompettes se font entendre toutes à la fois; à leur son, auquel se mêlent les cris de Vive Bourgogne! répondent les cloches des villages du pays d'Enghien, mises en branle au même instant. Dans ce moment, Robert Lanthier, auquel Maximilien de Hornes avait confié son château de Gaesbeek, vient se joindre aux défenseurs de la ville avec 30 arquebusiers et arbalétriers.

Les assiégeants firent tous les préparatifs d'un assaut; mais leur découragement fut au comble lorsqu'ils entendirent une vigie de l'intérieur annoncer l'arrivée du duc de Saxe à la tête de 10,000 hommes. Ils renoncèrent à continuer la partie. Le vendredi 24, l'armée se sépara; les Flamands, aux cris de vite! vite! (gawe! gawe!) reprirent la route de Gand, non sans avoir été ranger en bataille devant Enghien leurs bataillons, accompagnés de cinq pièces d'artillerie et des 800 chevaux du capitaine Gratien de Guerres. Le même jour, les Brabançons se retirèrent, et allèrent loger à l'abbaye de Forêt. Parmi leurs dépouilles, on compta des pavillons, des tentes, 15 à 16 échelles doubles et trois étendards, que les vainqueurs placèrent devant la statue de la Vierge.

Telle fut l'issue du second siége de Hal, d'après lequel on ne doit pas juger trop sévèrement ceux qui l'entreprirent. A cette époque, les moyens d'attaque des places n'étaient plus en rapport avec les moyens de défense, et une tentative aussi chanceuse que la prise d'une ville bien fortifiée et courageusement défendue, était difficile à mener à bonne fin avec les éléments dont se composaient les armées.

Il ne subsiste plus que de faibles débris des murs qui ont soutenu les assauts que leur livra Philippe de Clèves. Les troupes de Louis XIV en ont fait sauter une partie en 1677; le temps en a détruit le reste, sauf ce qui se trouve vers l'ouest, près de l'endroit où était la porte de Bruxelles, et où le sol s'élève rapidement. Les portes de la ville ont disparu, et ses fossés ont été convertis en prés et en jardins.

ALPHONSE WAUTERS.

Essai historique et statistique

SUR

LES JOURNAUX BELGES (1),

JOURNAUX DES provinces de LUXEMBOURG, NAMUR ET HAINAUT.

PROVINCE de luxembourg (2).
S1er. Arlon.

1o GAZETTE de la province de Luxembourg. - Petit infol.; bis-hebdomadaire. Impr. de P. A. Bruck. Cette feuille fut créée au mois d'août 1832 et ne parut pas longtemps.

2o JOURNAL D'ARLON et de la province de Luxembourg.Petit in-folio; bis-hebdomadaire. Editeur, C. A. Bourgeois, et ensuite P. A. Bruck. A paru du 18 août 1832 au 31 décembre 1837.

*3° L'ECHO DU LUXEMBOURG.— In-4°; bis-hebdomadaire; imp. de J. Laurent. Se publie depuis le 1er décembre 1836.

4 LA COMMERE VIRTONNAISE. Petit in-folio. Il n'en a paru qu'un seul numéro, portant la date du 20 août 1843.

5° LA SENTINELLE LUXEMBOURGEOISE. Petit in-folio; a paru du 16 octobre 1843 au 15 août 1844. Elle se publiait

(1) V. 1844 (p. 134, 213, 365 et 507), et 1845 (p. 206). (2) V. la note 2, au bas de la page 206.

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