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LES INDUSTRIES A DOMICILE EN BELGIQUE

L'INDUSTRIE DU TISSAGE DU LIN

DANS LES FLANDRES

PAR

Ernest DUBOIS

Professeur à l'Université de Gand.

Monsieur le Ministre,

Un de vos prédécesseurs, l'honorable M. Nyssens, ayant bien voulu me déléguer pour faire une enquête sur l'industrie à domicile du tissage du lin dans les Flandres, j'ai l'honneur de vous transmettre aujourd'hui le résultat de mes recherches.

Le programme et les instructions qui m'étaient tracés par votre Département ont servi de base et de guide à cette étude. Les renseignements qu'elle contient m'ont été fournis pour la plupart, dans les principaux centres industriels, par des fabricants, des ouvriers ou d'autres personnes compétentes.

C'est dire que le travail que j'ai l'honneur de vous présenter est plutôt une œuvre collective, issue de la collaboration anonyme d'un grand nombre de personnes.

Qu'il me soit permis de citer et de remercier tout spécialement celles d'entre elles dont les recommandations ont facilité ma tâche ou dont les conseils et l'expérience m'ont particulièrement éclairé : MM. le Bon Van der Bruggen, Ministre de l'Agriculture Reynaert, bourgmestre de Courtrai V. Van Hal, bourgmestre de Edm. Capelle, docteur en droit et fabricant

Turnhout

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A Monsieur le Ministre de l'Industrie et du Travail,

à Bruxelles.

à Courtrai

Jos. Waelkens, directeur de l'atelier d'apprentissage de Thielt Eeman, fabricant à DenderVan den Daele, inspecteur des ateliers d'apprentissage F. D'Hondt, secrétaire du Comité linier à Courtrai.

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Grâce à leur précieux concours, j'ose espérer que ce rapport, malgré les lacunes et les inexactitudes qu'on y pourra relever sans doute, offre cependant, dans son ensemble, une description exacte de l'état actuel du tissage du lin à domicile dans les Flandres.

Mon unique ambition a été d'observer avec précision les faits tels qu'ils se présentaient, en me libérant autant que possible de toute théorie ou thèse préconçue, et, ensuite, de dégager impartialement les conclusions qui découlaient

naturellement de ces observations.

Cette méthode, féconde entre toutes pour l'étude des phénomènes sociaux, est celle que les distingués fonctionnaires de l'Office du Travail s'efforcent de faire appliquer fidèlement dans les recherches qu'ils inspirent et dirigent, avec autant de science que de modestie.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'hommage de mon profond respect.

E. DUBOIS,

Professeur à l'Université de Gand.

INTRODUCTION

S1. APERÇU DE L'HISTOIRE DE L'INDUSTRIE LINIÈRe

DANS LES FLANDRES.

Le lin a été cultivé en Égypte et en Asie Mineure dès la plus haute antiquité. Les fouilles entreprises dans les anciens tombeaux ont prouvé à toute évidence que cette culture existait dans la vallée du Nil de 2200 à 2400 ans avant JésusChrist et que l'espèce de lin que l'on y cultivait alors est bien celle que l'industrie travaille encore aujourd'hui (linum usitatissimum).

D'anciennes peintures murales égyptiennes retracent les différentes manipulations du lin: le rouissage, le teillage, le peignage. Ce sont des bandelettes de toile de lin qui enveloppent les momies. Les tissus de lin étaient d'ailleurs d'un usage très répandu, sous les formes les plus diverses : étoffes et vêtements, linge et bandelettes, tentes, filets, voiles, etc., tant en Égypte que chez les Phéniciens et chez les peuples de l'Ancien Testament. Les Phéniciens en firent un commerce développé, sur toutes les côtes de la Méditerranée et on les employait dans tout l'Orient. Les Grecs les connurent de très bonne heure, dès les temps homériques, et il en fut de même des peuples de l'Italie (1).

(1) Cf., pour tous ces détails, le livre très documenté de VICTOR Hean: Kulturpflanzen und Hausthiere, 6o édition. Berlin, 1893, pp. 160-186, passim.

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