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II. On a mesuré la quantité de chaleur cédée par 1er de platine solide du point de fusion à zéro. A cet effet, on fondait une certaine quantité de platine, on plongeait dans le platine fondu un fil de même métal contourné en spirale, e, au moment où la surface du bain se solidifiait, on enlevait à l'aide de ce fil une rosette de platine solide que l'on immergeait dans l'eau du calorimètre. Avec cinq rosettes, pesant respectivement

578,30, 59,87, 818,50, 405,67 et 498,00,

on a successivement observé les échauffements suivants de l'eau du calorimètre, pour 4gr de platine:

0°,0722, 0°,0704, 0° 0702, 0°,0715, 0°,0708,

moyenne

0°,0740.

on a

La masse en eau du calorimètre étant ici 1052′′г,524, 74",73 pour la quantité de chaleur cédée par 1o de platine du point de fusion à 15°, température moyenne du liquide calorimétrique dans ces expériences; et, par suite, la quantité de chaleur cédée par 18 de platine solide du point de fusion à zéro est

9 = 75°21.

Si l'on admet que la chaleur spécifique du platine est représentée jusqu'au point de fusion par la formule linéaire donnée plus haut, il en résulte, pour la température de fusion du platine,

T=4775°;

mais l'accroissement de la chaleur spécifique du platine avec la température s'accélère sans doute au voisinage du point de fusion, le platine passant par l'état pâteux avant de devenir liquide; la température vraie de fusion, autant qu'il est permis alors de parler d'une température de fusion,doit donc être quelque peu inférieure au nombre ainsi obtenu.

III. En coulant dans l'éprouvette de platine du calorimètre un certain poids de platine fondu et pris aussi près que possible du point de fusion, on peut mesurer la chaleur totale de fusion du métal, c'est-à-dire la quantité de chaleur nécessaire pour transformer 18 de platine à zéro en platine liquide à la température même de fusion : avec des poids

478,51, 788,30, 40,82 et 458,79,

de platine fondu, on a observé successivement les échauffements suivants de l'eau du calorimètre, pour 18 de platine :

moyenne

0°,0756, 0°,0757, 0°,0747, 0°0767,

0°,0757.

La masse en eau du calorimètre étant, dans ces expériences, 13458,42, on a pour la chaleur totale de fusion du platine, à partir de 17°, température moyenne de l'eau du calorimètre, 101,85, et par suite, pour la chaleur totale de fusion à partir de zéro,

L=402", 39.

Si l'on retranche la quantité de chaleur q nécessaire pour porter 18 de platine à la température de fusion, on a la chaleur latente de fusion,

λ=27°,18.

IV. Le point de fusion de l'argent, déterminé au cours de ces recherches, sur un échantillon d'argent pur qu'a bien voulu me préparer M. Lory, a été trouvé 954o, température sensiblement inférieure à celle que l'on admet ordinairement d'après Pouillet, 1000°, mais bien voisine du nombre 960° donné par M. Edmond Becquerel.

MEMOIRE

SUR

L'APPAREIL MUSICAL DE LA CIGALE

Par M. G. CARLET,

Professeur à la Faculté des sciences de Grenoble.

Le chant de la Cigale a toujours eu le privilége d'exciter la curiosité. J'avoue même que ce sentiment a beaucoup contribué à me faire entreprendre les recherches qui suivent.

Un certain nombre d'auteurs, à la tête desquels il faut placer Réaumur, se sont occupés de l'appareil musical de la Cigale. Leurs travaux, déjà anciens, renferment les éléments de la question; mais ils laissent de côté plusieurs points importants et contiennent malheureusement quelques erreurs qui sont tombées dans le domaine classique. Il m'a semblé qu'il fallait ajouter encore des données aux connaissances acquises, pour pouvoir résoudre d'une manière à peu près complète le problème du fonctionnement de l'appareil vocal.

I

HISTORIQUE.

Chez les Grecs, la Cigale était l'objet d'un véritable culte : on l'élevait en cage pour jouir de son chant.

Anacréon lui a consacré une de ses plus charmantes odes. Il y exalte sa voix mélodieuse, la révère comme le doux prophète de l'été, l'appelle amie des Muses, et, pour terminer, la met au rang des dieux. Il fallait, sans contre

dit, la richesse d'imagination du poète pour prêter à un insecte de pareils charmes et lui rendre de tels hommages.

Les Latins étaient loin de partager l'engouement des Grecs pour la Cigale. Virgile la traite de criarde et l'accuse de rompre les oreilles par son chant rauque et assour dissant.

Dans le midi de la France, on n'a ce chant qu'en trèsmédiocre estime. A dire vrai, nos provinces du Nord ne le connaissent même pas, car elles prennent pour lui le cri de la grande Sauterelle verte qu'elles croient être une Cigale. Cette erreur a aussi été commise par notre grand fabuliste, quand il parle de la Cigale ayant chanté tout l'été et nuit et jour à tout venant. C'est également une Sauterelle que les dessinateurs ont mise à la place de la Cigale dans leurs illustrations de la première fable de La Fontaine.

Sortons maintenant du domaine de l'imagination, c'està-dire de la poésie et de la fable, pour entrer dans celui de la réalité ou de la science.

Aristote savait que l'appareil musical de la Cigale se trouve dans l'abdomen et est spécial au mâle (1). Mais c'est à Réaumur que revient l'honneur d'avoir découvert l'organe producteur du son la timbale (2). Malheureusement l'illustre naturaliste français ne put pas disséquer de Cigales vivantes et son attention, absorbée par l'étude du point fondamental, ne se porta pas assez sur les parties accessoires.

Carus examina les connexions de l'appareil du chant

(1) Aristote, Histoire des animaux, liv. V. chap. xxx.

(2) Réaumur, Mémoires pour servir à l'histoire des Insectes, 1740, t. V.

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