La danse comme texte: Idéologies du corps baroque

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L'Éclat, 2005 - 334 páginas
La danse comme texte retrace l'histoire esthétique et le profil idéologique du ballet de cour français entre 1573 et 1670. En examinant les formes chorégraphiques de cette période (le spectacle composite de la fin de la Renaissance, le ballet burlesque du début du XVIIe siècle et la comédie-ballet de la deuxième moitié du XVIIe siècle), Mark Franko montre comment le corps a émergé d'un théâtre verbal pour devenir lui-même un texte, corps-texte dont l'autonomie s'est forgée en réaction à divers programmes politiques, comme l'expression de la résistance des nobles face au pouvoir grandissant de la monarchie de Louis XIV. L'itinéraire chorégraphique retracé dans cet ouvrage - depuis la naissance de la danse théâtrale en 1581 jusqu'aux comédies-ballets de Molière, subversion nostalgique du ballet de cour officiel -, pose le problème de la dialectique entre l'autonomie du corps et les discours du texte (l'autonomie esthétique d'un corps revêtant une signification politique propre). Après l'étude des livrets de spectacle, des théories dramatiques élaborées à l'époque, des remarques sur le corps de Montaigne et des reconstructions de spectacles baroques dans les années 1980, La danse comme texte poursuit cette enquête sur les revendications politiques et esthétiques par une réflexion sur les travaux des chorégraphes modernes (Oskar Schlemmer, Edward Gordon Craig...) dont l'intérêt pour les jeux inexpressifs et les automates se rapproche de certains aspects du ballet de cour. De la danse baroque au performance art du XXe siècle, cet ouvrage sur les idéologies du corps est, selon William Forsythe, " l'un des meilleurs livres jamais écrit sur la danse".

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