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le très-petit vase n° 27, une des bouteilles du n° 25 (celle de terre jaunâtre), et une grande urne de l'espèce décrite au no 12. Les fibules, de la forme simple que nous reproduisons ici, sont, à ce qu'il paraît, assez communes; nous en avons vu la figure dans quelques ouvrages d'antiquité, entre autres, dans la notice de M. Jollois, ingénieur en chef, membre de la Société royale des Antiquaires de France, intitulée: Notice sur quelques antiquités découvertes lors de l'ouverture du canal de Bourgogne, dans le département de l'Yonne, entre Rougemont et Avrolles (pl. II, fig. 14 et 15 (1).

55° Une paire de fibules en bronze, ayant beaucoup de rapport, par la forme, avec celles du n° 48 ci-dessus (Voyez pl. XI, fig. 2). Elles étaient parfaitement conservées au moment de leur découverte, mais le nommé Van de Wattyne, tenté par la cupidité, les dépouilla complètement, à l'aide d'un couteau, de la couche d'oxide qui les recouvrait, et ainsi les mutila. Il les croyait d'or, et nous eùmes bien de la peine à lui persuader le contraire. Règle générale : chez le campagnard, tout objet façonné de métal, que la terre lui livre, est d'or ou d'argent; donc il faut le voir reluire, et pour cela, on brise, on mutile. Voilà la cause journaliere de destruction d'une foule d'objets précieux pour l'art ou l'histoire. Quant aux objets qui ne sont pas de métal, ils ne provoquent seulement pas son attention. On croirait difficilement ce qu'il nous en a coûté de démarches et de peines, avant de parvenir au résultat dont nous avons a nous feliciter aujourd'hui.

56° Une paire de fibules de fer, d'un travail fort simple; nous dessinons à la pl. XI, fig. 3, celle que l'oxidation a le moins déformée (Voir au no 37 ci-haut).

(1) Extrait du tome XII des Mémoires de la Sociéte royale des Anliquaires de France.

57° Une paire d'autres fibules en fer, que la rouille a soudées ensemble. Elles sont à-peu-près semblables de forme aux précédentes; c'est pourquoi nous nous abstiendrons d'en donner la figure.

58 Une fibule en fer, plus forte que celles des no 56 et 57 ci-devant, et qui devait être d'une forme fort différente, comme il est aisé de le voir par le dessin no 4 de la pl. XI.

L'analogie nous conduit à supposer que les fibules de fer étaient travaillées avec autant de soin que celles de bronze, c'est-à-dire, ornementées par la gravure et la ciselure. Nos spécimens n'en offrent, il est vrai, plus de traces, la rouille ayant complètement déformé le métal en le décomposant. Mais on sait que les anciens ne négligeaient rien, et qu'ils apportaient beaucoup d'attention dans l'exécution des choses qui servaient aux usages les plus ordinaires de la vie.

Nous avons remarqué que toutes ces fibules en fer sont creuses; nous avons observé la même chose dans tous les petits objets de fer que nous avons déterrés. C'est là un effet de l'oxidation. Ce creux représente d'ordinaire la forme de l'objet s'il est cylindrique, le vide se présente sous une forme ronde; s'il est quadrangulaire, il se présente sous une forme carrée.

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Outre les fibules en fer dont nous venons de faire l'énumération, il en fut rencontré plusieurs autres du même métal dans le cours des fouilles; mais toutes avaient atteint un degré si avancé d'oxidation, que le plus léger attouchement les réduisait en poudre.

Le mot fibula (fibule), chez les Romains, s'appliquait à toutes sortes de boucles et d'agrafes: le nombre en était aussi multiplié que l'usage (Voyez notre second article, sous le n° 23). La conformation de toutes celles que nous possédons fait supposer, qu'elles s'attachaient de la même manière que le bijou par nous appelé broche; on passait l'aiguille ou épingle, dont ces agrafes sont armées, dans

l'étoffe que l'on voulait attacher, retrousser, rapprocher ou décorer, puis on en fixait l'extrémité dans le petit crochet soudé postérieurement au pied de la fibule. A vrai dire, nos broches ne sont que la reproduction de l'espèce de fibules par nous si souvent dessinée.

Les fibules étaient aussi quelquefois distribuées, comme les bracelets, à titre de récompense aux soldats vainqueurs, par leurs généraux triomphants.

Les Gaulois, ainsi que les Germains, faisaient usage d'agrafes ou fibules, mais ces derniers se servaient indifféremment d'une épine pour attacher leur saie (sagum).

Nous répéterons encore ici, au sujet des objets d'ornement ci-dessus détaillés, ce que nous avons dit en terminant la description des poteries, savoir, qu'une longue observation et des rapprochements faits avec conscience, doivent apporter une grande lumière dans mainte question à peine entrevue jusqu'à ce jour (1).

59° Une pierre à aiguiser, de couleur grise et d'un grain extrêmement fin et doux. Elle est percée, à son sommet, d'un très-petit trou, qui servait probablement à la tenir suspendue. Nous avons indiqué sous le n° 40 comment cette petite pierre fut trouvée. Nous la figurons en demi-grandeur à la planche X, no 9.

Et finalement, 60° Quelques clous et morceaux de clous, en fer, qui furent recueillis parmi les vases de trois sépultures differentes. Tous sont à-peu-près de même dimension.

(1) Si nous sommes bien informé, les identiques de presque tous les objets que nous avons fait connaitre jusqu'ici dans nos trois articles, se trouveraient au Musée de Valenciennes. Ils proviennent des fouilles de Bavay et de Famars. An contraire, la collection de la bibliothèque de Tournay, que nous avons eu occasion de visiter plusieurs fois, et qui, comme on sait, n'est formée que d'objets déterrés dans la ville mème, ne nous a rien offert d'absolument semblable à ce que nous possédons. L'utilité de pareils rapprochements se recommande d'elle-même.

Ils ont quatre facettes, dont deux plus minces, une large tête plate, et une pointe applatie, assez semblable au tranchant d'un petit ciseau (Voyez le spécimen le mieux conservé, dessiné en original, sous le no 5 de la pl. XI). Ces clous sont oxidés au point de ne plus contenir la plus légère portion de métal pur; tous sont creux. Lorsque nous les découvrions, ils se présentaient sous une masse informe; aussi les prenions-nous pour des fibules ou restes de fibules. Ce n'est qu'après les avoir laissé sécher et les avoir nettoyes au moyen d'une brosse, que nous reconnûmes que c'étaient véritablement des clous. Janssen a trouvé, dans un tumulus, à Moyland, parmi des morceaux de verre, des clous de même forme que les nôtres (Voir ses Gedenkteekenen, p. 148 et pl. XVIII, fig. 3).

De Caumont pense que les clous, que l'on trouve ainsi assez souvent autour des urnes, proviennent de petits coffrets ou boîtes, dans lesquels on renfermait quelquefois ces vases avec les objets dont on les accompagnait (1). Quoi qu'il en soit, il est certain que les clous que nous avons déterrés, portent incrustrés, dans l'oxide dont ils se composent aujourd'hui, des particules de bois plus ou moins considérables, qui sont, s'il est permis de s'exprimer ainsi, métallifiées. Il est impossible de se tromper sur l'appréciation de ce fait : les fibres du bois sont on ne peut plus naturelles; seulement, elles ont pris la teinte et la consistance métallique de la rouille.

La dimension des clous et la direction des fibres ligneuses, distinctement opposée sur chaque clou, conduisent à supposer que le bois du coffret, si tant est que coffret il y eut, etait d'une épaisseur relativement très-considérable (2). Cette

(1) De Caumont, Cours d'Antiq, monum., Ile partie, p. 256 et 265. (2) Sur le spécimen que nous figurons, les fibres ligneuses se développent dans un même sens (du côté de la tête du clon), sur une longueur de 0.045 millimètres; elles donnent par conséquent l'epaisseur d'une des planches dans lesquelles le clou fut enchâssé (Voir le dessin no 5 de la pl. XI).

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