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interrogés ce dernier, lui ont dit : « La capitale du Bornou, où le sultan réside, s'appelle Birney (Birnie); elle est sur le bord occidental d'un lac appelé Nou. « Mais ce qu'on lui a rapporté du Schary, situé, lui dit-on, à quinze jours des limites du Bornou, tandis qu'il coule à une médiocre distance de la capitale, ne peut s'expliquer. Hornemann a été bien informé, quand on lui a dit : « La rivière qui passe à Tombouctou arrose le Nyffé et le Cabi..., et continue de couler vers l'est, sur le territoire de Bornou; et là elle prend le nom de Zad ou Tschad, qui signifie grande eau. « On avait également appris à Ritchie que c'est le Tschad qui coule à Bornou.

Revenons au capitaine Lyon; nous choisissons ici les faits qui sont conformes aux nouvelles découvertes. « Le Bornou, dit-il, situé à 700 milles du Fezzan, est limité à l'est par le Baghermi (dans les cartes on le met bien loin dans le nord de ce dernier pays). La capitale est Birnie-Djedyd ( ou le nouveau Birnie), à cinq jours est-ouest de l'ancien, Birnie-Djedim (ou Qadym). La rivière de Tzad ou Tschad coule près de l'une et de l'autre, du sud-ouest au nord-est (selon d'autres, du nord-ouest au sud-est, ce qui est plus exact ). D'autres assurent que le Tschad est un immense lac pendant la saison pluvieuse; que, pendant la saison sèche, il ne reste qu'une petite rivière qui se dirige de l'ouest à l'est... Au levant de Bornou et près de Baghermi, est la contrée de Maindra ( Mandara ), tributaire du Bornou. Ongournou est à un jour de Kouka. Le sultan de Bornou est sous la dépendance du Cheykh de Kanem, qui réside à Maou: à un jour de Maou est une grande rivière coulant du sud-ouest au nord-est; le peuple de Kanem l'appelle Yaou... Noufi est à vingt jours de Kachnah, à quarante du pays des Aschanties. » Aucun de ces détails n'est en opposition avec le témoignage de MM. Oudney, Denham et Clapperton, sauf la position du royaume de Mandara, qui paraît séparé du Baghermi par toute l'étendue du lac de Tsaad. D'ailleurs, le T. XXI. - Février 1824.

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même capitaine Lyon rapporte que de Birnie - Djedyd à Baghermi, l'on marche pendant dix jours à l'est-sud-est, ce qui éloigne beaucoup ces deux pays.

Mourzouk est placé par le capitaine à quarante jours au nord de Birnie ce trait de ressemblance entre le nouveau voyage et le récit est le plus frappant et le plus important. Dans toutes les cartes, on supposait Bornou bien plus près de Mourzouk et de 200 lieues plus à l'est, en un lieu qui conviendrait mieux au pays de Borgou, pays qui est plus au nord. Cet exemple doit donner confiance dans les autres renseignemens fournis au capitaine Lyon; et si l'on traçait une carte d'après toutes ses données, elle serait probablement un assez bon guide pour les découvertes qui restent à faire.

Dans une autre notice, nous essaierons d'approfondir la question relative à la communication du Nil des Noirs avec le Nil d'Égypte, problème qui est loin d'être éclairci par les observations récentes. JOMARD, de l'Institut.

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N. B. La carte lithographiée, qui accompagne cette notice, est une esquisse que l'auteur a faite à la hâte, dans le seul but de se former une idée générale de la route des voyageurs anglais, et de marquer le terme de la course de leurs prédécesseurs. Le voyage du capitaine Lyon s'est étendu jusqu'à Tegherry, à 3o au sud de Mourzouk. Au reste, il est probable qu'il y a des fautes d'impression dans le journal anglais (Quarterly review) d'où ces nouvelles ont été tirées; ce qui obligera à faire par la suite une nouvelle construction de la route des voyageurs.

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inspira l'idée la plus hardie et la plus etonnante, celle de former une grande société secrète, dans le but de soulever

NOTICE sur la vie et les écrits de RHIGAS, l'un des principaux auteurs de la révolution qui a pour but l'indépendance de la Grèce.

RHIGAS, le principal moteur de la première insurrection qui a préparé la révolution et la guerre de l'indépendance des Grecs, était ué, vers l'année 1753, à Velestini, petite ville de Thessalie. Il fit d'excellentes études dans les meilleurs colléges de sa patrie, et s'y distingua de bonne heure par une grande facilité de conception et une activité extraordinaire. Comme il n'avait pas une assez grande fortune pour parcourir, d'une manière libre et honorable, la pénible carrière des lettres, il embrassa celle du commerce, afin d'acquérir une existence indépendante. Il se rendit, jeune encore, à Bucharest, et y resta jusqu'à l'époque de la révolution française, en 1789 et 1790, partageant son tems entre les opérations commerciales et ses études favorites. C'est à Bucharest, ville qui était riche alors en hommes de mérite de différentes nations, et en livres choisis sur les diverses parties de la littérature et des sciences, que Rhigas, toujours avide de s'instruire, acquit des connaissances très-étendues. L'ancienne littérature de la Grèce échauffait son imagination; les langues latine, française, italienne et allemande lui étaient familières; il écrivait également bien en grec et en français: il était à la fois poète et musicien. Sa plus agréable occupation était la géographie comparée. Il joignait à toutes ces connaissances un sentiment profond et passionné pour sa belle et malheureuse patrie, dont il ne pouvait supporter le honteux esclavage, et dont il méditait l'affranchissement, objet de ses plus ardens désirs. Cette passion concentrée, qui exaltait ses facultés intellectuelles, lui inspira l'idée la plus hardie et la plus étonnante, celle de former une grande société secrète, dans le but de soulever

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