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autoriser des conjectures rigoureuses, permet néanmoins certains rapprochements.

Au temple du Mont Marte, 104 médailles étaient réunies en bloc à 060 de distance de l'inscription dédiée à Mercure, qui surmontait vraisemblablement un tronc; elles ne commençaient qu'à Trajan et finissaient à Valentinien Ier, mort en 375.

Au temple du Mont Beuvray, la dernière pièce était également à l'effigie de cet empereur, ainsi que dans la trouvaille des ex-voto de la DEA BIBRACTE faite à Autun en 1679.

Au temple de la Seine, sur 836 médailles, dont 537 reconnues et classées, la série commençant à Auguste se termine à Magnus Maximus mort en 388.

La série du temple du Mont de Sene, la plus nombreuse après celle de Sequana, offre une frappante analogie. En effet, les médailles de Santenay commencent également à Auguste et finissent à Arcadius déclaré Auguste en 383, empereur en 395, et contemporain de Magnus Maximus.

Sur l'espace restreint remué par les fouilles, on a recueilli près de 300 pièces, tant sur le sol du temple qu'à son pourtour, comme si le trésor des offrandes réputé sacrilége eût été lancé à la volée par les envahisseurs.

A Essarois, 21 médailles seulement, dont 11 frustes, ont été trouvées, et les 10 restées lisibles sont trop peu nombreuses pour donner des dates certaines. La prédominance de celles d'Auguste, 4 sur 10, permet de croire que la fondation de ce temple datait des premiers temps de la domination romaine 1. Les autres s'arrêtent à Constantin.

1. Médailles du temple d'Essarois. — Auguste, 4. — Titus, 1. — Antonin, 1. Faustin, 1. Claude II, 1. Constantin, 1. Crispus, 1:

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Frustes, 11.

Temple du Mont Marte.-Trajan, 1.-Marc Aurèle, 2.-Alexandre Sévère, 1.

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Constantin le Grand, 18.

Constantin Jeune, 11. Constant, 6.

Decentius, 10. Julien, 1. Constance Gallus, 1. tinien ler, 1.

Temple du Mont de Sene.

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Rome, 6.

Maximin Dura, 2. Licinius, 1.
Constantinople, 4.
Constance, 10.

--

Crispus, 7.

Magnance, 16. Hélène, 1.

Valen

5 moitiés de pièces coloniales. - Auguste, 7.

En consultant ces séries diverses on voit à l'absence de pieces gauloises que les édifices n'existaient pas au moment de la conquête romaine. Commençant toutes à Auguste, excepté celle du Mont Marte, elles montreraient qu'aussitôt après cette conquête les populations s'empressèrent d'élever des temples aux dieux gaulois et d'assimiler leur culte à celui des divinités latines. En résumé, la série d'Essarois, trop restreinte pour faire autorité, s'arrête à Crispus (317 à 326), trois autres à Valentinien, mort en 375; celle du Mont de Sene, une des plus nombreuses, à Arcadius Auguste en 383, mort en 408.

Il existe ainsi entre les séries une distance de soixante ans; mais si on retranche de ce nombre la plus incomplète, il ne reste entre les autres qu'un court espace, de 375 à 380 environ. Dans ces conditions, la ruine de nos temples paraît donc remonter à la fin du quatrième siècle; elle n'est point antérieure à Valentinien (375), en éliminant Essarois pour les raisons données précédemment,―et ne pourrait être que dans un seul cas, celui du Mont de Sene, postérieure de quelques années à 383. Un rapprochement nous frappe la mort de Valentinien précéda de quelques mois seulement la mission

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Claude ler, 5.

Vespasien, 1.

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Tibère, 3.
Trajan, 5. Hadrian, 2.
Antonin Pius, 6.- Faustine, 3. - Faustine, 1.-Marc Aurèle, 4. Verus, 1.-
Lucille, 3. Commode, 1. — Crispina, 1. — Caracalla, 1. — Diaduménien, 1.-
Maximin, 1. Valérien, 1. — Gallien, 5. Salonine, 1. Claude II, 5.
Tétricus, 18.-Probus, 1.-Numérien, 1.--Constance Chlore, 3.-Theodora, 1.
- Licinius, 1.-Valens, 15.-Constantin, 59.- Crispus, 5.- Constans Jer, 11.—
Constantius, 23.-Julien, 3.- Valentinien Ier, mort en 373, 11.- Gratien, 6.-
Théodose, 7.- Fl. Victor, 1.- Honorius, 6. Constans III, 4.- Arcadius, 5.

-

Les 537 médailles provenant du temple de la Seine n'ont donné que 35 têtes; le mont de Sene, 37.

Temple de la Seine. — Auguste, 1.

Tibère, 2. Claude, 1. Néron, 2.
Antonin, 3.

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Trajan, 1.

Marc Aurèle, 2.

Domitien, 1. Nerva, 1.
Lucius Verus, 2.—Lucilla, 2.-Cominode, 5.-Crispine, 2.-Julia Domna, 1.

Sévère Alexandre, 2. Gordien III, 1.

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- Gallien, 7. Tétricus, 167.

Saloninus, 3. Postumus, 137. — Victorinus, 98. — Marius, 2.
-Tétricus J., 61.-Claude II, 19.-Quintillus, 1. Aurélien, 3. Carinus, 1.
- Maximien Hercule, 1.- Licinius, 1. Constantin, 2.- Constantin II, 1.
Gratianus, 2. Mag. Maximus, 1.

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de saint Martin dans le pays Éduen, dont Sulpice Sévère a rapporté plusieurs traits. En voyant dans ce pays le nombre considérable de rochers, de fontaines, d'oratoires, d'églises qui ont pris le nom du grand apôtre, le nombre non moins. extraordinaire de légendes qui y sont encore attachées, on ne saurait mettre en doute l'influence considérable et décisive. qu'eut cette mission pour la propagation du christianisme. Tous les villages qui entourent le Mont de Sene, de Santenay à Nolay, ont tous eu une chapelle, une église, des légendes de saint Martin, et la prédominance aujourd'hui même de son nom, devenu patronymique pour nombre de familles, est une trace encore vivante du profond souvenir laissé sur son passage.

Le temple de Sene échappa-t-il au zèle militant du soldat missionnaire ou fut-il fréquenté encore durant quelques années? La monnaie unique à l'effigie d'Arcadius semblerait l'indiquer. Mais dans le Morvan, au Mont Beuvray où l'on vient de retrouver le temple païen et l'église de saint Martin qui lui succéda, au Mont Beuvray où une légende du saint est attachée à chaque rocher, à chaque fontaine, la dernière médaille s'arrête à Valentinien, ainsi qu'au temple de Mont Marte compris dans le périmètre de sa mission.

Peu de temps après, les édits des empereurs chrétiens, de Théodose (381 à 392), et ceux d'Arcadius en 399, déclaraient une guerre ouverte aux sanctuaires des idoles. C'est à cette période décisive que se rattache la destruction des derniers. d'entre eux qui, dans les villes plus encore que dans les campagnes, fut accompagnée du martelage des inscriptions qu'on retrouve partout à Autun brisées lettre par lettre. Il devait rester un bien petit nombre de ces édifices debout, lors de la grande invasion des barbares, en 406, qui acheva de couvrir notre pays de ruines.

J.-G. BULLIOT.

TOME III.

14

LE DOCTEUR GUYTON

NOTICE SUR SA VIE ET SES ÉCRITS, LUE A LA SÉANCE
DE LA SOCIÉTÉ ÉDUENNE DU 6 SEPTEMBRE 1869.

Il y a quelques mois, toute la population de notre cité accompagnait à sa dernière demeure un de ces hommes dont la vie est un enseignement et dont la mort est un deuil public. Le vénérable docteur Guyton venait de s'éteindre le 15 mai 1869, à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, vaincu par la maladie plutôt que par la vieillesse. Il ne vous appartenait que depuis quelques années, c'est-à-dire depuis qu'à raison de son grand âge il avait compris la nécessité du repos, et que, sans renoncer aux fatigues professionnelles, il y prenait une part moins active. C'est au milieu de vous qu'il venait se délasser; il s'intéressait à vos travaux, et souvent, à son tour, il vous apportait des lectures qui accusaient la patience de ses investigations et la force de sa pensée. Il recueillait ses souvenirs, achevait les œuvres commencées, en méditait d'autres, semper agens aliquid et moliens, lorsque la mort, qu'il attendait paisiblement, est venue l'interrompre. Vous perdiez en lui un de vos collaborateurs les plus assidus, le corps médical un de ses membres les plus distingués, le pays un de ses meilleurs citoyens.

M. Guyton était le doyen des médecins en exercice du département de Saône-et-Loire et certainement l'un des plus anciens médecins de France. Pendant soixante-deux ans il a

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