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le rouissage qui s'y opère, les qualités qui les font apprécier du monde entier.

Enfin, les Flandres ont pu mettre au service du lin une population dense et active. Certaines opérations, comme le sarclage, qui doit être répété au moins deux fois, pendant la croissance de la plante, réclament des soins vigilants et le concours d'une main-d'oeuvre nombreuse et à bon marché. Il en est de même du rouissage et du teillage, et anciennement du filage.

Au 31 décembre 1897, la Flandre orientale accusait une population de 1,014,369 habitants, contre 792,297 dans la Flandre occidentale.

Quant à la densité, il est intéressant de comparer la situation en 1831 et en 1896.

En 1831, tandis que la densité moyenne de la population totale du royaume était de 128 habitants par kilomètre carré, nous voyons les deux provinces flamandes dépasser de beaucoup cette moyenne et se placer à la tête des provinces belges la Flandre orientale avec une densité de 247 et la Flandre occientale avec une densité de 188.

Dans l'ordre de densité des arrondissements administratifs belges, les arrondissements flamands occupent les neuf premières places, à l'exception de la sixième, qui revient à l'arrondissement de Bruxelles, et ce sont les principaux districts liniers qui arrivent en tête Gand, Audenarde, avec des densités 550 habitants par kilomètre carré.

Courtrai, Roulers, variant de 250 à

En 1896, cet ordre de préséance est bouleversé au profit des grandes agglomérations urbaines et des importants districts industriels du pays wallon qui se sont développés dans l'intervalle. Cependant les arrondissements liniers continuent à renseigner une population dont la densité dépasse encore très notablement la moyenne générale du royaume. Celle-ci étant de 218, les arrondissements liniers ont respectivement:

Courtrai, 409; Roulers, 336; Thielt, 232; Gand, 411; Alost, 366; Saint-Nicolas, 308; Termonde, 542 (1).

II. MILIEU ÉCONOMIQUE.

Les grands centres industriels sont rares dans les Flandres. Seul, le travail des fils et tissus, non seulement de lin, mais de coton, de laine, de soie, a développé à un haut degré la grande production mécanique, notamment à Gand, à Alost, à Renaix et aussi, mais dans une moindre mesure, à SaintNicolas, à Termonde, puis à Courtrai, à Roulers et à Mouscron. A Gand et à Courtrai, de puissants ateliers de construction mécanique se sont fondés, pour satisfaire sur place aux exigences des industries textiles. Des centres urbains, les fabriques étendent leurs ramifications dans les campagnes environnantes, à la poursuite, principalement, d'une main d'œuvre plus docile et moins chère.

En dehors de ces quelques grands centres d'industrie textile et mécanique. c'est la petite et la moyenne industrie manufacturière, à domicile ou en atelier patronal, qui domine pour la transformation de matières dérivant directement de l'exploitation agricole la meunerie, les fabriques de chicorée. la brasserie. la distillerie, les huileries, les manufactures de tabac, et aussi l'industrie dentellière, la cordonnerie, la brosserie, etc.

Car les Flandres conservent un caractère agricole nettement prononcé. Près du tiers de la population totale, âgée de plus de douze ans, vit de l'exploitation du sol. L'agriculture flamande se distingue par une très grande variété de cultures, où les céréales tiennent la première place. Une part plus grande que dans aucune autre région agricole de la Belgique,

(1) Cf. A. RUTTEN, La population belge depuis 1830, Louvain. Peeters, 1899, t. Ier, tableau et diagrammes, p. 48.

est faite surtout dans la Flandre orientale à la culture des plantes industrielles lin, chicorée, houblon, tabac. chanvre, colza. La culture est très intensive et l'étendue des exploitations agricoles très réduite, comme le montrent les tableaux qui vont suivre.

L'immense majorité des exploitations agricoles sont détenues en location environ 87 p. c. dans la Flandre occidentale et 85 p. c. dans la Flandre orientale, correspondant respectivement à plus des quatre cinquième et à près des trois quarts de l'étendue des terres exploitées (en Flandre occidentale 240,328 h. 62 sur 290.427 h. 52; en Flandre orientale 180.614 hectares sur 249,504 h. 46).

Le dénombrement des exploitations agricoles, d'après leur contenance, s'établit comme il suit (1) :

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(1) Recensement général de l'agriculture en 1895, t. Ier et III. Bruxelles, 1899.

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III. MILIEU SOCIAL ET MORAL.

Il existe donc, dans ce milieu économique, une opposition entre la grande industrie, localisée dans quelques centres peu nombreux et l'agriculture, avec les petites industries qui, en dérivant directement, s'exercent dans les villages, les bourgades et les petites villes, qui parsèment le vieux sol flamand.

A cette répartition des forces économiques correspond naturellement un état social et moral particulier, qui reproduit fidèlement les caractères de son milieu. L'état d'esprit qui domine dans les centres industriels importants est très différent de celui que l'on rencontre parmi le plat pays et les petites villes. Esprit d'entreprise et d'initiative, d'un côté, qui ne redoute pas la nouveauté pour elle-même ; de l'autre, un attachement souvent routinier aux choses accoutumées, peu disposé à s'engager dans les voies nouvelles. La coutume et la tradition conservent ici tout leur empire, avec la religion, dont les dogmes et les pratiques sont respectés et dont les préceptes imprègnent profondément les mœurs et la conduite. des individus et des familles (1). Population honnête, labo

(1) Ces pratiques religieuses, les Flamands savent les conserver, mème à l'étranger, au milieu de populations souvent très indifférentes, sinon hostiles. Parlant des Fransmans, qui quittent chaque année en si grand nombre la Belgique, pour aller faire les récoltes en France, le correspondant belge du Journal des Débats remarque ce qui suit : « Notez qu'il n'est ni un débauché, ni un ivrogne. Il a gardé la foi; avant de partir pour la France, il est allé à confesse et la confession a été minutieuse; car, là-bas, il ne pourrait se faire entendre des prêtres. Le dimanche, vous ne les feriez pas manquer à la messe, et dans telle paroisse de France, ce sont des ouvriers belges qui portent, humbles et graves, les statues et les bannières pieuses. (Journal des Débats, 9 décembre 1899.)

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