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Architecture chrétienne.

CHAPITEAU D'UNE COLONNE EK STYLE ROMAN.

L'étude de l'art au moyen-âge a reçu une grande impulsion en Belgique, et les monuments qui nous restent des différentes époques, sont devenus, en quelque sorte, le domaine de l'archéologue. Les secrets du style ogival sont mis au jour, et les recherches consciencieuses de l'artiste, entreprises sur les beaux restes de cette architecture, en ont fait revivre les principes purs.

Les monuments qui ont précédé l'époque ogivale, ne sont pas moins curieux sous le rapport de l'art, et c'est presqu'à tort que le gothique a eu l'honneur d'être étudié avant les styles primitifs et par conséquent plus chrétiens. Les styles latin et roman, l'expression des idées des premiers chrétiens, ont maintenant leur tour d'être signalés au monde artistique et appréciateur des grandes œuvres de ces siècles jadis encore réputés barbares. Un modèle trèsriche d'une église de construction romane, est la cathédrale de S'-Servais à Maestricht. Nous citerons particulièrement la partie occidentale de cette église, formant un édifice en lui-même, et connue sous le nom de Chapelle de Charlemagne. La sévérité des lignes, digne du beau temps de l'architecture classique, y est rehaussée par les belles sculptures si diversifiées des chapiteaux des colonnes. La variété des motifs et la richesse des compositions font l'admiration

de l'artiste et de l'archéologue. Inédites jusqu'à présent, ces belles sculptures ont fourni les sujets les plus intéressants au crayon du dessinateur. Ici des animaux féroces sont domptés par un jeune homme, là des oiseaux symboliques sont entrelacés de rinceaux et de feuillage; des scènes de vendanges, des chasses, succèdent à des représentations de l'Histoire sainte, et donnent par leur ensemble une leçon de morale, ou l'histoire de la religion sous les formes parlantes ou plastiques. La touche de ces formes est correcte et rappelle l'art grec et romain, surtout pour le nu des figures humaines, tandis que l'expression symbolique des compositions est très-ingénieuse.

La planche qui accompagne cet article, représente un de ces chapiteaux, développé en frise. Il décore une des grandes colonnes, à l'entrée de la chapelle. Les sculptures anciennes de cette église, ainsi que celles de Notre-Dame à Maestricht, toutes inédites jusqu'à ce jour, seront reproduites par la gravure et la lithographie, dans un recueil qui réunira les monuments inédits de la Belgique et provinces limitrophes, et particulièrement des villes sur les bords de la Meuse, qui offrent les plus beaux modèles de l'ancienne architecture religieuse (1).

ARNAUD SCHAEPKENS.

(1) Voici le titre de l'ouvrage que M. Schaepkens va publier: « Trésor de l'art ancien en Belgique, ou Monuments de sculpture, ciselure, peinture, émail et mosaïque du moyen-âge, recueillis dans les églises, les musées, bibliothèques et collections particulières de la Belgique et provinces limitrophes, par Arnaud Schaepkens.

Discours

PRONONCÉ

A LA SALLE DU TRONE DE L'HOTEL-DE-VILLE DE GAND,

Le 2 Juillet 1845,

JOUR DE L'INAUGURATION SOLENNELLE DU BUSTE COLOSSAL EN BRONZE DE

JACQUES VAN ARTEVELDE,

Par MN. CORNELISSEN, membre de l'Académie royale de Bruxelles et de l'Institut royal d'Amsterdam; ancien Secrétaire-inspecteur de l'Université de Gand (1).

Messieurs,

Cinq siècles se sont écoulés depuis la néfaste époque à laquelle Jacques Van Artevelde périt, victime d'une émeute populaire. Et cependant il était, il n'avait jamais cessé d'être l'ami de sa patrie.

Son génie, sa haute raison, lui avaient fait comprendre ce que l'affranchissement successif des communes devait ajouter de force et de dignité à un nouveau pouvoir qui venait de surgir, appelé au partage de droits qui dorénavant n'appartiendront plus exclusivement au prince.

(1) Il est inexact de dire que ce discours ait été prononcé comme il se trouve ici. Je n'en avais extrait que des fragments épars, et plus ou moins decousus, que quelques journaux ont recueillis et publiés. Le désir d'abréger les différents épisodes de la solennité et ensuite la nécessité où, par la nature même de la circonstance, je me trouvais de me mettre moi-même en scène devant la foule d'auditeurs qui encombraient

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